READY PLAYER ONE de Steven Spielberg

[maltese]

+1

Ça me fait franchement marrer ceux qui y voient un message de vieux con dans cette conclusion, Spielberg montre bien tout au long du film qu'il faut surtout un entre-deux en fait : oui, rien ne vaut le réel mais pour autant n'aurait t'on pas le droit de prendre son pied devant des images virtuelles ? En fait on dirait l'éternel débat entre les pro/anti CGI au cinéma.

C'est clair que le film ne condamne absolument pas le virtuel, que du contraire. Mais je trouve tout de même ce message final un peu "facile" parce que je n'ai pas tellement eu l'impression que le reste du film amenait le(s) personnage(s) à réaliser qu'il était important de déconnecter par moments. Au contraire, les héros se développent dans ces deux mondes (et surtout grâce au virtuel). Pour moi, jusqu'au final, le message du film c'était plutôt ça: dépassons le clivage réel/virtuel, allons au-delà, le monde a changé et on peut se trouver/se développer grâce au virtuel également.
"Rien ne vaut le réel"; mais pourquoi?

[Mr Jack]

Y'a une différence quand même entre trouver la fin facile ou étrange et traiter Spielby de vieux con. Pareil, c'est pas non plus parce qu'on crie pas aux louanges qu'on est aigris (et je parle pas de moi vu que j'ai bien aimé dans l'ensemble).

D'ailleurs en revenant quelques pages:

C'est vrai, je suis un emmerdeur.

J'avais même pas vu cet edit, tiens. Tu sais ce qu'il te dit l'emmerdeur ?

(il te dit que c'est vrai)

[Alegas]

je n'ai pas tellement eu l'impression que le reste du film amenait le(s) personnage(s) à réaliser qu'il était important de déconnecter par moments.

C'est pourtant toute l'évolution de l'arc du perso principal, que Art3mis lui balance à la gueule à la fin de la scène de la boîte de nuit, et qui trouve un de ses plus beaux moments sur le toit du QG de la résistance, quand ils sont tout les deux à apprécier le calme du monde réel.
Je rajouterais même que Halliday lui-même véhicule ce propos. Il dit bien qu'il a beaucoup trop vécu à travers le virtuel, au point de ne pas se consacrer aux choses qui comptent dans le réel. Tout est résumé dans une de ses répliques où il dit un truc du style "j'ai beau avoir créé virtuellement le meilleur monde possible, il n'y a que dans le monde réel que je pouvais apprécier un bon repas".

[Mr Jack]

[osorojo]

La subtilité philosophique du propos t'échappe Jack ?

[Mr Jack]

Assurément. Autant que la lourdeur ambiante ne me surprend pas.

[maltese]

je n'ai pas tellement eu l'impression que le reste du film amenait le(s) personnage(s) à réaliser qu'il était important de déconnecter par moments.

C'est pourtant toute l'évolution de l'arc du perso principal, que Art3mis lui balance à la gueule à la fin de la scène de la boîte de nuit, et qui trouve un de ses plus beaux moments sur le toit du QG de la résistance, quand ils sont tout les deux à apprécier le calme du monde réel.
Je rajouterais même que Halliday lui-même véhicule ce propos. Il dit bien qu'il a beaucoup trop vécu à travers le virtuel, au point de ne pas se consacrer aux choses qui comptent dans le réel. Tout est résumé dans une de ses répliques où il dit un truc du style "j'ai beau avoir créé virtuellement le meilleur monde possible, il n'y a que dans le monde réel que je pouvais apprécier un bon repas".

Moyennement d'accord. OK pour la scène sur les toits, même si ce genre de scène est trop rare dans le film (je trouve qu'on aurait gagné à avoir un contexte du monde "réel" plus développé peut-être). Par contre pour Halliday, c'est justement ça que je trouve assez facile: OK, il lui dit ça. Et alors? Ce type était un cas à part, d'une autre époque, complètement immergé dans ses univers imaginaires et qui ne parvenait pas à entrer en contact avec les autres. Mais les héros du film vivent dans un monde où le réel et le virtuel se mélangent de façon quasi permanente (un peu comme notre monde actuel bien sûr). Les gens vivent de la même manière ou presque dans ces univers alternatifs que dans le réel, du coup pourquoi fermer l'Oasis deux jours par semaine, pourquoi dire que "seul le réel est réel" et par-là même d'une certaine façon renier la réalité de ce qui est vécu dans l'Oasis?

L'intention me semble bonne, mais le film me semble dire autre chose.

[Alegas]

Par contre pour Halliday, c'est justement ça que je trouve assez facile: OK, il lui dit ça. Et alors?

Le héros s'identifie énormément à Halliday, au point de connaître le moindre détail de sa vie. Si Halliday lui dit ça, c'est pas anodin : c'est une leçon à retenir, comme chacune des morales des épreuves qui amène à une clé.
Et si on prend en compte que l'un des propos les plus importants du film est de ne pas recommencer les erreurs de ses aînés (en l’occurrence, rater les moments importants de sa vie réelle au profit d'un quotidien virtuel), ça fait sens.

[maltese]

En fait, il aurait pu se rendre compte que depuis le début, c'était le personnage de Simon Pegg qui détenait la vérité: tout évolue, il s'agit d'un processus constant, et Halliday lui ne voulait rien changer (le dialogue entre lui et Pegg au début l'indique clairement).
Que Wade retienne les leçons de l'erreur d'Halliday, oui. Mais au final, il trace une frontière trop ferme entre le réel et le virtuel alors qu'il n'a selon moi pas de raison de faire ça.

[pabelbaba]

On l'a vu hier aprem et je ne sais pas trop quoi en penser... Beaucoup de choses plaisantes, certaines horripilantes (le look des deux persos principaux sortis tout droit d'Arthur et les Minimoys, ça pique.... ), il va me falloir un peu de temps pour mettre mes idées dans l'ordre et pondre une critique.

Sinon Madame a adoré.

[osorojo]

Ready Player One : 7,5/10

Le premier blockbuster post-postmoderne depuis Last Action Hero.

T'étais bourré, je vois pas d'autres explications.

On ne s'arrête jamais à l'avalanche de références : elles servent une histoire

Ah uééééé, c'est clair, ça sert une histoire à fond. Alors, tu as trois checkpoints à passer. Ce ne sont que des épreuves one shot sans lien entre elles mais tu comprends ça nous sert de réceptacle à trip : je défouraille de la référence pour faire croire que les quêtes sont méchamment vastes. Lui c'est le gros méchant. Toi t'es le gros gentil talentueux. Sauve le monde virtuel (mais pas trop) et essaye de trouver ton compte dans le monde (pourri) réel. Au pire, si tu trouves une meuf pour niquer (et si elle a une tache cradasse sur la tronche, essaye de pas trop lui en vouloir, de toute façon c'est pas comme si t'avais le choix), le pourri deviendra moins pourri.

Trop trop créatif. Postmoderne. Sans doute.

[Val]

Mais tu t'es déplacé en salles en plus ?

[Mark Chopper]

Oui et j'étais sobre.

Trop trop créatif. Postmoderne. Sans doute.

J'ai écrit "post-postmoderne". Sinon oui, l'écriture est simpliste. Mais le traitement est brillant.

[osorojo]

Tout ça pour redorer ton blason de vieil aigri. Mais ça prend pas.

[Waylander]

Quand le héros se serre une meuf super bonne on trouve ça naze, quand il se serre une tâche de vinasse on trouve ça nul aussi (mignonne hein, on s'en branle de sa tâche sérieux). Il faudrait qu'il nique quoi le bougre ? Un nazi ?