[Pabelbaba] mes critiques en 2018

[pabelbaba]

Les Vieux Fourneaux de Christophe Duthuron - 2018

Cette adaptation de la BD à succès de Lupano et Cauuet ne s'annonçait pas aussi mal que la ribambelle de merdes sorties depuis que Dargaud/Dupuis vendent les droits de leurs séries au cinoche par paquet de 12. Déjà parce que la BD sonne comme une comédie française à l'ancienne, mais aussi parce que Lupano lui-même a co-écrit le scénario.

Ca se ressent clairement, l'esprit de la BD est bien là avec cette bande de vieux déglingos gauchistes qui remuent le passé et y trouvent des choses imprévues. L'histoire suit la trame du premier tome de la série en ajoutant un fil rouge plus dramatique qui donne une épaisseur supplémentaire aux persos. D'ailleurs c'est ce qui permet au film de tenir 1h30 sans trop patiner. Parce que le rythme est plutôt correct, les vannes marchent plutôt bien, les gadins en bagnole sont drôles, cependant on n'éclate pas non plus de rire. Enfin comme pas mal de gags sont repris de la BD, l'effet de surprise n'a pas trop joué sur moi.

Côté casting, j'avais clairement peur de Pierre Richard. Pas grand fan de son perso de gaffeur qu'il a recyclé jusqu'à plus soif, ici il se contient pas mal et arrive à donner corps au perso de la BD de façon bluffante. Il fait un très bon Pierrot live! A l'inverse d'Eddy Mitchell, qui n'est jamais vraiment dans le ton. Pourtant il a déjà été convaincant dans des comédies (La Totale!, Le Bonheur est dans le pré, Cuisine Américaine...), mais ce coup-ci il lui fallait sans doute plus de maîtrise pour un rôle plus compliqué... Dommage, parce que Roland Giraud et Alice Pol s'en tirent assez bien.

Enfin niveau réalisation, on sent deux-trois tentatives de sortir de l'ornière télévisuelle, cependant ça reste produit par France 3.

Au final ça donne une comédie correcte, et c'est déjà pas mal.

6/10

[pabelbaba]

J'ai revu deux films pendant les vacances, Neuf Mois Ferme et Detective Dee.

Pour le Dupontel, j'avais un peu peur que passé la découverte de cette histoire tordue, le film perde de son impact et soit un peu chiant à revoir. Ben pas du tout, ça reste fun et surtout court, donc ça se revoit bien.

En revanche le Hark, je pensais avoir été un peu radin avec mon 7,5, mais en fait il est parfaitement mérité. Les détails que je critiquais à l'époque m'ont moins choqué sur petit écran, notamment les FX pas terribles, tout comme le sous emploi de Richard Ng et Teddy Robin qui sont suffisamment présents. Mais d'un autre côté le film n'a rien d'ultime ou qui justifierait une note plus élevée, il y a de bons passages et des persos bien écrits, mais ça reste de l'aventure bien branlée sans plus.

[Dunandan]

Conan le Barbare de John Milius - 1982

Ca fait du bien de revoir ce genre film. Au fil des ans les souvenirs se mélangent et j'avoue que je ne faisais quasiment plus de différence entre celui-ci et Conan le Destructeur.

Là, dès le générique, on sait que ça va claquer un max. Milius est aux manettes et le budget bien présent. Ces deux éléments étaient des passages obligés pour qu'une adaptation de Conan au ciné ressemble à du Conan sur papier. Pour le budget, il est passé dans les décors, les figurants, les costumes et accessoires et ça se voit. Il y a eu un vrai boulot au niveau de la pré-prod, parce que de Laurentiis y croyait, et ça a payé. L'univers présenté a une gueule d'enfer, sans effet post apo mais avec une ambiance du style. Même au niveau des effets spéciaux ça marche. Le serpent géant fait encore illusion et surtout les incrustations de démons quand Conan "ressuscite" ont un certain cachet. Visuellement, à une apparition de Valeria/Bellit près ( ), c'est un sans faute.

Cependant, ce n'est pas parce que le film est joli qu'on va avoir un Conan à l'écran! Heureusement, John Milius a accepté le job et du coup ça charcle! Ca n'y va pas avec le dos de la cuiller, têtes tranchées en pagaille, corps mutilés, découpés, transpercés (rah ce piège!!! ). On est vraiment devant Conan et pas Fanfan la Tulipe. D'autant plus que Schwarzy était l'homme de la situation, ultra musclé mais avec une certaine souplesse qu'un bon paquet de ses camarades bodybuilders ne peuvent pas se permettre, il incarne le Conan de Buscema sans avoir à faire d'effort.

Le reste du casting est en revanche moins parfait... D'un côté James Earl Jones, par son professionnalisme, donne à son perso une crédibilité que peu d'acteurs auraient pu lui apporter. Mais de l'autre, on se paye des choses étranges. Gerry Lopez, c'est pas un acteur et ça se voit. D’ailleurs quand Governator le prend par l'épaule pour le remettre dans le champ de la caméra ça occasionne un chouette fou-rire! En revanche pour Sandahl Bergman, c'est plus mitigé. Femme forte, c'était une bonne idée de ne pas prendre un gravure de mode. De la même façon son expérience en tant que danseuse lui permet de se mouvoir sans avoir un ballet dans le derche, mais elle manque de puissance pour le rôle qu'on lui a assigné. Elle dégomme du gros gaillard par la force et ça ne marche que moyennement.

Enfin je pinaille, parce qu'en compensation Milius nous propose des plans qui claquent sur un scénario pourtant casse gueule avec des allers-retours chez le gros méchant qui sont souvent pète burne dans d'autres films, mais là l'ambiance change à chaque fois et efface ce sentiment de redite. Le résultat c'est donc un film d'aventure qui fera date et lancera la carrière de l'autrichien le plus musclé d'Hollywood.

8,5/10

PS : et la BO de Poledouris bien sûr!

[Scalp]

Même si j'adore le film Schwarzy c'est pas le Conan des écrits. Beaucoup trop massif.

[caducia]

Les Vieux Fourneaux de Christophe Duthuron - 2018

6/10

merci pour ton retour, je vais essayer de me caler ça.

[pabelbaba]

Même si j'adore le film Schwarzy c'est pas le Conan des écrits. Beaucoup trop massif.

Le Conan des écrits est quand même improbable. D'un côté hyper souple, au point de pouvoir se glisser n'importe où et d'être un voleur hors pair, mais aussi hyper costaud, au point de pouvoir terrasser par la force des ennemis bien plus grands ou puissants que lui. Du coup je vois mal comment le représenter fidèlement. Sauf à ce qu'il ait changé de stature avec le temps.

Caducia => j'aimerais bien avoir ton avis pour savoir si ça fonctionne mieux si on ne connait pas la BD. A moins que tu l'aies lue.

[Scalp]

Stallone dans Rambo 2

[pabelbaba]

Y'a de l'idée, mais ça n'est pas hyper éloigné de Schwarzy. D'autant que d'après Wiki il avait perdu de la masse musculaire pour le film.

[caducia]

Caducia => j'aimerais bien avoir ton avis pour savoir si ça fonctionne mieux si on ne connait pas la BD. A moins que tu l'aies lue.

non je ne connais pas la BD.

[pabelbaba]

Those Merry Souls de Lau Kar Wing - 1985

Hop, une ghost-kung-fu-comedy.

Le genre était assez prisé à HK dans les 80s, et pour cause, les producteurs pouvaient intégrer un tas de trucs dans leurs films sans vraiment avoir à écrire de scénario! Le résultat était souvent bancal avec du bon, du moins bon et une cohérence très relative.

Pour ce film, ce sont les mêmes recettes, cependant l'équipe du film comprenait suffisamment de talents pour avoir un résultat plutôt plaisant. Déjà, derrière la caméra il y a Lau Kar Wing dans une production Sammo. Les deux zozos viennent faire coucou d'ailleurs, notamment le premier pour tataner. On n'est donc pas perdu, la réalisation sera simple et surtout efficace.

Côté casting, on nous offre le binôme parfait : Eric Tsang pour les conneries, Yuen Biao pour lever la jambe. Et ça marche! Eric Tsang conserve son éternel rôle de loser à voix de fausset qui s'en prend plein la tête, tandis que Yuen Biao rétame à intervalle régulier les gusses qui s'en prennent à son pote. On a donc notre quota de gags et de petites bastons qui, sans être mémorables, permettent au film de garder un rythme plus que correct.

A cela, il faut ajouter une trame à base de fantôme, qui met du temps à se dessiner, mais qui fonctionne bien. Stephen Fung, le père de Biao, est une sorte de faucheur qui récupère les âmes, à sa mort, son fils doit prendre sa place. Comme il refuse, il va falloir l'exorciser! C'est là que Lam Ching Ying intervient et ce sera l'objet du final. Cette partie est plutôt réussie avec des acteurs possédés qui font n'importe quoi. Les effets visuels sont élaborés avec les moyens du bord, c'est à dire basiques mais efficaces.

Le résultat c'est donc un film à 50 facettes et qui pourtant tient assez bien la route.

6,5/10

[Dunandan]

Le Garçon et la Bête de Mamoru Hosoda - 2015

Assez étonné qu'il passe en prime time un dimanche soir sur la TNT, du coup j'en ai profité.

A vrai dire, ça s'annonçait mal, parce que les histoires de gamin abandonné et d'univers parallèle... ça sent le réchauffé et ça m'horripile gentiment. Mais voilà, c'est du Hosoda, et à l'image de Summer Wars qui utilisait aussi des éléments scénaristiques qui me plaisent moyennement, ça passe!

En effet, le film n'est pas larmoyant et on ne nous apitoie pas sur le garçon. Bon point. Hosoda se concentre plutôt sur sa colère et ça fait un bien fou. Ses engueulades avec la bête font justement le sel de l'histoire et créent naturellement un lien entre eux qui prête au sourire et à l'émotion. C'est simple, sans fioriture et du coup ça marche. Leur relation m'a beaucoup plu et le fait qu'ils "grandissent" ensemble donne au film un caractère particulier qu'on voit rarement dans les scénarios impliquant une relation maître/élève.

Autour de cela en revanche, ce n'est pas aussi idylique. On nous épargne les sidekicks débiles, c'est déjà pas mal, mais on n'évite pas les passages obligés avec la bluette facile, le twist grillé à 100 mètres et le final bien nawak. D'ailleurs ce final est bizarre, parce qu'il claque visuellement et qu'on sent que le film jusque là était plutôt tranquilou et qu'il fallait bien envoyer la purée, mais du coup il contraste trop avec le reste et le perso impliqué dedans est trop caricatural. Ce qui amplifie encore ce contraste avec le reste du film qui était alors plus nuancé.

Au final, j'ai quand même passé un bon moment malgré ces défauts, parce que l'animation est hyper soignée et même si l'univers n'est pas très original.

7/10

[pabelbaba]

SPL 2 : A Time for Consequences de Soi Cheang - 2015

SPL faisait partie des derniers bons kung-fu-polar HK, du coup son éventuelle suite avait de quoi susciter l'intérêt. D'autant plus qu'ils ont eu la bonne idée d'inviter Tony Jaa, la star du ciné thaï de tatane! Cependant on change de réal, fini Wilson Yip qui ne tourne plus qu'avec Donnie Yen, et bonjour Soi Cheang, qui s'était un peu perdu à force d'être le futur renouveau du ciné vénère made in Hong Kong.

Le résultat est bien à la hauteur. Déjà parce que ce n'est pas une suite! Mais surtout parce que le produit proposé correspond exactement à nos attentes. Sur la base d'un trafic d'humains servant au trafic d'organes, Soi Cheang nous propose un polar action transfrontalier relativement léché, à la manière de ce que Yip avait fait 10 ans plus tôt. Ici pas de vraiment bas fonds cradingues, les persos se meuvent dans deux mégalopoles hightech et la réalisation suit. A savoir, un générique incrusté dans le décors, de jolis travellings, des scènes d'action millimétrées et beaucoup de plans de coupe sur des buildings fraîchement sortis de terre!

Enfin la question, c'est la qualité des scènes d'action. Et bien elle est relativement variable. Ca va du très médiocre avec le gunfight dans la salle d'embarquement qui est hyper mal monté. On ne pige rien du tout. Et ce n'est pas le passage par la fenêtre qui va améliorer le bousin. Au plus que correct avec la plupart des affrontements à main nue qui sont réalisés avec classe (notamment les plans séquences en prison) et qui nous offrent des mélanges de boxe thaï et de kung-fu assez jolis à regarder. Et puis il y a le final.

A vrai dire, il n'est pas complètement ultime, mais il réussit à mixer beaucoup de choses, à savoir la puissance de Tony Jaa, l'aisance de Wu Jing et surtout la souplesse Zhang Jing. Au début je regrettais une fois de plus de ne pas voir Andy On au casting, mais avec ce combat final à 3, je me suis résigné à accepter qu'il aurait fait double emploi avec Tony Jaa et n'aurait pas apporté ce petit plus "vicieux" que Zhang Jing exhale.

Au final, on a largement de quoi prendre son pied, surtout si on supporte les trucs nawaks comme le dernier saut dans le vide ou l'histoire du smartphone magique. Mais c'est quand même dommage de faire durer ce genre de bobine 2h. Le rythme y est, ce n'est donc pas trop grave, mais on pouvait tailler dans les storylines de la fille de Tony Jaa et des frères de cœur sans nuire au reste.

7/10

[osorojo]

J'suis en manque de films comme ça

[pabelbaba]

Remate Invisible Target...

[osorojo]

Je vais même le mater alors, je en l'ai pas vu !