[Alegas] Mes Critiques en 2018

Modérateur: Dunandan

A Taxi Driver - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 14 Avr 2018, 17:38

Image


A Taxi Driver de Jang Hun
(2017)


Dans les réalisateurs coréens apparus ces dernières années, Jang Hun fait clairement partie de ceux que je suis avec une certaine attention. Sa carrière n’a rien d’exceptionnelle, et on est loin d’être devant un auteur façon Bong Joon-ho ou un formaliste du type Kim Jee-woon, mais le bonhomme a quand même un talent de faiseur indéniable, d’autant plus qu’il ne se limite pas à un seul genre. The Front Line (qui reste encore aujourd’hui mon film de guerre coréen préféré, à mi chemin entre JSA et Taekukgi) donnait l’impression que Jang Hun avait passé un palier en terme d’ambition de narration et de mise en scène, et c’est quelque chose qui se confirme avec ce nouveau film qui mérite amplement son énorme succès en Corée. Jang Hun retrouve donc le drame ancré dans un contexte historique fort, mais cette fois avec un aspect plus social : on y suit un chauffeur de taxi qui n’a pour seul but dans la vie que de subvenir à ses besoins et ceux de sa jeune fille, et qui, pour des raisons financières, va devoir conduire un reporter allemand à Gwangju, ville en proie à une véritable guerre civile que le gouvernement tente de détruire à la source.

ImageImageImage


Sur l’évolution de son récit et de ses personnages, A Taxi Driver n’étonne guère, on se doute bien que le personnage de Song Kang-ho évolue dans un certain sens, idem pour le journaliste allemand. Mais malgré ses ficelles, le script arrive à être diablement efficace, notamment dans l’attache aux personnages, ce qui rend le métrage vraiment prenant côté émotions. Le film se permet même quelques passages soit violents (tout ce qui touche à la répression du soulèvement, c’est chaud qu’un truc pareil ait pu se produire avec un contrôle quasi total de l’information dans le reste du pays) soit très porté sur le mélo (l’arc des chauffeurs de taxi), mais à chaque fois le film se maintient en équilibre sans tomber dans le too-much (et pourtant, vu l’acte final, il y avait de quoi). Là où il ne faut pas se mentir, c’est que si la totalité du film marche aussi bien, c'est en grande partie grâce à son duo principal. Que ce soit dans l’écriture, touchante, ou l'interprétation tout en justesse, c’est clairement ce qui rend le film aussi captivant et prenant. Kretschmann dans un rôle aussi mis en avant, j’avais des doutes, et finalement il s’avère excellent. Quand à Song Kang-ho, quitte à me répéter à chacun de ses films, j’ai l’énième impression de voir une nouvelle preuve que c’est un des plus grands acteurs du monde (le plan fixe dans le taxi où il bascule d’une émotion à l’autre c’est juste magistral). Entre Age of Shadows, Battleship Island et ce film là, on a clairement la preuve que le cinéma coréen a encore de biens beaux restes. Dommage seulement que A Taxi Driver ne bénéficie pas d’une sortie salle chez nous : il l’aurait amplement mérité.


7,5/10
Critiques similaires
Film: A Taxi Driver
Note: 8,5/10
Auteur: Dunandan

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 49995
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Astérix et les Vikings - 4/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Avr 2018, 15:33

Image


Astérix et les Vikings de Stefan Fjeldmark & Jesper Møller
(2006)


Pour le dernier film Astérix en animation traditionnelle, je ne me faisais pas trop d’illusions : le métrage a une réputation qui est loin d’être flatteuse, et ça se confirme amplement à la vision. Bizarrement, ça a souvent les mêmes défauts que Astérix et les indiens, et j’aurais presque envie de dire que ça doit sûrement à nouveau avec la délocalisation de la production, faisant du film le second Astérix réalisé hors des frontières françaises. Déjà, le choix de l’album adapté laisse à désirer : Astérix et les normands a ses bons moments, mais c’est quand même loin d’être l’évidence même lorsqu’on parle d’adaptation cinéma, et si on ajoute à cela des libertés assez énormes du côté du script, ça donne au final un truc affreux à suivre.

On sent que le film cherche à s’ouvrir à un public assez jeune, et du coup le côté ado des villes de Goudurix, déjà dans la BD, est amplifié de façon assez incroyable, donnant lieu à des moments particulièrement gênants, comme un passage où le village gaulois est temporairement transformé en boîte de nuit, tout un programme… :evil: Blagues en direction des plus jeunes (le pigeon voyageur nommé SMS :roll: ), love-story entre deux ados, on a rarement l’impression d’être devant un Astérix en fin de compte, les gags sont souvent téléphonés, pour ne pas dire jamais drôles, les bad-guys sont simplistes au possible, et la mise en avant d’Obélix en tant que figure de mentor a quand même du mal à marcher. Du coup, la seule chose à réellement retenir de ce film, c’est son visuel : l’animation a beau ne pas être sans défauts, il y a tout de même une jolie direction artistique et le film est globalement agréable à regarder, surtout en comparaison des anciens films. Malheureusement, c’est loin de faire un film, et on rangera donc cette adaptation parmi les films Astérix dont il ne vaut mieux pas se rappeler.


4/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 49995
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Mark Chopper » Lun 30 Avr 2018, 17:40

Astérix aux Jeux Olympiques, Frédéric Forestier & Thomas Langmann, 2008, Truc VF : 0/10


:mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44054
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Lun 30 Avr 2018, 17:47

Je crois sincèrement que c'est dans mon Top 10 des pires films ever.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 49995
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Lun 30 Avr 2018, 17:56

On veut la critique ! :mrgreen:
"No fate but what we make"
Avatar de l’utilisateur
lvri
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 12422
Inscription: Dim 03 Oct 2010, 09:39

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Lun 30 Avr 2018, 18:42

Elle viendra, ne serait-ce que pour rectifier la moyenne beaucoup trop haute sur ce forum.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 49995
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Lun 30 Avr 2018, 18:55

Il a un 9/10 ?? :shock:
"No fate but what we make"
Avatar de l’utilisateur
lvri
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 12422
Inscription: Dim 03 Oct 2010, 09:39

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Mark Chopper » Lun 30 Avr 2018, 18:57

J'adore ce passage :

un excellentissime Alain Delon dans le rôle de César (à noté que je n'aime pas Delon d'habitude)
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44054
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Lun 30 Avr 2018, 19:03

:eheh:

La première phrase est énorme aussi :

Très bon moment de cinéma. Presque aussi bon que le précédent réalisé par Chabat (9.5/10).


Les Tuches 3 c'est 12/10 à coup sur là ! :chut:
"No fate but what we make"
Avatar de l’utilisateur
lvri
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 12422
Inscription: Dim 03 Oct 2010, 09:39

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Alegas » Lun 30 Avr 2018, 19:20

Mark Chopper a écrit:J'adore ce passage :

un excellentissime Alain Delon dans le rôle de César (à noté que je n'aime pas Delon d'habitude)


:eheh: :eheh: :eheh:

C'est chaud Delon dans le Astérix. Le mec fait même plus l'acteur quoi, il vient littéralement toucher son chèque en citant des titres de films dans lesquels il a joué. :shock:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 49995
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Mark Chopper » Lun 30 Avr 2018, 19:53

C'est même pire : dans ce film, il est l'égal de sa marionnette des Guignols.

C'est triste d'incarner sa propre caricature.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44054
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar Jed_Trigado » Lun 30 Avr 2018, 19:54

Astérix aux Jeux Olympiques, c'est tellement navrant qu'on peut même plus parler de cinéma là. Entre ça et Stars 80, la chnouff ça lui a vraiment pas réussi au fils Langmann. :mrgreen:
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

Image
Avatar de l’utilisateur
Jed_Trigado
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14436
Inscription: Sam 18 Oct 2014, 22:41
Localisation: On the fury road...

Battleship Island - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 30 Avr 2018, 20:27

Image


The Battleship Island (Battleship Island) de Ryu Seung-wan
(2017)


Image


Ceux qui connaissent bien mes goûts sur le sujet du cinéma coréen savent que je porte un attachement particulier à un réalisateur souvent oublié des critiques, certainement parce qu’il n’a jamais souhaité orienter sa filmographie vers une logique d’auteur, et qu’il est aisément qualifiable d'honnête faiseur. Pourtant, la Corée regorge de faiseurs, bon ou mauvais, mais peu s’avèrent aussi stables en terme de qualité tout en étant extrêmement diversifiés dans les genres abordés. Sur ce point, Ryu Seung-wan explose la concurrence : certes, il n’a jamais livré de chef-d’œuvre, mais le bonhomme n’a pas son pareil en Corée pour livrer, dans des registres très différents, des films qui ont toujours quelque chose d’intéressant à proposer, tout en se posant comme des œuvres ouvertes au grand public. Après un film plus léger que ses polars habituels, voilà que le réalisateur s’attaque au film historique, l’énorme succès public de Veteran lui permettant de proposer un métrage d’une toute autre envergure. On sentait déjà de l’ambition chez Ryu Seung-wan, malgré les limites de ses budgets, mais là pour la première fois de sa carrière le bonhomme peut livrer un blockbuster, et le moins que l’on puisse dire c’est que le mec y va franco, profitant à fond de son budget pour redéfinir la notion coréenne de grand spectacle.

ImageImageImage


On aurait pu craindre que l’accès à de tels moyens auraient pu transformer la folie furieuse du réalisateur en quelque chose de plus posé et consensuel, mais il n’en est rien : derrière la reconstitution exemplaire et les money-shots, on sent quand même la hargne de Ryu Seung-wan dès qu’il s’agit de faire parler l’action, le tout sans jamais oublier les personnages. Je m’attendais à un récit au point de vue unique, et j’ai été assez surpris par la façon très naturelle du récit d’apporter plusieurs personnages à suivre, chacun apportant sa contribution à la préparation de l’évasion. Certains reprocheront le côté très manichéen qu’on retrouve habituellement dans les films historiques coréens, avec des japonais très méchants, mais pour le coup j’aime bien la nuance apportée avec tout ce qui touche aux traîtres coréens, d’autant que ça apporte un twist assez sympa et que je n’avais pas vu venir. Là où le film est vraiment impressionnant, c’est réellement dans sa notion de grand spectacle : on sent le budget à l’écran, la reconstitution de l’île est très impressionnante (ça fait jamais décor de studio, et ça permet des longs travellings assez dingues) et surtout en terme de mise en scène Ryu Seung-wan signe ce qui est certainement son film le plus abouti. C’est bien simple, à chaque séquence il y a au moins une idée de mise en scène, ça se révèle épique à souhait par moment (le bombardement, le climax final avec un nombre dingue de figurants, et surtout la séquence d’évasion sur du Morricone :love: ) et là où le film m’étonne vraiment c’est dans son caractère très immersif, rendant la violence à l’écran très percutante, que ce soit lors d’un accident dans les mines ou dans un combat à mains nues dans des bains (pour le coup il fait bien mal ce fight). Coréens oblige, la violence n’est jamais édulcorée, bien au contraire, et ça n’hésite pas même à en faire parfois trop (la mort du gradé japonais, c’est carrément jouissif à ce stade :mrgreen: ), mais ça tombe jamais dans la complaisance malsaine et surtout ça permet à la fin du récit de réellement sentir le poids des morts, et ça c’est quelque chose qui se perd malheureusement assez souvent dans des films avec de tels contextes.

ImageImageImage


Côté casting, j’ai presque envie de dire que Hwang Jeong-min, tête de plus en plus connue en Corée et habitué des films de Ryu Seung-wan, vole le film : il est parfait en père complètement dépassé par la situation mais qui va tout faire pour sauver sa fille. Je m’étais déjà fait la remarque par le passé, notamment devant The Strangers, mais le mec a vraiment ce qu’il faut pour devenir un acteur de la prestance d’un Song Kang-ho ou d’un Choi Min-sik. Bref, comme toujours avec Ryu Seung-wan, c’est du film qui a ses petits défauts, qui l’empêchent d’être un grand film, mais pour le coup c’est clairement le meilleur métrage du bonhomme (avec The Unjust pas loin derrière) et surtout c’est la meilleure proposition de blockbuster coréen que j’ai vu depuis longtemps vu que ça ne tombe pas dans les travers de l’imitation de ce qui se fait de l’autre côté du Pacifique. Le film a malheureusement une sortie plus que limitée en France, mais malgré ça le meilleur conseil que je puisse donner à un cinéphile en manque de Cinéma est de mater ce film au plus vite : ça en vaut clairement la peine.


Image


8/10
Critiques similaires
Film: Battleship Island
Note: 8/10
Auteur: Dunandan

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 49995
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Lun 30 Avr 2018, 22:30

:super:

Faudrait que je pense à poser une critique aussi. Il mériterait une petite place dans le top ce film.
"No fate but what we make"
Avatar de l’utilisateur
lvri
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 12422
Inscription: Dim 03 Oct 2010, 09:39

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

Messagepar osorojo » Lun 30 Avr 2018, 22:37

J'voulais le mater ce week-end, mais j'me suis rendu compte au moment de le lancer que mon ticket était sous-titré en indien :eheh:

Ça a vraiment l'air chouette en tout cas, je me le fais sous peu :super:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21864
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 7 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO