Jurassic World: Fallen Kingdom |
Réalisé par Juan Antonio Bayona Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard USA Genre : aventure- SF Durée : 02h08min 2018 |
6/10 |
SynopsisCela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l'île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction. Owen se fait un devoir de retrouver Blue, son principal raptor qui a disparu dans la nature, alors que Claire, qui a maintenant un véritable respect pour ces créatures, s’en fait une mission. Arrivant sur l'île instable alors que la lave commence à pleuvoir, leur expédition découvre une conspiration qui pourrait ramener toute notre planète à un ordre périlleux jamais vu depuis la préhistoire.
CritiqueBilan mitigé pour cet opus de la franchise, avec un épisode 2 qui n'assume pas son coté blockbuster, même si visuellement on y gagne pour certaines séquences, il est clair que malgré des dinosaures globalement réalistes, la magie, l'émerveillement n'existent plus.
Une première partie à l'ambiance apocalyptique qui tranchera avec la seconde. On y retrouve l'ambiance jungle où évoluent militaires et chercheurs qui ont bien entendu des objectifs de missions différents d'un effrayant classicisme.
Bayona conclue définitivement la phase Isla Nublar avec certainement la scène la plus poignante de l'opus. On regrettera juste la musique un peu pompeuse qui aurait pu être plus sobre.
C'est donc au cours de cette éruption volcanique que le public friand de blockbuster prendront leur pied avec une fuite haletante d'un monde sur le point de s'écrouler.
Les fans de Monk retrouveront avec plaisir Ted Levine en mercenaire vétéran qui est l'un des seuls personnages qui se détache du reste du casting insipide au possible, pourtant ce militaire aux intentions peu louables est également très stéréotypé.
Le duo Chris Pratt, Bryce Dallas Howard n'a pas évolué dans le bon sens. Là où le "je t'aime moi non plus" apportait des punchlines et un certain humour à JW 1 , ici les deux acteurs sont en mode automatique n'offrant aucune surprise ou empathie. La relation entre le dresseur et Blue n'est q'une vague répétition de ce qu'on connaissait déjà, permettant aux mauvais élèves d’être au courant de leurs précédentes aventures. Des séquences superflues voire ridicules.
Chris Pratt n'a pas changé son interprétation d'un poil,au pire j'aurais préféré voir un autre acteur en lead car ici celà manque cruellement d’intérêt avec ce personnage lissé qui a perdu son impertinence en chemin.
Au tandem, on ajoute de jeunes acteurs remplissant les quotas, sans personnalité qui constituent de la chair à canon potentielle. On affuble une gamine d'un sweat à capuche rouge pour qu'elle colle à l'univers Amblin, prévisible, gnan-gnan au possible alors qu'au final elle est une des clés du scénario.
Au niveau des séquences d'action, on retrouve une ambiance pluvieuse et nocturne du temps de Spielberg, classique, haletante, efficace, mise en scène habilement qui n'est pourtant pas le reflet de l'ambiance globale du film.
Dans un second temps, Bayona doit faire évoluer ses monstres dans un manoir luxueux qui cache des mystères bien entendu. Ce huis clos est à la fois une bonne idée, faisant entre du dino au sein même de la chambre à coucher, dans des pièces aux configurations différentes permettant une variété d'ambiance. Par contre, impossible d'y proposer du spectaculaire de grande ampleur, les dinos géants sont forcément mis de coté pour laisser place à des courses poursuites de bestioles de tailles plus raisonnables et plus habiles dans des décors étriqués mais sombres à souhait.
Bayona utilise la configuration intérieure pour donner un coté horrifique et mettre en scène des clins d’œil aux épisodes originels, pourtant le rythme est maladroit, les courses-poursuites deviennent sans fin.
Globalement, ça se laisse suivre, je me suis quand même ennuyée. Malgré la touche Bayona, de très beaux effets spéciaux, celà manque de renouveau. Les dialogues sont peu inspirés, plombant et manquent d'humour.
Il est certain que reprendre un épisode d'une telle saga est difficile car de nombreux thèmes ont été exploités, du coup les studios misent sur une surenchère visuelle oubliant une gestion optimale du suspense ou une écriture de personnages minimale.
Un scénario besogneux ultra-prévisible bourré d’invraisemblances qui ne surprend jamais, laissant peu de place à l'imaginaire ou à l'émotion. Meme si Jeff Goldblum figure au casting, il reste en dehors du terrain apportant la touche philosophique et analytique, histoire d’intellectualiser l'intrigue de façon totalement artificielle.
Malgré des efforts visuels indéniables, JW2 ne sera jamais palpitant. Y en a marre de voir 10 fois dans le même film, un dino fier d'avoir triomphé pousser une cri de victoire interminable à s'en décrocher la mâchoire, des protagonistes jouer l'étonnement comme des carpes sans aucune subtilité. Bayona n'arrive pas à insuffler suffisamment de renouveau pour redonner espoir en cette saga.
L'exfiltration des dinosaures en ville ne présage rien de bon.