1492 : Conquest of Paradise (1492 : Christophe Colomb) de Ridley Scott
(1992)
(1992)
Pas revu depuis une bonne dizaine d’années, et j’en gardais un souvenir plutôt sympathique, autant dire que j’appréhendais un revisionnage à la baisse, et finalement c’est peut-être un des Scott que je trouve le plus sous-côté. Pour cette critique, je vais mettre de côté ce que je pense habituellement de Rose Bosch, car le script a beau avoir ses défauts, c’est quand même un miracle de se dire que la nana derrière Bimboland ait pu livrer un truc pareil . Car bon, à la base c’est quand même un projet assez opportuniste, jouant sur les 500 ans de la découverte de l’Amérique, au point que le film est sorti jour pour jour à la date anniversaire où Colomb a découvert la première île. On aurait donc pu penser que le contenu irait dans ce sens, alors qu’au final ça dépeint un début de colonisation qui colle plus ou moins avec les atrocités qui continueront sur le continent des siècles plus tard, ce qui peut peut-être expliquer le fait que le film soit pas spécialement bien considéré outre-Atlantique.
Le film est scindé en deux parties assez distinctes, prenant chacune beaucoup de libertés historiques : une première sur la mise en place du voyage, la traversée et la première mise en place de la colonie, puis une seconde qui est beaucoup plus centrée sur la colonisation. Ça peut surprendre, voire même décevoir, de constater que la première traversée prend finalement peu de place (une quinzaine de minutes environ) mais globalement le film s’avère plutôt bien équilibré, et même avec peu de temps Scott arrive à bien détailler les conditions d’un voyage suicidaire sur le papier. Plus qu’un film sur la découverte d’un continent, c’est surtout un film de personnage, celui d’un Colomb complètement humaniste (loin de la réalité historique, donc) qui va essayer de créer une contrée idéale, avant de se rendre peu à peu compte qu’elle l’était déjà avant qu’il n’arrive, et que c’est l’arrivée de ses pairs qui va tout dégrader. Alors clairement, le côté manichéen avec les méchants nobles d’un côté et ceux qui tentent de créer une colonie idéale a tendance à plomber un peu le récit, notamment avec le personnage de Michael Wincott qui est basique au possible, mais heureusement le film se rattrape avec toute l'ambiguïté des ambitions de Colomb qui, de bonhomme sympathique passe à utopiste déchaîné avant de se transformer en victime de ceux qu’il aura enrichi. C’est vraiment ce parcours de personnage qui fait toute la richesse de ce Scott, en plus de la reconstitution visuelle assez dingue.
Côté casting, pas grand chose à redire si ce n’est que le choix de Depardieu pour le rôle-titre a ses hauts et ses bas. Le bonhomme galère à faire oublier son accent français (alors qu’il est censé jouer un italien, difficile de comprendre le choix de Scott pour le coup, à se demander si la prod n’a pas imposé un acteur francophone) mais à côté de ça il gère à merveille les extrêmes du personnage : quand Colomb sombre presque dans la folie on y croit. Mention spéciale à Armand Assante souvent sous-utilisé qui trouve là un de ses meilleurs rôles. Et puis impossible de mentionner le film sans parler de la musique de Vangelis. Quand on pense à ce dernier, on a souvent en tête des musiques qui vieillissent assez mal (Chariots of fire notamment) mais là pour le coup c’est peut-être bien la BO que je préfère du bonhomme vu qu’il se calme un bon coup sur les synthétiseurs. Un film de Scott souvent rabaissé, mais qui tire vraiment son épingle du jeu avec son orientation largement plus psychologique et romancée qu’historique.
Le film est scindé en deux parties assez distinctes, prenant chacune beaucoup de libertés historiques : une première sur la mise en place du voyage, la traversée et la première mise en place de la colonie, puis une seconde qui est beaucoup plus centrée sur la colonisation. Ça peut surprendre, voire même décevoir, de constater que la première traversée prend finalement peu de place (une quinzaine de minutes environ) mais globalement le film s’avère plutôt bien équilibré, et même avec peu de temps Scott arrive à bien détailler les conditions d’un voyage suicidaire sur le papier. Plus qu’un film sur la découverte d’un continent, c’est surtout un film de personnage, celui d’un Colomb complètement humaniste (loin de la réalité historique, donc) qui va essayer de créer une contrée idéale, avant de se rendre peu à peu compte qu’elle l’était déjà avant qu’il n’arrive, et que c’est l’arrivée de ses pairs qui va tout dégrader. Alors clairement, le côté manichéen avec les méchants nobles d’un côté et ceux qui tentent de créer une colonie idéale a tendance à plomber un peu le récit, notamment avec le personnage de Michael Wincott qui est basique au possible, mais heureusement le film se rattrape avec toute l'ambiguïté des ambitions de Colomb qui, de bonhomme sympathique passe à utopiste déchaîné avant de se transformer en victime de ceux qu’il aura enrichi. C’est vraiment ce parcours de personnage qui fait toute la richesse de ce Scott, en plus de la reconstitution visuelle assez dingue.
Côté casting, pas grand chose à redire si ce n’est que le choix de Depardieu pour le rôle-titre a ses hauts et ses bas. Le bonhomme galère à faire oublier son accent français (alors qu’il est censé jouer un italien, difficile de comprendre le choix de Scott pour le coup, à se demander si la prod n’a pas imposé un acteur francophone) mais à côté de ça il gère à merveille les extrêmes du personnage : quand Colomb sombre presque dans la folie on y croit. Mention spéciale à Armand Assante souvent sous-utilisé qui trouve là un de ses meilleurs rôles. Et puis impossible de mentionner le film sans parler de la musique de Vangelis. Quand on pense à ce dernier, on a souvent en tête des musiques qui vieillissent assez mal (Chariots of fire notamment) mais là pour le coup c’est peut-être bien la BO que je préfère du bonhomme vu qu’il se calme un bon coup sur les synthétiseurs. Un film de Scott souvent rabaissé, mais qui tire vraiment son épingle du jeu avec son orientation largement plus psychologique et romancée qu’historique.
7/10