Sur celui là, l’espace de vingt minutes, je me suis dit qu’il y avait moyen d’avoir quelque chose d’assez ultime dans le genre nanar WTF, mais malheureusement passée la première demi-heure on est finalement devant un film d’aventure bien mollasson et sans grandes qualités, même involontaires. C’est vraiment dommage car le début c’est de l’or en barres, je me marrais comme un petit fou devant le nombre d’idées complètement nawaks qui s’alignent. Rien que l’introduction donne le ton : Jackie Chan qui remake le début de
Raiders of the Lost Ark en mode low-budget
. L’Afrique recréé dans la campagne européenne (ça cherche même pas à mettre des plantes exotiques pour cacher la misère
), le temple d’autochtones qui se situe dans les ruines d’un fort médiéval
, l’humour bas du front, cette addition est déjà savoureuse, quand bien même elle soit sûrement involontaire.
Mais le film ne s’arrête pas là et en rajoute à fond dans les séquences suivantes. L’action se déroule à Paris mais manque de bol la production n’a pu aller qu’à Londres et donc on tente vainement de faire croire tout en tournant dans des lieux emblématiques londoniens
(là encore, on ne cherche même pas à mettre un stock shot de la Tour Eiffel pour faire illusion), la totalité des occidentaux parle un chinois impeccable (doublé évidemment) malgré le fait que Jackie et d’autres bridés font l’effort de parler anglais par moment
, on combat une secte où tout le monde porte une robe de moine (pour le coup on se croirait dans un sktech des Inconnus
) et cerise sur le gâteau on a une scène incroyable d’un massacre à la kalachnikov lors d’un défilé de mode, le tout en montage parallèle sur un concert de pop chinoise 80’s
. Mon cerveau était sur le point de fondre devant tellement de n’importe quoi, mais en redemandait quand même.
Malheureusement, les réjouissances ont été de courtes durées, car une fois l’intrigue complètement lancée, le film se révèle carrément inégal sur à peu près tout les points, et notamment la question du rythme. Pour un film d’aventure, c’est quand même bien avare en rebondissements et même du côté de l’action il y a peu de choses à se mettre sous la dent alors que bon, on regarde un Jackie Chan quand même
. Le pire au final, c’est certainement toute la storyline de romance, pseudo triangle amoureux qui ennuie plus qu’autre chose et qui étire le récit pour rien. Le climax final vient, le temps de quelques minutes, rappeler le nawak du début avec notamment un combat Jackie VS des nanas blacks en combinaisons noires avec des talons
, ou encore Jackie qui allume accidentellement une ceinture de bâtons de dynamite qu’il porte et qui tue tout le monde sans le vouloir en s’en débarrassant, mais c’est déjà trop tard pour sauver l’ensemble. Vraiment dommage donc, autant du potentiel nanardesque que de l’intention louable et ambitieuse de vouloir faire à Jackie Chan ce que Indiana Jones est à Harrison Ford, mais pour le coup ça ne marche vraiment pas.