Tous les auteurs dignes de ce nom donnent le même conseil à ceux qui veulent écrire : lire, lire, lire, lire, lire...
Les auteurs qui ne lisent pas, qui n'ont pas une solide culture littéraire, ce sont juste des tocards. Et si tu penses pouvoir bien écrire sans ça, tu te mens à toi-même.
Et lire les classiques il n 'y a rien de tel pour s'enfermer dans un carcan, dans une vision de la littérature.
Tu bloques sur les "classiques". Mais il faut tout lire. Du classique comme du roman de gare. La littérature de son pays comme celle des autres. Des bouquins écrits pendant l'Antiquité et des nouveautés...
Rien de tel pour élargir ses connaissances et ouvrir son esprit.
Et donc rien de tel pour bien écrire. Pour se libérer des carcans, il faut avant tout les connaître et les maîtriser. Victor Hugo n'aurait jamais écrit
Hernani, et donc fait évoluer le théâtre, s'il ne disposait pas auparavant d'une solide culture classique, s'il n'avait pas étudier les forces et les faiblesses de son art.
Cervantès n'aurait jamais créé
Don Quichotte s'il n'avait pas lu des romans de chevalerie...
Jarry n'aurait jamais écrit
Ubu roi s'il n'avait pas lu
MacBeth...
James Joyce n'aurait jamais pensé
Ulysse s'il n'avait pas lu Homère...
Bref, l'art se nourrit de la connaissance de l'art pour avancer, se renouveler et ne pas se répéter.
Mais libre à toi de t'autopersuader du contraire. C'est sans doute plus facile de croire qu'on peut bien écrire sans lire, mais ce n'est pas le cas.
Il y a des classiques qui ne méritent pas leur statut.
Qui donne son statut a un livre ?
Le temps. Et le temps ne se trompe jamais : il élimine les déchets (les petits enfants d'Olrik n'entendront jamais parler de Christine Angot par exemple, ça doit le réjouir... Par contre, ils liront sans doute Stevenson ou, du moins, liront/verront des œuvres inspirées de
L’Ile au Trésor et de
L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde).
Du coup, à toi de t'interroger sur le statut de tel ou tel écrit : s'il résiste au temps, que tu l'apprécies ou non, c'est pour une bonne raison. Tes délires de bourgeois et d'académiciens, ils me sont passés au-dessus de la tête lorsque j'ai découvert Stevenson adolescent.
Et contester son statut à Stevenson lorsqu'on déclare aimer
Long John Silver, c'est une bonne blague : un roman (et ses personnages soit disant peu développés) qui inspire la B.D. d'aujourd'hui, en bien ou en mal, c'est bel et bien un classique.