[Pabelbaba] mes critiques en 2018

[osorojo]

J'ai l'appétit surtout

[Dunandan]

Future Cops de Wong Jing - 1993

Merci Wong Jing. Mille fois merci de nous proposer des trucs pareils!

Cet homme est sans doute le plus grand génie du cinéma mais personne ne veut le reconnaître. Alors je le dis haut et fort :

- WONG JING RULZ ZE OUAURLDE! -

Le roi de la comédie HK nous offre un spectacle qu'il a dû échafauder en tournant la partie Street Fighter de son City Hunter avec Jackie Chan. Si ce n'est que là il mixe récit de voyage dans le temps avec les persos de Street Fighter et l'univers du Collège Fou Fou Fou. A priori ça n'a pas de sens, mais dans les mains d'un tel esprit, ça marche! On a donc des FX méga cheap, des combats WTF et de l'humour potache au lycée en même temps.

Côté combats, c'est assez fun avec les persos qui réalisent les mêmes gestes que dans le jeu vidéo, en particulier Simon Yam qui incarne Dalshim pour de vrai avec les moyens du bord. Il y a pas mal d'autres trucs du genre, mais je ne vais pas spoiler. Côté humour, c'est débilos à souhait, avec une mention spéciale pour Guile qui sert de balai quand on le retourne. Ca tâche fort. Et souvent.

En plus, comme on est à Hong Kong, le casting démoule puissance mille, Andy Lau, Aaron Kwok (enfin pas beaucoup), Chingmy Yau, Richard Ng, Simon Yam, Jackie Cheung... enfin surtout Jackie Cheung qui se lâche comme d'habitude!

Encore une bobine complètement folle donc.

8/10

[Jed_Trigado]

Le chef d'oeuvre de Wong Jing, je crois que je n'ai jamais autant ri tellement ça va loin dans la mongolerie pendant 1h30.

[pabelbaba]

C'est vrai que c'est le meilleur film de lui que j'ai vu jusqu'à présent. Quoique je kiffe bien Meltdown aussi, mais il avait Corey Yuen avec lui.

En tout cas la fin de l'été rimera avec petits bridés, parce que j'ai trouvé un coin à champignons avec stfr!!!

[pabelbaba]

License to Steal de Billy Chan - 1990

Je continue sur ma lancée...

On passe donc de Street Fighter à Cat's Eyes! Parce qu'avec trois sœurs orphelines qui braquent des objets de valeur et un flic neuneu aux basques, ça sent le pompage en règle. Si ce n'est que la trame varie un peu avec une sœur rebelle qui penchera du côté obscur.

Sur ce pitch, Chan nous propose une action comédie dont seuls les hongkongais avaient le secret. Pour le quota action, le casting a été fait sur mesure, surtout avec Sammo Hung en producteur. On a donc Joyce Godenzi en Lead, mais aussi des tataneurs de première bourre : Yuen Biao, Collin Chou et Billy Chow, et surtout Agnès Aurelio pour la revanche de She Shoots Straight (Sans Sommation chez nous). Et pour le quota blague, le chinois le plus classe du monde... Richard Ng!

Tout était réuni pour avoir un bon petit film marrant et burné. Mais le souci, c'est que le père Billy Chan n'est pas vraiment à la hauteur. L'autre film que j'avais vu de lui, No Compromise, était déjà décevant. Ici il arrive à peu près tenir le rythme avec des petites blagues de ci de là, pas mal de persos, quelques échanges de coups, mais c'est toujours trop court. On est vraiment éloigné du schéma un beau combat au début, un truc sympa au milieu et une orgie pour finir, et c'est assez frustrant.

C'était louable, mais pas super réussi. D'autant que son final en deux temps est mal dosé. Le premier avec la grosse baston dans le parking souterrain est plus puissant que le climax final avec le 1 Vs 1 entre Godenzi et Aurelio. Même s'il est un peu original avec cette baston sans bruit, on n'a pas cette montée en puissance qui rend les films HK si jouissifs.

Mais ce n'est pas pour autant qu'on passe un mauvais moment, Richard Ng est toujours marrant, les combattants lèvent bien la patte et proposent de belles acrobaties. Cependant on devine que le potentiel n'a pas été pleinement révélé.

6/10

[pabelbaba]

Diary of a Big Man de Chu Yuan - 1988

Un vaudeville au casting 5 étoiles par un Chu Yuan en fin de carrière, c'est plus qu'intrigant.

Et quand je dis casting 5 étoiles, c'est vraiment le cas! Tsui Hark produit avec la Film Workshop et on a donc Chow Yun Fat bigame qui s'est marié avec Sally Yeh et Joey Wong, tandis que son meilleur pote, chargé de lui sauver la mise, n'est autre que Waise Lee.

Le pitch n'est pas particulièrement fou, mais Chow Yun Fat y met du sien. Il se ridiculise cent fois, gesticule, grimace, échafaude des plans capillotractés pour éviter que ses femmes n'apprennent leur existence réciproque. Pendant que Waise Lee colmate les trous et s'en prend plein la tête. A vrai dire, ce n'est pas désagréable à suivre, c'est même parfois marrant, mais ça ne peut pas marcher sur presque une heure trente.

En effet, quand les femmes comprennent et mettent en place leur vengeance, le film, qui n'était pas franchement déglingo, ce met à patiner sévèrement. Il faut alors raccrocher les wagons et ça devient plus navrant que marrant. Notamment dans les deux scènes finales avec prise d'otage et retournements de veste complètement improbables mais pas pour autant fun.

Du coup ça donne une comédie romantique assez faiblarde, sauvée de justesse par les gesticulations de CYF et le minois de Sally Yeh.

5/10

[pabelbaba]

Enter the Phoenix de Stephen Fung - 2004

On revient à quelque chose de plus contemporain avec cette triad-comedy de bonne qualité.

Pas de délire non sensique en cascade ici, on est plutôt dans la veine de Men Suddenly in Black avec un pitch simple, où le fils d'un chef de triade doit lui succéder, mais il est gay et ses hommes de main ne connaissent pas sa tête. Le meilleur ami du fils prend sa place et ça part en live.

Côté réalisation, ça pouvait faire peur. Car si ce n'est pas le Stephen Fung des Flic de Hong Kong derrière la caméra, c'est une des têtes à claque de Gen-X Cops qui est son homonyme. Enfin il joue aussi dans le film et s'est gardé le rôle du connard qui lui va comme un gant. Il fait un taf plutôt correct, avec de jolis effets et quelques scènes d'action qui valent le coup d’œil.

Enfin ce qu'on retient ce sont les gags. Souvent en dessous de la ceinture avec les clichés gays qui tâchent, mais ça fait vraiment marrer. Surtout avec Chapman To et Law Kar Ying qui n'en ratent pas une, ainsi qu'Eason Chan à fond dans son rôle de chef de triade. D'ailleurs Daniel Wu, qui devrait avoir le premier rôle, est plutôt en retrait et reste particulièrement sérieux.

Hormis les clichés gays, le scénario propose pas mal d'autres réjouissances, avec des clins d’œil aux film du genre (il faut voir Eason Chan s'imaginer allumer une clope avec un billet en feu! ), quelques gadins mémorables et du comique de situation plutôt bien amené.

Ca donne donc une comédie assez réussie malgré son pitch hyper léger, qui tient la distance et propose de vrais gags funs.

7/10

[pabelbaba]

Dance of the Drunk Mantis aka Drunken Master 2 de Yuen Woo Ping - 1979

La voilà la véritable suite du Maître Chinois de Yuen Woo Ping! Parce que Combats de Maître n'a quand même pas grand chose à voir avec le tout premier Drunken Master.

Enfin pour une suite, c'est surtout un fucking remake. On prend les mêmes et on recommence. Bon, y'a plus Jackie, parti vers des prods plus thunées, mais pour le reste c'est la fête du slip, Simon Yuen en vieux clodo, Hwang Jang Lee en gros méchant et même Dean Shek pour le quota grimaces. Pour les nouveautés, Yuen Shen Yee prend la place de Jackie et Corey Yuen encore svelte devient l'élève du gros méchant.

Pour le reste, c'est du pareil au même avec du kung fu oldshool particulièrement inventif. Parce que c'est bien ça l'intérêt de ces films, les idées de chorégraphie, autrement on s'emmerde gentiment à voir deux kékés faire des passes dans un terrain vague. Sur ce point, YWP est un véritable cador, au même titre que Liu Chia Liang et Sammo. Ici, avec un budget frôlant le néant il nous propose des montagnes de mouvements et coups tordus qui sont un vrai plaisir à regarder. D'autant que les gugusses présents savent y faire, enfin sauf Simon Yuen, doublé à 90% du temps.

Dommage que le sentiment de redite soit si présent et qu'avec le succès du précédent volet il n'ait pas été possible de proposer un film un brin plus ambitieux, le seul élément différent venant du frangin du Maître, qui apprendra des trucs au petit jeune... youhou!

6/10

[Dunandan]

Bon, tu l'as trouvé où ton coin à champignons ?

[pabelbaba]

[osorojo]

@Dun trouvable en 30 secondes avec Gogole. C'est un site assez connu.

titre + vostfr

[pabelbaba]

Et il existe encore des gens qui savent pas quoi regarder!

[Dunandan]

Avec tous les sites qui ont fermé, au moins ça fait le point (et si ça se trouve, je l'ai déjà dans mes favoris ).

[osorojo]

Et il existe encore des gens qui savent pas quoi regarder!

Mon problème à moi, c'est de choisir

[Dunandan]

Detective Dee 3 de Tsui Hark - 2018

Après s'être perdu au milieu d'une guimauve de CGI mochissimes dans le deuxième volet et d'un scénario fantastique qui ne collait pas avec le premier film, Tsui Hark fait machine arrière.

Ouaip, encore un réal qui lit mes critiques et qui en tire les leçons. On a déjà moins de plans façon Age of Empires et ça fait du bien aux yeux. Ensuite les combats sont hyper lisibles. Pourtant ça virevolte pas mal, WXP volant oblige. Et ça ne manque pas d'idée! Le gros méchant avec ses lames courbes qui ont un effet boomerang, ça claque à l'écran! Ensuite les incrustes fantastiques sont plutôt bien intégrées. Les adversaires masqués qui se transforment en dragons, ça marche à fond. Le dragon d'or, pareil, ça pue les FX, mais ça passe bien. Après il reste les gros machins géants de la bande annonce... et en 2D, ben c'est pas ce qu'il y a de plus fameux dans le film! Le rendu est correct, mais c'est clair qu'on se croirait plus dans une anim de jeu vidéo que dans un film. Enfin ils ne sont pas si présents.

Ensuite, côté scénario, la trame est relativement simple et rien ne nous est caché contrairement aux autres épisodes. On connait les ennemis, leur plan et le déroulement des événements. Pas de twist à la con (enfin si, mais il est tellement grillé ). Du coup on se concentre sur les persos, leurs relations. Le trio Dee/Yuchi/Impératrice fonctionne relativement bien et les acteurs, malgré un manque de charisme évident, s'en sortent quand même. Pareil pour les acolytes de Dee, du rigolo de service avec son amourette, au dur à cuire, ils ont un peu d'épaisseur et font du bien à l'histoire.

Enfin le gros point fort du film, c'est que le fantastique est franchement mis en sourdine. Ca avait clairement pourri le deuxième épisode et là ça se calme. Le souci, c'est que la fin est bien trop facile et téléphonée. Après de grosses scènes épiques, terminer comme ça, ça coince franchement. En plus on se paye des scènes dans le générique de fin.

Du coup Tsui Hark maîtrise bien ses joujoux, mais il lui reste à nous proposer quelque chose de plus fou. Malheureusement quand on voit la longueur du générique avec moult noms coréens et japonais, on sent bien que les enjeux financiers sont trop grands pour ça et que la présence de la Film Workshop n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan...

6,5/10