par Mr Jack » Sam 05 Mai 2018, 09:57
Découvert : la trilogie des Monty Python. Alors le 1, je connaissais bien évidemment quelques extraits étant donné le culte du film (le chevalier démembré et le lapin sanguinaire) et ça ne m'a jamais fait rire plus que ça (au mieux sourire). J'ai quand même profité de leur dispo sur Netflix (le 3 étant sur Amazon) pour enfin avoir un avis sur la question. Sacré Graal ne m'a du coup pas surpris par son manque de rythme. Je l'ai trouvé mou, longuet, mal branlé dans l'ensemble. Je reconnais le charme de l'aspect cheap, presque nanardesque du truc, mais ce qui m'a le plus déçu c'est la platitude des gags, peut-être causé par cette narration décousue et découpée dans un film à sketchs assez classique qui m'a fait penser à Hamburger Film Sandwich -ce genre de films à voir en soirées avec ses potes, si possible un peu foncedé. Un film plus propice à créer des private jokes sur rien qu'à balancer des vannes cultes à la seconde. Je dis ça mais, mais (!) mon regard sur le film a un peu changé à la fin du visionnage. Pourquoi ? Parce que Life of Brian, déjà. Au revoir les sketchs filmés et bonjour la vraie histoire. La narration linéaire permet au décalage de s'installer à la source : la situation de base, où Brian est confondu avec le divin enfant. L'humour 100% absurde de Sacré Graal est complété par un humour de situation en forme de boule de neige. Avec ce regard plus fin, plus dur sur une thématique, ici la croyance et la religion. J'ai beaucoup aimé l'irrévérence affichée et par là adhéré beaucoup plus à cette bande qui me devenait instantanément plus sympathique. Le 3, considéré partout comme étant le plus faible, n'a fait que confirmer mon appréciation croissante et adhéré encore plus à l'irrévérence toujours plus frontale du groupe. J'aime cette phrase qui dit qu'en sortant le film, ils voulaient offenser le plus de gens possible. Retour du film à sketchs mais étrangement, la forme des sketchs n'a plus la même gueule que pour le premier. Comme si pour le 1er, on repassait des bandes de vieux sketchs, alors que pour le 3, grâce à des moyens venus porter des ambitions folles, on venait filmer des sketchs en live, en profitant de la folie du direct. J'ai trouvé que l'humour du 3 était encore plus jusqu'au boutiste, plus assumé, plus meta, plus fou et risqué que pour les deux précédents. Et puis il y a de vrais moments de cinéma (le montage fou entre deux parties où ils se retrouvent sur le front), de vraies idées de mise en scène et des prises de risques à tous les niveaux. Pour les notes, je monte crescendo de 6 jusqu'à 7 pour le dernier mais pas impossible que tout ça remonte au second visionnage.
You have to believe.