Sekiro : 9/10
Le premier From Software que je termine, ça fait forcément quelque chose (2 fins en 108h
). L'expérience d'un jeu hardcore, non pas juste pour faire dur, mais qui est pensé comme tel, nous force à apprendre les patterns de nos adversaires, les raccourcis, et bien sûr à connaître à fond les mouvements de notre perso et de notre arsenal. Pour les uns, le rejet, les autres, un énorme sentiment d'accomplissement après parfois de longues heures d'affrontement. Difficile, frustrant, mais jamais injuste. Le problème ici, c'est nous, mais pas le jeu, ou rarement (j'y reviendrai).
Et
Sekiro déploie à ce titre trois éléments de gameplay nouveaux pour le studio. D'une part, la possibilité de buter les mobs par derrière ou d'entamer la première barre des midboss, et croyez-moi, vous allez l'utiliser cette feature, surtout au début tant on se sent surclasser. Car on est un ninja avant tout, et il faut donc aussi penser en fourbe
. D'autre part, le contre, qui fait monter la barre de posture de l'adversaire, et quand elle est remplie, coup fatal, peu importe sa barre de vie, on a du coup l'impression de jouer parfois à un jeu de rythme. Et là on tient l'un des meilleurs beat'm all ever, loin devant par exemple
Bayonetta (qui finalement s'appuie essentiellement sur le ralenti), d'autant plus qu'il est possible de jouer de bien des façons via les compétences et autres. Enfin, la dimension RPG est faible et met en avant les combats, et seuls les midboss et boss permettent de monter en puissance. À nous de choisir dans quel ordre, du moins en certains endroits.
Pour ce qui est des défauts, je retiens 2-3 choses à peine : la caméra en huis-clos (dos au mur, on ne voit presque plus rien), les coups des adversaires qui passent à travers les murs, mais pas les nôtres (deux points «injustes» pour le coup), et enfin ça ressemble parfois à un boss rush tant le reste est assez accessoire (le farm n'est pas très récompensé). Un autre défaut, mais inhérent aux choix des développeurs, c'est la faible rejouabilité du titre, vu qu'un seul build est possible. Seule la réalisation des différentes fins peut réellement motiver certains. Et pour pinailler, histoire d'être pleinement objectif, vers la fin du jeu, les midboss ressemblent un peu à des clones d'anciens déjà vaincus, mais en plus durs et avec de petites variantes, et la musique pourrait être plus marquante.
Mais bon, malgré ces points négatifs, cela faisait longtemps que je n'avais pas joué à un tel titre. Encore une fois, c'est un jeu qui remet constamment en question nos capacités, mais on finit par trouver la solution d'une manière ou d'une autre... (ça m'a aussi aidé, en autres, de comparer mes expériences avec d'autres joueurs, et je n'en ai pas du tout honte, c'est vraiment le genre de jeu qui s'y prête, et même en regardant des vidéos, c'est quasi impossible de reproduire les mêmes moves, on finit toujours par jouer à notre façon). Du coup, ça me motive fortement (mais après une petite pause, c'est une expérience assez épuisante
) à aller finir ou découvrir les autres jeux du studio.