Les avis de vos dernières lectures

[pabelbaba]

Merci pour ton retour sur le Magellan de Zweig! Il me tentait, je vais le prendre.

[Jack Spret]

Pas de soucis, ça m'a donné envie de découvrir ses autres biographies fictionnées.

"À chacun ses dieux" de Clifford D. Simak - 1972

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Lyrique, philosophique et naïf, ce roman de Simak est tout ça à à la fois. Sorte de prélude à l'univers développé dans "Demain les chiens", cette terre abandonnée par l'homme permet à l'auteur de donner son point de vue sur l'écologie et la religion, mais plus précisément sur le lien qui unit l'homme et la machine et sa soif autodestructrice vers le progrés.
La mélancolie qui se dégage des pages provient avant tout de l'aspect automnal de l'oeuvre, l'atmosphère dépeinte ressemblant aux derniers balbutiements de l'espèce humaine. Certains passages sont terriblement inspirés, d'autres sont davantage présents pour faire avancer l'intrigue. Mais avant d'être une fiction, c'est un cri du coeur d'un homme âgé de presque 70 printemps qui a peur de l'héritage laissé aux générations futures.

[Jack Spret]

"Au bonheur des ogres" de Daniel Pennac - 1985

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Pennac réussit le tour de force de mêler la critique de la société de consommation au polar historique. Ça m'a fait le même effet que les bouquins de Boris Vian. Complètement autre, teinté d'une poésie douce amère et de jeu constant avec le lecteur. Je ne me suis jamais lassé des mésaventures de Mallausène et j'ai dévoré le roman tel un ogre affamé de connaître la suite. J'ai eu le malheur de regarder la bande annonce de l'adaptation qui a l'air complètement ratée de A à Z. D'autres Pennac à me conseiller ?

"Avant l'Eden" d'Arthur C. Clarke - 1978

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Tuerie ! La moitié des nouvelles sont grandioses ! Tantôt cosmiques au plus haut point, tantôt mêlant fantastique et horreur à la SF, C. Clarke nous entraîne dans son univers très personnel, où réalisme et éventualité sont les maîtres mots de ces histoires. Compilation voulue par l'auteur de ses meilleurs nouvelles à ses yeux, il y a vraiment de tout et surtout des histoires difficiles à lire autrement que dans ce recueil. "La sentinelle", qui clôture le tout et qui a été la base de "2001: l'odyssée de l'espace" permet de faire une bouche et de recommencer l'ouvrage avec la première nouvelle qui répond presque à la problématique. Du lourd !

[maltese]

D'autres Pennac à me conseiller ?

Je n'ai lu que des livres de la saga Malaussène, mais ils sont tous très recommandables, donc si t'as autant aimé Au bonheur des ogres, tu peux tranquillement te lancer dans les deux suivants La fée carabine puis La petite marchande de prose, c'est formidable


Sinon, question pour les amateurs de Philip Roth: j'allais m'acheter Pastorale Américaine et/ou La Tache l'autre jour, mais j'ai hésité en lisant que ces livres faisaient partie du "cycle Nathan Zuckerman". Hormis visiblement le personnage principal, y a-t-il un lien entre les livres, est-il vraiment nécessaire de lire l'un avant l'autre? Parce que je vois qu'il y en a déjà plusieurs écrits avant Pastorale américaine...

[Mark Chopper]

@Jack : La Fée carabine est encore meilleur. Par contre, j'ai décroché au cours du 4ème tome de la saga...

@Maltese : Nathan Zuckerman n'est que le narrateur assez neutre de ce qu'on appelle la "trilogie américaine", à savoir Pastorale américaine (bof), J'ai épousé un communiste (pas mal) et La Tache (excellent). Chacun de ces romans peut se lire indépendamment sans souci et raconte la vie d'individus rencontrés par un Zuckerman (le double de Philip Roth) vieillissant...

Il n'est pas nécessaire, pour les apprécier et les comprendre, d'avoir lu au préalable les romans qui mettaient Zuckerman en vedette du temps de sa jeunesse : Zuckerman déchaîné (que j'adore) et La Contrevie (roman assez déroutant).

[maltese]

Nickel, merci, je pense que je me dirigerai vers La Tache du coup

[Mr Jack]

Moi qui voulais découvrir l'auteur, je sais maintenant par quoi commencer.

[Jack Spret]

"Les guerriers du silence - La citadelle Hyponéros" de Pierre Bordage - 1995

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Un troisième épisode qui clôt parfaitement la saga, bien que Bordage accélère sa narration sur la fin. On sent qu'il savait où il allait mais il peine un peu à raccrocher ses wagons car là où tout le tome comporte un rythme haletant, on perd ce sentiment d'urgence pour retrouver une lenteur et des descriptions dont on se passerait volontiers.
Reste qu'on est en face d'une saga de haute volée, où toutes les timelines sont fermées et où les destins de tous les personnages engagés s'accordent dans un final attendu mais qui ne déçoit pas. Son talent de conteur ne décroit jamais et on se laisse embarquer jusqu'au point final qui aurait presque le mérite de nous faire recommencer toute la lecture.

[Mark Chopper]

[Dunandan]

Bah, il est où ton avis ?

[Mark Chopper]

Oups... J'étais perturbé en repensant au dernier film de Naruse que j'ai vu.

[Jack Spret]

"Le loup des steppes" d'Herman Hesse - 1927

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Magistral ! Lorsque Thomas Mann a dit à Herman Hesse que ce livre lui a réappris à lire, je partage totalement son sentiment tant il a résonné et résonne encore en moi comme rarement un roman à su le faire. Harry Haller, personnage tourmenté dont il est difficile de ne pas voir l'alter ego de l'auteur au delà des simples initiales, concentre tout le mal être d'une époque et d'un état d'esprit. Construit comme une matriochka, le roman découpe ses chapitres en plongeant toujours plus avant dans l'auto psychanalyse, effleurant des points sensibles où le lecteur, impacté par les idées fulgurantes d'Hesse, frissonnera lors de longs passages méditatifs sur la condition de l'homme dans son environnement.
Interdit par le régime nazi à cause de sa très forte propension à critiquer le régime de manière visionnaire, ce bouquin est à mettre entre toutes les mains !

"Les meilleurs récit de Weird Tales: Vol.1" - 1975

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Recueil de nouvelles compulsant les meilleurs histoires publiées dans la revue Weird Tales entre 1925 et 1932, ce premier volume est une véritable mine d'or. Les 2/3 des récits vont assez loin en terme d'imaginaire et/ou d'horreur psychologique. Et ça permet de découvrir des écrits de grands auteurs difficilement lisibles autrement que par ce biais.

"Le masque vide" de Philip José Farmer - 1957

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Premier roman de Philip José Farmer, il est incroyable de constater à quel point il est empreint d'une vraie maturité, que ce soit dans l'écriture, les raisonnements et la capacité à révolutionner la SF, alors bien cannibalisé par Asimov à l'époque. 39 ans à peine et il prend beaucoup de risques, mêlant sexe et religion à un genre littéraire qui était alors asexué. De par son héros, tiraillé dans sa foi musulmane et la naissance d'un chaos prenant la forme d'un nouveau Dieu en formation, Farmer interroge la spiritualité, les dogmes et balaye les idées reçues sur la religion d'un souffle épico-mystique rafraîchissant. Poussant très loin l'introspection par l'intermédiaire de personnages aux capacités mentales exacerbées, il inscrit son récit dans une volonté de renouveau des thèmes de la SF. Quand on voit le reste de sa carrière, on peut clairement dire que "Le masque vide" est le terreau de sa pensée sur laquelle ses fondations solides vont se poser. Du grand art !

[Jack Spret]

"Samarcande" d'Amin Maalouf - 1988

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Du 11ème au 20ème siècle, Amin Maalouf nous fait découvrir les secrets d'un Orient poétique, mystique et secret, celui-là même qui nourrit notre imaginaire à grands renforts d'odeurs et de saveurs séculaires. Dans un style vraiment pur, sa plume attise la curiosité et m'a fait dévorer les pages, insatiable que j'étais des curiosités de cette époque faste et somptueuse pour la Perse. Fiction intelligemment documentée, le rythme y est trépidant, sans aucun temps mort et la beauté de la langue française fait honneur au charme de ces contrées fantasmées. C'était beau !

[Jack Spret]

"La Geste des Princes-démons" de Jack Vance - 1964 à 1981

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Fluide ! Voilà le maître mot de cette saga. Tout au long des 5 tomes, Jack Vance fait preuve d'une fluidité incroyable, utilisant son immense univers comme un véritable personnage. Son imagination débordante lui donne vie, le rend tangible et criant de vérité. Les descriptions de chaque planète sont magnifiés à chaque chapitre par de plus ou moins longs paragraphes avant que l'action reprenne, encarts nécessaires pour la compréhension de l'Au-Delà, dernière limite de l'Univers légal où pirates et hors-la-loi s'adonnent aux plus basses besognes.
Le héros, Kirth Gersen, reste fidèle à lui-même le long des 1400 pages, animé par le seul et unique motif de venger son village natal du massacre perpétré par une alliance temporaire des cinq plus grands criminels connus. Chaque tome représente la traque d'un criminel, avec tout son lot d'actions, de retournements de situations, de style. Si le héros vieillit mal et fait très daté (c'est un véritable Homme, les personnages féminins ne sont que des faire-valoirs), l'aventure est présente à chaque page et le rythme est très soutenu pour ne jamais ennuyer le lecteur. Il est juste regrettable que Gersen arrive à se sortir de toutes les situations sans trop de dommages mais à l'instar d'Indiana Jones, c'est ce qui fait le charme de l'aventure. Dépaysement garanti !

[osorojo]

Comme souvent quand je lis tes review, ça me donne envie de tenter