Et pour appuyer mon propos sur l'influence de la bourgeoisie et de l'académie sur la langue et/ou du statut d'un auteur au gré des décennies, des siècles , suivant le contexte, et comment d'un pays à un autre, la réception d'une oeuvre peut être très différente , je citerais ce passage :
La qualité littéraire et l'importance de l'œuvre de Hermann Hesse étaient déjà controversées de son vivant, et le débat continue aujourd'hui. Des collègues comme Thomas Mann ou Hugo Ball le tenaient en haute estime, cependant qu'à l'opposé Kurt Tucholsky disait : « Je tiens Hesse pour un écrivain au don d'essayiste bien supérieur à ses qualités lyriques. » Alfred Döblin parla même d'une « ennuyeuse limonade ». Les premières œuvres de Hesse furent cependant en majorité jugées positivement par les critiques littéraires contemporains.
L'accueil de son œuvre dans l'Allemagne des deux Guerres mondiales fut marqué par les campagnes de presse contre l'auteur, en raison de ses prises de position contre la guerre et le nationalisme. À partir de 1937, les ouvrages de Hesse ne pouvaient être vendus que précautionneusement. De ce fait, une grande partie de la jeune génération ne découvrit Hesse qu'après 1945.
Plus de dix ans après que Hesse eut reçu le prix Nobel de littérature, Karlheinz Deschner écrivit en 1957 dans son pamphlet Kitsch, Konvention und Kunst (Kitsch, convention et art) :
« Le fait que Hesse publia une écrasante quantité de vers absolument nuls est un déplorable manque de discipline, une barbarie littéraire »
et n'émit pas non plus un jugement favorable sur sa prose. Une partie de la critique littéraire allemande adopta ce jugement pendant les décennies qui suivirent, et Hesse fut qualifié par certains de « fabricant de littérature décadente et kitsch ». C'est ainsi que l'accueil fait à Hesse poursuivit son mouvement cyclique : à peine avait-il sombré au plus profond dans les années 1960 en Allemagne, qu'éclata aux États-Unis un « Hesse boom » qui atteignit jusqu'à l'Allemagne. Le Loup des steppes en particulier devint un livre à succès international (au point qu'un groupe de rock dont le chanteur était d'ailleurs d'origine allemande lui emprunta son nom : Steppenwolf), et Hesse devint l'un des auteurs allemands les plus traduits et lus dans le monde : plus de 100 millions de ses livres furent vendus. Dans les années 1970, les éditions Suhrkamp commercialisèrent des disques où Hesse récitait à la fin de sa vie des extraits de ses œuvres. En effet, dès le début de sa carrière, Hesse se voua à la lecture publique, et il transcrivit cette expérience particulière dans un texte inhabituellement joyeux, Autorenabend (Soirée d'auteur).
A noter qu'en ce moment, il y a ce magazine qui est paru en librairie :
Il y a un léger rapport , notamment sur le fait qu'une langue bouge.Et l'influence de l'académe française donc (sur la langue mais par extension sur la littérature même si apparemment ce n'est plus au même niveau qu'avant) https://www.lexpress.fr/culture/livre/p ... 91980.html
Quelques romans de l'auteur :
Mercà Jack pour la découverte.
J'ai lu Knulp et je suis en pleine lecteur de Camezind dont les 3-4 premières pages me laissent bouchée bée. Voilà le genre d'écriture que j'adore. Longues phrases, pleins d'adjectifs et de descriptions contemplatives, naturalistes et réflexions philosophiques, des comparaisons et des images poétiques sensationnelles et je découvre des nouveaux mots à chaque page ou presque : je suis amoureux. Exactement ce que je recherche.
Perso "Siddharta" est l'un des mes bouquins préférés et j'ai aussi adoré "Demian" et "le Loup des Steppes". Par contre malgré un sujet hyper intéressant, je n'ai pas réussi à aller au bout du "Jeu des perles de verre".
Ah Knulp et Peter Camenzind Exactement ma came en terme de réflexion philosophique, le tout teinté d'une tendre mélancolie et d'une poésie dans les descriptions qui me font regretter de ne pas avoir tenté les poèmes de l'auteur. J'ai Siddharta et Le voyage en Orient en stock que je me garde sous le coude quand je voudrais replonger dans son univers
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."