Ça reste ta lecture du film. Perso, ce n'est pas du tout ce que j'en retiens.
Le film n'a pas pour but de nous faire voyager dans les grands espaces Américain comme un Road Movie pourrait le faire. Bien au contraire, il passe son temps à enfermer les personnages dans des chambres de motel, des maisons, des scènes de théâtre et une voiture. C'est ce qui se passe dans ces endroits qui a un intérêt, pas l'extérieur. Les rares fois où l'on voit les paysages alentours, le véhicule est soit perdu au milieu du pont de Brooklyn, soit arrêté face à un champs rempli d'esclaves noirs.
Pour le reste, Mortensen joue un Italo Américain. Ouais, il en fait des tonnes. Mais sérieux, des Italiens qui en font des tonnes, ça n'existe pas ? Pour Mahershala Ali, j'ai eu un peu plus de mal avec son interprétation à certains moments, mais au final, ça le fait.
Mark Chopper a écrit:un film où on nous fait comprendre du début à la fin que le blanc n’a pas besoin du noir (on lui propose sans arrêt d’autres boulots
Tout comme il refuse des jobs venant d'Italo Américain. Le noir est le premier à lui offrir un job honnête surtout, job qu'il n'abandonnera pas alors qu'un autre mieux payé lui tend les bras.
Mark Chopper a écrit:et sa femme n’est pas dupe : elle sait qu’il n’écrit pas vraiment les lettres qu’elle reçoit…
Parce qu'une femme est censée est idiote ? Évidemment qu'elle le sait. Du jour au lendemain, les lettres changent du tout au tout. N'empêche qu'au contact de Mahershala, il apprend à écrire différemment.
Mark Chopper a écrit:Un blanc nourricier (tiens, mange ton poulet avec tes doigts), un blanc protecteur, un blanc sauveur : tout au long du film, il vient à la rescousse du noir, qui ne peut plus se passer de lui.
Au delà du blanc nourissier (deux mondes au delà d'une couleur de peau.... Mahershala lui fera faire demi-tour pour récupérer les déchets qu'il jette par la fenêtre... Spike Lee y a sûrement vu l'habitude d'embaucher des noirs pour le ramassage des ordures...), il est clairement établi que son rôle de protecteur fait intégralement parti de son job. Donc, dès les premières minutes, on sait que Mortensen devra protéger Mahershala... Si le noir avait directement tapé le blanc, qu'aurait-on dit !! Mahershala va surtout faire comprendre à Mortensen que la violence physique n'est pas toujours la solution. Une autre chose qu'il apprend à Mortensen....
Le personnage de Mahershala apporte beaucoup à celui de Mortensen. Sur la violence, le vol, l'honnêteté, (le genre de chose qui est plutôt inversé en général....). Dire que le noir n'apprend que du blanc dans ce film me semble très exagéré.... façon Spike Lee.
Perso, je vois surtout deux personnalités qui ont évolués durant ce film. Deux personnes qui font face aux racismes de différentes manières. Mais c'est surtout que, pour une fois, on a affaire à un noir riche, et non à celui caricaturale ayant grandi dans le bronx. Un noir donneur de leçon en début de film, face à un Italo Américain branleur qui gagne sa vie de façon malhonnête. Au final, les deux personnages s'aident mutuellement durant tout le film.