MOURIR PEUT ATTENDRE de Cary Fukanaga

[Mark Chopper]

En fait c'est un peu le James Bond dont tout le monde se fout avant l'inévitable reboot (avec Nolan ou Villeneuve à la barre).

[Mr Jack]

C'est une aussi bonne idée que de mettre Luhrmann pour adapter du Fitzgerald...

Bah ouais c'est vrai, ça donne juste l'adaptation la plus réussie, la seule qui possède une vision et qui n'est pas un bête copier-coller.

La seule sur deux, si tu veux. Une bonne adaptation c'est pas seulement éviter le copier coller quand même, faut partager la même idée conductrice de l'oeuvre de base et y apporter sa touche. Faire une sorte de mix. Là c'est la subtilité du livre et la pureté de la narration passée au Moulinex Luhrmann. C'est Di Caprio qui hurle et chie sur le personnage de Gatsby et Mulligan qui fait la carpe. C'est comme chier sur (pas dans) des chiottes en or, ce film. (oui on reste dans la thématique, Ellevri)

[Alegas]

Là c'est la subtilité du livre et la pureté de la narration passée au Moulinex Luhrmann.

En d'autres mots, il a tiré du bouquin un récit où le propos fait corps avec sa mise en scène, et où le montage ne tombe pas dans la facilité de la linéarité.
Je vois pas vraiment ça comme un défaut, mais chacun son truc hein.

[Val]

En même temps, dans le genre bouquin surcôté et chiant, Gatsby ça se pose là.

[Mark Chopper]

Note qu'il existe trois traductions du texte et si tu n'as pas lu la seconde, ton avis est rejeté.

[Val]

Lu chez Folio, je ne sais plus de quelle traduction il pouvait s'agir.

[Alegas]

Note qu'il existe trois traductions du texte et si tu n'as pas lu la seconde, ton avis est rejeté.

Il y a vraiment une différence énorme entre ces traductions ?

[Mark Chopper]

La dernière j'ai lu des extraits et c'est juste atroce

[Mr Jack]

Là c'est la subtilité du livre et la pureté de la narration passée au Moulinex Luhrmann.

En d'autres mots, il a tiré du bouquin un récit où le propos fait corps avec sa mise en scène, et où le montage ne tombe pas dans la facilité de la linéarité.
Je vois pas vraiment ça comme un défaut, mais chacun son truc hein.

Mais non. Jamais le propos fait corps avec sa mise en scène, justement. L'essence même des personnages n'est pas respectée. A partir de là...

En même temps, dans le genre bouquin surcôté et chiant, Gatsby ça se pose là.

Enfin moi l'argument du chiant, depuis que Mark trouve Miles Davis chiant, maintenant ça me passe au-dessus.

[Alegas]

Mais non. Jamais le propos fait corps avec sa mise en scène, justement. L'essence même des personnages n'est pas respectée. A partir de là...

Ah ouais, sacrée argumentation là.

Bien sûr que si la mise en scène épouse le propos : le côté complètement fou des soirées de Gatsby, la décadence totale de la société de l'époque, tout est ça est plus que mis en valeur par le style complètement over the top de Luhrmann, et c'était justement ce qui manquait à l'adaptation écrite par Coppola où tout était sage et chiant comme la mort. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si le film s'assagit en rythme et en mouvements de caméra au fur et à mesure de l'avancée du récit : car plus tu avances, plus tu découvres la superficialité de ce qu'on te montre.
Le plus flagrant pour saisir la portée de la mise en scène de Luhrmann, c'était de le découvrir en 3D : quand Maguire parle de la bourse des 20's qui rendait les hommes riches, alors que Luhrmann te fait au même moment un long travelling où tu tombes d'un immeuble jusqu'au trottoir pour retrouver Carraway, il y a clairement du sens. Et je parle même pas de ces moments où DiCaprio tente littéralement de saisir la lumière verte avec une utilisation intelligente des FX.
Que t'aimes pas le style de Luhrmann, c'est pas un problème, t'es loin d'être le seul, mais le mec est loin, très loin d'être un réal qui fait n'importe quoi avec sa caméra juste pour le fun.

[Mr Jack]

On a clairement pas la même vision...j'allais dire d'une adaptation réussie mais on peut même dire du cinéma. Tu me parles 3D et FX sur une adaptation d'un Fitzgerald, j'ai envie de te dire Kamoulox.

mais le mec est loin, très loin d'être un réal qui fait n'importe quoi avec sa caméra juste pour le fun.

J'ai pas dit ça. Je dis que c'est la pire association possible, à mes yeux. Je vais pas aller plus loin sinon tu vas encore me dire que je fais la police du bon gout juste parce que j'aime pas ce qui dégouline ou chante fort en marchant seul.

[Alegas]

Faut pas te sentir obligé de finir sur une remarque à la con hein. Je te l'ai déjà dit : c'est lourd. D'autant que là on débat gentiment jusqu'à preuve du contraire.

On a clairement pas la même vision...j'allais dire d'une adaptation réussie mais on peut même dire du cinéma. Tu me parles 3D et FX sur une adaptation d'un Fitzgerald, j'ai envie de te dire Kamoulox.

Bah faut croire, toi tu vois des limites de la technologie à utiliser en fonction du sujet, alors qu'il n'y a aucune raison pour y en avoir.
A ce stade, il ne faudrait pas utiliser de CGI sur du film d'époque, ne pas filmer en relief dès qu'on s'éloigne du blockbuster, etc... C'est un peu ridicule et limité comme raisonnement je trouve.
D'autant que le cinéma est, par essence, une technologie avant d'être un art. C'est normal que les réalisateurs utilisent les nouveaux outils pour peaufiner une vision. Vraiment, j'aimerais bien en quoi tu m'expliques CGI et 3D chez Fitzgerald ne pourraient pas coller, parce que dans ce cas Benjamin Button est aussi en partie une aberration selon toi, avec ses CGI à chaque minute de film.

[Mr Jack]

Donc j'ai pas le droit de faire une remarque à la con mais toi tu peux me répéter que mes arguments sont merdiques ?



Pars pas sur le débat comme si j'avais insulté les CGI et tout le tralala, on s'est juste pas compris donc autant arrêter là.

[Alegas]

Tu fais une remarque sur des trucs hors-sujet alors que moi je te lance une pique pour aller plus loin dans le débat, tu avoueras qu'il y a une différence de taille, ne sois pas de mauvaise foi (et je n'ai jamais dit que tes arguments étaient merdiques).

Et non vraiment j'aimerais avoir ton avis sur la question des CG dans ce genre de films, parce que je comprend vraiment pas en quoi c'est dérangeant.
Si tu veux pas en discuter, libre à toi, mais bon sur un forum de ciné fait pour parler, je trouve ça dommage de couper court au débat comme si tu était à court d'arguments (alors que je sais que tu as sûrement d'autres choses à dire). On est là pour ça après tout.

[Mr Jack]

Mais justement t'es parti dans l'utilisation des CGI par Luhrmann pour m'expliquer qu'il avait bien intégré son style dans l'histoire qu'il avait à raconter et que ça colle avec le sujet du livre. Moi jte dis juste qu'à mes yeux le style dégoulinant de Luhrmann (et c'est péjoratif parce que dans l'ensemble je trouve pas sa filmo super mais j'ai rien non plus contre Moulin Rouge et Roméo + Juliette, si ce n'est qu'ils dégoulinent quand même) ne colle pas du tout avec la prose pure et délicate de Fitzgerald. En voyant le film j'ai eu l'impression qu'il avait juste lu la quatrième de couverture tellement à la fois dans le traitement par dessus la jambe du personnage principal, que dans le rapport de force surfait entre tous ou que dans le choix à côté de la plaque de Di Caprio qui nous fait du Di Caprio de Shutter Island, tout est foiré à mon sens. Après libre à toi d'aimer les contrepieds parfaits mais quand une oeuvre, ou pour le coup surtout un auteur que j'aime se fait souiller toute la finesse de son écriture par une adaptation lourdingue, j'ai aussi le droit de le dire sans exiger qu'il fallait du copié collé. Mais dans le cas de Fitzgerald je trouve toutes les adaptations au mieux fades, au pire à chier complètes. Sans exceptions. Donc bon.