UN PEUPLE ET SON ROI
Film découvert en salle, je n’avais été que moyennement convaincu du résultat, mais il me restait en tête. Redécouverte en bluray, il y a peu : les défauts restent … hélas.
Le film commence sur la Prise de la Bastille. On ne voit aucune image du conflit, hormis quelques blessés se faisant soignés. On apercevra néanmoins cette Prison en train d’être démantelée, offrant au Peuple vivant à ses pieds, les rayons du Soleil qu’il ne voyait jamais. Puis nous suivrons ce Peuple dans son combat contre la Monarchie, ainsi que la mise en place de l’Assemblée Constituante.
C’est appréciable de voir enfin la France s’intéresser un peu plus à son Histoire (on évite que les Américains viennent nous faire un blockbuster en faisant tout péter), et surtout à cette période si importante (même si d’autres mériteraient vraiment d’être adaptées !).
Hélas, Un Peuple et son Roi est un film bancal. Il y a vraiment deux parties distinctes. Celle concernant le Peuple, et l’autre, l’Assemblée. Deux parties entrecoupées de temps à autre de l’attitude du Roi vis-à-vis de tous les changements qui s’opèrent loin de lui. Clairement, les scènes concernant le Peuple sont les moins réussies … Entre chansons bien chiantes (au premier visionnage, j’avais peur d’avoir à faire à une comédie musicale …), un Gaspar Ulliel insupportable et inutile qui prends beaucoup trop de place, et des scénettes pas vraiment intéressantes, on décroche rapidement. Seul Olivier Gourmet réhausse l’intérêt …. Mais il est bien seul. Adèle Haenel n’est pas une mauvaise actrice (contrairement à Izïa Higelin), mais à chaque prise de parole, j’ai peur d’entendre un « z’y va, dégage bouffon » … (le « dégage » est bien présent d’ailleurs J). Bref, ça ne le fait pas hélas.
A contrario, toute la partie plus politicienne est très intéressante et bien foutue. Et niveau casting ça se tient. Et on ne peut qu’espérer que Pierre Schoeller puisse nous offrir un second volet sur La Terreur (ce qui, sauf erreur, est prévu). Louis Garrel nous offre un Robespierre loin des clichés habituels, et on croit vraiment au différents personnages. Il y a peut-être un côté un peu trop théâtral dans tout ça, mais ça fonctionne plutôt bien.
D’ailleurs, en parlant de Théâtre, la scène du rêve de Louis XVI se faisant critiquer par ses ancêtres est une belle idée. A noter que Lafitte fait un très bon Louis XVI. Lui aussi reste éloigné des habituels clichés du gros Roi niais façon Hollande. Et chacune des scènes où il apparait est très intéressante, véhiculant différents messages, entre colère, indignation, et acceptation. La scène de son exécution est également bien sentie. Un Roi se voulant digne, mais dont les mots seront coupés par les tambours et qui sera attaché sans ménagement sur la Guillotine. Schoeller fera un choix assez étonnant d’ailleurs, peu perceptible (je n’en étais pas sûr au ciné, mais le revisionnage me la confirmé). Lorsque le Bourreau montre la tête du Roi, la caméra tourne pour se placer face au visage sans vie de Lafitte dont un nerf au niveau de la bouche trésaille, comme un signe de dédain envers le Peuple qui applaudit de joie …
Un Peuple et son Roi n’est pas parfait. Le revoir m’a permis de mieux apprécier toute la partie Politique, mais cela à souligner les défauts liés à la plupart des scènes traitant du Peuple. Dommage. Je garde néanmoins une note généreuse comme pour marquer mon souhait de voir une suite réussie !
6/10