Décrépitude d'une passion

[francesco34]

Pareil pour moi, c'est une passion qui m'a pris vers 9-10 ans, et je suis toujours aussi content d'aller au cinéma, même si y'a des années moins bonnes que d'autres.
Comme je suis un chouïa plus vieux que la moyenne ici, j'ai pas vraiment été touché tout petit, y'avait juste 3 chaines de télé, pas encore de vhs dans les 70's.
Du coup c'est vraiment la salle de ciné elle-même qui m'a capté. J'ai pas souvenir du premier film que mes parents m'ont emmené voir, mais celui qui m'a définitivement marqué et lancé ma passion, c'est bien sûr L'empire contre-attaque en 80, j'avais 9 ans donc.
Après ça je me suis mis à aller régulièrement au ciné tout seul (mes parents étant pas spécialement cinéphiles), avec des séances marquantes au début des années 80, comme Les aventuriers de l'arche perdue, E.T., Dark crystal, etc... puis ça s'est amplifié avec l'arrivée des vhs et des video clubs (je crois que c'est en 82 ou 83 qu'on a eu notre premier magnétoscope). Et là c'est devenu collection de vhs et beaucoup de découvertes "à la maison".
A la fin des années 80, des centaines de vhs de copies de films, j'étais même devenu moi-même une sorte de videoclub du quartier, je devais tenir un carnet avec tout ce qu'on venait m'emprunter!
Malgré tout j'ai jamais abandonné le plaisir de découvrir en film en salle.
Et encore aujourd'hui, malgré la qualité des home cinema, et les emmerdeurs dans les salles, je suis pas prêt de renoncer. Et même des films que j'ai en blu-ray, je peux retourner les voir au ciné si y'a une reprise (bon avec la carte illimitée ça aide).

[logan]

Revisitons le topic de la dépression presque un an plus tard pour faire un rapide point. Ou est ce que j'en suis au niveau de ma passion cinématographique? Et bah je suis pas plus avancé ou plutôt si, j'avance, mais clairement vers une extinction programmée. Je me suis amusé à faire un comptage du nombre de films vus au cinéma pendant ce prendre trimestre, ce fut trés rapide, huit. Ce qui correspond grosso-modo à ce que je faisais en un mois avant. Et je me suis rendu compte d'un truc dingue c'est ma note moyenne, 6.5/10, 7 films sur 8 avait la note de 6.5/10 (à l'exception de Glass qui a 5.)

Mais c'est la que le cas de Glass est intéressant par rapport au reste, je savais que ca allait être moyen voir nul mais j'y suis allé, par curiosité pour un de mes films cultes des années 2000. A côté de ca j'ai choisi une espèce de "sécurité" dans mes choix ou je savais grosso-modo que je n'allais pas détester ni m'emballer. Forme de paresse intellectuelle ou je n'ai clairement plus la force d'aller voir 20 films moyens pour essayer de dénicher au milieu de tout ca la perle qui allait rattraper le reste. Pire , sur mars je n'ai vu qu'un seul film au cinéma, avant c'était un cas exceptionnel quand je n'allais pas voir au moins un film par semaine au cinéma, la je n'ai pas mis les pieds dans une salle pendant presque un mois et je m'en foutais complet. La faute à quoi? La programmation? Surement, mais pas que...

Je pense qu'en vieillissant et en tombant dans le milieu professionnel, en ayant une copine, en ayant une vie plus "normale" j'ai essayé de dédier mes temps libres à une forme de repos totale qui se résume à regarder des séries que j'aime bien, mettre des vinyles à fond et jouer à des jeux qui se résume à des FPS décérébrés mais efficaces. Seule autre passion qui subsiste en plus de ces dernières, le poker auquel je consacre un soir par semaine en association plus quelques événements isolés. J'ai limite honte maintenant d'avoir atteint une forme de snobisme à l'époque envers plusieurs personnes sur leurs choix personnels de visionnages. Clairement il me serait impossible maintenant de rentrer le soir chez moi avec une envie de revisiter un film en noir et blanc des années 50, je n'en aurais pas la force.

Et c'est la que je me suis demandé pourquoi avant je l'avais cette force? Est ce que les jeunes sont plus ouverts? Plus curieux? Je pense surtout qu'il s'agit dans mon cas d'une envie "d'exister intellectuellement" à une époque scolaire ou je n'avais aucun ancrage culturel et clairement je me faisais chier donc j'avais besoin d'apprendre autres choses et me dire que j'avais d'autres possibilités de débouché. Maintenant que je suis "rangé" et que je trouve mon compte dans mon boulot, je n'ai plus cette nécessité. Certains pourront dire que je me suis reporté sur les vinyles pour compenser mais je ne pense pas, j'ai toujours eu la musique en amour sans aller au bout de cette piste et cela rejoins surement la paresse intellectuelle dont je faisais état, quoi de plus simple que d'écouter un disque en jouant, en déjeunant, en surfant sur internet, ce n'est pas un acte qui me bouffe le reste. C'est un complément. Et j'ai toujours en amont cette curiosité (comme le cinéma à l'époque) qui me pousse à explorer, à chercher et à collectionner.

Car dans le fond j'ai beau avoir une perte de passion pour le cinéma, je reste quelqu'un qui ne regarde pas par défaut des marvels et qui reste attaché à la culture, aux travaux qui font réfléchir et travaillés mais comme toute relation en fin de vie j'ai été voir ailleurs et trouvé mon bonheur dans autre chose. J'aurais toujours cette forme d'attachement au cinéma, j'irais toujours au cinéma, j'aurais toujours mon top 100 chez moi (Update DVD/ Blu ray chez moi, je dois pas être loin de ce nombre ) mais la clairement je me rends compte que c'est de pire en pire, et que malgré la programmation à chier complet, le soucis viens également de moi, car quand j'hésite entre regarder un film le dimanche aprés midi et autre chose c'est souvent le autre chose qui gagne.

[lvri]

Je pige pas trop le questionnement que tu as autour du ciné en fait. Que ce soit un changement de vie, une lassitude, une autre passion qui prends le dessus... peu importe au final. Tu as peut-être fait le tour de la question, ni plus ni moins. Le fait d'avoir voulu bouffer du film tous les jours a sûrement eu raison de cette passion aussi.

On a tous une façon différente de faire vivre une passion. Par exemple, quand tu dis que tu écoutes tes vinyles en faisant autre chose, je me dis que tu t'en fout un peu de ce que tu écoutes, et qu'un abonnement Qobuz te ferait faire de grosses économies... Mais c'est ta façon de gérer cette passion.

De mon côté, j'aime toujours autant découvrir des films, séries ou autres, sans entrer dans un système "il faut absolument voir tous les films de telle année, tel acteur, réalisateur.... Je ne considère pas la cinéphilie comme une liste de films à voir absolument (ça me gave les "t'as pas vu ce film, t'es pas un vrai cinéphile alors"), mais comme un plaisir où je peux découvrir, me faire plaisir, revoir pour la 1000e fois un film que j'aime, ... C'est pas un concours de nombre de films vus

Peut-être que ça reviendra Logan avec le temps. J'avais laissé tomber les JV pendant plusieurs années, et j'y reviens doucement

[pabelbaba]

Nan mais sa phase de cinéphagie boulimique a pété un truc, c'était presque obligé. Limite c'est plutôt cool ce qu'il vit maintenant, c'est pas tenable ce besoin de voir autant de choses et d'y mettre les moyens pour essayer d'y arriver.

Je pense que ça reviendra, y'a pas de plus grand plaisir que d'être surpris par un film et il y a toujours de quoi faire.

Perso, l'arrivée du petit m'a contraint à ne plus rien regarder pendant plus d'un mois et j'ai clairement senti le manque, du coup je me suis lâché sur les achats de BR et je ne le regrette pas, même s'il y a des trucs nazes dans le lot.

[Jimmy Two Times]

C'est le moment de faire un gosse Logan. Après, tu seras comme moi. Tu iras voir Dumbo le jour de sa sortie et tu kifferas ta race!

[Mark Chopper]

Tu m'inquiètes Jimmy.

Par contre, le post de Logan est rassurant. On sent bien que sa boulimie filmique était, à l'époque, le symptôme d'un réel mal-être... Aujourd'hui, il semble réellement épanoui.

[Mr Jack]

Un mal-être je suis pas sur. Un manque, oui. Tu cherchais quelque chose qui n'avait peut-être rien à voir avec le cinéma et aujourd'hui tu sembles l'avoir trouvé.

[logan]

Tu m'inquiètes Jimmy.

Par contre, le post de Logan est rassurant. On sent bien que sa boulimie filmique était, à l'époque, le symptôme d'un réel mal-être... Aujourd'hui, il semble réellement épanoui.

Pas un mal être faut pas déconner quand même j'ai toujours été attiré par le cinéma depuis ado mais ouais je compensais peut être quelque chose à regarder autant de films, je sais pas. Et au final ca restera toujours mais je suis clairement descendu de 15 points. Je m'en tamponne sévere d'aller compléter un réalisateur ou d'aller voir un film des années 40 pour comprendre l'évolution de tel ou tel genre. C'est bon j'ai fais le tour.



- A quoi vous pensez monsieur logan?
- A tout ce temps perdu devant les merdes que j'ai pu voir au cinéma, j'aurais pu tellement faire plus, guérir le cancer ou aller construire des villages pour les petits africains.



- Qu'est ce qui me casse les couilles celui la avec ses soucis de riches blancs...mais bon ça pourrait être pire je pourrais avoir Waylander et ses problèmes d'impuissances sexuelles.

[Waylander]

Mais pourquoi moi putain ?

[Jed_Trigado]

Maintenant on attend la repentance de Val, si des gars a priori incurables comme angel et moi avons freiné nos achats, l'espoir est possible.

[Mark Chopper]

Tu vas attendre longtemps.