VERTIGO
SUEURS FROIDES
"Here I was born, and there I died. It was only a moment for you. You took no notice"
Vertigo mérite amplement ces belles notes dans la base, et son statut en général. Il est peut-être temps de le faire entrer dans le classement ?
Le film est construit en deux parties bien distinctes : La première, en forme d’enquête. La seconde, en forme d’histoire d’amour passionnelle (même si cette partie pourrait être divisée en deux).
James Stewart accepte une mission pour le moins étrange d’un ami : enquêter sur sa femme. Ici, il ne s’agit pas de la surveillance banale pour trouver la trace d’un quelconque amant, mais de comprendre les pertes de mémoires, les nombreux kilomètres, et cette supposée « possession » par un être décédé…. Une tombe, un tableau, un nom, un hôtel …. Et finalement une tentative de suicide. James Stewart vient de sauver la jeune femme et en tombe éperdument amoureux. Le vertige amoureux dans lequel il tombe sera aussi dévastateur que les vertiges physiques dont il souffre. Ces vertiges qui l’aveugleront à tous niveaux, qui l’empêcheront de voir la vérité sous toutes ces coutures.
Malgré quelques moments un peu plus lent (le film aurait gagné à être légèrement raccourci), on suit ces deux parties avec intérêt. On se pose les mêmes questions que Stewart durant l’enquête, et on ne comprends pas pourquoi cette jeune fille, magnifiquement interprété par la touchante Kim Novak, se sent attirée par la mort. On croit en cet amour impossible qui finira brisé. Et au final, une fois le subterfuge dévoilé intelligemment, on se retrouve à avoir pitié pour un homme ne souhaitant qu’une seule chose, recréer celle qu’il aimait en utilisant une « autre » femme.
Vertigo semble être assez différent des classiques d’Hitchcock. Certes, la maîtrise du réalisateur est toujours là, avec de beaux cadres et ponctués d’effets intelligent. Mais le style, surtout dans la seconde partie du film, est différent, mais toujours appréciable. Le film est touchant, et son épilogue aussi rapide et soudain qu’inattendu. Une vraie réussite à placer parmi les meilleurs du réalisateur.
8,5/10