[Alegas] Mes Critiques en 2018

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Dim 27 Mai 2018, 08:02

Je garde pas un mauvais souvenir de ce film.... Bon, après, n'ayant vu aucun Captain America, aucun Thor, aucun Iron Man, et seulement le premier Avengers, difficile de comparer....
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Brawl in Cell Block 99 - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 01 Juin 2018, 23:13

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Brawl in cell block 99 de S. Craig Zahler
(2017)


Après la vision de son premier film, Bone Tomahawk, je me doutais bien que Zahler avait le potentiel d’être un réalisateur sur lequel on pouvait compter par la suite. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour être conforté dans mes attentes, vu que dès son second film, on passe déjà à un tout autre délire. Brawl in cell block 99 est assez délicat à décrire sans tomber dans le spoiler qui viendrait enlever la puissance de la surprise que peut contenir la bobine, mais clairement c’est un film un peu hors du temps, que ce soit dans son enrobage ou dans ce que ça raconte. On a donc droit à un film tout ce qu’il y a de plus minimaliste (aspect déjà visible dans Bone Tomahawk même si pour le coup c’était peut-être plus une question de budget), et de ce minimalisme Zahler en tire juste ce qu’il faut de bon, à savoir un métrage qui va droit au but, et qui n’erre jamais dans de la storyline secondaire. Pendant la totalité du film, on va suivre le destin du personnage joué par Vince Vaughn, attendre avec lui, souffrir avec lui, faire mal avec lui, et ça, mine de rien, ça apporte un vrai plus à un film qui aurait pu être tourné de façon bien plus conventionnelle. Au script très direct, c’est surtout le traitement qui vient faire toute la différence : le film aurait pu être fait dans les 70’s qu’on y croirait, et ce n’est pas la violence très prononcée qui va faire mentir cette inspiration.

Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas autant crispé devant un film à cause d’une violence aussi graphique. Là encore, on sent que Zahler maîtrise : on est jamais dans du violence-porn, ça arrive de façon très soudaine sans prévenir (la tête frottée sur le béton :shock: :shock: ), et ça a juste ce qu’il faut d’inserts ou de bruitages pour faire grincer des dents. Là encore, ça se marie parfaitement avec le côté très direct du récit, et Zahler filme ça sans aucune prétention, avec une mise en scène d’une sobriété bienvenue (soit du plan fixe, soit de la caméra épaule, c’est rarement autre chose). Côté script, le fait que ce soit très simple n’est vraiment pas gênant, et ça n’empêche pas le film d’avoir un côté assez ludique avec cette descente aux enfers volontaire, et on en vient à se demander (et redouter) comment Vaughn va franchir la prochaine étape. En parlant de Vaughn, c’est clairement la grande surprise du métrage. Jamais je n’aurais imaginé une prestation pareille de cet ancien acteur comique, là il est complètement transformé. Le mec est juste un bloc, déterminé comme jamais et qui casse la moindre personne qui ose se mettre sur son chemin. Tout le film repose sur ses épaules et Vaughn tient le pari jusqu’au bout. Vraiment une excellente surprise ce film, et pour le coup j’attend avec une certaine impatience le prochain film de Zahler, qui promet d’être encore plus alléchant sur le papier.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 01 Juin 2018, 23:29

Pas sexy pour un sou mais terriblement efficace effectivement. La première partie, je me suis demandé comment il était possible de tourner ce genre de bobine craspec typé 70's de nos jours. Une espèce de faux rythme habite la narration et puis soudain...virage à 180° et début d'un carnage assez incroyable pour l'époque, limite too much et grand-guignol mais le réalisateur maintient le cap jusqu'au bout, histoire que le goût rance du sang imprègne durablement les sens du spectateur. 8 aussi pour moi.
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Hyène Intrépide (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 07 Juil 2018, 17:15

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Xiao quan guai zhao (La Hyène intrépide) de Jackie Chan & Kenneth Tsang
(1979)


Dès la scène d'introduction, je sentais une légère impression de déjà-vu : un maître de kung-fu cherche à tuer ses semblables qui croisent sa route. Drunken Master premier du nom commençait de la même façon, je me disais que c'était sûrement une coïncidence. On suit ensuite Jackie, jeune homme particulièrement doué dès qu'il s'agit de faire parler les poings et les pieds, mais qui est tellement insouciant et guignol qu'il l'utilise pour des mauvaises raisons, pendant que sa figure paternelle essaye désespérément de lui montrer le droit chemin. Là encore, j'avais déjà vu ça dans Drunken Master, mais soit, après tout ce type de personnage est quand même la marque de fabrique de l'acteur, donc pourquoi pas. Puis, alors qu'on n'entend pas parler du bad-guy pendant quasiment une heure et qu'on suit des délires comiques à base de combats variés, le film prend une tournure de vengeance avec Jackie qui se fait humilier, puis qui apprend avec un maître une technique spécifique de kung-fu qui va lui permettre de foutre une branlée aux antagonistes sur l'acte final. A ce stade, le peu de doutes que j'avais encore se sont envolés :mrgreen:  : La Hyène intrépide est un copié-collé de Drunken Master, film sorti pourtant juste un an plus tôt.

Pour le coup, je ne sais pas si la faute revient à une coïncidence ou à un manque flagrant d'imagination, mais les ressemblances vont même au-delà du script : la scène d'introduction donne l'impression d'avoir été tournée au même endroit que celle du film de Yuen Woo-ping, et le métrage reproduit ce qui à mon sens la grosse erreur de Drunken Master, à savoir celle de se faire dérouler le combat final dans une clairière, ce qui le rend moins intéressant que ce qui a précédé puisqu'il n'y a aucune interaction avec le décor. Donc voilà, je vais pas non plus passer ma critique entière dessus, mais là où j'aurais souhaité un truc un peu rafraîchissant je me suis retrouvé devant une sorte de remake d'un précédent succès de Jackie Chan. C'est d'autant plus dommage que, cet aspect mis à part, La hyène intrépide se révèle pas trop mal. Encore une fois, j'ai un peu de mal avec la partie comédie qui en fait des tonnes et dont l'humour se révèle carrément douteux par moment (sérieux, il y a des gens qui rigolent devant Jackie déguisé en femme ou qui louche ?), l'acting est over the top et le comique de situation fonctionne une fois sur deux (finalement les meilleurs passages de ce côté là sont ceux où Jackie fait augmenter son salaire avant de combattre), et puis faute d'un scénario vraiment intéressant (l'histoire fait du surplace pendant une bonne grosse demi-heure) c'est du coup du côté des combats qu'on va se reposer.

De ce côté là, La Hyène intrépide est particulièrement généreux, même parfois trop tant on a l'impression que certains combats tirent en longueur juste pour cacher le script simpliste et faire tenir la durée jusqu'à 1H30, et de ce fait les combats perdent peu à peu en intérêt malgré des chorégraphies soignées. A un stade, entre deux bouffonneries de Jackie, le film fait vraiment démo martiale plus qu'autre chose, et il faut attendre la partie revanche pour avoir des passages qui s'élèvent du lot : le combat contre les sbires du bad-guy, mais aussi et surtout le combat de baguettes pour choper de la bouffe, idée complètement saugrenue qui est exploitée de brillante manière :shock: (et désormais, je sais où Kung Fu Panda a piqué l'idée, reprenant carrément des passages entiers de la chorégraphie). Jackie Chan emballe ça sans génie (ça manque d'idées de plans et de découpage pour être réellement marquant) mais le fait qu'il privilégie les longs plans pour qu'on puisse apprécier les chorégraphies est tout à son honneur. A noter que le bad-guy est un peu plus inspiré que celui de Drunken Master : là le mec a un vrai but (expliqué au détour d'une seule réplique certes, mais c'est déjà ça) et surtout il en impose avec son style de combat redoutable. Dommage seulement qu'il se fasse battre un peu trop facilement à la fin : dès que Jackie sort sa technique secrète le mec devient complètement dépassé, et puis le coup de buter l'antagoniste principal sur un coup dans l'entrejambe c'est quand même un peu concon :mrgreen: . Un petit mot sur la fin qui est parmi les plus brutales que j'ai pu voir de ma vie : on tue la bad-guy sur un plan, on voit un plan suivant sans dialogues avec Jackie et son maître, et hop The End, le scénariste savait pas quoi raconter derrière :eheh: . Un film plaisant qui vaut surtout pour ses quelques idées de mise en scène et de chorégraphie disséminés le long du récit, mais bon pour quelqu'un qui a déjà vu Drunken Master faut clairement pas en attendre quelque chose de très différent sous peine d'être déçu.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Jed_Trigado » Sam 07 Juil 2018, 17:57

C'est bon, tu peux arrêter les Jackie Chan, les 6 vont pleuvoir.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Sam 07 Juil 2018, 18:13

Ça ne me dérange pas de voir des films à 6/10 qui possèdent des scènes intéressantes.

Tu vas peut-être me dire qu'il vaut 8 celui là ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Jed_Trigado » Sam 07 Juil 2018, 18:42

Non, mais tu indiques dans ta critique ce qui est la formule des Jackie Chan movie, qui ne changera jamais hélas.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Sam 07 Juil 2018, 19:55

Tu parles de la structure scénaristique ou de l'humour ?

Si c'est le second, on va dire que sans y adhérer j'arrive tout de même à passer outre. En fait je me rend compte que l'humour qui se dégage des chorégraphies parfois improbables fonctionne mieux sur moi que celui qui se dégage des situations ou des grimaces.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Jed_Trigado » Sam 07 Juil 2018, 20:07

C'est scénaristique en effet.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Sam 07 Juil 2018, 20:21

Dans Drunken Master 2 il n'y a pas ce schéma pourtant.
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Témoin à charge - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 14 Juil 2018, 12:04

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Witness for the prosecution (Témoin à charge) de Billy Wilder
(1957)


Décidément, Billy Wilder est un réalisateur étonnant à bien des égards, et en particulier sur son aisance naturelle à livrer des films qui ne se ressemblent pas ou peu entre eux, notamment en changeant de genre et de ton. Ainsi, avant de signer l’une des meilleures (la meilleure ?) comédies de son époque, Wilder réalisait ce film de procès plutôt particulier adapté d’une nouvelle d’Agatha Christie. Pourtant, les adaptations de Christie au cinéma, c’est loin d’être la réussite assurée, et quand même quelqu’un comme Sidney Lumet s’y casse les dents, on est même en droit de se demander si c’est réellement possible. Mais là, à ma grande surprise, Wilder relève le pari haut-la-main, et en profite pour livrer un film de procès particulièrement bien senti qui ravit un amateur du genre comme moi. Witness for the prosecution avait pourtant de quoi être un projet casse-gueule, avec ses unités de lieux limitées, ses longues scènes dialoguées et son script qui base une grande partie de son efficacité sur un retournement de situation finale (on peut même parler de twist tant ça change la vision du spectateur sur ce qui a précédé). Mais encore une fois Wilder étonne de pas sa capacité à gérer très bien la totalité de ces éléments, et ce qui pourrait être considéré hâtivement comme du théâtre filmé devient du véritable cinéma, avec ce que ça implique en terme de mise en scène.

Ça a beau durer quasiment deux heures, avec des séquences de procès qui prennent bien le temps, et une exposition conséquente, jamais on ne s’ennuie pour autant, et là pour le coup ça doit autant à la mise en scène qu’à la qualité de l’écriture et surtout le jeu des comédiens. Le trio d’acteurs est formidable, Charles Laughton s’amuse comme un petit fou dans un rôle tout ce qu’il y a de plus classe : un avocat de renom particulièrement sûr de lui et aux répliques bien cinglantes (d’ailleurs l’humour est très bien géré, toute la partie avec l’infirmière c’est jamais envahissant et ça apporte un côté ludique à des séquences uniquement composées de dialogues). Marlene Dietrich j’étais pas spécialement convaincu jusqu’ici par ce que j’ai vu d'elle, mais là elle en impose carrément dans un rôle vraiment pas simple et qui va complètement jouer sur des apparences feintes. Un petit mot sur la surprise que j’ai eu au générique en constatant que c’était Alexandre Trauner au décor. Bon on va pas se mentir j’ai pas spécialement vu sa patte mais j’ai senti une certaine exploitation judicieuse des décors, notamment celui du tribunal, après reste à voir si ça vient de lui, de Wilder, ou des deux. Au final, le seul défaut qui m’empêche de voir un grand film dans ce Witness for the prosecution, c’est le fait que la fin ne sache pas s’arrêter là où elle devrait. A un moment on pense que ça va finir dans quelque chose de complètement cynique, et au final on se retrouve avec un trop-plein de révélations et un final plus conventionnel. C’est dommage car il y avait vraiment moyen d’avoir quelque chose d’ultime avec un propos intéressant sur la notion de justice, mais là ça veut clairement trop en faire et ça amoindrit la puissance. Bon après ça gâche pas non plus l’ensemble, on finit tout de même sur une très bonne note, et en ce qui me concerne c’est dans mon top 3 Wilder avec Some like it hot et Sunset Boulevard.


7,5/10
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Dangal - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 15 Juil 2018, 22:50

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Dangal de Nitesh Tiwari
(2016)


La rétrospective des films du Top 250 IMDB aura au moins le mérite de m'imposer pour la première fois la vision d'un film bollywoodien, et qui plus est d'un film loin des clichés qu'on se fait de ce cinéma. Bon ok, on est toujours sur un film à la durée énorme (ceci dit c'est quasiment l'équivalent d'un blockbuster moyen chez nous aujourd'hui) et avec des chansons (mais en off), mais tout l'aspect sportif du récit est vraiment éloigné de ce à quoi je m'attendais. Côté script, on se base sur une histoire vraie, à savoir celle d'une lutteuse qui gagnera le titre mondial pour l'Inde avec son père en tant qu'entraîneur qui l'a formé depuis son plus jeune âge. Jusqu'ici rien d'extraordinaire, mais finalement ce qui étonne c'est vraiment le ton très premier degré qui se dégage du métrage (il y a de l'humour, mais c'est très secondaire). C'est romancé à fond les ballons, ça en fait des tonnes du côté des sentiments et de la glorification de ce sport, mais c'est justement ça qui marche, et au final on se retrouve un peu avec l'équivalent d'un Warrior (même si on en reste quand même assez loin en terme de qualité).

Du coup sur le script il y a autant de qualités que de défauts : l'histoire est complètement prévisible, et coche une par une les cases du drame sur fond sportif, mais à côté de ça les personnages marchent vraiment et sur 2H40 il y a clairement de quoi s'attacher avec eux, en tout cas assez pour rendre le dernier acte intense. Dangal a beau avoir ses quelques scènes où l'on se dit qu'il aurait pu y avoir des coupes pour gagner en efficacité, ça se suit quand même sans problème et même avec un certain plaisir. L'avantage d'une telle durée, c'est que les personnages ont vraiment le temps d'exister à l'écran et d'avoir des motivations à chacun de leurs choix. Au final le seul réel défaut d'écriture que je reprocherais c'est le personnage de la petite sœur qui gagne en importance au milieu du film pour finalement retomber derrière l'ombre de son aînée alors qu'il y avait moyen de faire quelque chose d'intéressant avec elle. Côté réal, c'est très chiadé pour un film de ce style, c'est pas du drame français caméra à l'épaule quoi, on sent une réelle envie de livrer des belles images, mais par contre il n'y a pas de réelles idées de mise en scène derrière, c'est beau mais pas réfléchi.

Par contre, la dernière demi-heure gagne clairement en intensité, et si les combats sur la totalité du métrage sont globalement sympa à suivre (c'est pas exceptionnel, mais c'est lisible), ceux de l'acte final ont vraiment un truc en plus, et en particulier celui de la demi-finale qui est assez dingue en terme de tension (ça faisait depuis Creed que j'avais pas eu envie de me lever en plein film pour gueuler mon soutien au perso). Et puis la réplique finale a vraiment fait son petit effet sur moi, comme quoi Dangal avant d'être un film qui magnifie la lutte est avant tout un joli drame sentimental. Un petit mot sur le casting, les gamines sont excellentes et les femmes qui jouent les sœurs plus âgées ne déméritent pas, par contre c'est clairement Aamir Khan qui vole le show, lui qui est apparemment un acteur très apprécié dans son pays (c'est bien simple, il joue dans la quasi-totalité des films indiens du Top IMDB :mrgreen: ). A défaut d'avoir vu un grand film, c'était quand même une bien jolie découverte que je conseillerais sans problème.


6,5/10
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Marin des mers de Chine (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 16 Juil 2018, 21:38

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'A' gai waak (Le Marin des mers de Chine) de Jackie Chan
(1983)


Clairement le meilleur Jackie Chan que j'ai pu voir jusqu'ici derrière Drunken Master 2 : Le Marin des mers de Chine a tout du divertissement d'aventure bourré d'idées et bien rythmé. Avec le recul, c'est peut-être même le film idéal pour une première incursion dans la filmographie du bonhomme, tant il y a un petit côté best-of tout en s'offrant un peu d'originalité par ci par là, notamment avec le cadre de l'histoire (Chan y incarne un soldat de la Marine qui doit arrêter une bande de pirates). Et puis cerise sur le gâteau, pour le coup il y a une vraie histoire à se mettre sous la dent. Elle est simple, mais tient assez la route pour justifier la moindre séquence d'action, et pourtant dieu sait si ces dernières sont nombreuses. Ça entre en plus rapidement dans le vif du sujet avec le combat dans le restaurant entre policiers et mariniers, et donc dès les dix premières minutes ça s'avère carrément savoureux en terme de gags visuels, que ce soit les passages où Chan et son adversaire tentent de dissimuler leurs douleurs, ou encore le coup du mec qui veut sa revanche de spaghettis dans la tronche. Vient ensuite un petit ventre mou qui s'arrête dès que Sammo Hung entre pour de bon dans le récit, et à partir de là viennent les meilleurs scènes du film, je pense notamment à cette monstrueuse course-poursuite qui commence à pied (les gags successifs de la nana pas capables de suivre et Jackie qui doit revenir toujours en arrière alors qu'il a fait des cascades de fou :eheh: ), qui continue à vélo (là pour le coup c'est complètement dingue, c'est une idée toutes les dix secondes, on dirait du Buster Keaton en grande forme) et qui finit par une cascade de suicidaire :shock: (doublé d'un bel hommage à Harold Llyod).

Et le film a beau avoir livré son meilleur, le climax final n'a pas non plus à rougir, jouant autant sur les chorégraphies réussies que sur l'humour. D'ailleurs, c'est clairement un point du film que j'apprécie dans celui-là : son humour qui ne tombe jamais dans le guignol (ce qui arrive souvent à Chan quand même) et qui se révèle assez fin avec un jeu d'écriture pour le soutenir. Tout le délire autour du mot de passe ("pète moi la gueule" :eheh: ) ou sur Jackie qui tente de gagner du temps en préservant sa fausse identité ("je ne mérite pas de m'appeler Chou" :eheh: ) montrent bien ce que peut atteindre le style de Jackie Chan avec un script de qualité. Au final, ma seule grosse déception sur le film vient de son titre français, qui laisse penser à un film d'aventures maritimes alors qu'en fait pas du tout. En tout et pour tout il doit y avoir cinq minutes sur l'océan et ça s'arrête là. Dommage car il aurait pu y avoir du potentiel. Mais bon, Le Marin des mers de Chine possède un véritable capital sympathie et s'impose aisément à mes yeux comme un divertissement très recommandable, même pour quelqu'un qui n'aurait pas d’affinités avec ce genre de films.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar pabelbaba » Lun 16 Juil 2018, 21:42

Alegas a écrit:cette monstrueuse course-poursuite qui commence à pied (les gags successifs de la nana pas capables de suivre et Jackie qui doit revenir toujours en arrière alors qu'il a fait des cascades de fou ), qui continue à vélo (là pour le coup c'est complètement dingue, c'est une idée toutes les dix secondes, on dirait du Buster Keaton en grande forme) et qui finit par une cascade de suicidaire (doublé d'un bel hommage à Harold Llyod).

Ce truc est complètement fou! :love:

Sinon j'ai aussi été déçu initialement de ne pas avoir eu de bataille maritime. Mais une fois qu'on a vu Le Pirate de Chang Cheh et son pauvre abordage en carton, on se dit que ce n'est pas plus mal que celui-là reste à terre. :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Lun 16 Juil 2018, 21:44

Ouais mais là ce qui est con c'est que la seule scène réellement en mer, celle de l'abordage avec les pirates cachés derrière la voile, laisse entrevoir ce que ça aurait pu donner.
Je suppose que le 2 se déroule lui aussi majoritairement sur terre ?
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