[Dunandan] Mes Critiques en 2018

[Dunandan]

Le correcteur de mon téléphone est un peu déficient...

[Dunandan]

Journey to the West: The Demons Strike Back, Tsui Hark (2017)

Quand je pense à ce qu'avait réussi à faire Stephen Chow avec un budget lui aussi colossal pour une production de ce genre, mon petit coeur saigne. Mais là où ce dernier trouvait une certaine justesse dans les ruptures de tons et même l'utilisation des CGI, Journey to the west 2 se plante dans les grandes largeurs. Restent à sauver les musiques (mais déjà présentes dans l'adaptation du Roi Singe de 1994 autrement meilleure), le personnage de Félicité qui fait écho à la chouette petite romance entre le moine et la chasseuse de démons, alors incarnée par Shu Qi et ressuscitée le temps de quelques plans. On dirait d'ailleurs qu'à partir de ce moment-clé, le film se réveille enfin, avec en plus un climax assez impressionnant où s'affrontent des entités aux dimensions démesurées, mais bon c'est un peu tard m'sieur.

Le reste se résume à un déluge d'action (sans saveur) et des péripéties légères (pas drôles), faisant intervenir un poisson géant que l'on traîne avec une charrette, un singe psychopathe qui veut tuer son maître par jalousie et se défoule contre les démons, et un cochon qui se tape tout ce qui bouge (même une araignée géante), ce qui est scrupuleusement respectueux de la légende, mais sans le charme et l'équilibre qui animaient la version précitée. Par ailleurs, les effets spéciaux sont plus acceptables que dans les récents essais fantastiques de Tsui Hark, mais le rendu me semble encore trop coloré (tout le début est une horreur en ce sens), et si le casting fait ce qu'il peut, on regrette les anciens, particulièrement celui qui jouait le jeune moine.

Bref, seuls le cadre et la mythologie, exotiques et charmants (sur le papier du moins), et quelques fulgurances visuelles ont retenu mon attention, mais sinon ça m'a paru très loin de ce qu'on peut attendre d'un Tsui Hark en se distinguant à peine des Blockbusters CGIesques que la Chine nous propose ces dernières années.

Note : 4/10

[Dunandan]

L'exorciste chinois, Sammo Hung (1980)

Encore un Sammo Hung qui fait plaisir, d'autant plus que son côté précurseur de la fameuse Ghost Kung fu comedy lui ajoute un plus indéniable, on comprend pourquoi ce genre a frappé les esprits en son temps tant ce mélange des genres fait tout simplement sens. On y suit un conducteur de pousse-pousse (décidément un rôle récurrent chez Sammo) qu'on apprécie rouler dans la farine (j'adore sa gueule d'ahuri), ça commence fort avec du vaudeville rigolo comme tout où ses amis lui tendent un piège bien salaud au sein d'une maison en ruines, et ça continue de plus belle avec sa femme (franchement douée dans le rôle de la drama queen), alliée à son maître qui fait appel à un sorcier pour en finir.

Mais le film prend vraiment son envol lorsque ce benêt de Sammo accepte de séjourner dans un temple hanté pour 3 piécettes. On assiste alors à un affrontement contre une momie articulée où le chorégraphe a dû bien s'amuser pour imaginer les mouvements de cette créature décrépie sautillant sur place, paraissant au final si sympathique (la scène du mime est extra) que l'on verserait presque une petite larmiche lors de son sort inévitable. Les passages fantastiques sont d'ailleurs particulièrement réussis où l'on joue avec les couleurs puis avec les sons (on se croirait dans un cartoon survitaminé), notamment lors d'un affrontement final dantesque à coup d'invocations entre deux autels interposés généreux en gris-gris.

Même si Sammo met davantage l'accent sur la comédie et le fantastique (un peu glauque sur les bords), il n'en oublie pas pour autant les fans de kung fu, comme en témoigne la séquence précitée, mais aussi le combat dans l'auberge qui est pas mal du tout dans le genre, faisant intervenir des tabourets à la manière de La 36ème chambre de Shaolin. Bref, un chouette divertissement aux inspirations diverses dont l'équilibre dans les forces mises en oeuvres force le respect, débordant d'idées tant au niveau de la mise en scène que des situations, et qui se révèle particulièrement surprenant et jouissif par son final expéditif, histoire de nous laisser sur une très bonne impression.

Note : 7.5/10

[Creeps]

Cool ce début d'année Hongkongais

[Dunandan]

L'exorciste chinois 2, Ricky Lau et Sammo Hung (1989)

Je serais clairement moins enthousiaste avec ce remake officieux de L'exorciste chinois. Pour commencer avec le truc qui m'a bien saoulé, ces deux sidekicks comiques qui plombent l'ambiance d'entrée de jeu, franchement le ressort narratif de fainéant pour justifier la caution humoristique du film alors que celui de base n'en avait pas besoin tant il parvenait à bien gérer le mélange des genres. Alors heureusement on nous offre quand même de belles choses ailleurs niveau personnages, tels ce fantôme féminin (les séquences où elle aide les autres sont bien sympa, notamment celle du transfert de corps avec Sammo) et le maître de Sammo, tout à l'opposé de l'image que l'on pourrait attendre (j'aurais même poussé le bouchon un peu plus loin vu le potentiel). M'enfin bon on n'évite pas le recyclage même si les ingrédients sont disposés autrement.

Passée cette petite déception, ça reste plutôt divertissant à suivre. Les combats sont toujours aussi pêchus, tout agrémentés de fantastique (à l'instar de la confrontation entre Sammo et l'homme-singe), et on a droit une fois de plus à un mélange de trucs saugrenus et morbides (comme lorsque notre bande d'affreux vient croquer du vampire pour se défaire de leurs griffes, et ça ne manque pas de scènes bis du même acabit). Mais bon, au niveau du rythme, j'ai trouvé ça assez longuet au final, faute d'un petit soucis d'équilibrage sur le passage entre les différentes tonalités (et je préférais vraiment quand Sammo était tout seul/ou presque contre tous plutôt que d'essayer de constituer deux groupes de force à peu près égales).

Certes, peut-être aurais-ju dû davantage espacer mes visionnages tant ces deux films n'ont finalement plus grand chose à voir en dépit de leurs nombreuses ressemblances au niveau du style et de la narration (le seul qui ne change pas, c'est Sammo en gros benêt), mais en même temps ça permet de voir ce qui cloche dans cet opus. Car s'il va plus loin dans certains aspects avec un seuil passé dans l'humour gol et la touche fantastique-horreur, justement c'est tout un art de faire tenir tout ça ensemble, et ce genre d'humour (je pense surtout à l'exagération des faciès et des mimiques) peut vraiment fatiguer ou irriter à la longue lorsqu'il n'y a pas derrière de contre-mesure adéquate (je pense à l'introduction du premier, géniale en ce sens qu'elle faisait jouer l'horreur et la comédie sur le même plan avec un minimum d'effets). Dommage.

Note : 6/10

[Dunandan]

Cool ce début d'année Hongkongais

Merki

J'ai une envie de ce genre de films en ce moment, mais après je vais essayer de varier les plaisirs histoire de ne pas griller toutes mes cartouches d'un coup ^^

[osorojo]

J'ai adoré aussi le premier exorciste chinois C'est un sacré bonhomme Sammo quand même pour pondre un film de ce type, aussi équilibré entre glauque, drame et humour. Il a vraiment un truc à part ce mec.

Pas osé mater le second, du coup tu me motives pas vraiment pour le faire ^^

[Dunandan]

Tu devrais quand même tenter, j'ai fait la gaffe de les enchaîner, peut-être que ça passera justement mieux pour toi... ^^ (même si je pense que j'aurais pris en grippe pareil les deux comiques de service, et pourtant d'habitude ça ne me dérange pas, mais je trouve que ça dérange justement l'équilibre subtil entre les genres)

Sinon ouais, c'est de la bonne péloche! Ces séquences avec le sorte de mort-vivant, c'est génial

[Dunandan]

Aberdeen, Pang Ho-Cheung (2014)

Aberdeen nous prouve que Hong-Kong est capable d'apporter un peu de diversité dans son panorama cinématographique bien typé avec ce joli drame contemporain qui nous partage une myriade de thèmes au sein d'une famille en pleine reconstruction, non sans mal : deuil, vieillesse, adultère, passage du temps, relation parents/enfants, tout y passe pour nous filer le bourdon. Et pourtant c'est traité avec une justesse rare, sans fioritures, et le tout avec un carré d'acteurs davantage connus dans le cinéma de genre, mais qui s'avèrent là aussi impeccables dans des rôles pas si faciles à incarner (Eric Tsang m'a particulièrement impressionné et j'adore sa voix calmante qui nous accompagne aux moments-clés du film).

Alors, si j'aurais à redire avec le rythme assez lancinant du métrage (il faut dire qu'on suit plusieurs histoires qui se croisent/font évoluer leurs personnages sans grand feu d'artifice émotionnel hormis peut-être la destinée de deux créatures animales avec un clin d'oeil à Godzilla que je n'avais pas vu venir), malgré tout, l'équilibre de traitement, le jeu nuancé des acteurs, et la magnifique photographie (qui nous permet de redécouvrir la ville, particulièrement durant les séquences nocturnes avec un joli travail sur la lumière) font le taff pour nous garder jusqu'au bout. Bref, même si la grande période du cinéma HK est bel et bien terminée, on a encore de beaux restes, et si ce dernier nous proposait davantage de films de cet acabit, à la sensibilité sincère, dotés d'une forme plus qu'appliquée et d'un casting impliqué, je serais déjà bien content.

Note : 7/10

[Dunandan]

Karaté Kid, Harald Zwart (2010)

Je n'attendais pas grand chose de plus de ce remake qu'un petit plaisir brainless et j'ai eu visiblement tort de le sous-estimer. Alors certes par moments ça fait un peu Chine pour touristes (l'entraînement sur la muraille, la visite à la Cité interdite, les moines Shaolin), mais franchement on gagne au change par rapport à l'original. Le nouveau cadre, même en étant cliché sur les bords, est bien mis en valeur avec la petite touche culturelle en prime (j'ai particulièrement apprécié le passage sur le conte). Et surtout on a Jackie Chan qui assure en maître de kung fu (son trauma est par contre un peu trop facile), avec au passage des séquences d'entraînement à l'ancienne que j'ai trouvées pour ma part bien jouissives (et je ne l'ai pas vu venir le coup de la veste, pourtant si HK dans l'esprit).

Alors ouais, Smith jr devient un petit scarabée à une vitesse assez folle, mais au moins on a droit à des mouvements stylés et on rentre direct dans le sujet. Et je reste aussi sur ma faim concernant le championnat où Smith est rarement mis en difficulté, mais bon ça va, les combats sont plutôt cools (sans être mémorables, ça ne vaut pas l'entraînement), et l'autre maître de kung-fu m'a bien fait délirer en tyran de la discipline (dommage qu'on ne le voit pas en action contre Jackie Chan, qui se contente d'enseigner ses élèves d'une bien belle manière). Et surtout j'aime beaucoup la philosophie de vie autour du kung fu, alors c'est gros comme une maison (et puis ça fait gentiment sourire tant de sagesse de la part d'un gamin de 12 ans), mais perso ça m'a touché et donné le sourire, un message positif qui s'élargit d'ailleurs à l'ensemble du film.

Dernière chose, les 2h20 filent à toute allure, je suis le premier étonné, mais même s'il est vrai que le début est un peu longuet pour ce que ça raconte (mais bon la délocalisation fait son job encore une fois), dès que Jackie prend les choses en main, j'ai été conquis, ce qui compense avec le reste du casting qui offre un capital sympathie mais sans plus. Bref, de la bobine simple et efficace, au déroulement quand même prévisible et calibré, mais avec un petit plus niveau profondeur (meme si le côté bigger than life pourrait en agacer certains) et cadre, et un Jackie Chan au meilleur de sa forme.

Note : 7/10

[osorojo]

Putain, tu craques là

[pabelbaba]

On m'a filé le DVD y'a pas mal d'années maintenant et j'ai jamais eu le courage. A vrai dire, ta critique ne donne pas super envie, si ce n'est la note.

[Jed_Trigado]

Putain, tu craques là

Rigole pas, Scalp est dans sa team.

[angel.heart]

Ça se laisse regarder, même si c'est beaucoup trop long. M'enfin dans un bon jour ça vaut tout juste la moyenne.

[Dunandan]

J'avoue que Jackie Chan est un gros bonus dedans, puis ça avec le cadre et un rythme plutôt bien gérés, et le message «Kung fu is life», j'étais à fond .