Course à la Mort - Paul W.S. Anderson - 2008
Paul Anderson à la réalisation (Resident Evil, Mortal Kombat, AvP, soit une liste de daubes qui devrait immédiatement faire fuir), des suites DTV à n'en plus finir, et un pitch con comme la lune, autant dire que je n'imaginais jamais lancer la lecture de Death Race. Et pourtant, bien m'en a pris puisque j'ai passé un excellent moment. 100 minutes de fun, de connerie abyssale complètement assumée et de courses WTF, quelque part entre les fleurons motorisés de la série B et l'univers déjanté de certains jeux vidéos.
Le scénario est purement fonctionnel, on ne s'en serait pas douté, mais a l'avantage d'éviter de s'attarder sur un potentiel trauma lourdingue du personnage incarné par Statham (il a tout de même perdu sa femme). Ce sera juste un prétexte pour l'envoyer en taule (il est accusé à tort), et pas n'importe quelle taule. Ici, sous la coupe d'une Joan Allen qui semble s'éclater en directrice retorse et badass, on y organise des courses complètement folles, ponctuées de nombreuses morts au tournant, et sources d'espoir pour les détenus qui peuvent gagner leur liberté s'ils remportent 5 courses. Au volant d'énormes cylindrées armées de (très) gros calibres et de gadgets en tout genre, le but est clair. Tuer ou être tué.
L'aspect présentation des courses (il y a un énorme business en pay perview à la clé) est franchement sympa, dommage que le film n'insiste pas un peu plus sur ce point. Statham se cache sous le masque d'une star déchue, Frankenstein, véritable icone de cette Death Race dont il est important pour la prison d'entretenir le mythe pour continuer de remplir le tiroir-caisse. Ce n'est pas plus mal qu'il se cache le visage, vu le peu d'expression qui se dégage de son jeu. Les autres acteurs ne sont pas mieux, Tyrese Gibson est trop gentil pour son rôle et Ian McShane est là pour cachetonner.
Mais tout ça, on s'en fout un peu. Dans les faits, la structure du film est simple. Avant chaque course, les équipes des pilotes préparent les véhicules pendant que les détenus s'invectivent et se mettent occasionnellement sur la tronche (trop peu à mon goût, c'est dommage). Le plat de résistance est lui plutôt consistant, les courses sont déjantées et font parler la poudre et voler la poussière. Ça manque un peu d'adversité et de surprise, mais c'est bien jouissif de voir les concurrents noyer leurs adversaires sous les balles et les roquettes. D'autant plus que la réalisation d'Anderson est franchement agréable, de nombreuses cascades étant réalisées en dur et l'usage des CGI relativement limité au vu de la débauche pyrotechnique. Seule la première scène est foirée, en raison d'un montage ultra-cut hystérique. La toute fin est également naze mais n’entache pas tout ce qui a précédé. Finalement, Death Race c'est mieux que n'importe quel film de la franchise Fast & Furious.
6.5/10