Black Panther |
Réalisé par Ryan Coogler Avec Chadwick Boseman, Michael B. Jordan Long-métrage : US Genre : comics Durée : 02h15min 2018 |
3/10 |
SynopsisAprès les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…
CritiqueGrosse déception envers cette production Marvel et surtout incompréhension vis à vis du succès au box office.
Un film qui se veut à la fois moderne, révolutionnaire mais aussi "authentique" et respectueux des traditions sauf qu'à y regarder de plus près, l'univers de black panther recycle énormément de décors (StarWars, Avatar, 007).
Le Wakanda mélange à la fois une partie très nature composée de cascades en FX dégueux et une ville avec gratte-ciel très moderne (là aussi pas convainque par les effets spéciaux).
Le concept même de Black Panther est difficile à avaler, même si sur l'écran et à la réalisation ce sont des artistes noirs qui opèrent, il ne faut pas se leurrer que Marvel tire les ficelles: autant dire que l’Amérique de Trump qui fait un film sur l'Afrique avec un message de fraternité envers ces pays, c'est juste à mourir de rire.
Le casting compile des talents afro-américains qui sont bien trouvés avec l’émergence de valeurs montantes: Michael B. Jordan (Creed), Lupita Nyongo'o (Starwars, livre de la jungle), Daniel Kaluuya (get out), Sterling K. Brown (This is us), Danai Gurira (The walking dead). On y retrouve aussi des valeurs sures : Angela Bassett ou Forest Whitaker.
Il est extrêmement dommage que tous ces acteurs aient été obligés de prendre des accents africains très prononcés (avec plus ou moins de talent) pour des déclarations qui manquent de spontanéité et qui gâchent tout le film. Ils auraient carrément du prendre des talents africains directement, mais ça aurait été moins vendeur.
Black Panther se veut soit disant la mixité entre modernité et traditions africaines alors que cet univers n'est qu'un ramassis d'effets spéciaux clinquants qui ne ressemble en rien à un paysage Africain: pas une trace de poussière, même lors de combats mouvementés, bien sur, pas une trace de sang non plus.
Des vêtements très étudiés dignes de la collection africaine de Jean-Paul Gaultier ou du 5eme élément.
Black Panther suit les pas de Wonder Woman avec une farce féministe dans un pays imaginaire, le Wakanda où tout le monde est beau, droit, gentil (ça nous rappelle le pays de amazones sauf que là il y a aussi des mecs) (pas un gosse à l'horizon), où la paix règne car le Wakanda a choisit de rester cacher aux yeux du monde extérieur.
Les femmes sont fortes et sont des guerrières: il ne faut rien généraliser mais disons que le continent Africain n'est pas le plus respectueux du sexe faible donc que cette image fantasmée est à l'opposée de la réalité. Comme dans Wonder Woman, ces guerrières ne sont pas des William Wallace au féminin, bodybuildées et crasseuses mais non Marvel choisit des silhouettes qui flattent l’œil. Enfin, des guerrières à la Grace Jones avec des faux cils pareils, c'est peu crédible.
Les hommes ne sont pas mieux lotis mis à part le héros, ces messieurs ont de sacrés costumes où le ridicule atteint son paroxysme, cumulant le mauvais gout.
La seule originalité et point positif de Black Panther réside dans le personnage de Shuri, la jeune sœur du héros, l'équivalent de Q de James Bond. Elle apporte les touches d'humour nécessaires qui se comptent sur le bout des doigts et son labo de recherche est bien cool (gadgets originaux).
Meme si on ressent que les acteurs y mettent tout leur cœur, Black Panther n'arrive jamais à convaincre tué par ses surcharges visuelles clinquantes. Le script manque clairement de fond, se résumant à une opposition de visions et de générations. On retiendra une course poursuite nocturne à la Tokyo drift qui envoie du bois sinon les combats sont ennuyeux au possible.
Au niveau acting, ce sont les rares apparitions de Forest Whitaker qui permettent d'apporter une pointe d'émotion, sinon comme tous les personnages noirs sont de "lignée royale", ils sont très avares en émotions ou en gestes amicaux. Meme si la distribution est charismatique, les personnages sont trop lisses pour devenir attachants.
Globalement, Black Panther se veut donneur de leçons humanistes et transmet son message lourdement. Le Wankanda est ethnocentrique et demeure en paix car il évolue en autarcie avec le monde extérieur, refusant tout migrant ou d'aider ses congénères Africains(super logique comme message).
Visuellement on se rapproche plus d'un parc d'attraction, Black Panther paradoxalement manque de noirceur, il est dommage que cette production faisant honneur au 1er super héros noir cumule les ratages. En espérant que les autres super-héros afro américains seront d'une autre envergure (comme Backlighting par exemple).