[Jed_Trigado] Mes torchons de 2018

[Jed_Trigado]

Genre, t'as rien aimé de lui ?

[pabelbaba]

Si, mais de ce que j'ai vu de plus récent et de ce que je lis de toi, ça ne m'intéresse pas vraiment.

[Mark Chopper]

Perso j'aime beaucoup King of New York et Nos funérailles. Et j'adore son Bad Lieutenant (meilleur rôle de Keitel).

Mais là, ça n'a rien à voir.

[pabelbaba]

Voilà.


EDIT : si ce n'est que Keitel dans Mean Streets, je kiffe très très fort aussi. Plus que de Niro d'ailleurs.

[Jed_Trigado]

Ben c'est que ce que je dis en substance dans ma critique, The Addiction est un film de cassure même s'il garde pas mal de vertus de son passé de réal commercial, c'est pas les monuments gonflants Mary, Xmas ou The Blackout qu'il nous aura fait subir les années suivantes quoi.

[Val]

Tu as eu le temps de mater San Babila au fait ?

[Jed_Trigado]

Non. Mais comme toutes les sorties du Chat qui fume que je possède, je ferais l'effort d'en parler.

[Val]

[Jed_Trigado]

A Armes Egales - John Frankenheimer (1982)

Elle donne envie cette affiche avec une Mireille Mathieu bodybuildée et vénère brandissant un immense katana, hein ? Perso, j'en avais fantasmé depuis des lustres, au moment où je découvrais la filmo de Frankenheimer en fait, sans parler du fait qu'il était super dur a choper en dvd, jusqu'au jour où un ami fan du réal s'est procuré le précieux sésame et est tombé des nues, confirmant hélas ma théorie que le Jojo pendant les années 80, ben il respirait pas la forme. Mais, je m'y ferais jamais, je reste un incorrigible completiste et donc me voilà devant l'objet du délit. Alors, purge infâme ou bisserie gentiment nanarde ? Ben je ne sais pas vraiment, le résultat est assez bâtard en soi.

L'époque et le sujet sorti tout droit d'un Sam Firstenberg avec Sho Kosugi aurait mérité un traitement bariolé allant a fond dans le délire, mais c'est mal connaitre Frankenheimer qui lorsqu'il met les pieds dans un autre pays que le sien se sent obligé de le montrer de la façon la plus honnête possible, sans condescendance. Il y a du clicheton autour du Japon ici mais il est tempéré je trouve, seul problème, le casting a été visiblement composé par tous les seconds rôles hollywoodiens d'origine japonaise qu'ils avaient sous la main, du coup tous les japonais excepté Mifune et son frangin ont des accents d'étudiants oxfordiens pas très crédibles pour le coup (surtout que ça cause anglais la majeure partie du temps). Mais là, où se situe la vraie déception, concerne le script qui est ultra mal foutu et blindés de multiples incohérences qui m'ont régulièrement sorti du film, on ne comprend jamais ce que fout réellement Scott Glenn dans l'histoire, comme si on avait demandé aux scénaristes de plaquer un perso occidental alors que l'intrigue aurait pu se dérouler intégralement avec un cast japonais. Même si les problèmes de script se résolvent au fur et a mesure (notamment l'intro qui aurait pu nous être montrée dans son entierté dès le début mais qui est cuttée brutalement pour nous dévoiler le reste sur la fin, quel intérêt ?), le faux rythme made in chambara est mal dosé, entre les réactions trop brusques de certains persos et certains passages sans grand interet qui sont trop étirés.

Mais je n'ai pas parlé du point fort de l'ensemble, la castagne ! Comme je l'avais dit ailleurs, c'est l'indétronable Saumon Agile aux chorés et ça se voit grave. Les combats sont peu nombreux, mais c'est de l'aïkido brut de décoffrage, Glenn se prend des branlées monumentales, les coups sont tous portés et il y a un sadisme constant, il y a pas une mort qui soit soft quoi ! Dommage donc de ne pas avoir plus misé sur cet aspect, on aurait pu avoir un actionner détonnant pour son époque tant pour le style de combat que pour leur filmage (Frankenheimer laisse bien respirer les chorés je trouve malgré un montage un poil trop agressif dans le combat final).

4,5/10

[pabelbaba]

Ouais, pas trop envie de passer à la caisse quand même.

[Jed_Trigado]

Pour 5€, tu ne diras pas non.

[pabelbaba]

C'est pas faux...

[osorojo]

Pour 5 balles, je tente aussi vu ce que t'en dis.

[Scalp]

Pour 5€ je préfère un tacos

[Jed_Trigado]

Sleeping Dogs - Roger Donaldson (1977)

Petit artisan hollywoodien a la carrière relativement honnête (a quelques navets près), Roger Donaldson donne une image toute autre de lui pour son premier long-métrage : relativement ambitieux dans son écriture, la virulence de son ton, il ose s'aventurer sur les contrées de Costa-Gavras (rien que ça). En effet, impossible au sortir de la projo de ne pas penser a des trucs comme Etat de Siège ou Z dans la manière très directe de montrer l’intérieur d'une dictature, tout semble aller bien en apparence mais la police est partout et le moindre récalcitrant se verra corrigé façon Panzer Division par les forces armées. Sauf que la différence avec le cinéaste franco-grec, c'est que le tout restera focalisé sur un seul point de vue, celui de Sam Neill.

Un choix pas bête d'autant qu'il participe a la grande singularité du métrage, puisqu'il bascule du drame intimiste au survival en passant par le récit parano sans trop de problèmes, dès la première scène, j'ai été bluffé par l'énorme maitrise visuelle du jeune réalisateur, avec peu de plans mais enchainés de la bonne manière, on comprend tout de suite ce qu'il arrive a Neill et il conservera cette exigence tout au long du récit (même si certains passages souffrent d'un manque de budget), de plus, le fait qu'on ait les informations seulement au même moment que lui renforce l'empathie et le sentiment de parano croissant (qui croire ? pourquoi s'est t'on fait gauler a ce moment alors que tout devait aller sur des roulettes ?). Autre point fort, et qui me fait un peu baisser d'autres cinéastes néo-zélandais dans mon estime (oui, Peter Jackson, c'est a toi ce que je parle), ce pays est juste ouf en termes de possibilités visuelles - que ce soit toute la partie introductive avec Neill sur son île ou le climax final - et on nous le montre bien (la photo est démente pour ne rien gâcher). Enfin, j'ai bien aimé l'apparition de Warren Oates en GI ricain venu faire le sale boulot pour le compte du gouvernement néo-zélandais, fidèle a lui-même en se comportant comme sur un tournage de Bloody Sam en draguant la seule gonzesse du coin et buvant comme un trou.

7,5/10