Martyrs de Pascal Laugier - 6,5/10
A partir du moment où la société secrète débarque le film s’écroule complétement je trouve. Pourtant, avant cela, Martyrs a une sacrée gueule, a une puissance rare dans le giron français. Pascal Laugier a vraiment du savoir-faire derrière la caméra tant la dynamique de l’action horrifique s’avère efficace ou dans l’iconisation même de la violence et du traumatisme. C’est sec, c’est gore, ça tache les murs. La peur s’installe petit à petit, le montage alterné entre passé et présent fait mouche, les thématiques de la vengeance (la famille) ou celle de la culpabilité (les hallucinations de la morte) font corps avec le récit. On se dit qu’on tient un film de genre français digne de ce nom. Et puis vint la dernière partie où Pascal Laugier se prend pour Pasolini alors qu’il aurait dû rester Pascal Laugier. Pas que la partie sur cette démonstration de torture porn soit mauvaise en soi, elle est visuellement tenace et parfois marquante mais elle vient ici comme un cheveu sur la soupe. On ressent trop chez Laugier l’envie de donner une profondeur à ses images, profondeur qu’elles n’ont pas. Cela dessert complément l’ampleur, la folie des coups et des chocs. Cette histoire de souffrance, ce rapport aux femmes, la douleur du martyr, c’est tellement cousu de fil blanc que le film perd en finesse du genre.