[oso] Brêves élucubrations d'une grosse feignasse

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Re: [oso] Brêves élucubrations d'une grosse feignasse

Messagepar Mr Jack » Mar 24 Juil 2018, 18:51

Si t'as le nom de tes correspondants albanais aussi je suis preneur :mrgreen:
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Metalmeccanico e parrucchiera in un turbine di sesso e politica - 7/10

Messagepar osorojo » Sam 04 Aoû 2018, 14:56

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☉ Metalmeccanico e parrucchiera
in un turbine di sesso e politica

[ Lina Wertmüller → 1996][ 7/10 ]
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Casting moins flatteur, moyens que l’on devine plus limités, n’empêchent pas Lina Wertmuller de mettre à contribution la fougue qu’on lui connaît pour dresser, une nouvelle fois, le portrait d’une Italie à deux vitesses. Et plus précisément d’un petit groupe de personnages touchants qui bénéficient de sa plume toujours aussi habile quand il est question d’esquisser les contradictions, de moquer gentiment les traditions et surtout de mettre en images les paradoxes du sentiment amoureux.

Il ne faut pas s’attendre ici à la photographie intimiste somptueuse d’un Film d’amour et d’anarchie, Metalmeccanico e parrucchiera in un turbine di sesso e di politica (ouf!) est un film plus modeste d’ambition, que ce soit dans sa structure narrative ou dans sa mise en œuvre formelle (même si lorsque les sources lumières se font moins présentes, la photo devient plus agréable). On est plus dans le cadre d’une récréation comique assumée en tant que telle. Mais ça fonctionne : les situations sont amusantes, conjuguant à merveille pitreries grasses et fourberies plus subtiles.

Les dix premières minutes résument bien le film : en deux séquences, tous les personnages sont introduits, les enjeux identifiés. Deux communistes machos jusqu’à l’os s’énervent devant leur télé à l’annonce des résultats d’une élection, leur camp ayant perdu face à la Ligue du Nord. Vexés, ils décident d’aller régler leur compte aux militants adverses qui, selon eux, ont le coeur trop à la fête. Manque de bol, dans les affrontements qui suivront, l’un des deux compères tombera sous le charme d’une coiffeuse droitiste qui n’a pas que la langue de bien dodue.

De cette situation banale, Lina Wertmuller tire une séquence délicieuse : sa direction d’acteurs fait toute la différence. Ce qui aurait pu être une scène gratuite grossière devient un moment comique touchant. Le gros blaireau qui fonçait sur des militants la minute d’avant semble sympathique : c’est à mon sens ce qui fait la force de son cinéma, cette facilité à composer des personnages versatiles qui ne rentrent dans aucune case ainsi que sa volonté à les confier à des « tronches », surtout pour ses figures féminines : le visage de Veronica Pivetti n’est pas sans rappeler le physique particulier de Mariangela Melato.

Tout le reste de la bobine est du même acabit. Alors il manque peut-être à ce film un poil de percussion, mais on comprend vite qu’il n’est pas question ici de marquer les esprits, mais tout simplement de poser quelques problématiques populaires et d’y répondre avec humour.

J’adhère et, une nouvelle fois, sors de la séance avec le sourire.

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Re: [oso] Brêves élucubrations d'une grosse feignasse

Messagepar Jed_Trigado » Sam 04 Aoû 2018, 15:06

Tu te fais un cycle Wertmuller ?
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Re: [oso] Brêves élucubrations d'une grosse feignasse

Messagepar osorojo » Sam 04 Aoû 2018, 15:07

Ue, j'vais mater tout ce que je peux/trouve d'elle :mrgreen:
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Ninfa plebea - 6/10

Messagepar osorojo » Mer 15 Aoû 2018, 14:08

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☉ Ninfa plebea
[ Lina Wertmüller → 1996][ 6/10 ]
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Ninfa plebea est un film toujours marqué par l’audace de Lina Wertmuller, c’est indéniable. Quand elle illustre la violence des rapports humains qui régissaient, et régissent sans doute encore, la vie de petits villages aux mentalités traditionalistes, elle n’y va pas par quatre chemins même si à aucun moment, et c’est aussi la beauté de son cinéma, personne n’est foncièrement mauvais, tout juste le fruit d’une époque et d’un contexte liés. On retrouve aussi ici son aisance formelle, sa caméra est précise et même si on est loin de la beauté photographique de Film d’amour et d’anarchie, sa mise en scène est efficace.

Mais il manque à Ninfa plebea une tronche, un acteur marquant, pour incarner la protagoniste. Cette direction d’acteurs qui fit la force des autres films de Lina Wertmuller est plus en retrait dans le cas présent. Lucia Cara, du haut de ses 19 ans, fait ce qu’elle peut, mais n’a qu’un sourire attachant à proposer. Sur la distance, c’est trop peu pour accompagner un script misérabiliste qui met à ses trousses un destin farceur bien décidé à lui pourrir la vie. Un peu trop d’ailleurs, on n’est pas loin de tomber dans le trauma caricatural au fur et à mesure que les deuils se succèdent.

Sans être une bobine inintéressante, on a le sentiment que Lina Wertmuller était peut-être moins attachée à son sujet ici. En résulte un film bancal, à cheval entre conte initiatique léger et drame socio-historique plus complexe. Si certains personnages rappellent la nuance du pinceau qui servait Un destin insolite […] ou Mimi Métallo, le dénouement mielleux, la surcharge en misère et la provoc un peu facile de certaines scènes (la mort de la nymphomane est ubuesque au possible) font que je me suis pas impliqué plus que ça.

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Notte d'estate con profilo greco, occhi a mandorla e odore di basilico - 3/10

Messagepar osorojo » Sam 01 Sep 2018, 11:56

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☉ Notte d'estate con profilo greco,
occhi a mandorla e odore di basilico

[ Lina Wertmüller → 1986][ 3/10 ]
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Première grosse déception avec Linda Wertmuller. Cette histoire de kidnapping sans queue ni tête, qui sert à la réalisatrice de toile de fond pour aligner de manière scolaire tous les thèmes qui ont tissé sa filmographie, ne convainc jamais vraiment et finit même par ennuyer.

Comme pour preuve que Notte d'estate con profilo greco, occhi a mandorla e odore di basilico [OUF!] ne va nulle part, Mariangela Melato, qui était si juste et magnétique dans Film d'amour et d'anarchie, se perd dans un cabotinage désastreux, à tel point que sa diction particulière agresse quand il est question pour elle de débiter scolairement, et à la vitesse d'un TGV en retard, des thématiques sociales pompeuses.

Dans une ultime tentative, Wertmuller corse son intrigue avec un syndrome de Stockholm gratiné qui donne naissance à un jeu d'attirance animale prometteur. Malheureusement tout le potentiel du face à face entre la belle et la bête s'écroule tant il est exploité platement, sans idée. C'est à l'image du film dans son ensemble: sa mise en oeuvre formelle et sa photographie sont également d'une banalité triste à pleurer.

Quand on s'en est pris plein les mirettes dans les plus belles réussites de Wertmuller, la déception n'en est que plus grande. J'aurais aimé trouver plus d'informations sur le contexte du film, mais j'ai bien l'impression qu'il a été aussi vite oublié qu'il a été tourné. Un sort qui me semble assez légitime, finalement :(


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Ballade de Buster Scruggs (La) - 6/10

Messagepar osorojo » Sam 17 Nov 2018, 14:43

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☉ La Ballade de Buster Scruggs
[ Joel Coen et Ethan Coen → 2018][ 6/10 ]
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Avis Express / Notes de visionnage. Si ça n'a pas sa place en critique, ne pas référencer, j'avais juste pas envie de perdre ça donc je le mets ici ^^

Segment 1 : 7/10 Une chouette ambiance et un humour décomplexé qui fonctionne
Segment 2 : 6/10 Dans la lignée du premier segment, même si c'est un peu plus court et moins surprenant
Segment 3 : 4/10 Le drame d'un Far Ouest impitoyable. C'est bien foutu mais passablement chiant
Segment 4 : 7/10 Sympa, j'ai bien aimé l'aspect tutorial pour exploiter un filon d'or, le potentiel est là, le traitement manque un poil d'idées par contre
Segment 5 : 7/10 Beaucoup aimé la fin (avec le soit disant vieux qui s'anime), le reste est agréable aussi quoiqu'un peu longuet.
Segment 6 : 4/10 Pas trop capté ce truc, c'est bien foutu, on sourit par moment (quand le frenchie renvoie sa voisine dans les cordes notamment) mais bon ça ne va nulle part et la fin est naze.

Bilan de cette compile de sketchs sur le far ouest : c'est intéressant, l'ambiance est souvent réussie mais niveau narration c'est un poil aux fraises, c'est en tout cas déconcertant dans le sens où les Coen assument totalement la carte du non sens, voir de la tranche de vie sans autre intérêt que celui de dessiner une certaine image du western, empreinte d'un humour situationnel peu évident. J'ai apprécié le voyage, mais j'aurais quand même préféré que les deux bonhommes se creusent un peu plus le ciboulot pour relier tout ça. En l'état ça fait parfois un peu j'me complais à faire du beau en me contentant du minimum syndical niveau script, du coup je comprendrais qu'on puisse trouver l'entreprise un peu vaine.

Forcément, quand je dis paresse d'écriture, ceux qui ont été touchés par le choix des Coen de laisser parler pour eux leurs personnages et leurs ambiances ne vont pas être d'accord. Le sketch avec Liam Neeson est le parfait exemple de ce qui m'a semblé paresseux dans ce film, et je retrouve ça dans le dernier segment également, qui est à mon sens un belle démonstration de platitude saupoudrée de savoir-faire : accompagnés par le panache qu'ont les deux bougres à filmer en espace réduit sans qu'on en ressente l’exiguïté une seule seconde, quelques forts en gueule tentent de nous faire croire qu'il y a quelque chose à comprendre dans cette révérence poussive alors qu'on est dans une parodie tarantinesque bien creuse qui rappelle avec douleur l'étirement temporel abusif des 8 salopards (et qu'on se le dise la même séquence ou presque chez Tarantino m'a semblé plus réussie malgré les réserves que j'ai pour le film en question).

Pour ma part, je n'ai que rarement été ému tout simplement parce que la bouffonnerie est toujours au premier plan, les sentiments se tapissent dans l'ombre et mon écran n'avait sans doute pas les noirs bien réglés.
Je pense notamment au segment du voyage des caravanes, avec la demoiselle, son frère et leur clébard. L'attitude des personnages est si forcée qu'à aucun moment je ne parviens à m'investir dans l'histoire, et c'est le cas finalement de tous les sketch. Du coup, la fin (de ce segment en particulier) qui aurait du me toucher, me fait sourire au mieux. J'aime beaucoup le dénouement hein, mais il est dépourvu d'émotion à mon sens. En fait, le film ne fonctionne jamais aussi bien que quand, enfin, il sort de sa léthargie et libère les personnages qui se construisent en silence (on comprend vite que l'unique intérêt du voyage est le cowboy mutique mais il faut attendre une demi-heure de jérémiade fadasse pour faire sa connaissance).

Au final, on reste dans la farce noire un peu fastoche pendant 2 plombes. J'aime pourtant ça, mais je préfère alors qu'on embrasse le style totalement au lieu de vouloir se la jouer auteur créateur de sentiment. Le segment 3, encore une fois, est le pire à ce niveau.

Et quand je sors d'un tel film en ne gardant en tête que des belles images sans vraiment éprouver grand chose pour ce que j'ai vu, je me dis que Cette Ballade de Buster Scruggs n'est pas loin finalement de n'être qu'un exercice de style, certes réussi mais limité, car seulement porté par le savoir-faire évident de ses auteurs. Une récréation agréable, mais un brin décevante donc.

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