••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••☉ La Ballade de Buster Scruggs[ Joel Coen et Ethan Coen → 2018][ 6/10 ]
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••Avis Express / Notes de visionnage. Si ça n'a pas sa place en critique, ne pas référencer, j'avais juste pas envie de perdre ça donc je le mets ici ^^Segment 1 : 7/10 Une chouette ambiance et un humour décomplexé qui fonctionne
Segment 2 : 6/10 Dans la lignée du premier segment, même si c'est un peu plus court et moins surprenant
Segment 3 : 4/10 Le drame d'un Far Ouest impitoyable. C'est bien foutu mais passablement chiant
Segment 4 : 7/10 Sympa, j'ai bien aimé l'aspect tutorial pour exploiter un filon d'or, le potentiel est là, le traitement manque un poil d'idées par contre
Segment 5 : 7/10 Beaucoup aimé la fin (avec le soit disant vieux qui s'anime), le reste est agréable aussi quoiqu'un peu longuet.
Segment 6 : 4/10 Pas trop capté ce truc, c'est bien foutu, on sourit par moment (quand le frenchie renvoie sa voisine dans les cordes notamment) mais bon ça ne va nulle part et la fin est naze.
Bilan de cette compile de sketchs sur le far ouest : c'est intéressant, l'ambiance est souvent réussie mais niveau narration c'est un poil aux fraises, c'est en tout cas déconcertant dans le sens où les Coen assument totalement la carte du non sens, voir de la tranche de vie sans autre intérêt que celui de dessiner une certaine image du western, empreinte d'un humour situationnel peu évident. J'ai apprécié le voyage, mais j'aurais quand même préféré que les deux bonhommes se creusent un peu plus le ciboulot pour relier tout ça. En l'état ça fait parfois un peu j'me complais à faire du beau en me contentant du minimum syndical niveau script, du coup je comprendrais qu'on puisse trouver l'entreprise un peu vaine.
Forcément, quand je dis paresse d'écriture, ceux qui ont été touchés par le choix des Coen de laisser parler pour eux leurs personnages et leurs ambiances ne vont pas être d'accord. Le sketch avec Liam Neeson est le parfait exemple de ce qui m'a semblé paresseux dans ce film, et je retrouve ça dans le dernier segment également, qui est à mon sens un belle démonstration de platitude saupoudrée de savoir-faire : accompagnés par le panache qu'ont les deux bougres à filmer en espace réduit sans qu'on en ressente l’exiguïté une seule seconde, quelques forts en gueule tentent de nous faire croire qu'il y a quelque chose à comprendre dans cette révérence poussive alors qu'on est dans une parodie tarantinesque bien creuse qui rappelle avec douleur l'étirement temporel abusif des 8 salopards (et qu'on se le dise la même séquence ou presque chez Tarantino m'a semblé plus réussie malgré les réserves que j'ai pour le film en question).
Pour ma part, je n'ai que rarement été ému tout simplement parce que la bouffonnerie est toujours au premier plan, les sentiments se tapissent dans l'ombre et mon écran n'avait sans doute pas les noirs bien réglés.
Je pense notamment au segment du voyage des caravanes, avec la demoiselle, son frère et leur clébard. L'attitude des personnages est si forcée qu'à aucun moment je ne parviens à m'investir dans l'histoire, et c'est le cas finalement de tous les sketch. Du coup, la fin (de ce segment en particulier) qui aurait du me toucher, me fait sourire au mieux. J'aime beaucoup le dénouement hein, mais il est dépourvu d'émotion à mon sens. En fait, le film ne fonctionne jamais aussi bien que quand, enfin, il sort de sa léthargie et libère les personnages qui se construisent en silence (on comprend vite que l'unique intérêt du voyage est le cowboy mutique mais il faut attendre une demi-heure de jérémiade fadasse pour faire sa connaissance).
Au final, on reste dans la farce noire un peu fastoche pendant 2 plombes. J'aime pourtant ça, mais je préfère alors qu'on embrasse le style totalement au lieu de vouloir se la jouer auteur créateur de sentiment. Le segment 3, encore une fois, est le pire à ce niveau.
Et quand je sors d'un tel film en ne gardant en tête que des belles images sans vraiment éprouver grand chose pour ce que j'ai vu, je me dis que Cette Ballade de Buster Scruggs n'est pas loin finalement de n'être qu'un exercice de style, certes réussi mais limité, car seulement porté par le savoir-faire évident de ses auteurs. Une récréation agréable, mais un brin décevante donc.
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