I Are You, You Am Me, de Nobuhiko Ôbayashi (1982)
(Exchange Students) L'histoire : Kazuo, un collégien, voit un jour revenir dans sa ville une amie d'enfance prénommée Kazumi. Quelques jours plus tard, tous deux chutent dans un escalier, près d'un temple, et réalisent qu'ils ont échangé leurs corps au cours de cette dégringolade...Metteur en scène formé à l'école du court-métrage expérimental et de la publicité, Nobuhiko Ôbayashi n'est connu en Occident que pour
House, film d'horreur frappadingue sorti en 1977. Dommage, car l'homme n'a jamais cessé de tourner depuis et a su négocier, contrairement à nombre de ses confrères, le difficile tournant des années 1980... Au point de livrer des perles dont la postérité paraît aujourd'hui incontestable lorsqu'on découvre des films comme
La Traversée du temps et
Your Name. (Re)voir un long-métrage comme
I Are You, You Am Me permet ainsi de mesurer l'idiotie à l'œuvre lorsqu'on évoque un remake
live du dernier-né de Makoto Shinkai... Avec la même idée de base, Ôbayashi a ainsi su livrer en 1982 l'un des plus beaux films sur l'adolescence, période où l'on construit son identité, découvre le sexe opposé et où la légèreté peut, parfois, côtoyer les pensées les plus sombres. Pour ce faire, il a pu compter sur des jeunes interprètes qui parviennent à nous faire croire à l'incroyable (Satomi Kobayashi donne
vraiment l'impression d'être un garçon coincé dans un corps de fille) et a su mettre en valeur sa ville natale, Onomichi (
le coup de cœur de mon dernier voyage en date), ville qui paraît figée dans le temps et qui contribue au ton nostalgique de l'ensemble... Aussi drôle que touchant,
I Are You, You Am Me mériterait d'être découvert par un plus large public en Occident.
Note : 7,5/10