[Elpingos] Mes critiques de 2018

[elpingos]

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[Alegas]

MON VOISIN TOTORO
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Hayao Miyazaki (1988) | 9/10

J'ai profité de sa ressortie au cinéma pour y emmener ma fille et je dois avouer que ce film me procure toujours le même plaisir.
Car malgré le fait qu'il soit destiné aussi à un (très) jeune public, avec ses "monstres rigolos" et ses 2 protagonistes bouts de chou, la qualité de sa réalisation, la fluidité de son histoire et le fait qu'il parle de beaucoup de choses, doit aussi pouvoir plaire aux adultes.
Touchant, sensible, mais drôle et léger à la fois, Totoro sous son apparente simplicité est l'un des plus beaux films de Myiazaki, car on y retrouve beaucoup des sujets forts du réalisateur (l'enfance, l'imagination, la nature, les anciens), et qu'il a su les mettre en perspective d'une façon vraiment admirable. Personnellement, 2 choses m'émerveillent particulièrement, la beauté du métrage déjà (je ne sais pas si la version restaurée améliore beaucoup mais pffioouu c'est quand même super beau et animé) , mais aussi et surtout la caractérisation des 2 sœurs, qui donne vraiment au film une dimension supplémentaire.
Et si le bestiaire et la fantasy des autres films du réal sont ici plus discrets, la magie et l'impact s'en retrouvent encore plus rehaussés, comme dans cette scène parfaite de l'arrêt de bus, où de la torpeur surgissent le mystère, l'humour et l'émerveillement.
Un des chefs d’œuvre fondateurs du studio et un des plus grands films d'animation pour petits et grands.

[Alegas]

CRASH
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David Cronenberg (1996) | 8/10

Le film sexy de Cronenberg est une œuvre assez unique, sensorielle et presque contemplative.
Les voitures et les routes constituent la scène de ce spectacle fascinant, danse macabre fétichiste et drame psychologique, où chairs et mécaniques se mélangent.
Cronenberg filme des corps presque anonymes, en mouvement et en transit dans un monde déshumanisé, dont les rencontres accidentées, convoquent le chaud et le froid.
Avec ces acteurs, il ose certes pas mal mais il ne cède pas à la provocation, au contraire. La fascination qu'il instille est portée par une grande cohérence et une ambiance, à la fois classique et crue. Sa mise en scène maintient constamment une tension latente, à la fois sourde et éthérée, au diapason de la musique de Howard Shore.
Le film interroge, entre autres, sur la vulnérabilité de la vie, ainsi que sur sa jouissance, conférée par le risque et l'interdit.
Et donc par voyeurisme morbide, on reste hypnotisés, comme pris dans les phares de cette parabole érotico-tragique, bobine troublante et un peu trash, qui peut donc être vue comme l'une des grandes œuvres de son réal.

[elpingos]

CARTEL
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Ridley Scott (2013) | 7/10

Film noir, étouffant, et un peu WTF.
Cartel cumule un peu. Scénario de Mc Carthy, il tient aussi dans ses grandes tirades et enjeux, de la tragédie antique.
Et Les scènes graphiques et verbeuses, composent un film échevelé, avec ses personnages omniprésents d'acteurs et de réalisateur all-star.
Mais le film, de par ses thématiques, sa gravité et son rythme, apporte un contraste saisissant.
Un peu OVNI donc, étant donné le mélange singulier entre la hype du projet et la misanthropie du constat.
La manière n'est pas parfaite, surtout en comparaison avec celle des frères Coen dans No Country.
Mais ici le point de vue est féminin et celui du personnage de Cameron Diaz, implacable.
Et la froideur et la violence qui innerve le récit, sont le contrepoint parfait aux élucubrations de ce cartel faussement sexy.
Dans ce registre de faire "le show" tout en proposant une vision presque déshumanisée, la bobine en impose et livre (à la Scott) quelques images saisissantes.

[elpingos]

CONAN LE BARBARE
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John Milius (1982) | 8,5/10

Première découverte pour moi des aventures du célèbre "Barbare" et que dire si ce n'est que j'ai pris un sacré pied.
Et pourtant, un tel film daté de 1982 a de quoi faire peur aujourd'hui, tant on pourrait s'attendre à une vieillerie.
Mais l'une des forces du métrage tient clairement dans cette esthétique irréprochable, entre les paysages, les décors et les effets spéciaux incroyables.
Mais le film n'est pas que beau. Ainsi surtout cette épopée est passionnante, de par la dureté et les thématiques qu'il aborde, l'absence de facilités d'un scénario qui mélange habilement différents registres. Car s'ensuit une aventure rythmée, grave et même temps qui sait rester drôle quand il faut, bourrée d'action et d'efficacité, en mode grande classe. Le casting est impeccable, malgré un tout jeune Schwarzy qu'on peut ne pas aimer. Seuls reproches me concernant, c'est l'absence d'une gravité plus appuyée, et d'une d'implication envers le héros, ce qui empêche le film d'être aussi dark qu'on aurait pu l'espérer. Aussi c'est la BO qui est top mais qui n'est pas toujours utilisée à bon escient. Mais ce ne sont là que quelques défauts qui ne m'ont pas empêché d'aimer le film; Bien au contraire, c'est donc surtout pour moi une très belle découverte.

[pabelbaba]

J'ai hâte de me le refaire celui-là!

[Alegas]

Jim et Andy
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Chris Smith (2017) | 9/10

Jim & Andy est un documentaire passionnant à de nombreux points de vue : tout d'abord pour tout fan du film "Man on the moon" (dont je fais partie, le film étant pour moi un chef d’œuvre), c'est une mine d'or. Car il regorge d'images de tournage et d'anecdotes restées inédites pendant 20 ans, la Warner ne voulant pas que celles-ci soient diffusées, évitant ainsi de révéler le caractère égotique et halluciné de Carrey, nouvelle coqueluche d'Hollywood.
Ensuite c'est une réflexion puissante sur le travail d'acteur et la schizophrénie qu'il engendre, en particulier ici où Jim Carrey devient totalement Andy Kaufman & son double Tony Clifton lui aussi déjà schizophrénique. Les réflexions de l'acteur à ce sujet sont passionnantes car révélatrices de sa démesure, sa philosophie et ses faiblesses.
Et c'est donc un documentaire essentiel sur ces 2 artistes, car Carrey se livre totalement, sans filtre, et les parallèles avec sa filmographie interpellent. Le vélo de Eternal, son rôle dans Truman Show, son histoire personnelle ... Tout cela est mis en relief de façon brillante, alternant les images des tournages, les scènes de ses films, ou les vidéos de ses débuts.
Jim & Andy est donc un exercice de style brillant, à la fois documentaire sur ce film si particulier mais aussi sur ces 2 trublions fous et géniaux à la fois.