par Dionycos » Lun 30 Juil 2018, 11:10
Final Fantasy 12 - Zodiac Age
Malgré les belles améliorations apportées par cette édition Zodiac Age, FF12 reste ce grand jeu malade, aussi incroyable que terriblement frustrant. On aura beau retoucher le système de jeu pour le parfaire toujours plus, cela ne change rien à un scénario qui semble s'évaporer peu à peu dans la seconde moitié, n'intervenant plus que par bribes entre 2 donjons de plus en plus longs, voire franchement interminables. Quand on repart de Bur-Omisace (un des meilleurs moments du jeu), en direction d'Archadès, la capitale de l'Empire, on est chauffé à bloc, on se dit que ça va envoyer du lourd. Sauf que c'est là que tout s'enlise. Le chemin vers Archadès devient un long chemin de croix, qui nous fait traverser 5 immenses "donjons" d'affilé : une montagne, une forêt, une côte, une plaine, un temple. Le tout sans que le scénario n'avance d'un iota (tout juste une petite révélation sur un personnage et ses liens de parentés). Arrivé à Archadès, on se sent lessivé et on a presque perdu le fil de l'histoire, qui continue à faire du joli surplace malgré quelques développements par ci par là. Ce terrible manque de grandeur et de rebondissement plombe le truc, et on se retrouve avec un final qui se limite à une bataille contre l'Empire, rien de plus. Très peu d'enjeux personnels (la moitié du cast ne sont que des pions, dont le principal héros...), aucun enjeu sur le sort du monde. Bref, on s'en fout un peu.
C'est vraiment dommage, car en dehors de tout ça, ce jeu est incroyable. Ivalice est un monde fabuleux, d'une richesse folle. On a rarement vu un monde en 3D aussi immense et varié.
Le système de combats et de gambit est génial, pour peu qu'on apprécie la philosophie très passive de la formule. Ici, tout se prépare à l'avance, avec un système de programmation de l'IA de notre équipe. Les choix sont quasi infinis, les possibilités d'optimisation jouissives. Bien sûr, il est possible de se contenter du minimum en faisant bourriner tout le monde et en intervenant manuellement pour soigner son équipe quand il faut. Mais ce serait tellement passer à côté du truc...
Le système de job de cette Zodiac Age edition est excellent, et règle le gros problème d'équilibrage du jeu d'origine.
La possibilité d'accélérer la vitesse de jeu est une bénédiction, surtout quand on arrive aux fameux donjons de la 2ème moitié du jeu.
Les musiques sont magistrales. Certes, ça ne ressemble plus du tout à du FF, la patte de Nobuo Uematsu n'est plus là et ça peut perturber. Mais il serait bon de juger ce score sur ce qu'il est plutôt que sur ce qu'il n'est pas. Les compositions de Sakimoto sont de haute volée. Vraiment, je ne comprends toujours pas le flot de critiques négatives sur cette ost.
Bref, en terme d'expérience de jeu pure, ce FF12 Zodiac Age fait tout bien. Et si on ne joue pas à des rpg pour le scénario, y a clairement moyen de trouver là un des meilleurs jrpg de l'histoire. Sauf que pour moi, il faut aussi un scénario fort, à rebondissements, avec de gros enjeux pour les personnages. Pas juste retrouver son honneur perdu (Bash) ou décider si on va être une Reine guerrière ou pacifiste (Ashe). Même si tout cela est intéressant, c'est trop maigre pour alimenter une aventure de 40h.
Je ne regrette pas d'avoir refait ce FF. Je le considère toujours comme un super jeu. J'ai été happé dans son monde, je me suis perdu avec délice dans ses combats et ses gambits, j'ai adoré gérer mon équipement, mes permis. Mais j'ai malheureusement retrouvé cette frustration des 10 dernières heures, que j'ai parcourues en vitesse x4 (merci mon dieu) parce que je voulais juste en finir. Quel dommage.
Homeward bound. I wish I was