[Dunandan] Mes Critiques en 2018

[Mark Chopper]

Si le texte est second degré, le traitement et le déroulement le sont nettement moins.

On est dans le coup de coude permanent au spectateur.

[Dunandan]

Et deux autres productions Netflix qui font le taff :

Wheelman, Jeremy Rush (2017)

Pas grand chose à rajouter, bon exercice de style, efficace et sans fioritures, qui repose presque entièrement sur les épaules de Frank Grillo qui bat les records en «fuck», mais un peu court en ambition narrative, et ça perd en intérêt quand débarque la fille.

6.5/10

Jim and Andy : The great Beyond, Chris Smith (2017)

Passionnante plongée dans les coulisses du film Man on the Moon, sans langue de bois, qui nous dévoile un Jim Carrey très lucide sur sa carrière et la méthode actor's studio, et totalement barjot dans la manière dont il s'est impliqué dans ce rôle. En ressortent des images à la fois drôles et malaisantes (on a mal pour ce pauvre Milos Forman qui semblait dans l'impasse avec un Jim Carrey en roue libre, comme possédé par l'esprit d'Andy du début à la fin du tournage).

7.5/10

[Alegas]

Tu peux poser tes notes au classement.

[Dunandan]

Dragon Gate, La légende des sabres volants, Tsui Hark (2011)

Je me remets tranquillement à ma rétrospective sur Tsui Hark dans le désordre (histoire d'éviter la lassitude) en m'attaquant cette fois-ci à sa période plus «moderne», où le réalisateur allait tâter de la 3D. Et le résultat n'est malheureusement pas très glorieux. Pourtant, le script annonçait quelque chose de sympathique, sorte de remake de Dragon's Inn mais en empruntant le côté «serial» des Detective Dee, mais très vite on se perd dans les enjeux, et arrivés à la fin du film, on comprend à peine les tenants et aboutissants de tout ce bousin, alors que la base est en fait très simple. Même les scénarios de Chu Yuan semblaient plus clairs.

Et ce n'est même pas le pire, car si le film est plutôt bien shooté avec un scope qui apporte un petit plus indéniable, concernant les CGI, c'est une toute autre histoire, où tous les combats aériens sont doublés avec des clones numériques, sans oublier la 3D qui fait vraiment gadget avec les projectiles balancés vers notre direction. L'effet est juste laid et gomme tout sentiment de danger, et même la mise en scène, assez plate et paresseuse (et qu'est-ce que c'est bavard pour pas grand chose), fait un peu peine à voir, on ne dirait pas du Tsui Hark d'habitude si inventif et parvenant à faire avec les moyens du bord.

Bref, on peine pour aller jusqu'au bout du métrage, alors qu'il y avait moyen de faire mieux avec des personnages qui ont de la gueule, mais dont les motivations sont juste survolées avec une drôle impression de toujours rester à la surface (pas aidés par un montage généreux en ellipses), et une réalisation qui offre quelques bons moments (très beaux costumes au passage, et les décors sont assez bien mis en valeur, exceptée la tempête en tout CGI). Au final, si je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une purge vus les bons points soulevés, j'ai trouvé ça quand même bien décevant.

Note : 5/10

[Alegas]

Scalp et son 8.

Et après ça vient parler de bon goût sur Blade Runner 2049.

[Mark Chopper]

Scalp et son 8

La note que tu as mise à Youpitaire...

Ça doit être la note qu'on met à un film raté signé par un chouchou

[Dunandan]

Pour revenir au Tsui Hark, c'est dommage car il avait du potentiel... Presque tous les personnages dégagent quelque chose, et la réalisation, hormis les CGI et la 3D, même si ça reste loin de ce dont est capable Tsui Hark, elle offre quand même quelques chouettes moments. Mais le scénario quoi... quand je vois qu'il y avait un coordinateur de script .

[Alegas]

Scalp et son 8

La note que tu as mise à Youpitaire...

Ça doit être la note qu'on met à un film raté signé par un chouchou

Derrière je viens pas donner des leçons du style "j'ai meilleur goût que toi".

[Dunandan]

Detective Dee : Le Mystère de la Flamme Fantôme, Tsui Hark (2010)

Detective Dee offre un joli contre-point à Dragon Gate tant il gomme la plupart de ses défauts. À commencer avec le script, pourtant inspiré lui aussi des «serial» à la Chu Yuan, qui me paraît beaucoup plus fluide en ne faisant pas l'erreur de se laisser disperser entre les divers personnages. En suivant de près Detective Dee, sorte de Sherlock Holmes de la Chine ancienne, on est de suite captivé par le petit jeu de dupes qu'il joue avec l'impératrice et son entourage avec un scénario déroulant ses enjeux à la manière de poupées russes. Le tout sans perdre le spectateur de vue grâce à une aventure de haute tenue qui fait habilement l'équilibriste entre la fantasy et un certain réalisme, sans oublier une pointe de cynisme bienvenue (un sens léger de la dérision qu'on perdra malheureusement avec sa préquelle qui utilisera un humour bien trop lourdingue et mal dosé, et pourtant je suis fan des ruptures de ton à la sauce HK).

Certes la réalisation paraît plus classique et moins «folle» que dans les Tsui Hark de la grande époque, mais non seulement les CGI m'ont paru plutôt en retrait (exceptées les séquences avec le cerf, rien de sérieusement choquant) mais elle se permet de grands moments dotés d'une mise en scène bien souvent inventive (la libération de Dee, la première rencontre avec le grand officier - sensuelle à souhait - ou encore les passages dans la ville souterraine) alors qu'on a affaire pour la plupart à des acteurs non-martiaux (d'ailleurs, qu'il y ait peu d'adversaires d'envergure n'est pas très gênant tant ça colle avec la dimension tentaculaire et mystérieuse de l'intrigue où tout le monde est coupable en puissance).

Et ce qui selon moi confère à l'oeuvre une aura si particulière, c'est la mise en avant des zones grises de ses personnages. Ainsi, ni l'ex-rebelle détective Dee en charge de l'enquête, ni l'impératrice en phase d'intronisation, et encore moins le bras droit de cette dernière, apparaissent comme blanc ou noir dans cette histoire de complot aux mille dangers. Du coup, pas moyen de décrocher ses yeux de l'écran pour savoir comment ça se termine, d'autant plus que la citation de fin est juste superbe, concluant cette aventure feuilletonesque palpitante avec panache. Alors c'est clair que c'est moins virtuose et inspiré sur le plan purement formel que ce à quoi nous avait habitué Tsui Hark, mais dans le genre de l'enquête policière à la sauce Wu Xia Pian, c'est clairement l'un des meilleurs prétendants modernes (même si entre-temps on a eu Wu Xia qui constitue à mon avis une meilleure alternative à tous les niveaux).

Note : 7.5/10

[Dunandan]

La Bataille de la Montagne du Tigre, Tsui Hark (2014)

Après avoir douté de Tsui Hark avec sa période 3D et des visuels dignes du moyen-âge numérique, quel plaisir de le retrouver en pleine possession de ses moyens dans ce film de commando digne des classiques du genre, qu'il ne manque pas de dynamiter à coup de mise en scène explosive durant les affrontements, c'est peu cas de le dire. Il propose certes là aussi des effets prévus pour la 3D, mais bien mieux intégrés, tels que ces grenades qu'on suit pour mieux les voir s'exploser au ralenti à la face des ennemis.

Alors oui un spectateur non averti pourrait s'avérait légèrement déçu par d'autres aspects, à commencer par une narration somme toute classique, avec des enjeux pour le moins simples et directs, mais au moins on suit l'histoire sans difficulté, et ce malgré le casting relativement anonyme. La réalisation paraît par ailleurs plutôt assagie, mais franchement ce serait faire le pisse-froid lorsqu'on a connu les dégueulis visuels de Dragon Gate et de Detective Dee II. Au moins là c'est propre et bien shooté à défaut d'être constamment inventif (mais encore une fois, quand ça pète, ça ne le fait pas à moitié), et ça épouse parfaitement le ton plutôt réaliste de l'intrigue. Et là encore je mettrais un bémol tant Tsui Hark met l'emphase, dès qu'on passe la frontière des bandits, sur l'ambiance délicieusement chaotique qui y règne, en commençant par la dégaine de leurs résidents à la face tatouée tout droit sortie de Seven Swords et les sévices drôlement tordus qu'ils font subir à leurs adversaires.

Bref, un divertissement bien généreux et épique, malgré quelques longueurs en chemin et des CGI qui passent moins bien que d'autres (le tigre), qui encore une fois, ne constitue pas juste un efficace retour aux sources du genre évoqué (qui d'ailleurs ne s'épanche pas uniquement sur ses batailles, rares mais souvent mémorables, mais aussi sur ses personnages au charisme indéniable à défaut d'être tous bien caractérisés), mais se double d'un chouette hommage envers une certaine époque et son imagerie associée. En témoignent les retours vers le présent avec les passages sur l'opéra de Pékin, et surtout la fin post-générique où Tsui Hark se lâche complètement à la manière hollywoodienne sur les effets alors qu'on aurait pu croire qu'il avait déjà mis le paquet.

Note : 7.5/10

[Dunandan]

Black Warriors Panther, Clarence Fok (1993)

Ho yoy, sacré moment de récréation. Alors voilà, comme toute comédie HK qui se respecte, c'est chaud à décrire, surtout que là ça va vraiment très loin dans le délire. On se retrouve dans le même registre que Future Cops, sauf qu'à la place de mecs avec des super-pouvoirs, chacun a sa spécialité martiale (ouais la différence est mince), avec Simon Yam qui fait le kéké avec des cartes, Tony Leung Ka-Fai capable d'intercepter une balle en plein vol et de la remettre dans son chargeur en un simple mouvement de poignet, Brigitte Lin qui aurait la classe juste en remuant le petit doigt (la seule peut-être qu'on ne tourne pas en ridicule et on comprend pourquoi tant elle incarne ici la sensualité et la bad-ass attitude même), Alan Tang qui tranche du badguy et crée des explosions à 20 m de distance avec son sabre, et la liste est encore longue.

Et ce qui m'a étonné ici parmi tous les films du genre, c'est la constance dans le portnowak. Alors que souvent le plaisir perd de l'altitude en cours de vol, voilà qu'entre deux séquences survitaminées d'action au montage d'énervé (ce climax à la Rambo!!!), on ne peut pas dire que ça manque d'humour, toujours prêts à aller plus loin dans la déconne. Pas très fin, souvent putassier, mais toujours généreux dans cette volonté de renverser le peu de sérieux et de logique résidant dans cette intrigue aux relents de «caper» et de «revenge» movie, entre Tony Leung incapable de résister à faire des saltos dès qu'on lui parle en mandarin, ou ce génie toujours en train de téter qui disserte de codage informatique en rappant et devient fou à la vue des poitrines féminines (mon dieu cette scène de drague).

Cerise sur le gâteau, on n'oublie pas d'iconiser à mort les personnages, non seulement durant cette longue introduction (dont je connaissais certains passages à travers l'excellente bande-annonce qui pour une fois ne se contentait pas d'être un simple «best of» mais annonçait bien quelque chose de plus fou encore), mais aussi tout au long des séquences d'action où chacun s'avère super bad-ass dans son rôle respectif, particulièrement à travers des plans bien cools où ils prennent la pause. Bref, un excellent kiff pour ma part!

Note : 8/10

[angel.heart]

Je l'adore celui-là !

[Dunandan]

Dans le style, je ne sais pas si on a fait mieux...

Et sinon le badguy est vraiment impayable avec son costume et ses moustaches (je ne réussis pas à trouver de capture, il a une de ses rengaines )

[Mark Chopper]

je ne réussis pas à trouver de capture, il a une de ses rengaines

Tu veux poster une capture pour qu'on entende une chanson ?

[osorojo]