Cloverfield de Matt Reeves
Synopsis: New York - Une quarantaine de ses amis et relations ont organisé chez Rob une fête en l'honneur de son départ pour le Japon. Parmi eux, Hub, vidéaste d'un soir, chargé d'immortaliser l'événement. La "party" bat son plein lorsqu'une violente secousse ébranle soudain l'immeuble. Les invités se précipitent dans la rue où une foule inquiète s'est rassemblée en quelques instants. Une ombre immense se profile dans le ciel, un grondement sourd se fait entendre... et la tête de la Statue de la Liberté s'effondre brutalement sur la chaussée. L'attaque du siècle vient de commencer. Au petit matin, Manhattan ne sera plus qu'un champ de ruines...J'avais promis une critique originale...mais j'ai la flemme. Alors va pour faire simple. Derrière ce titre dont je n'ai toujours pas saisi le sens, se cache donc la nouvelle production mystère de J.J. Abrams. Enfin, pas si mystère que ça puisque l'on sait depuis quelque temps de quoi il s'agit en réalité. Mais bon, l'intention était louable, mais le buzz autour du film très certainement disproportionné. Bon, revenons en à nos moutons, parlons cinéma et non marketing.
Inspiré très largement du projet blair whitch, trip horrifique aussi réussi qu'éphèmere (en effet, difficile de se lancer dans une seconde vision) ce cloverfield se veut être une version fantasmée de la catastrophe du 11 septembre (la date pour une indiquation sur l'affiche en est le parfait exemple). La pari fou était donc de proposer un film de monstre, blockbuster en l'occurrence, se démarquant de la production actuelle et moins récente, sans sombrer dans le godzilla-like, en abordant une approche radicalement différente de ce qui a été vu jusqu'à aujourd'hui. Et C'est là que le film frappe fort. Extrêmement bien construit et plus logique que son prédécesseur (blair witch qui était un montage de plusieurs bobines), le film se présente comme l'intégralité du contenu d'une caméra DV, et l'impression que l'on visionne ce contenu que l'on aurait retrouvé par hasard est très réussie. Du coup, on rentre très facilement dans le film. Plus encore, la sensation de participer aux évènements (vue subjective oblige) permet au spectateur de réellement s'impliquer, là où un film comme...ben godzilla reste un pur film de divertissement (et encore...) où l'on se contrefout des personnages. Là encore le film de Matt Reeves est plus "crédible" que son prédécesseur, quand aux motivations du caméraman. Si dans blair whitch on pouvait douter de l'intérêt pour une personne en danger de filmer dans le noir, celui de filmer un monstre cousin lointain de godzilla est en revanche plus compréhensible, surtout de nos jours avec le succès de ces vidéos amateur sur internet (et surtout quand la dite vidéo pourrait éventuellement vous rendre riche). Bon, rétablissons les choses, il faut avouer que les budgets des 2 films n'ont absolument rien à voir, ce qui permet au réalisateur de nous livrer "un produit" mieux pensé. Le scénario reste certes très basique, mais en même temps captive le spectateur jusqu'à la fin. Sans fioritures ni détours faciles, le film nous guide dans un New York ravagé (décidément, quelle mauvaise idée que d'être new yorkais). Difficile en même temps d'échafauder un scénario tortueux sans décrédibiliser ce qui se passe à l'écran (il fallait éviter le coté "romancé"). Toute la force du film, réside encore dans son choix de ne montrer que peu la bête en question, et de se focaliser sur ses personnages, chose ô combien rare dans ce genre de production. Plus un drame humain finalement qu'un véritable film de monstre, parfaite métaphore du drame du 11 septembre, le film n'en n'oublie pas d'en mettre plein les mirettes, notamment lors d'une incroyable expédition dans un immeuble (enfin une tour - tiens donc) en ruine. Distillant quelques scènes chocs, quelques visions aussi apocalyptique que réaliste, le film finit d'impressionner et de laisser l'impression d'avoir assister à la plus impressionnante vidéo youtube jamais vu. Bien sûr, le film a quelques défauts, mais le soin porté à cet ovni cinématographique l'emporte haut la main sur ces derniers.
Un film à ne pas voir au cinéma...mais à la télé, en cachette. Avec un son et une image bien mais pas top, l'immersion est totale.
9/10