A Taxi Driver de Jang Hun
(2017)
(2017)
Dans les réalisateurs coréens apparus ces dernières années, Jang Hun fait clairement partie de ceux que je suis avec une certaine attention. Sa carrière n’a rien d’exceptionnelle, et on est loin d’être devant un auteur façon Bong Joon-ho ou un formaliste du type Kim Jee-woon, mais le bonhomme a quand même un talent de faiseur indéniable, d’autant plus qu’il ne se limite pas à un seul genre. The Front Line (qui reste encore aujourd’hui mon film de guerre coréen préféré, à mi chemin entre JSA et Taekukgi) donnait l’impression que Jang Hun avait passé un palier en terme d’ambition de narration et de mise en scène, et c’est quelque chose qui se confirme avec ce nouveau film qui mérite amplement son énorme succès en Corée. Jang Hun retrouve donc le drame ancré dans un contexte historique fort, mais cette fois avec un aspect plus social : on y suit un chauffeur de taxi qui n’a pour seul but dans la vie que de subvenir à ses besoins et ceux de sa jeune fille, et qui, pour des raisons financières, va devoir conduire un reporter allemand à Gwangju, ville en proie à une véritable guerre civile que le gouvernement tente de détruire à la source.
Sur l’évolution de son récit et de ses personnages, A Taxi Driver n’étonne guère, on se doute bien que le personnage de Song Kang-ho évolue dans un certain sens, idem pour le journaliste allemand. Mais malgré ses ficelles, le script arrive à être diablement efficace, notamment dans l’attache aux personnages, ce qui rend le métrage vraiment prenant côté émotions. Le film se permet même quelques passages soit violents (tout ce qui touche à la répression du soulèvement, c’est chaud qu’un truc pareil ait pu se produire avec un contrôle quasi total de l’information dans le reste du pays) soit très porté sur le mélo (l’arc des chauffeurs de taxi), mais à chaque fois le film se maintient en équilibre sans tomber dans le too-much (et pourtant, vu l’acte final, il y avait de quoi). Là où il ne faut pas se mentir, c’est que si la totalité du film marche aussi bien, c'est en grande partie grâce à son duo principal. Que ce soit dans l’écriture, touchante, ou l'interprétation tout en justesse, c’est clairement ce qui rend le film aussi captivant et prenant. Kretschmann dans un rôle aussi mis en avant, j’avais des doutes, et finalement il s’avère excellent. Quand à Song Kang-ho, quitte à me répéter à chacun de ses films, j’ai l’énième impression de voir une nouvelle preuve que c’est un des plus grands acteurs du monde (le plan fixe dans le taxi où il bascule d’une émotion à l’autre c’est juste magistral). Entre Age of Shadows, Battleship Island et ce film là, on a clairement la preuve que le cinéma coréen a encore de biens beaux restes. Dommage seulement que A Taxi Driver ne bénéficie pas d’une sortie salle chez nous : il l’aurait amplement mérité.
Sur l’évolution de son récit et de ses personnages, A Taxi Driver n’étonne guère, on se doute bien que le personnage de Song Kang-ho évolue dans un certain sens, idem pour le journaliste allemand. Mais malgré ses ficelles, le script arrive à être diablement efficace, notamment dans l’attache aux personnages, ce qui rend le métrage vraiment prenant côté émotions. Le film se permet même quelques passages soit violents (tout ce qui touche à la répression du soulèvement, c’est chaud qu’un truc pareil ait pu se produire avec un contrôle quasi total de l’information dans le reste du pays) soit très porté sur le mélo (l’arc des chauffeurs de taxi), mais à chaque fois le film se maintient en équilibre sans tomber dans le too-much (et pourtant, vu l’acte final, il y avait de quoi). Là où il ne faut pas se mentir, c’est que si la totalité du film marche aussi bien, c'est en grande partie grâce à son duo principal. Que ce soit dans l’écriture, touchante, ou l'interprétation tout en justesse, c’est clairement ce qui rend le film aussi captivant et prenant. Kretschmann dans un rôle aussi mis en avant, j’avais des doutes, et finalement il s’avère excellent. Quand à Song Kang-ho, quitte à me répéter à chacun de ses films, j’ai l’énième impression de voir une nouvelle preuve que c’est un des plus grands acteurs du monde (le plan fixe dans le taxi où il bascule d’une émotion à l’autre c’est juste magistral). Entre Age of Shadows, Battleship Island et ce film là, on a clairement la preuve que le cinéma coréen a encore de biens beaux restes. Dommage seulement que A Taxi Driver ne bénéficie pas d’une sortie salle chez nous : il l’aurait amplement mérité.
7,5/10