Dunandan a écrit:
Le grand bleu, Luc Besson (1988)Le grand Bleu appartient à cette catégorie de films qu'on fantasme étant jeune, et qui passe, à mon sens, très mal la révision. Et pour cause, car le concept du Grand Bleu fait rêver avec ces deux êtres en compétition de plongée pour des raisons différentes, l'un plus par fierté revêtant en fait une sympathique amitié virile, et l'autre de manière plus spirituelle, en quête des «sirènes» avec tout ce que cela implique. Mais lorsque qu'on voit en fait le résultat avec un minimum de recul, ça se prête à des séquences nanardesques au possible, le pic étant atteint avec la présence de la photo d'un dauphin dans le porte-feuille de Jacques («c'est ma famille»). Le pire c'est que ça dure 2h45 dans sa version actuelle alors que le script n'est franchement pas écrit de manière très glorieuse, ça se veut profond mais c'est du creux sur du creux et on se retrouve avec des réactions parfois WTF (on est quand même dans un film où Jacques préfère un dauphin à Rosanna Arquette).
Heureusement que ça se rattrape un peu au niveau de la réalisation avec un minimum d'iconisation des personnages, comme la première apparition de Jacques qui fait encore son petit effet malgré sa combi moule-fesses ou les plongées sous-marines souvent sensationnelles (bien qu'elles deviennent un peu redondantes à force), et surtout cette séquence fantastique où Jacques semble frôler la folie, et je me dis qu'on aurait dû creuser davantage cette relation mystique entre lui et la mer qui me paraît bien plus intéressante, par exemple, que tous les passages avec l'américaine, qui sont d'ailleurs d'un conventionnel affligeant. D'autant plus que la direction d'acteurs n'atteint pas des sommets, entre cette dernière qui m'écorche les oreilles dès qu'elle parle en français, Jean Réno qui s'efforce d'avoir un accent italien alors que ça ne ressemble à rien, et Barre qui joue «l'extraterrestre» à coup de sourires en coin (mais il est celui qui s'en tire le mieux). Par contre je suis mitigé sur la musique d'Éric Serra, proposant parfois des ambiances très satisfaisantes (surtout en milieu marin), mais en d'autres endroits ça frise la cacaphonie avec des compositions ressemblant aux compilations synthé qu'on nous ressort aux fêtes de village de troisième zone.
Donc voilà, j'aurais encore beaucoup à redire sur ce film avec des séquences sorties de nulle part (mais pourquoi Jacques se retrouve au Pérou et le scientifique rencontré au début reste pour la compétition ?), du sarcasme bas du front envers certains peuples (les japonais prennent cher sans raison), ou encore des costumes de plongée dignes de Jean Paul Gautier et ce n'est pas un compliment. Alors que reste-t-il au final ? Un film beaucoup trop long pour ce que ça raconte, voire ridicule en termes de traitement, alors qu'encore une fois il y avait plein de choses intéressantes à dire et surtout à mettre en image du côté de la relation avec la mer qui pour ma part m'a toujours fasciné, mais qui est finalement survolée ou rendue niaise avec un script qu'on croirait écrit par un enfant de 8 ans (les séquences avec les dauphins auraient pu être très belles, mais vu le côté autiste du personnage et un traitement digne de Lucy que l'on aurait mixé avec Sauvez Willy et Trente millions d'amis, j'ai trouvé ça plutôt malaisant). Bref, un film dont j'aurais dû me contenter des relatifs bons souvenirs que j'en avais, malgré quelques passages qui fonctionnent encore, mais qui se réduisent à peau de chagrin.Note : 4/10
T'es quand même franchement passé à côté du propos. Je reprends :
1- Tu dis c'est WTF Jacques préfère un dauphin à Rosanna :ce n'est pas une question de préférence, il n'est pas autiste, il est traumatisé par la mort de son père. Et son rapport à la mer et aux dauphins vient de là. Il est mal dans le monde réel car il n'y a pas lus personne, ni famille ni père donc. Il n'a que la mer et les dauphins. S'il choisit le dauphin, c'est parce qu'à ce moment là c'est le seul chox possible d'une part , trop solitaire et associal, il aime la nana, mais ce n'est pas suffisant. De plus, à la fin, il n'a pas le teps de remonter, il mourra de toute façon, il est seul, il est descendu trop bas, remonter serait mourir donc autant mourir en partant avec le dauphin.
2- Pourquoi il est au Pérou ? Bah déjà on s'en branle en fait, il est là il bosse. Il aide des mecs car il est un champion d'apnée qui peut aller profond sans matos, donc déjà c'est moins cher pour eux, mais le scientifique, c'est aussi son entraineur hein. Il suit Jacques, il bosse pas à part, pour ça qu'il est là tout le film.
3- il montre une photo avec un dauphin et dit c'est ma famille Bha ouais je ne vois pas en quoi c'est nanardesque, le ec est seul, il a perdu son père en mer, il est traumatisé dans cette phrase, il y le sens littéral mais aussi l'autre : les dauphins, en dehors de l'image paternelle/familiale, c'est aussi des êtres vivants avec qui il se sent bien...
Le film est trop long oui, mais nanardesque non. C'est l'histoire d'un mec traumatisé par la mort de son père, seul, inadapté et qui ne survit que par passion de la mer et des dauphins. En terme d'ambiances et réal les scènes en mer et sous l'eau sont justes démentes. Apèrs ouais c'est long, certaines musiques sont atroces (mais d'autres tuent). En tout cas c'est un film autre, ovni, ça ressemble à rine perso je kiffe grave. Mais je mettrais plus 9/10 comme avant car ouais 2h40 pour ça faut pas déconner.