[Dunandan] Mes Critiques en 2018

Modérateur: Dunandan

Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar osorojo » Jeu 15 Fév 2018, 13:41

De De Sica réal, il faut voir La Ciociara qui est assez marquant ^^
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar Dunandan » Jeu 15 Fév 2018, 14:18

Ouais, il m'a sauvé la séance perso ^^ («haaa, ils ne savent plus comment voler ces jeunes» :mrgreen:).

Édit : j'ai rajouté quelques lignes pour préciser mon ressenti :super:.
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Touch of Zen (A) - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 18 Fév 2018, 20:40

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A Touch of Zen, King Hu (1971)

On peut dire que j'ai pris mon temps pour le découvrir celui-là. Il faut dire que le précédent film de King Hu, Dragon Inn, m'avait sacrément refroidi, d'autant plus que la durée est pharaonique pour le genre et que son titre propice à la contemplation n'inspirait pas non plus confiance en termes de rythme. Mais j'ai eu bien fait de passer le cap, car là on est en présence d'un sacré crû.

À commencer par son script, épuré et efficace au possible. La mise en place est pourtant longue mais jamais longuette, le temps de présenter les personnages qui partagent tous un charisme indéniable, surtout qu'on y retrouve agréablement des thématiques qui font de A Touch of Zen l'un des chaînons manquants entre l'ancienne garde et la nouvelle vague du genre, et ce, jusqu'aux films esthétisants de Zhang Yimou. Sauf que le résultat est autrement plus impressionnant avec une mise en valeur exceptionnelle des décors en dur (la manière dont la lumière naturelle est utilisée est juste superbe, dommage par contre que les séquences de nuit soient aussi sombres), sans perdre de vue une histoire plutôt bien emballée et rythmée pour le coup, à base de conspirations et de vengeance, le tout avec une petite pointe de mysticisme.

Et même au niveau des chorégraphies, ça envoie du pâté, où la grâce du mouvement s'allie avec maîtrise avec la violence des impacts. Surtout que King Hu, au sommet de son art, s'affiche comme un sacré esthète, et ce, à tous les niveaux. Il bichonne chacune de ses séquences avec un soin du détail assez fou tout en les insérant idéalement dans le récit (j'ai particulièrement adoré les citations littéraires et la chanson d'amour aux accents taoistes), et c'est ainsi que le temps ne m'a jamais paru long alors qu'il y avait de quoi. Par contre le dénouement est un peu étrange dans le sens qu'on pense à un moment donné que ça va se terminer là avec une fin idéale pour les personnages, et non ça continue de plus belle. Mais ça aurait été dommage de ne pas conclure sur ce règlement de comptes dantesque où les rapports de force sont plus que jamais perturbés en raison d'une ruse fallacieuse de l'adversaire, et surtout pour prendre pleine mesure du titre du film, A Touch of Zen, dont le sens symbolique se contentait de faire jusqu'à présent des apparitions fugaces mais néanmoins remarquées à travers un éloge visuel de la nature de tous les instants.

Bref, A Touch of Zen ne surprendra peut-être pas les habitués du genre en termes de trame et de mécaniques, par contre il est bien certain qu'il en mettra plein les mirettes aux amateurs de belles images, le tout marié à des personnages remarquablement iconisés (j'ai un petit faible pour la princesse en mode tombeuse de tronches, mais aussi le moine, loin de se réduire à son image de saint détaché du monde tout en conservant pour lui une bonne dose de mystère que j'aime tant dans ce genre de film) et un scénario solide, où on y trouve dans un équilibre plutôt juste entre intrigues de château, action, et poésie lorgnant vers une contemplation jamais barbante et même fascinante pour ma part. Pour finir, Touch of zen est délivreur d'un beau message où la douceur finit par prendre l'avantage sur la violence des armes (à travers un final d'inspiration bouddhiste absolument rayonnant).

Note : 8.5/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar pabelbaba » Dim 18 Fév 2018, 20:49

Vraiment un beau film en effet, où King Hu a pu tirer un maximum des décors naturels. C'est un des rares films de 3h que j'ai envie de revoir en HD. :super:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar Dunandan » Dim 18 Fév 2018, 20:54

C'est clair, et j'ai été impressionné, en bon amateur du genre, à quel point ce film a dû influencer un paquet de cinéastes par la suite... (au tout début, j'avais même l'impression de me retrouver dans Histoire de fantômes chinois :mrgreen:). Sinon on y reconnait aussi Sammo Hung tout jeune ^^.

Par contre, j'ai parfois été un peu déçu par la qualité du master (les «noirs» sont trop prononcés et il reste des griffures et des points blancs), même si ça doit mieux rendre que le DVD.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar pabelbaba » Dim 18 Fév 2018, 20:56

Je me souviens que le DVD était un peu pâlichon mais tout à fait regardable.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar Mark Chopper » Dim 18 Fév 2018, 21:30

Pourquoi "Touch of Zen" et non "A Touch of Zen" ?
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar Dunandan » Dim 18 Fév 2018, 21:32

Juste un oubli de ma part, je rectifie... ;)
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Messagepar angel.heart » Lun 19 Fév 2018, 11:10

Bah voila. :D :super:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar Dunandan » Lun 19 Fév 2018, 18:15

Étonné d'ailleurs qu'il ne soit pas plus connu ici, sa durée pourrait faire peur mais en termes de gestion de rythme c'est équivalent aux 7 samouraïs (en plus rythmé même), les couleurs en plus :super:
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Balada Triste - 9/10

Messagepar Dunandan » Mer 21 Fév 2018, 02:25

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Balada Triste, Álex de la Iglesia (2010)

De base, j'aime beaucoup De La Iglesia, fort de sa verve féroce et de son amour infini pour le film de genre dont il intègre les codes de manière toute personnelle (par le mélange des styles et une forte tendance à la satire sociale), le tout avec des personnages gratinés (qui semblent s'amuser comme des fous à jouer les déviants) et une liberté détonante et jubilatoire dans le traitement. Mais là, tout en demeurant égal à lui-même, il en tire tout simplement son chef-d'œuvre. Et il commence fort le saligaud, en plaçant son cadre dans l'Espagne franquiste où un clown de cirque devient fou de guerre par la force des choses au service d'une cause perdue d'avance. La mise en scène pour souligner ce moment-clé est vibrante et maîtrisée, à la limite de l'abstraction, pour mieux resserrer à l'extrême les vis du propos, déjà corrosif et direct à la base, à savoir cette descente aux enfers d'une jeunesse ruinée par la folie des hommes et elle aussi appelée à la vengeance. Et impossible de passer à côté de cet humour noir et corrosif pénétrant toute l'oeuvre, derrière cette façade historique forcément maussade, d'une noirceur telle qu'elle nous glace direct le sang, mais qui devient lui aussi une arme, une forme de dénonciation pure et désespérée à la fois.

Ensuite, si ce metteur en scène déplace son propos vers une époque plus récente et un trio passionnel apparemment banals et inoffensifs en termes d'ampleur, ce serait oublier le générique qui les précède, rythmé sur un tempo d'enfer venant faire la greffe entre le cinéma de genre et l'Histoire, tout en délivrant un résumé extraordinaire des relations ténues qui existent entre ces domaines qui s'appellent l'un l'autre. Une petite mise en bouche d'ailleurs essentielle pour planter le décor de cet univers clownesque se prêtant fortement à la farce féroce en tant que microcosme de la société hispanique, et nous intéresser à ces personnages complètement barrés, tous des psychopathes en puissance (la blague sur le bébé et la première rencontre avec le boss du cirque et sa dulcinée, c'est d'une folie, cette dernière nous émoustillant bien les sens au passage comme sait si bien le faire le réalisateur hispanique, au détour d'une séquence hallucinée où violence et désir se mêlent avec une ambiguïté palpable).

Et dans un second temps, s'il arrivait à De La Iglesia de se retenir pour évoquer les blessures internes, là non, quand il lâche la bride, aucune demie mesure, et cela, en produisant un imaginaire particulièrement maîtrisé, puissant et évocateur, car franchement l'idée du clown grimé en Pape amoureux de la Belle qui ajuste ses fards à coup de fer à repasser et vient agresser du gamin au fusil, ce n'est pas très commun, et en même temps sacrément symbolique vis-à-vis des icônes de la bienséance ainsi épinglées. Bref, lorsque De La Iglesia règle ses comptes avec cette société chargée en passif, c'est à vifs boulets de canons, mais étrangement, jamais j'ai eu l'impression que le trait était forcé. De là à dire que cette expression baroque de cette rage rentrée venant s'exprimer dans le broyage de la chair et les effusions de sang, paraît juste naturelle et nécessaire, il n'y a qu'un pas, en tous cas elle m'a semblé exutoire tant j'ai été sensible à ces gueules cassées passées au vitriol (surtout qu'elles résonnent totalement avec les personnages, ces fameuses séquences).

Cerise sur le gâteau, ce réalisateur déploie un véritable talent dans les ruptures de ton, toujours au service d'un sujet sombre à la base, mais dont il parvient à nous décrocher quelques (sou)rires au passage (difficile par exemple de rester stoïque devant ce retour viscéral à la vie sauvage ou cette parenthèse incarnée par le bar de Kojak), voire de la sympathie pour ces deux «monstres» et la «belle», victimes à leur façon d'un monde qui rejette ces marginaux déglingués, alors qu'ils nous amènent très loin vers leur côté obscur. Et encore une fois, la manière dont sont mis en scène leurs tourments, via une imagerie puisant dans les inspirations diverses et variées, est tout simplement fascinante, baroque, géniale (d'ailleurs, même durant les moments «heureux», De La Iglesia trouve encore l'occasion de citer du film d'horreur).

Enfin, après un sujet et une mise en scène «coup de poing», c'est la gorge nouée qu'on quitte notre duo d'affreux au cours d'une ultime séquence où finalement le film se referme non pas sur le contexte environnant, mais juste sur leurs visages torturés et leurs antagonismes, rendant d'autant plus éloquente cette vision désenchantée et mortifère du monde du cirque que l'on a parcouru en long et en large. Grand-guignolesque par certains aspects et certainement trop ambitieux par son sujet, Balada Triste n'en reste pas moins une oeuvre transpirante de générosité et d'envie à tous les niveaux, offrant une proposition de cinéma viscérale, sans concessions, et terriblement incarnée, où on se plait à adorer et détester tour à tour ces clowns à faire peur. Un traitement qui rappellera à coup sûr le cinoche de Rob Zombie par certains aspects, sauf que De La Iglesia est bien plus drôle. Une perle noire.

Note : 9/10
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Merveilleuse histoire du temps (Une) - 5/10

Messagepar Dunandan » Sam 24 Fév 2018, 18:21

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The theory of everything, James Marsh (2014)

Ce qui est bien avec Netflix, c'est qu'on a l'occasion de voir des films qu'on n'aurait pas vu autrement. Pourtant je nourrissais une certaine curiosité à l'égard de ce film à cause de son sujet intimiste qui aurait pu avoir une résonance particulière avec la destinée du personnage. Mais au final, le résultat est très banal et convenu, et si ce n'est jamais détestable, difficile de retenir quelque chose de ce film qui se discerne à peine des tonnes d'histoires «à succès» de ce genre. Dommage, car pour offrir une comparaison quelconque, même s'il n'est pas dénué de défauts, le film de Ron Howard avait l'avantage de proposer quelque chose en termes de mise en scène et de narration, alors qu'il faut savoir que l'un des climax de Theory of everything est de savoir si la femme de Hawking va consommer son infidélité à son égard. Bref, rien de bien palpitant bien que traité de manière plutôt juste, sinon c'est très didactique au niveau de l'histoire où l'on suit l'évolution de la maladie et ses conséquences au niveau personnel.

Et au niveau de la forme, à part proposer un filtre assez grossier (pour accentuer la tonalité intimiste ?), là non plus on n'est pas très gâtés (on sent un début d'idées comme le moment où Hawking a son Eureka ou durant la conférence où le temps semble s'arrêter sur un petit détail, moments malheureusement très rares, alors qu'il y avait moyen de proposer quelque chose de plus et faire le lien avec cette nouvelle façon de voir plus poétique, plus épurée aussi, de considérer la science). Par contre le duo d'acteurs, en tête celui incarnant Hawking, est épatant, et sauve la mise de ce film qui a au moins le bon goût de ne pas sombrer dans le misérabilisme au vu de son sujet, mais qui méritait clairement plus que ce traitement globalement très (trop) sage.

Note : 5/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar Olrik » Sam 24 Fév 2018, 18:34

Attention à ne pas confondre Hawkins (Jim) et Hawking (Stephen). L'un est capable de monter en haut du mât d'artimon, pour l'autre c'est beaucoup plus compliqué.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar Dunandan » Sam 24 Fév 2018, 18:46

Ah oui mince :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2018

Messagepar lvri » Sam 24 Fév 2018, 18:54

Dunandan a écrit:l'un des climax de Theory of everything est de savoir si la femme de Hawking va consommer son infidélité à son égard


La base du film est la vie de Jane au côté de Hawking. Beaucoup de critiques que j'ai lu ou entendu reproche souvent au film de ne pas se tourner vers la science ou les recherches de Hawking. Mais c'était pas le but du tout. Le personnage principal c'est Jane en fait, pas Stephen. Le "climax" (le mot ne me semble pas vraiment juste) est donc logique. (Toute façon, je finirais seul à défendre ce film sur cette planète :eheh: )
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