L'écriture et vous

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Re: L'écriture et vous

Messagepar Danette » Sam 30 Déc 2017, 01:44

Sinon, après avoir partagé la mienne avec quelques membres par MP voici mon texte, pour le même concours :

http://short-edition.com/fr/oeuvre/tres ... edempteurs



Aaaah, c'est un truc sur le thème de la brume. Bon, ça explique des choses sur le texte de Jack Spret.

Ok.
Puisque ça a l'air demandé, je vais me permettre d'y aller également de mon avis, qui est mitigé. En espérant que la critique ne sera pas mal prise.
Grosso modo, on va dire qu'entre les deux textes (même thread, même concours, la comparaison vient forcément), j'ai préféré l'idée et le propos, mais la forme est très clairement en dessous.

Pour le fond d'abord, j'ai trouvé ça plutôt intéressant. On a une situation extraordinaire, et un personnage impuissant face à cela. De ce que j'en comprends, on perçoit le tout de son point de vue, les théories qu'il échafaude, etc.. Sur tout ça, ok ; la volonté d'avoir une narration presque poétique par moments, pourquoi pas, mais c'est déjà là qu'il va y avoir un moment.

Mon principal problème dans tout ça, c'est qu'on a un narrateur interne, mais que c'est écrit, sur le plan stylistique, comme si c'était un narrateur omniscient. J'ai beau relire le texte, je ne vois rien qui me dise qui est ce personnage : c'est un inconnu, un mec lambda, en ce cas. Mais la narration m'indique autre chose : il n'a pas une réaction de personne lambda, il a une réaction de poète, de rêveur... Il n'a jamais l'air effrayé par ce qu'il voit, juste fasciné. Le texte aurait gagné à avoir des moments ; certes, les règles du concours ont l'air d'imposer quelque chose de court, mais il n'empêche. D'abord l'effroi, la fuite, l'instinct ; et puis le regard en arrière, la fascination, la tentative de comprendre et de mettre des mots sur l'inexplicable.
Je rajouterais que je pense que tu es conscient de ce problème, parce que tu ajoutes des morceaux qui rappellent que c'est un narrateur interne, tant on l'oubliait presque, et ces morceaux font d'autant plus artificiels. On a une seule voix, qui passe de la fascination face à la vue de ce qui lui rappelle de champs neuronaux à un prosaïque "je me rappelais avoir lu un article". Comme si dans ce monologue, il y avait, par force de nécessité, plusieurs discours : le discours poétique, qui donne à regarder* et un discours plus concret qui vise à expliquer et donne l'impression que tu veux être sûr que le lecteur se raccroche à quelque chose de tangible. A titre personnel, j'aurais nettement préféré me contenter de regarder, fasciné, avec lui, et me faire ma propre hypothèse sur ce qui se passe.



J'ai mis un * parce que j'écris un peu tout ça à la volée et que c'est un élément frappant que je ne voulais pas oublier. J'ai mis "qui donne à regarder", parce que la vue est quasiment le seul sens sollicité ici. Bon, sur un forum de cinéma, donc lié à l'image, ce n'est pas incompréhensible, mais c'est un texte et c'est le moment d'aller chercher d'autres sens. Sans cela, on n'a qu'une suite d'images, et c'est un petit peu réducteur par rapport à ce que peuvent évoquer les mots. Et une fois que ce détail m'est apparu, je l'ai aperçu dans plein d'endroits. Par exemple, quand tu parles des réseaux qui ressemblent à un champ neuronal : c'est une image, et ça marcherait à l'écran sans aucun souci. Mais là, dans le texte, ça ne marche pas, ça marche si peu que tu es obligé de dire à quoi ça ressemblerait. Tu retires l'évocation et tu placardes l'image.

Pour prendre un exemple au sein du texte, il suffit de comparer deux passages :

Une chose se dessina derrière la brume , esquissant les traits d'une structure démesurée. Les battements continuaient , des éclairs rouges ou violets zébraient la zone et je pouvais distinguer des bâtiments durant ces brefs intervalles.


Je vis des réseaux qui ressemblaient à un champ neuronal


Dans le premier, tu assembles des éléments et tu évoques des images ; dans le deuxième, tu forces une image précise.



Au-delà de tout ça, comme je le disais, il y a un paquet de problèmes liés à la forme. Donc je vais me permettre de disséquer un peu ; mes excuses par avance pour la longueur et l'aspect quote-war de la suite.


Quand le smog dissimula la ville entière derrière une barrière brunâtre d'ozone, le vent absent laissait un vide dans ce paysage idyllique, tout de chlorophylle perlée de rosée.


Sans vouloir donner dans le cours de français, il y a un problème de concordance des temps. Pour que ce schéma fonctionne (la principale à l'imparfait, la subordonnée au passé simple), il faut une action subite (passé simple) qui vient interrompre une action longue, répétitive.
Ici, le problème vient de la principale ; si on l'isole "le vent absent laissait un vide dans ce paysage idyllique [...]". Bon, d'abord, et sans vouloir offenser qui que ce soit, elle ne veut pas dire grand chose. Mais en admettant que, "laisser un vide", c'est une action qui ne peut pas réellement être interrompue par le "quand".
Pour que cela fonctionne, il faudrait une idée de temps et de durée. "Le vent absent laissait depuis bien longtemps un vide, quand le smog dissimula la ville entière".

Et on en vient au premier souci : surtout sur un sujet de textes courts, et dans lequel il y a plein d'entrées, il faut que la première phrase capte l'attention, et soit excellente. Ici, elle est fausse, et au mieux elle est étrange et sonne bizarrement au bout de la langue. Pour être honnête, si j'avais parcouru le site en question à l'aveugle en cherchant des entrées du concours au hasard, je n'aurais pas poursuivi plus loin que celle-ci.


Je m'étais réfugié sur une colline afin de fuir, par instinct et le plus vite possible, ce à quoi mes sens éveillés avaient alertés.


"ce dont mes sens éveillés m'avaient alerté"
(l'adjectif "éveillés" me semble superflu, mais là on entre dans l'ordre du style, donc c'est autre chose)


Du haut de ce promontoire, le tableau était magnifique et sordide. A la fois insoutenable et hypnotique. Les sons du tumulte me laissaient imaginer l'horrible scène


Tiens, aparté au sein de la dissection grammaticale, mais il y a quelque chose que je ne comprends pas trop, ici.
D'abord, tu nous dis qu'il est monté sur une colline. D'en haut, il voit, c'est logique, et tu nous parles donc du tableau. Et ensuite, tu parles d'imaginer la scène. J'en ai déduit que la suite était le fruit de son imagination.
Mais de quel tableau parle-t-on alors ? Le tableau de la première phrase ? Cela ne me paraît pas clair.


On hurlait, on toussait, on se débattait mais la peur empêchait les hommes d'agir avec raison.


Le "mais" n'est pas incorrect grammaticalement, mais au niveau du sens. C'est une conjonction qui sert à opposer deux choses contradictoires, ce qui n'est pas le cas ici.
Si tu avais dit "on cherchait à s'en sortir, mais la peur empêchait les hommes d'agir avec raison", il y aurait déjà plus de sens. En l'occurrence, on pourrait remplacer par deux points, ce serait pareil, voire plus approprié.
Par ailleurs, la deuxième partie de la phrase pourrait être au présent de vérité générale : "la peur empêche les hommes d'agir avec raison" ; c'est le propre de la peur.


Les particules fines, bien plus nocives qu'auparavant, avaient asphyxié toute la population.


Au niveau du sens, je trouve ça peu clair, ici. On est encore dans ce qu'il s'imagine, ou dans ce qu'il se passe vraiment ? Si c'est ce qu'il se passe vraiment, comment le sait-il, vu qu'il s'est enfui à tire d'ailes et ne voit pas ce qu'il se passe ?

De rares rescapés émergeaient de l'énorme masse devenue brumeuse, tels des déments ou des personnes immolées mais furent vite rattrapés.


Soit "émergèrent [...] mais furent vite rattrapées", soit "émergeaient [...] mais étaient vite rattrapées".

Point plus mineur, je rajouterais une virgule après "immolées", pour bien marquer la différenciation entre les propositions.


Le sixième sens des animaux était en retraite ce jour-là et aucun d'entre nous ne se doutait de ce qui allait arriver.


Tiens, cette phrase rejoint un peu ce que je disais plus haut sur la prégnance des codes cinématographiques. Les animaux qui pressentent orages, ouragans et autres catastrophes naturelles, ce n'est effectivement pas qu'au cinéma, mais la pensée fait très peu spontanée. De la part d'un personnage, je m'attendrais bien plus à ce qu'il se fasse une réflexion à base de "Tiens, d'ailleurs, mon chien allait très bien ce matin, il n'a rien vu venir lui non plus".
Ce n'est évidemment pas impossible que quelqu'un se fasse la réflexion que tu y as mise, mais ça me paraît assez peu plausible. C'est le genre de petites phrases qui m'a tiré du point de vue que tu essaies (je crois, du moins) de donner au texte.


À mes yeux, le ciel orangé du matin offrait un spectacle inouï qui ne tranchait pas avec le massacre officiant sous mes yeux.


J'hésite à le mentionner parce que licence poétique tout ça, mais au cas où : le verbe "officier" est un verbe d'action. Ce n'est donc en théorie pas le massacre qui officie, mais plutôt le massacre qui "est officié" par quelque chose.
Sinon nouvelle incompréhension : il voit ce qui se passe, finalement, ou pas ? Jusqu'ici, on a l'impression que non, et qu'il s'imagine des choses (c'est ce qui est dit dans le paragraphe précédent, du moins).


Le nuage fulgurant se transforma, telle une mutation imprévisible annonçant une métamorphose.


Ahem. Là on est plus de l'ordre du style, mais tu dis trois fois la même chose. Une transformation, c'est une mutation, c'est une métamorphose.
Donc dire qu'il se transforme, telle une mutation, c'est déjà un peu étrange, mais si en plus ça annonce une métamorphose, c'est à n'y plus rien comprendre !
Le risque de la licence poétique et de laisser prime le style sur le sens, c'est d'alourdir pour rien et de transformer quelque chose de simple en quelque chose de pompeux.


J’eus l'impression qu'il était vivant. La masse qui emprisonnait la commune se rétracta sur elle- même à partir du sol dans un mouvement qui semblait tenir de l'arachnide, ce qui l’allongea et l'étira jusqu'au faite des plus hautes constructions, jusqu'à prendre un vague contour semi-sphérique.


Très joli, surtout le début. La deuxième phrase pourrait être séparée en deux, potentiellement après "arachnide" ; "ce qui", c'est assez inélégant et ça gâche un peu une phrase et une image du reste très réussies.

Et "faîte", pas "faite".


Mais le smog annula tout.


Un peu étrange cette interjection, surtout au regard (encore) de l'utilisation des temps.
On a l'impression que c'est fini ; alors qu'on en sait rien, c'est en cours, pour le narrateur. "Le smog venait de tout annuler" serait plus logique. Et puis, quitte à faire dans le style "balayer" ou "réduire à néant", c'est pour le coup plus joli qu'annuler qui fait assez procédurier.


J'essayais de comprendre ce qui avait pu se passer...


Urgh. On l'a compris, ça, pas la peine de le redire, surtout que tu es limité en mots !
Ou alors, sur un mode moins passif et une voix plus directe. "Qu'avait-il bien pu se passer ?", ce qui aurait la vertu de rompre le rythme de narration en ajoutant une phrase interrogative.


Tout cela tenait du surnaturel.


Idem qu'au-dessus, moins la partie interrogative.
Si tu dois dire quelque chose comme ça, c'est que ce n'est pas évident.
Or, ici, ça DOIT être évident.
Et en plus, comme quoi j'ai beau pointer plein de petites choses du doigt, il y a des choses qui marchent, ça l'est !

Je vais modérer mon propos : l'objectif peut être d'avoir un narrateur qui rationalise toute la situation et refuse d'y voir du surnaturel, quitte à jouer le ton de l'absurde ; mais ça ne semble pas être la volonté ici.


un brusque grondement me fit sursauter : des oiseaux s'envolèrent d'un arbre à quelque distance de moi et d'un groupe de survivants que je n'avais pas remarqués.


Ce passage me fait penser à mon propos précédent sur les codes cinématographiques ; on est ici aussi, à mon sens, dans quelque chose qui appartient plus au cinéma qu'à la littérature.
Le bruit qui fait tourner la tête et attire l'attention sur autre chose, ça fonctionne au cinéma, mais ici c'est assez superflu. Quel est l'intérêt narratif de ces oiseaux ? Ont-ils une signification, une importance ? Si oui, il ne me paraît pas être mis en évidence ; si non, nulle besoin de cela pour qu'un mouvement à sa gauche capte l’œil du narrateur, qui s'aperçoit qu'il y a d'autres survivants qu'il n'avait jusqu'ici pas remarqué.
Petite remarque autre sur cette phrase : tu précises plus tôt dans ton texte que le narrateur regarde autour de lui, et ne voit personne. Comme autour de lui, hors du brouillard, rien ne semble avoir changé, c'est un peu étrange.


La cloche miroitante décolla la terre trembla puis un son sismique fit renaître ma peur mais la fantasmagorie de la scène m'exalta à tel point que j'étais fasciné par ce qui se déroulait sous mes yeux.


Il manque des virgules, et peut-être même un point ou deux pour découper ça !


Je n'allais pas faire partie de ce voyage mais souhaitais-je l'inverse?


Tiens amusant, je ne m'en étais pas aperçu aux deux premières lectures, mais c'est étonnant et contre-intuitif comme questionnement.
Le bon sens, dans cette situation, du mec qui a fui, qui est effrayé et vient de vivre une simili-apocalypse, c'est de se dire "ouf, je ne suis pas là-dedans, je suis en vie". Et alors il peut s'interroger et se dire "Tiens, est-ce que j'aurais aimé faire partie du voyage ?" !


Ces astronefs d'un genre nouveau, ces champs rédempteurs dont nous formions le terreau, disparaissaient peu à peu dans la stratosphère incandescente.


disparurent*


Une tristesse m'envahit soudain dans un réflexe abandonnique


Au-delà du fait que le mot "abandonnique" me fait grincer des dents à chaque fois que je le vois, je pense qu'il est assez superflu (et laid, très laid !).
"Une tristesse m'envahit soudain. J'étais l'un des survivants [...]"
Les phrases longues, c'est casse-gueule. Quand c'est bien fait, ça peut être très beau, mais les trois-quarts du temps, ça ne marche pas comme on le souhaite.


Bon voila, j'espère ne pas avoir été trop long et cela n'ôte rien à ce qui est réussi dans le texte, mais si ça peut aider pour la suite...
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Waylander » Sam 30 Déc 2017, 09:02

Mon principal problème dans tout ça, c'est qu'on a un narrateur interne, mais que c'est écrit, sur le plan stylistique, comme si c'était un narrateur omniscient. J'ai beau relire le texte, je ne vois rien qui me dise qui est ce personnage : c'est un inconnu, un mec lambda, en ce cas. Mais la narration m'indique autre chose : il n'a pas une réaction de personne lambda, il a une réaction de poète, de rêveur... Il n'a jamais l'air effrayé par ce qu'il voit, juste fasciné. Le texte aurait gagné à avoir des moments ; certes, les règles du concours ont l'air d'imposer quelque chose de court, mais il n'empêche. D'abord l'effroi, la fuite, l'instinct ; et puis le regard en arrière, la fascination, la tentative de comprendre et de mettre des mots sur l'inexplicable.
Je rajouterais que je pense que tu es conscient de ce problème, parce que tu ajoutes des morceaux qui rappellent que c'est un narrateur interne, tant on l'oubliait presque, et ces morceaux font d'autant plus artificiels. On a une seule voix, qui passe de la fascination face à la vue de ce qui lui rappelle de champs neuronaux à un prosaïque "je me rappelais avoir lu un article". Comme si dans ce monologue, il y avait, par force de nécessité, plusieurs discours : le discours poétique, qui donne à regarder* et un discours plus concret qui vise à expliquer et donne l'impression que tu veux être sûr que le lecteur se raccroche à quelque chose de tangible. A titre personnel, j'aurais nettement préféré me contenter de regarder, fasciné, avec lui, et me faire ma propre hypothèse sur ce qui se passe.


Totalement d'accord, je suis conscient de m'être emmêlé les pinceaux. Par contre, le mec est lambda parce que c'est nécessaire pour l'ambiance que je voulais créer : il est comme quasi tout le monde et au fond face à ça, l'inconnu, on serait tous (je pense) à la fois fasciné et effrayé (par contre, il a certaines réflexions qui te paraissent pas réalistes mais encore une fois ,on est pas tous pareils. Certains sont cultivés en science, d'autres non, certains sont observateurs d'autres non etc... du coup en tant que personnages ils ne peuvent pas avoir les mêmes idées ou conclusions sur ce qu'ils voient). La peur paralyse certaines personnes mais pas d'autres car normalement la peur déclenche l'adrénaline qui permet justement de mieux réagir. Or là justement je donne l'info qu'il s'est réfugié sur une colline (la peur), ouis qu'i a contemplé le smog (fascination) enfin, il a vraiment peur quand la transformation commence sur fond sonore tonitruant. Là il veut partir mais il ne peut plus. Je le dis d'ailleurs.

Une chose se dessina derrière la brume , esquissant les traits d'une structure démesurée. Les battements continuaient , des éclairs rouges ou violets zébraient la zone et je pouvais distinguer des bâtiments durant ces brefs intervalles.


Je vis des réseaux qui ressemblaient à un champ neuronal


En fait tu prends deux moments distincts : la première phrase , la transformation est encours, les battements continuent et des éclairs rouges et violets blabla. En gros, la mutation est active.

La seconde phrase, c'est le résultat de la mutation. Et j'ai voulu décrire ce qu'il voyait parce que sinon, il n'aurait rien vu et du coup le lecteur non plus. De plus, je ne dis pas qu'il voit des champs neuronaux, je dis que ça ressemble , donc ce n'est pas ultra précis ce qui laisse tout de même une grosse part de liberté au lecteur.

"le vent absent laissait un vide dans ce paysage idyllique
Ca ne veut pas dire grande chose ça je ne sais pas. Pour moi ça veut dire que le narrateur pense qu'un paysage idyllique sans vent laisse comme un vide. Comme une coquille vide quoi. Sans l'essence de l'oeuf, que vaut l'oeuf ? C'est un peu ça l'idée. Et surtout, quand le smog dissimula blabla, le fait que le vent laissait un vide au même moment suggère un lien de cause à effet et donc de tension mais c'est mal exprimé je n'en doute pas. J'aurais du mettre "comme" un vide.

Pour les sens "éveillés"
si je donne cette précision c'est pour sous entendre qu'ils ne l'étaient pas avant, car les humains ont des sens merdiques qui ne fonctionnent pas comme on le croit (la plupart des gens ont des soucis d'auditions, de vues etc...). Je voulais sous entendre par là que l'instinct de survie boost les sens qui d'ordinaire ne pas fiables. Mal dit ici aussi très certainement.

"la peur empêche les hommes d'agir avec raison" ; c'est le propre de la peur.
Oui et non car scientifiquement, la peur est le meilleur moteur de survie qui soit. Il y a pleins d'idées recues sur les choses et la science, quand on s'y penche, contredit bon nombres de préjugés. La peur est le meilleur moyen de survivre qui soit. C'est la panique (dérivée de la peur) qui n'est pas bonne. Et quand j'ai écris le texte j'ai voulu corrigé par panique mais j'ai apparemment zappé. :mrgreen:

Pour le spectacle auquel assiste le survivant : en fait là aussi je suis confus, c'est mal écrit. Il voit une partie de ce qui se passe, c'est à dire l'extérieur et s'imagine le reste (au début, il le dit quand même très clairement :
Les sons du tumulte me laissaient imaginer l'horrible scène
.

Le sixième sens des animaux était en retraite ce jour-là et aucun d'entre nous ne se doutait de ce qui allait arriver.


Tu cibles le manque de réalisme de cette phrase, comme quoi un mec lambda ne penserait pas à ça. Alors déjà je trouve cela très subjectif, de plus, tu ne sais pas quel type d'esprit ce personnage possède. Il y a des gens dans ce monde qui sont très analytiques, très curieux, très observateurs. Et on a pas tous le même comprtement face aux choses. Certains sont dépressifs, misanthropes, individualistes etc...

Tout cela tenait du surnaturel.
Je n'ai pas du tout compris ta remarque en fait. C'est le personnage qui se dit ça.


Mais le smog annula tout.
cette phrase suite ça :
Notre belle ville mourante se situait en pleine campagne, pas très vaste en réalité, mais coquette , fleurie et immaculée grâce aux maisons de pierres blanches. Les plaines entouraient nos foyers, et nos rues renaissaient depuis quelques décennies suite au tourisme.
c'est ça l'annulation. Le smog, par sa présence et ce qu'il provoque annula le tourisme, la beauté de la ville, les maisons blanches etc.... Mal dit mais dans ma tête c'était très clair. :mrgreen: :oops: :cry:

Ce passage me fait penser à mon propos précédent sur les codes cinématographiques ; on est ici aussi, à mon sens, dans quelque chose qui appartient plus au cinéma qu'à la littérature.
Le bruit qui fait tourner la tête et attire l'attention sur autre chose, ça fonctionne au cinéma, mais ici c'est assez superflu. Quel est l'intérêt narratif de ces oiseaux ? Ont-ils une signification, une importance ? Si oui, il ne me paraît pas être mis en évidence ; si non, nulle besoin de cela pour qu'un mouvement à sa gauche capte l’œil du narrateur, qui s'aperçoit qu'il y a d'autres survivants qu'il n'avait jusqu'ici pas remarqué.
Petite remarque autre sur cette phrase : tu précises plus tôt dans ton texte que le narrateur regarde autour de lui, et ne voit personne. Comme autour de lui, hors du brouillard, rien ne semble avoir changé, c'est un peu étrange.


Ton souci en fait, c'est que pour toi, tout doit avoir un utilité. Or moi je pense que non, on a le droit de décrire des choses pour une simple question d'ambiance, de ressentis , d'images et de contemplation. En gros, les oiseaux dirigent le regard du mec vers des survivants qu'ils n'avaient pas vus jusqu'ici. Et oui au début il n'avait vu personne m'enfin dans une telle situation, tu ne vois pas TOUT. Les oiseaux servent à ça + une image en tête, une ambiance, et c'est cool pour le lecteur de pouvoir s'imaginer ça, un envol , le sons des ailes, le cri des oiseaux etc...Tout n'a pas forcément à avoir une utilité dramaturgique je trouve. J'aime décrire le cadre pour poser une vision perso et faire des contrastes entre ce qui se passe et le décor. Dans ma prochaine nouvelle par exemple , je décris pas mal les paysages et des petits détails de la nature pour donner un sens, un contraste avec la violence de l'intrigue. Si ça ne nuit pas au rythme je ne vois pas bien en quoi ce serait un défaut. J'aime les textes qui "avancent" mais qui mettent des lignes à me décrire un peu les décors, l'ambiance, des images, des trucs apparemments anodins mais qui peuvent parfois faire écho à la situation qui nous intéresse...

Décrire l'environnement autour de personnages j'adore faire ça et je le fais par volonté , comme une message, en gros moi ce qui m'importe limite plus que l'intrigue , c'est l'environnement, l’atmosphère...si on peut plus décrire quelque chose parce que ça n'a pas d'utilité je trouve ça triste quand même. En fait, faut aussi comprendre une chose, c'est que l'on est pas tous réceptifs aux mêmes choses, mêmes styles etc...Si on codifie trop un art, franchement..

Le nuage fulgurant se transforma, telle une mutation imprévisible annonçant une métamorphose


Le nuage se transforme , et là je fais une comparaison avec une mutation qui annonce une métamorphose ce que je veux dire par là, c'est que la vision du nuage qui se transforme laisse penser qu'il y aura quelque chose ensuite, comme une papillon provient d'une chrysalide. La mutation de la chenille c'est de se transformer en chrysalide. Sa métamorphose c'est le papillon. Le mot métamorphose est clairement lié aux insectes et au vivant , donc je voulais vraiment évoquer ça aux lecteurs, tandis que mutation ne l'est pas. Muter c'est juste un profond changement. Donc pour moi il y a clairement une idée d'étape dans la transformation...

Tiens amusant, je ne m'en étais pas aperçu aux deux premières lectures, mais c'est étonnant et contre-intuitif comme questionnement.
Le bon sens, dans cette situation, du mec qui a fui, qui est effrayé et vient de vivre une simili-apocalypse, c'est de se dire "ouf, je ne suis pas là-dedans, je suis en vie". Et alors il peut s'interroger et se dire "Tiens, est-ce que j'aurais aimé faire partie du voyage ?"
! Là c'est pareil, c'est contre intuitif pour toi ! On est pas tous comme toi , on ne réagirait pas tous comme toi. Et puis ma volonté c'était justement de mettre un mec très froid face à cette catastrophe. Un mec au regard clinique et poétique.

Peu émus parce qu'il voit dans un premier temps puis, de manière contrasctée, ébloui par tout ça et en même temps effrayé. A la fin je voulais faire intervenir la tristesse comme ultime stade émotionnel du perso. Il s'en fout un peu de sa survie. Il a vu quelque chose de "grand". Et se met à penser à ce départ puis se pose des questions. Je ne cherche pas le réalisme parce que selon rien n'est réaliste. il y a 7 milliards d'être humains, on connait que dalle, tout le savoir sur l'homme est remis en question chaque jour et pleins de trucs qu'on pense pas réaliste dans les films avec un peu de recherche BOUM ça existe ou un mec a vraiment réagit ainsi. Le réalisme, c'est quoi si ce n'est un mot qui prouve le manque de savoir de l'homme sur lui même ? Dans X situations, tu as toujours des mecs à part, des héros, des mecs suicidaires, des mecs qui font n'importe quoi, d'autres qui n'ont jamais peur.... Le mec est face à un truc extraordinaire et à la fin en fait il se demande si ça valait pas plus le coup d'être dans la ville et d'avoir été transformé que d'être seul ou presque dans un monde voué à mourir. C'est ça que je voulais faire passer. Sinon il y a aussi une logique sur les vaisseaux. Ils décollent comment ? Grâce à toute l'énergie des villes et des habitants transformés littéralement en énergie.

Pour tout le reste et que je n'ai pas quoté, tu as 100 % raison notamment le réflexe abandonnique c'est moche et ça ne veut rien dire (réflexe ??). Sentiment d'abandon ça sonnait 10x mieux.

Pour moi les gros défauts de mon texte sont l'écriture, la confusion de l'action ET du point de vue. Par contre , je trouve que l'ambiance est là (et elle fonctionne sur pleins de lecteurs) et la fin me plait beaucoup. Et pour indication, la théorie farfelue évoquée par le perso est la bonne. Et je me suis basé sur des informations réelles (en grossissant le truc). Il ya un message dans ma nouvelle : déjà écologique, mais aussi lié à l'horreur et l'espoir. En gros, je veux laisser entendre que dans la mort, le massacre et le génocide peut se cacher des belles choses, que ça puisse engendrer de belles images, se passer sous un temps magnifique, avec un décor bucolique, je ne pose pas de jugement ni mon perso. Jamais il se dit que c'est mal, que c'est atroce etc...au final , la nature (des virus) a profité de nos systèmes immunitaires affaiblis pour nous emprisonner dans notre propre pollution -dont ils se nourrissent- pour nous faire muter en autre chose. Le résultat est un mix d'eux et nous et le but c'est de partir ailleurs.

Fin pas besoin d'aller plus loin. Je laisse un flou, les gens ne savent pas si la théorie du mec est bonne mais le final laisse penser qu'il se donne raison. Mais a t-il réellement raison ? Face à un truc pareil on aurait tous pleins de théories sans jamais savoir puisque les vaisseaux partent et signent la fin de l'humanité. Si ça passe bien, ça me va. Le reste c'est technique (je vais m'améliorer) ou très subjectif (le style, certains usages ou expressions) et propres aux lecteurs. Par contre putain c'est enrichissant comme retour mais je trouve que tu es un peu trop attaché à des codes et des règles qui à mon sens nuisent à l’imagination au propos personnel d'un autre , ses intentions etc... Les règles dans l'art je crois que c'est la pire qui soit dès que ca dépasse le pure cadre de la technique objective.

EX : en musique une fausse note c'est une fausse note mais ne pas aimer un style musical et trouver ça atroce ne veut pas dire que ça l'est vraiment. Je rajouterais aussi que quand je lis parfois des conseils d'écriture sur le net ça ressemble plus à des conseils sur comment vendre un livre au grand public et là ouais ça y va dans les " faut raconter une histoire comme ci comme ca". Je suis choqué.


J'oubliais : j'ai un gros souci avec la concordance des temps : quand tu me dis

Ces astronefs d'un genre nouveau, ces champs rédempteurs dont nous formions le terreau, disparaissaient peu à peu dans la stratosphère incandescente.


disparurent*
je ne capte pas pourquoi le changement...? je peux ne peux pas laisser disparaissaient ?

Conclusion : écrire c'est difficile. Se corriger aussi car entre le style qu'on veut garder, des mots ou phrases qu'on aime le fait qu'on ne peut pas voir tout ce qui ne va pas...putain :shock: Même en relisant 10x tu vois pas tout, tu zappes des trucs etc..Après il y a les nombreux oublis de correction. Bon c'est ma première nouvelle (en tout cas que j'ai terminée) donc ça va. La seconde sera plus longue et ambitieuse mais je pense qu'elle sera mieux écrite. Le point de vue est plus clair et je ne suis pas trop limité en signes (20 000 à 50 000).
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Creeps » Sam 30 Déc 2017, 11:42

je ne capte pas pourquoi le changement...? je peux ne peux pas laisser disparaissaient ?


https://leconjugueur.lefigaro.fr/frimp_ps_emploi.php

Le "peu à peu" laisse penser que l'imparfait est le bon choix. Sans ça le passé simple serait plus évident.

(j'ai pas le contexte, il y a beaucoup de choses à lire sur ce topic :D )
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Danette » Sam 30 Déc 2017, 13:36

Hmm, trois petits trucs en vrac et puis s'en va (pas trop le temps, sorry)

je ne capte pas pourquoi le changement...? je peux ne peux pas laisser disparaissaient ?


https://leconjugueur.lefigaro.fr/frimp_ps_emploi.php

Le "peu à peu" laisse penser que l'imparfait est le bon choix. Sans ça le passé simple serait plus évident.



Je ne pense pas que ce soit complètement incorrect, mais ça me semble être un contre-sens que de laisser de l'imparfait.
L'imparfait sous-entend que l'action n'est pas finie ; or, c'est la toute fin de ton texte. J'ai l'impression que si tu y mettais une caméra, ton plan se finirait par les champs rédempteurs disparaissant, et finirait sur le dernier qui disparaît. Si c'est le cas, c'est "disparurent".
Si pour toi, quand le paragraphe se finit, il y a encore un flot qui continue de s'envoler et disparaître, et que ça ne finit pas, alors c'est de l'imparfait.
C'est la meilleure manière que j'ai de résumer cela.

Mais en toute honnêteté, parfois, je me fie juste à l'instinct et la tournure d'une phrase et d'un texte ; pour moi, ici, c'est "disparurent" qui a plus de sens et qui me choque le moins l'oreille. C'est la fin de ton texte, on est juste avant le rideau final.


La seconde phrase, c'est le résultat de la mutation. Et j'ai voulu décrire ce qu'il voyait parce que sinon, il n'aurait rien vu et du coup le lecteur non plus. De plus, je ne dis pas qu'il voit des champs neuronaux, je dis que ça ressemble , donc ce n'est pas ultra précis ce qui laisse tout de même une grosse part de liberté au lecteur.


Yep, mais justement. C'est cette comparaison que je trouve dommage, parce qu'elle est trop précise et force une image. Tu aurais pu parler de lignes, se connectant comme des réseaux, ou autres, sans appuyer le terme "réseaux neuronaux" qui invoque une image précise.
C'est l'équivalent en littérature du "Show, don't tell" au cinéma. Tu as ici tout intérêt à le guider vers ton image, sans lui donner.


Pour le spectacle auquel assiste le survivant : en fait là aussi je suis confus, c'est mal écrit. Il voit une partie de ce qui se passe, c'est à dire l'extérieur et s'imagine le reste (au début, il le dit quand même très clairement :


Ben justement. Au début, tu dis qu'il s'imagine ; après tu dis qu'il voit. On ne comprend (ou en tout cas, je ne comprends) jamais qu'il voit une partie et s'imagine le reste.


Tu cibles le manque de réalisme de cette phrase, comme quoi un mec lambda ne penserait pas à ça. Alors déjà je trouve cela très subjectif, de plus, tu ne sais pas quel type d'esprit ce personnage possède. Il y a des gens dans ce monde qui sont très analytiques, très curieux, très observateurs. Et on a pas tous le même comprtement face aux choses. Certains sont dépressifs, misanthropes, individualistes etc...


Tout à fait ; ce n'est pas ce que je dis, ici.
Il y a deux parties à ma remarque, en fait.

La première, c'est que tu dois convaincre le lecteur. Ton lecteur, il lit un texte et sait que ce n'est pas une histoire vraie ; si tu veux que ton personnage lui apparaisse réel et que son fonctionnement, ses réflexions fassent sens, il faut y travailler. Dans un texte aussi court, où on ne connaît pas le narrateur, ce recul sort de nulle part et apparaît donc forcé ; il n'a pas été amené auparavant.
Si je croise un homme dans la rue qui, à chaque fois qu'il croise une autre personne, se sent obligé d'aller lui donner sa carte d'identité et son numéro de sécurité sociale, je vais certes halluciner (et peut-être soupçonner une caméra cachée), mais je l'ai vu, donc je vais y croire.
Si dans un texte, tu me fais apparaître au détour d'un paragraphe le même type, on va avoir du mal à le croire, parce que justement c'est un texte et qu'il y a un soupçon naturel du lecteur. On lui raconte une histoire, il ne faut pas le laisser en douter.

La deuxième, c'est que je n'ai pas non plus dit "c'est abusé jamais un mec ne remarquerait que les animaux n'ont pas réagi". J'ai dit que la phrase dans laquelle c'est intégré, sa tournure, fait très artificielle et renvoie aux codes du cinéma. On arrive tout de suite à sa conclusion "le sixième sens était absent" ; mais un mec, tout analytique qu'il soit, pour arriver à une telle conclusion, il faut qu'il parte d'une observation. Et il manque cette observation ; elle est induite, mais elle manque pour donner du naturel à la pensée.


Je n'ai pas du tout compris ta remarque en fait. C'est le personnage qui se dit ça.


Pour expliciter, je trouve et faire écho au propos précédent, je trouve qui ne le contenu, la manière dont il le pense, ne font crédible. On est à un moment du récit où ton lecteur est à fond dans un mystère qui s'épaissit et dans quelque chose de très clairement surnaturel ; c'est l'évidence même. Alors pourquoi faire s'arrêter et l'expliciter ? Le personnage en a l'air conscient depuis le début, pourquoi là, d'un coup, il se dit "ça tient du surnaturel".
Dans la forme également, c'est une tournure de pensée très... policée. Je ne connais personne qui pense ou parle de la sorte "Tout cela tient du surnaturel" en se grattant la barbe et en bourrant sa pipe. Comme précédemment, peut-être que ça existe, que untel s'exprime comme ça dans la vraie vie, mais encore une fois : il ne faut pas laisser au lecteur l'occasion de sortir du récit et se rappeler qu'il y a quelqu'un qui écrit.


c'est ça l'annulation. Le smog, par sa présence et ce qu'il provoque annula le tourisme, la beauté de la ville, les maisons blanches etc.... Mal dit mais dans ma tête c'était très clair.


J'ai compris ce qui était annulé.
Je disais que, d'une part (mais c'est un point de vue), le terme me semble peu à propos ; il est simple, administratif, et jure avec tout le côté quasi-lyrique du reste des réflexions du narrateur.
D'autre part, il y a un problème avec le temps employé. Le passé simple dénote une action finie ; or là, elle ne l'est pas, le smog est encore ici, il est en train de tout annuler.


Ton souci en fait, c'est que pour toi, tout doit avoir un utilité. Or moi je pense que non, on a le droit de décrire des choses pour une simple question d'ambiance, de ressentis , d'images et de contemplation. En gros, les oiseaux dirigent le regard du mec vers des survivants qu'ils n'avaient pas vus jusqu'ici. Et oui au début il n'avait vu personne m'enfin dans une telle situation, tu ne vois pas TOUT. Les oiseaux servent à ça + une image en tête, une ambiance, et c'est cool pour le lecteur de pouvoir s'imaginer ça, un envol , le sons des ailes, le cri des oiseaux etc...Tout n'a pas forcément à avoir une utilité dramaturgique je trouve. J'aime décrire le cadre pour poser une vision perso et faire des contrastes entre ce qui se passe et le décor. Dans ma prochaine nouvelle par exemple , je décris pas mal les paysages et des petits détails de la nature pour donner un sens, un contraste avec la violence de l'intrigue. Si ça ne nuit pas au rythme je ne vois pas bien en quoi ce serait un défaut. J'aime les textes qui "avancent" mais qui mettent des lignes à me décrire un peu les décors, l'ambiance, des images, des trucs apparemments anodins mais qui peuvent parfois faire écho à la situation qui nous intéresse...

Décrire l'environnement autour de personnages j'adore faire ça et je le fais par volonté , comme une message, en gros moi ce qui m'importe limite plus que l'intrigue , c'est l'environnement, l’atmosphère...si on peut plus décrire quelque chose parce que ça n'a pas d'utilité je trouve ça triste quand même. En fait, faut aussi comprendre une chose, c'est que l'on est pas tous réceptifs aux mêmes choses, mêmes styles etc...Si on codifie trop un art, franchement..


Hmm.
Pas mal de choses à dire sur ça.
D'abord, oui, tout doit avoir une utilité, tout a une utilité. Il faut oublier la caricature grossière de professeur de français qui se paluche sur le fait que le ciel soit bleu ; c'est une caricature grossière, mais de fait en littérature (comme en musique, comme au cinéma, comme en peinture), quand on analyse et étudie une œuvre, on s'aperçoit que les choses ne sont pas placées là au hasard. D'ailleurs, le bruit d'ailes a une utilité ici, tu le dis toi-même : il participe à l'ambiance et attire le regard du narrateur, permettant de montrer un détail qu'on n'avait pas vu jusqu'ici. On est donc dans ce cas présent sur un débat différent : je trouve que les oiseaux ne sont pas nécessaires et que tu peux aboutir au même résultat avec quelque chose de plus littéraire et de moins cinématographique à mon sens. Tu n'es pas d'accord, et tu en as parfaitement le droit. Mais les oiseaux ont une utilisé narrative et dramaturgique, de fait.
De même, ton exemple suivant sur ton prochain récit mentionne l'utilité de ces descriptions : faire contraste avec la violence de l'intrigue.

Et remarque un peu à part mais qui répond à ta dernière phrase : les différents arts sont, de fait, très codifiés. Cinéma, musique, littérature... A différents niveaux, à différentes échelles, il y a un tas de codes. Et après, il y a savoir les utiliser intelligemment, et s'en défaire quand c'est pertinent ; pour savoir déconstruire, il faut d'abord savoir construire. Avant d'inventer le cubisme et de faire des tableaux se rapprochant de ce que pourraient être des dessins d'enfants, Picasso avait appris la peinture académique et l'avait poussé à un degré incroyable.
Un des exemples le plus parlant sur les règles et l'art vient à mon sens de la poésie. J'entends souvent des inepties à base de "la poésie, c'est de l'alexandrin, le reste c'est nul". C'est idiot. Mais c'est également idiot de penser qu'on va pouvoir prendre son stylo et, sans jamais avoir écrit de poésie auparavant, faire du vers libre ou de la poésie en prose et avoir un résultat convenable. Pour pouvoir faire abstraction des règles, il faut d'abord intimement les connaître.


! Là c'est pareil, c'est contre intuitif pour toi ! On est pas tous comme toi , on ne réagirait pas tous comme toi. Et puis ma volonté c'était justement de mettre un mec très froid face à cette catastrophe. Un mec au regard clinique et poétique.


Tu es en bas de chez toi, dans la rue, les immeubles autour sont arrachés au sol et aspirés par une force inconnue, ton premier réflexe c'est : "Oh merde, j'aurais bien aimé être du voyage !" ? :-P
Je provoque un peu ; je me livrais juste à une réflexion. Effectivement, je trouve ça contre-intuitif, mais comme je l'ai précisé je ne l'ai noté qu'à la troisième lecture. Donc d'une part, ce n'est pas grave, et d'autre part, je n'ai pas dit "je ne pense pas comme ça c'est intolérable il faut que tu changes ça !" ; mais avoir d'autres perspectives sur ses textes aide, parce que des choses qui paraissent naturelles quand on l'écrit ne le sont parfois pas.


Je pinaille aussi, mais je voulais arriver à cela : je ne sais pas qui est ton narrateur. D'ailleurs, tu emploies pour le décrire deux mots complètement antithétiques : "clinique et poétique". Clinique, ça veut dire "qui a la sécheresse d'écriture d'un diagnostique clinique". C'est un des défauts que je retiendrais de ton texte : je n'ai pas la moindre idée de qui est le narrateur. Il a un paquet d'élans lyriques qui me font penser à un artiste ; à côté de ça, il fait beaucoup de références (dans ses pensées, dans les métaphores qu'il emploie) à un vocabulaire scientifique. On ne sait pas trop sur quel pied danser.
Je mets un avertissement de suite : je ne dis pas qu'un scientifique à l'âme poétique, ça n'existe pas. Loin de là. Et tout le sel d'un personnage, ce sont ses contradictions. Mais en l'occurrence, tu es dans un format très court ou tu ne nous parles jamais du narrateur et il faut donc arriver à lui donner une voix. Pour moi, ton texte n'y arrive pas et au-delà des problèmes liés purement à la forme, c'est son défaut. C'est un texte d'ambiance et pour être absorbé dans une ambiance, il faut y mettre un contexte et faire en sorte que le lecteur se concentre dessus. Ici, on est trop souvent sorti du texte par cette incertitude et cette contradiction.

Et je vais arriver à mon hypothèse (peut-être erronée) sur cela : ton narrateur interne, c'est toi. La narration interne, c'est un des points de vue les plus difficile à écrire. Bien fait, ça peut être renversant. Dans les Liaisons dangereuses, toute la beauté du texte réside dans la maîtrise des différents narrateurs. Chacun pense et écrit différemment, et c'est tangible. Plus récemment et dans un autre genre, on a la Horde du Contrevent, ou encore A Song of Ice and Fire (à un moindre niveau, pour ce dernier, je pense). Pour une première nouvelle, t'y attaquer était donc un parti pris osé, même s'il ne s'agit pas là de multiplier les narrateurs internes. La force d'une narration interne, c'est de donner une voix propre et de faire comprendre des choses sur qui est ce narrateur, sans être lourd.
Je pense qu'il manque en amont cette réflexion : qui est le personnage qui est mon narrateur.
C'est une étape bête mais qui consiste à le créer, en quelques mots. Un nom, un âge, un sexe, une occupation, des désirs ; pas besoin de faire un dossier de vingt pages sur lui, mais avoir les grandes lignes de qui il est. Une fois que c'est fait, tu pourras écrire de son point de vue ; tant que ça ne l'est pas, tu écris d'un point de vue quelconque, qui va souvent revenir à être le tien.

De tout cela, prends et garde ce que tu veux ; deux derniers petits conseils, à valeurs différentes.
Le premier, c'est de ne pas (trop) écouter les retours que tu auras sur des sites comme celui sur lequel tu viens de poster. Surtout dans le cadre de concours. Tu auras des critiques venant d'autres membres participant qui ne diront jamais rien risquant de te froisser, parce qu'ils veulent que tu ailles lire et aimer leur texte à eux. Il y a plein d'endroits sur internet où obtenir des retours plus honnêtes, mais plus constructifs.
Le deuxième, et celui-ci est peut-être mauvais, c'est de relire (à voix haute), et de réécrire. Bon, ça, ça dépend des gens, pour la partie réécrire. Certaines personnes ne peuvent pas réécrire un texte ; pour ma part, je trouve que c'est indispensable. Prendre le texte, l'imprimer, le mettre à côté de soi, et le réécrire. Parfois, ce sera du mot pour mot, et c'est tant mieux ; mais parfois, tu verras de toi-même qu'il y a des choses à changer. Et la partie sur le fait de le lire à voix haute va dans le même sens. C'est facile de se laisser emporter sur de longues phrases à l'écrit, mais essayer de lire une phrase à voix haute aide souvent à percevoir si quelque chose ne va pas.

Sur ce, bon courage.
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Waylander » Sam 30 Déc 2017, 14:22

Les commentaires du concours avec Jack on sait très que la majorité ne sont pas honnêtes mais certains ont soulignés le même défaut : la confusion. Donc quelques amateurs peuvent donner un véritable avis mais ouais les autres sont là pour faire leur pub. Je sais ça t'en fais pas. Pour les arts codifiés : je sais ausis mais je me suis toujours demandé qui avait codifiés les arts d'une part, d'autre part, chaque code est lié aussi à une époque et un contexte. Faut pas oublier que les arts évoluent et que les codes ne sont que des inventions humaines. Pour moi, les codes sont des trucs que l'on admet à un moment donné parce que personne n'a fait mieux, et un jour, on revient dessus. De plus, les codes changent d'une culture à une autre. Tu prends ces récits africains puis des récits japonais , ou de la poésie médiévale et de la poésie contemporaine, tu as des grosses différences. C'est pour ça que les codes, à mon sens, ne sont que des indicateurs qui souvent, en tout cas actuellement, ne sont mis en avant et exigés que pour vendre....

EX : voici des conseils de Bernard WERBER sur son site et que je ne comprends pas :

11. Ne pas vouloir faire joli
Beaucoup de romanciers surtout en France, font du joli pour le joli. Ils enfilent les phrases tarabiscotées avec des mots de vocabulaire qu'il faut chercher dans le dictionnaire comme on enfile des perles pour faire un collier. Cela fait juste un tas de jolis phrases. Pas un livre. Ils feraient mieux d'être poètes. Au moins c'est plus clair. Toute scène doit avoir une raison d'être autre que décorative. Le public n'a pas (n'a plus?) la patience de lire des descriptions de paysages de plusieurs pages ou il ne se passe rien, ni des dialogues sans informations qui n'en finissent pas. La forme ne peut pas être une finalité, la forme soutien le fond. Il faut d'abord avoir une bonne histoire ensuite à l'intérieur on peut aménager des zones décoratives, mais sans abuser de la patience du lecteur


20. Avoir une volonté d'être compris par tous
Souvent les critiques parisiens taxent les auteurs qui touchent tous les publics "d'auteurs populaires". Avec une connotation péjorative dans le mot populaire, sous entendu que si cela plaît au grand public c'est que ce n'est pas de la grande littérature. Victor Hugo se vantait d'être un auteur populaire, de même que Alexandre Dumas, Jules Verne et Flaubert. Mozart faisait de la musique populaire et s'en flattait. Tous les auteurs "non populaire" qui vivaient à la même époque ont été oubliés, qu'ils soient grand poètes, grands académiciens, grands écrivains de cours ou de salon. L'histoire les a balayés avec leurs jolies tournures de phrases et leur effets de manches. De même que tous les auteurs maudits qui revendiquaient comme un titre le fait de n'être compris que par un public restreint on en effet été effacés. Logique. Il est beaucoup plus difficile de plaire au large public qu'à un groupe de soit disant arbitres des élégances. Faire simple et clair réclame beaucoup plus de travail que de faire grandiloquent, incompréhensible, et rempli de sous entendus que l'auteur est le seul à connaître.


Ce deux gros conseils bloquent la liberté de l'écrivain et imposent trop de règles en plus de forcer l'écrivain à s’adapter à un lectorat qu'il ne connait pas et qui ne le connait pas. Pour moi, simplifier les choses, c'est prendre les gens pour des cons. Perso , j'aime les textes complexes qui m'apprennent des termes, qui me cultivent et ou des phrases me scotchent. Quand il dit que si on veut faire ud poétique on fait de la poésie putain...Donc non je trouve ça trop fermé comme vision des choses et de la littérature. Par contre ce sont des bons conseils pour vendre et devenir un écrivain à temps plein. Mais heureusement que des mecs (comme Tolstoi , Mccarthy ou pleins d'autres) n'ont suivis une telle manière d'écrire....

Pour moi, dans l'art, on a le droit de faire du beau pour du beau, de mettre des mots complexes, de décrire à foison et de ne pas raconter une histoire de manière classique. Tu cites Picasso mais tu oublies aussi que pleins de grands artistes de ce monde n'ont jamais étudiés les arts dans lesquels ils exercent où ont exercés. Et pourtant, ils ont signés de grandes oeuvres. Que ce soit dans le ciné, la littérature , la BD , la peinture etc.... Pour moi l'art c'est avant tout de l'inspiration, un besoin viscéral. C'est pas un métier.Et il n'y a que comme ça et que les artistes de cette trempe qui livrent des œuvres singulières et font évoluer leurs arts. De plus, on oublie aussi un truc c'est que , aussi nulle techniquement soit une oeuvre, le fond peut parler à pleins de gens et la plupart des gens ne voient pas les défauts car 1- pas concentrés à fond 2- pas des experts 3- si ça leur parle, si ça les touche, souvent, ils sont aveugles au reste, à la forme par exemple ou inverse un mec fasciné par la forme pourrait ne se contenter que de ça et kiffer.
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Waylander » Dim 31 Déc 2017, 15:25

Je rajouterais tout de même une chose par rapport à ta comparaison avec Picasso : [spoil]Pleins d'artistes, grands ou pas, n'ont pas étudiés leurs domaines et sont autodictates. Ex :

Clark Ashton Smith :[spoil]Entièrement autodidacte, il n'alla jamais au lycée ; il apprit seul le français et l'espagnol, traduisant de nombreux poètes. mith aimait utiliser des mots raffinés, rares ou archaïques, au sein de longues phrases, avec une débauche excessive de détails poétiques. Il compensait ainsi son manque de technique académique de l'écriture par une grande richesse de vocabulaire, une grande imagination onirique et une inlassable soif de culture.

Je citerais aussi Malraux, Faulkner, Jack London , Zola , KDick, Lovecraft etc (dans le ciné, Tarantino , Cameron et j'en passe)....Que des mecs qui n"ont pas étudiés la langue ni poursuivis de grandes études ou alors , ils ont échoués. L'écriture, au delà de la maîtrise de l'orthographe etc...c'est surtout de la patience, des brouillons, de l'expérience et avant toute chose, de l'inspiration et un style. Que ça plaise ou non c'est autre chose et personne ne fait l'unanimité.

Tu as beau étudier la peinture et connaitre les codes par cœur, sans inspiration...alors que l'inverse , ne pas connaitre les codes, ça peut se compenser par d'autres éléments (l'imagination, la création d'un genre, un style atypique...) Ex en photo, dans le domaine naturaliste/animalier, les plus grands n"ont pas étudiés la photo, et le plus grand du moment , Vincent Munier, ne respecte pas souvent les fameux codes....et pourtant, ses clichés sont atypiques, magnifiques et sortent clairement du lot (il est considéré comme un des plus grandes photographes de tous les temp . Dans une interview, il le dit lui même, la technique il s'en branle. Il laisse beaucoup de vide sur ses photos ce qui est une hérésie pour les experts de la photo, il shoote les animaux à sa manière, souvent de loin , là encore une hérésie selon l'élite de la photo animalière....)

Ce qui n'est pas le cas de pleins de photos d'autres personnes qui sont toutes conçues dans le même moule. Tu vas sur image nature, tu mates les photos des mecs amateurs réflex qui tapent du macro c'est TOUTES les mêmes photos sans âmes , seulement ouais, techniquement c'est 9/10. Pour moi, la vision que certains ont des codes, j'appelle ça le conformisme. Et heureusement que certains ne suivaient pas les règles parce que sinon , on serait passé à côté de pleins d'auteurs géniaux.

Et là attention, je ne veux pas me défendre moi même et sous entendre que je vais révolutionner la littérature: j'ai pas cette prétention et je ne voudrais pas en faire mon métier. Mais je pense sincèrement que l'art doit s’affranchir de certaines règles (pas toutes non plus car il y a des choses carrées, liées à la langue) qui de toute façon ont été inventées par des hommes. Les arts sont des inventions, pas des découvertes. Les mathématiques ont été découvertes, de fait, il y a des règles qui nous dépassent et pour résoudre une équation il n'y a pas 1000 manières. Dans l'art, vu que c'est un moyen d'expression je trouve carrément dommage de se faire imposer des règles par d'autres hommes...sous quelle prétexte ? La poésie japonaise n'a pas les mêmes codes qu'en Occident. On voit bien la vacuité du truc quoi.
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Danette » Mer 03 Jan 2018, 18:40

Ouais bon, effectivement je n'écouterais pas forcément les conseils (certainement bien intentionnés de Werber).

Pour le reste, je ne suis pas sûr que ça vaille la peine d'épiloguer pendant des siècles, mais pour rappel, et très simplement : je ne dis pas qu'il faut rester dans les codes. Je dis que de manière générale, pour pouvoir briser des codes, il faut avant tout les connaître. Et comme en toute chose, il y a des exceptions, des cas de personnes qui "ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" ; mais ça reste des exceptions. Pour une personne qui se lance dans l'écriture, et sans aller jusqu'à la petite recette à la Werber de "comment vendre son bouquin ?", il est à mon sens judicieux de suivre les règles que suivent des gens bien plus expérimentés (et sans doute plus talentueux) ; et une fois acquises et comprises, on peut alors commencer à jouer avec, et s'en débarrasser.
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Waylander » Jeu 08 Mar 2018, 19:42

J'ai terminé ma seconde nouvelle, plus ambitieuse, plus de pages donc de mots, plus de libertés donc. Au départ, j'étais motivé par un concours sur le thème suivant : " 3 sec avant de mourir" mais je me suis permis un certaine liberté. Je ne serais pas sélectionné c'est certain.

Après la premier texte et vos retours, j'ai compris quelques trucs mais je me rends compte que quelques tics d'écriture demeurent. Notamment une certaine lourdeur, qui, à mon sens, peut être perçue comme une qualité parce qu'elle est naturelle et cohérente avec le sujet et l'ambiance que je veux créer. Et ce que ma seconde nouvelle m'a appris, c'est que :

1- ne jamais trop tarder dans l'écriture une fois lancé. J'ai laissé pissé après 3-4 pages et après j'étais moins dedans, il a fallut un coup de pige au cul de ma nana et de Jack Spret pour que je persiste mais je pense vraiment qu'une foi qu'on est entraine d'écrire, faut pas lâcher.

2- je ne suis pas à l'aise avec les dialogues, enfin pas tous, et j'ai du mal avec leurs habillages (demande t-il et toutes ces conneries). Du coup, vu que c'est une faiblesse, je vais l'entrainer mais aussi la camoufler par moins de dialogues. Je me sens bien pus l'aise dans la description et les pensées quoique certains me disent que le dialogue final est vraiment bien (je le trouve bien trop long mais bon...)


Après, ce que trouve "bien" à mon sens , ce sont les descriptions, mais surtout l'ambiance et les visuels qu'elles provoquent ou peuvent provoquer chez les lecteurs. J'aime l'univers, le message et le fait que j'écris des trucs que je voudrais lire et que je ne trouve pas assez souvent (je ne suis pas entrain de parler de qualités objectives là mais de goûts). Je pense que ma seconde nouvelle est meilleure que le premier texte trop court et limité en mots par des règles excessivement restrictives. Encore pleins de chose à apprendre donc je kiffe, je suis sur mon prochain texte là. :super:

Je ne le propose pas à lire car Val l'a déjà en mains, Spret l'a lu et Mark ou Danette me font trop peur. :eheh:
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Eikichi Onizuka » Jeu 08 Mar 2018, 21:22

Je trouve déjà très courageux de le faire lire. Parfois on s'imagine avoir écrit un truc de fou mais les critiques bien réfléchies, qui font parfois mal, sont nécessaires. Pour l'écriture, je pense qu'il ne faut pas se forcer quand même. Si ça ne vient pas, ça peut resurgir par hasard quelques jours, voir semaines après un premier jet.
Si je prends les bds que j'écris c'est vraiment par période. Par contre je me rends compte que lorsque je me décide à contacter un dessinateur, je relis toujours mes textes et trouve toujours quelque chose à changer et au final je ne contacte personne. Il faudra un jour que je saute le pas.
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Waylander » Jeu 08 Mar 2018, 21:53

Je ne parlais pas se se forcer à écrire mais de continuer l'écriture justement quand l'inspiration est là plutot que de faire le fainéant, reporter la chose, se dire tiens je fais une pause ps4 etc... faut battre le fer tant qu'il est chaud. Se forcer ça peut parfois être bien aussi (mais pas toujours). Sinon, partager ses textes , ce n'est pas du courage, c'est juste assumer ce qu'on fait. On est pas là (moi en tout cas) pour être comparé à à des auteurs géniaux : j'en suis loin et ce n'est pas mon but. Mon but, c'est écrire, voir si a peut plaire, si ça fonctionne sur certains lecteurs, si on me comprend , moi et mon message. Le reste bon...Après, certaines critiques font mal car trop sévères, trop dans un délire "scolaire", respect des règles, des trucs , des machins etc... Quand je lis, je fais gaffe à rien, je me concentre sur l'univers de l'auteur, le style et ce qu'il veut dire. Et je pense qu'il y a du bon dans tout, même les textes simples, style télégraphique (des maisons d'éditions en publient des tonnes tous les ans..) etc...

Et franchement, à un moment il faut savoir mettre son texte sur la scène et partir. Le boulot est fait , bon ou non. On évolue forcément avec la pratique et souvent, trop souvent, on veut pondre des chefs d’œuvre alors qu'on écrit depuis 3 jours. On veut que ça plaise à tout le monde, qu'on nous respecte etc.. Perso je veux partager des expériences et de l'imaginaire. Et même les critiques les plus sévères qui font mal m'ont appris des trucs qui font que j'ai moins refais les mêmes erreurs voir plus du tout. :super:
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Eikichi Onizuka » Dim 25 Mar 2018, 10:28

Vu dans ce sens là oui, dès que j'ai une envie d'écrire, dès que j'ai des idées, je ne m'arrête pas. Je me suis d'ailleurs remis sur mon one shot. Je le peaufine, le finalise pour qu'il soit le plus détaillé possible, que les dessins soient une évidence en lisant le scénario. Je vais surement l'envoyer à un dessinateur brestois cette semaine avec qui je commence à sympathiser. Les dés seront jetés.
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Waylander » Mer 11 Avr 2018, 17:49

Je partage ça du coup, concours "tanka" sur short edition du coup je participe. Par contre c'est marrant les gens qui sont autant attachés aux règles haiku tanka quand la langue française n'est pas du tout adaptée. Que des "arts" et formats soit réglementés je veux bien mais parfois c'est un peu trop à mon goût du coup avec Jack on a tenté des trucs qui partent dans d'autres délires. En fait , selon moi on peut faire ce qu'on veut tant que ça reste à peu près respectueux. La poésie (peu importe l'origine et la forme) ça doit parler au lecteur sinon c'est mort. Je me rends compte que pleins de gens ne sont pas du tout réceptifs aux images, métaphores, beauté des mots, spiritualité , contemplation etc...D'autres ,au contraire, captent de suite une émotion, un message, un concept.

Mais de toute façon, c'st japonais à la base, pas français et même si je pense que dans le fond, on a le droit d'en écrire, on ne peut tout respecter à la lettre. En français je pense que la haiku c'est difficile , le tanka est mieux adapté our faire passé des idées. Notre langue est bourré de mots complexes et longs. Ennf je trouve que c'est un bon jeu, à ne pas trop prendre au sérieux et surtout ça me permet de synthétiser, ça m'aide à aller droit au but en peu de mots, du coup petite sélection de haikus, doubles haikus et tankas "libres" (ça existe, voir wiki) ou poèmes qui ne respectent pas toujours -toutes- les règles (je m'en branle) :

Gardienne orbitale
Un phare phosphorescent
Orné de cratères
La nuit nous rêvons d'un pas
Sur ton parterre de cendres
(pour le concours tanka thème " lunaire")

***

Demeure maudite,
Candélabres sans bougies,
Peinture des Morts
Qu'illumine un orage,
Accouche d'un simulacre,
Moi , morne fantôme.


****

" Ô Prince des Mondes,
Corps antique disloqué
Réclame la paix
D'un cercueil d'étoiles,
Je troque mon bel esprit
Contre l'Infini "


****
Envol de colombes,
Tu parcours les mornes plaines
Hérault du dieu fourbe
Sur ton cheval, tu défies
Les Colosses innocents,
Ces gardiens du Mal,
De la pointe de ta lame
Saignent leurs symboles,
Tu répands la mort, héros
Ta punition, tes cornes
(celui qui devine de quoi je parle.... :mrgreen: )

****

Fade macrocosme,
Voit la gloire de l'atome,
Source originelle
La particule de Tout,
Que la mort ne fait frémir.


****

Astres suprêmes,
Á travers le voile sombre,
Fécondent des mondes
Aspirés par les trous noirs,
Destinée des galaxies.


****

Corps sur le billard
Je trifouille les entrailles
D'un robot martyr
Effluves d'huile et métal
La conscience s'éveille


***

Géante souveraine
Dansent ses lunes ėparses
L'Opéra des vents
Sous une féerie de courbes,
Sa Majesté Jupiter.


****

Il est gris le ciel de printemps et le vieux claudique lentement
Vers son fief, demeure charnière d'une vie d'espérances
Toute flétrie désormais et dans sa maison délabrée,
Du sol au plafond meurt le vieux,
Doucement et sans peur,
Telle est sa sentence
Apprise depuis
L'enfance,
Enfin Il
Voit
Dieu.


***

La peau parcheminée, l'ancêtre boiteux
Perclus de souvenirs amers,
Pluie de brèves larmes,
Traîne sa carcasse
Dans l'espoir
D'un repos
Céleste


****

De vie
Du souffle divin
L'enfant grandit, épris
Curieux d'insectes et de fleurs
Trébuche dans l'herbe, il pleure
Déborde d'énergie, extase de cris
Les sens purs , sa Coupe emplie de liesses
Fébrile le nouveau né gourmand d'amour , repus de caresses
(à lire de bas en haut)


***
Mer opalescente
L'eau entre ciel et terre
Ce miroir des Dieux


***

Papillon de feu
Sous le règne des Plėiades
Danse , funeste flamme !


***

Esquisse d'une pensėe
La plume aėrienne verse
Ma sève limpide


***

Infini cosmos
Gouttes de vies ėphėmères
tourmentent l'esprit
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Jack Spret » Mer 16 Mai 2018, 19:48

Je partage ici ma dernière nouvelle, en compétition sur Short Édition pour le Grand Prix du Court Automne 2018.
Y’a quelques fautes qui traînent encore, des erreurs syntaxiques, mais rien qui ne nuisent grandement à la lecture. Plus une affaire de style qui aurait mérité d’être peaufiné dans une version 2.0

Le choix des âmes


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Waylander » Sam 11 Aoû 2018, 13:36

Ma dernière nouvelle a été choisie (sur 55 textes) pour être publiée dans un recueil numérique. Bon, c'est un éditeur tout récent qui n'a encore rien publié mais ça motive. J'ai essuyé un refus de la part de la revue BIFROST qui a tout de même salué la chute de mon texte. En tout cas, c'est cool j'avance , je pense progresser un peu et je remercie encore ceux qui ont pu m'apprendre des trucs, les remarques et tout, même les pires. :super: Ca fait tout drôle d'avoir un contrat à signer... :shock: Mais sincèrement, cet éditeur ne survivra pas longtemps. Je ne sais même pas si le recueil sera vraiment publié. :cry:

Donc là , depuis les champs rédempteurs pour short edition, j'ai pondu plusieurs poèmes à la noix, 2 longue nouvelles (une 3ème en cours quasi terminée), un texte d'une page, une autre de moins de deux pages et 3 courts textes inspirés par le concours "Pépin" soit des écrits de 200 signes ou 300 je ne sais plus où il faut réussir à livrer une chute et/ou un message. Et je dois avoir 3-4 projets dans la tête. Et c'est intéressant parfois de constater comment un texte évolue entre l'idée de départ, le brouillon puis la véritable écriture pour finir sur la révision :shock: .
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Re: L'écriture et vous

Messagepar Mr Jack » Sam 01 Déc 2018, 12:17

Mr Jack a écrit:Première fois que je transmet à autrui un de mes écrits personnels. J'ai déjà eu des articles publiés en numérique ou physique mais livrer une nouvelle pour un concours, ça fait bizarre.


osorojo a écrit:Bonne chance ! :super:

C'est quel genre ? Et c'est quoi le concours ? ^^


Jack Spret a écrit:Ouais, on est curieux !
Faut partager ça dans la section "Lecture" :D


Je continue là. :super:

C'est une nouvelle de 4 pages, écrite dans le cadre de ce concours. Un jour je suis passé devant la librairie qui co-organise et j'ai pris le flyer, comme ça. Et puis j'ai arpenté mes carnets de notes et j'ai choisi une bribe, un truc qui m'étais venu un jour dans un de mes moments de torpeur. J'ai laissé le truc se construire dans ma tête et là cette semaine je me suis dit pourquoi pas j'y vais je me suis lancé d'un coup comme j'aime bien faire, tout est parti d'un jet et le moment que j'avais imaginé est allé se loger au coeur du truc.

Et là je viens d'aller voir la page de la librairie en question et je vois que l'un de mes anciens profs (que j'estimais beaucoup) à la fac fait partie du jury. J'suis un peu en bad. :eheh:

Je partage en MP pour ceux que ça intéresse. :D
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