La Forme de l'Eau de Guillermo del Toro - 2018
Intrigué par les retours assez divergents concernant ce film, j'ai décidé de bouger mes fesses pour la première fois de l'année afin de le voir en salle. Le résultat est à l'image des avis que j'ai pu lire.
En effet, le film se présente sous la forme d'une sorte d'Amélie Poulain en version américaine. Avec cette jeune femme heureuse malgré tout et qui se satisfait de peu, son entourage de parias (vieil homo, femme de ménage noire, propriétaire à fort accent et bien loser), cette photo verte, la nostalgie d'une époque révolue, difficile de ne pas se croire au début du film de Jean-Pierre Jeunet. Et ce n'est pas la musique de Desplat qui va minimiser ce sentiment, même si ce n'est pas une copie de celle de Tiersen.
D'autant que tous les personnages sont caractérisés, même le grand méchant chef de la sécurité qui a droit à des développements assez longs sur son style de vie avec à la clé une scène de baise assez fun. Et au final tout reste hyper manichéen avec des persos qui ne changent pas et un scénario parfaitement prévisible.
Si ce n'est que, ben, l'histoire d'amour qu'on nous décrit n'a rien de banale. Elle devrait même être repoussante, pourtant, grâce aux jalons posés et aux marqueurs habituels de ce genre de film qui sont placés tout au long du film, ça passe comme une lettre à la poste. Ca fonctionne, on a vraiment de l'empathie pour ce couple malgré son absurdité.
Néanmoins, même si l'histoire est belle, cela laisse le sentiment d'un simple exercice de style, à savoir réussir à nous faire passer une pilule énormissime.
6,5/10