Suite directe, ce troisième épisode démarre pied au plancher, pile à la fin de son prédécesseur.
L'initiative est toujours aussi agréable puisqu'elle instaure une vraie continuité dans la gestion des événements et cela malgré les 15 années qui séparent déjà le un du trois. Don Coscarelli lâche clairement la bride et adopte un ton outrancier tout à fait rafraîchissant. Grosso, il réussit tout ce qui a posé problème dans l'épisode 2. Le choix est donc clair dès les premières minutes de foncer à toute berzingue, de céder au gore qui tache, le tout en y intégrant du sidekick féminin avec nunchaku, du gamin démerdard qui démembre son petit monde et de nombreux et réussis sfx en bon vieux latex! Le tout au service d'une histoire d'une cohérence tout à fait fascinante!
Malgré un budget taillé à la serpe (
et cela ne se voit pas forcément en plus!), Coscarelli ne concède rien de son univers et trace son sillon usant de belles saillies craspecs (
les sphères perforent tout ce qui peut-être perforable) et de nouveaux univers réussis. J'en veux pour preuve l'arrivée de Reggie dans cette ville fantomatique, visuellement aboutie (
à cheval entre le post-apocalyptique et le western)! Le binôme inoxydable Reggie-Mike (
l'acteur d'origine) et surtout l'intrigue autour du grand frère (
disparu dans le premier, vous suivez?) apporte un retour aux sources salvateur, un héritage que le deux avait clairement perdu dans son déroulement. Il s'agit donc là de l'épisode le plus réussi, celui vieillissant le mieux, à la fois en phase avec son époque mais également respecteux des thématiques développées dès 1979.
Phantasm est clairement une saga atypique s'étalant sur plusieurs décennies tout en veillant à conserver le cap, comme si son réalisateur avait confectionné tout cet univers dès la fin des années 70. C'est peut être même la première fois (
au royaume des sagas) que des suites s'empilent, s'alimentent entre elles, sans jamais donner l'impression qu'un projet purement mercantile se cache derrière... Bravo!