Je me doute bien que ça ne sera pas ma critique la plus populaire en ces lieux, alors autant y aller franco
. Des WXP de Tsui Hark, c’est celui qui m’a le moins convaincu, j’avais même préféré
The Blade alors que pourtant je ne suis pas un grand amoureux du film. Ça m’a rappelé pas mal la vision d’un film comme
Ip Man : je ne retiens du film que des combats sympathiques et un scénario historique qui tend beaucoup trop vers le nationalisme. C’est con car le script a quand même ses bons côtés, et c’est intéressant d’avoir cette vision de la Chine où des habitants prennent conscience que leur identité et patrimoine sont pris en otage par l’occidentalisation, mais malheureusement, à quelques passages près, c’est souvent pour arriver à un manichéisme assez redondant. A ce titre, il faut voir la façon dont sont traités les occidentaux, qu’ils soient anglais, américains ou français, c’est pas subtil pour un sou (et si je compare quelques secondes avec
Fearless, ça n’arrange pas les choses).
Bref, j’ai vite compris que ce n’est pas pour l’histoire qu’on me racontait que j’allais apprécier le film, et du coup j’ai vite placé mes espoirs dans les scènes de baston, mais même là le film m’a pas mal déçu. Sur deux heures de métrage, il n’y a finalement que trois scènes de combat qui ont retenu mon attention : une première avec Jet Li utilisant un parapluie pour défoncer un groupe d’opposants, une seconde sous la pluie avec une utilisation assez dingue d’un rondin de bois et de la dilatation du temps, et enfin le climax sur les échelles, devant lequel je ne peux que m’incliner. Mais malgré les qualités de ces trois séquences, je ne peux que déplorer la tristesse du reste, qui est finalement trop sage et convenu en terme de mise en scène (Tsui Hark fera tellement mieux sur
Seven Swords à mon sens). A l’arrivée donc, il y a un film qui me provoque un ennui poli pendant plus d’une heure, avant de me réveiller par intermittence par la suite. Pour un soi-disant chef-d’œuvre du WXP, c’est moyen. Après, il y a la reconstitution qui est jolie, mais même du côté purement visuel le film accuse son âge, et à part le joli générique j’ai quand même du mal à citer des plans (autrement que par la chorégraphie) qui m’ont marqué en cours de métrage. Enfin, Jet Li fait bien le job, et le bad-guy en jette bien, mais le reste c’est quand même régulièrement en mode surjeu, quand ce n’est pas carrément du non-jeu (les étrangers, notamment les français, c’est à se pisser dessus). Déception donc, les années 90 de Tsui Hark c’est clairement pas mon truc.