THE BIRDS
LES OISEAUX
"Don’t they ever stop migrating ?"
Les Oiseaux est, de l’avis général, le dernier grand film d’Hitchcock. Un film de « monstres » bien foutu, mais qui hélas, passe mal les années. Entre les trucages très visibles (la HD n’arrangeant certainement rien), et les jets d’oiseaux sur les acteurs (enfin surtout sur la pauvre Tippi Hedren) qui s’avère assez ridicule (les oiseaux atterrissant au sol sans aucune agressivité). Du coup, les meilleures scènes sont, une fois n’est pas coutume chez Hitchcock, celles où la tension se fait ressentir avant les attaques.
Tippi Hedren patiente sur son banc, pendant qu’un chant d’écolier résonne. Derrière elle, sur les jeux d’enfants, se posent un corbeau, puis deux, puis dix …. La tension monte petit à petit, porté par cette insupportable chanson. Tippi Hedren se retourne et voit ces dizaines de corbeaux n’attendant qu’un geste brusque pour foncer sur elle. Un plan méticuleusement construit, où plusieurs de ces corbeaux ne sont que cartons et plumes … « L’œil humain se concentre sur le mouvement, les spectateurs ne verront donc que les vrais corbeaux, pas les faux ». Ingénieux et efficace.
Le film met du temps à se lancer. Ce n’est pas vraiment ennuyeux, mais on attend impatiemment que les choses se lancent vraiment. La première attaque lance timidement le film, de même que les premières inquiétudes sur les nombreux oiseaux posés sur les poteaux électriques. Vient enfin la première « scène du crime » : une maison détruite, des plumes, un oiseau mort planté dans une vitre brisée et un cadavre, en sang, les yeux arrachés.
Les Oiseaux en fera hélas un peu trop lors de la scène de la station-service, inutile. Mais le final, enfermé dans cette maison attaquée de toute part est efficace. Fan de technique, il est évident qu’Hitchcock se serait amusé avec le système Atmos pour augmenter la peur ! Entendre des craquements, coup de becs, et cris d’oiseaux tout autour du spectateur aurait été grandiose. Puis vient l’ultime scène, le face à face de Tippi Hedren avec ces oiseaux. Une scène violente, rapide, souvent qualifiée comme une métaphore du viol dans beaucoup de critiques, à juste titre. Tippi Hedren sortira du tournage de cette scène éreintée et avouera qu’avec plus d’expérience, elle n’aurait jamais accepté de subir ce qu’imposait Hitchcock.
Les Oiseaux reste une valeur sûre de la filmo d’Hitchcock. Ces effets ont passablement vieilli (même si on imagine bien le tour de force pour réaliser ça à cette époque). Une scène finale était prévue à l’origine, sur les quais, mais il me semble bien plus intelligent de laisser le spectateur sur le pas de la porte imaginer la suite des évènements.
7/10