Harcèlement de Barry Levinson - 1994
Pour regarder ce film par les temps qui courent, il faut être un brin tordu. Ca n'a pas loupé, il fallait que je le voie.
A l'époque,
Basic Instinct avait lancé la mode des thrillers sexy, du coup on reprend le même acteur masculin, un yesman, une bombinette du moment et on écrit un scénario qui semble sulfureux. Parce que renverser le sens du harcèlement, ça devait sembler sulfureux.
C'est juste totalement con, surtout quand l'agresseur a une superbe poitrine et l'agressé la tronche de traviole et la coiffure de Rudi Völler.
Enfin passons, parce que ce n'est pas ce qu'il y a de plus débile dans le scénario. En effet, ici pas de meurtre graveleux mais des jeux de pouvoir dans une société bien pétée. Pas bien passionnant sur le papier, du coup en vrai, il faut créer du suspens et pour ça on sort l'artillerie lourde : des emails anonymes qui ne servent à rien, mais quand le héros les reçoit on se paye la BO des
Dents de la Mer pour faire croire que ça va être flippant
, des messes-basses interceptés par le héros qui colle son oreille contre une vitre et qui est donc visible par les comploteurs
, des dossiers ultra-confidentiels et super compromettants détruits par les personnes qu'ils incriminent à la dernière seconde de l'ultime moment où le héros en prend connaissance
, et surtout ce foutu message mal envoyé
.
En gros, le scénariste n'a même pas eu le temps de lire "
le suspens pour les nuls" et nous a brodé un bel étron tout gluant. Du coup, c'est la fête du slip niveau jeu et réalisation, même Donald Sutherland n'y croit pas, si ce n'est dans cette séquence de rêve totalement WTF où il galoche Michael Douglas.
Du coup il reste quoi? la poitrine même pas nue de Demi Moore et des scènes de réalité virtuelle pourrigolotes.
2/10