Wake in Fright de Ted Kotcheff - 1971
Réveil dans la terreur, ou encore
Ode à la bière. Ca aurait fait un bon titre.
Comme beaucoup, je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais voir! Un titre pareil par le réalisateur de
Rambo, on imagine que ça va saigner dans l'Outback. Et bien pas du tout, enfin si, mais pas comme on l'envisageait.
On va surtout suivre le récit initiatique d'un intello obligé de vivre dans le désert australien et qui va devoir, de gré ou de force, se faire aux coutumes locales. Une sorte de
J'irai dormir chez les rednecks aussie... Mais en bien. En effet, en bien parce que le film est fait de rencontres un peu fucked up au premier abord (le flic, le pilier de comptoir, ses potes, le médecin...) et qui paraîtront au fur et à mesure tout aussi humains que le perso principal. Ils ont juste une vie de merde et doivent s'en contenter.
Le film tient donc grâce à ses persos, et par conséquent par ses acteurs. De ce côté, le casting impressionne. Donald Pleasence, c'était une super idée. Il y va franchement et propose un médecin cabossé d'une perfection inouïe. La scène où il picole la tête à l'envers...
Pareil pour les autres, autant Gary Bond (qui a pourtant une filmo riquiqui) que Chips Rafferty ou les autres personnages plus secondaires.
Autour d'eux, Kotcheff envoie la sauce et propose des scènes hallucinées de première bourre (dès le tripot) avec une caméra qui bouge quand il le faut et un montage aux petits oignons. Il n'est pas en reste avec les scènes plus contemplatives et étouffantes (rien que le 360° en guise d'intro) et des scènes plus chocs comme ce rodéo nocturne qui tourne à la boucherie glauquissime.
Du coup, ça donne un film pas facile à appréhender, qui nous trimbale pas mal, mais qui a le chic de finir de façon correcte, voire de façon couillue pour une bobine des 70s.
8/10