A Armes Egales - John Frankenheimer (1982)
Elle donne envie cette affiche avec une Mireille Mathieu bodybuildée et vénère brandissant un immense katana, hein ? Perso, j'en avais fantasmé depuis des lustres, au moment où je découvrais la filmo de Frankenheimer en fait, sans parler du fait qu'il était super dur a choper en dvd, jusqu'au jour où un ami fan du réal s'est procuré le précieux sésame et est tombé des nues, confirmant hélas ma théorie que le Jojo pendant les années 80, ben il respirait pas la forme. Mais, je m'y ferais jamais, je reste un incorrigible completiste et donc me voilà devant l'objet du délit. Alors, purge infâme ou bisserie gentiment nanarde ? Ben je ne sais pas vraiment, le résultat est assez bâtard en soi.
L'époque et le sujet sorti tout droit d'un Sam Firstenberg avec Sho Kosugi aurait mérité un traitement bariolé allant a fond dans le délire, mais c'est mal connaitre Frankenheimer qui lorsqu'il met les pieds dans un autre pays que le sien se sent obligé de le montrer de la façon la plus honnête possible, sans condescendance. Il y a du clicheton autour du Japon ici mais il est tempéré je trouve, seul problème, le casting a été visiblement composé par tous les seconds rôles hollywoodiens d'origine japonaise qu'ils avaient sous la main, du coup tous les japonais excepté Mifune et son frangin ont des accents d'étudiants oxfordiens pas très crédibles pour le coup (surtout que ça cause anglais la majeure partie du temps). Mais là, où se situe la vraie déception, concerne le script qui est ultra mal foutu et blindés de multiples incohérences qui m'ont régulièrement sorti du film, on ne comprend jamais ce que fout réellement Scott Glenn dans l'histoire, comme si on avait demandé aux scénaristes de plaquer un perso occidental alors que l'intrigue aurait pu se dérouler intégralement avec un cast japonais. Même si les problèmes de script se résolvent au fur et a mesure (notamment l'intro qui aurait pu nous être montrée dans son entierté dès le début mais qui est cuttée brutalement pour nous dévoiler le reste sur la fin, quel intérêt ?), le faux rythme made in chambara est mal dosé, entre les réactions trop brusques de certains persos et certains passages sans grand interet qui sont trop étirés.
Mais je n'ai pas parlé du point fort de l'ensemble, la castagne ! Comme je l'avais dit ailleurs, c'est l'indétronable Saumon Agile aux chorés et ça se voit grave. Les combats sont peu nombreux, mais c'est de l'aïkido brut de décoffrage, Glenn se prend des branlées monumentales, les coups sont tous portés et il y a un sadisme constant, il y a pas une mort qui soit soft quoi ! Dommage donc de ne pas avoir plus misé sur cet aspect, on aurait pu avoir un actionner détonnant pour son époque tant pour le style de combat que pour leur filmage (Frankenheimer laisse bien respirer les chorés je trouve malgré un montage un poil trop agressif dans le combat final).
4,5/10