[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Hannibal » Ven 15 Déc 2017, 10:50

:shock:
t'es encore plus vieux que ce que je pensais!

Moi j'en avais des jouets star wars...
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Exercice de l'Etat (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 17 Déc 2017, 21:24

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L'Exercice de l’État de Pierre Schoeller
(2011)


Les bons films politiques sont, malheureusement, choses rares en France. Si on arrive à faire parfois quelques jolies trames dans du thriller ou du polar, le fait est qu'un script qui ne parle que de ça a finalement peu de chance d'être produit dans l'Hexagone, alors que le cinéma français a quand même un beau passif avec ce genre de productions (Le Président, I comme Icare ou encore certains films de Costa-Gavras). Du coup, ça fait plaisir de voir un petit film pareil, et autant j'aurais quelques défauts à lui reprocher, autant je ne peux que saluer l'initiative. Alors pourtant, ça ne démarre pas spécialement bien, le combo du rêve érotique qui donne l'impression de voir un Dorcel ajouté au plan de l'érection d'Olivier Gourmet c'est quand même pas le truc le plus subtil, ni le plus utile qui soit, mais heureusement passée cette introduction peu fameuse on entre dans le vif du sujet et à partir de là ça devient réellement intéressant. La grande prouesse du métrage est quand même de transformer un sujet pas spécialement captivant sur le papier (le quotidien d'un ministre de l’Élysée en plein milieu d'une possible réforme sur la privatisation des chemins de fer) en quelque chose de vraiment intéressant pour le spectateur.

A l'heure où la désacralisation de la classe politique est plus que jamais d'actualité, ce film tombe vraiment à pic, montrant un homme comme les autres dont l'apparence intouchable et les valeurs vont être mises à rude épreuve dans un script qui ne donne jamais l'impression de voir une fiction. Ici, c'est clairement la notion de réalisme qui intéresse, et ça se fait malheureusement au détriment de la narration qui, pour le coup, est clairement perfectible. Rythme inégal, personnages secondaires pas toujours autant travaillés qu'on le souhaiterait (limite le personnage de Michel Blanc est parfois plus intéressant que Gourmet lui-même) et je ne parle même pas du dernier acte un peu loupé à mon sens : tout ce qui arrive après l'accident est vraiment moins intéressant que ce qui a pu précéder. C'est dommage car à côté de ça le film est correctement emballé et ne cède jamais à quelque chose de plus divertissant, ça va jusqu'au bout de ses intentions et vu le sujet et la rareté d'un film de ce style dans le paysage cinématographique français actuel, c'est carrément étonnant.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Waylander » Lun 18 Déc 2017, 10:51

Mark Chopper a écrit:Way, il va bientôt être beau-père et il cherche une excuse pour ne plus aller voir le film...

(Là il est rentré chez sa copine et il lui explique : "Bah merde, je ne savais pas qu'il fallait réserver sa place en 2017, du coup je vais dire aux gosses que Star Wars, c'est nul... Et sinon, tu as aimé le bouquin de Soral que je t'ai passé ?")




Fallait que tu sortes Soral gratos hein ? J'ai lu qu'un livre de lui d'une part de l'autre mais tu vaschanger de disque un jour ? Dieudo soral les juifs ca fait 3 ans que je m'en branle de tout ca.

Pour star wars quand je parlais de pompage je parlais pas de pompage cine mais pompage roman de sf . Si tu savais le nombre de films qui marchent et qui sont pompes sur des nouvelles inconnues que quasi personne ne connait....pleins d'idees originales viennent de romans ou nouvelles et ce sans nulle part une evocation ou un remerciement pour les createurs originaux. Star wars cest riche mais ce nest pas le succes qui fait la qualite d'une oeuvre.

Star wars cest une enieme mythologie resultat dun gros mix de pleins de mythes et de romans de sf bien plus riche et originaux. Au cine oui ca tue cest du jamais vu mais sans se limiter au cine bah cest moyen quoi nanar par moment ultra kitsch avec un humour parfois bidon. Ca marche parce que tout a ete fait pour entre le marketing le merchandising les sons dans lespace les combats spatiaux les duels au sabre lss pouvoirs puo voila cest tres divertissant. D'ailleurs au final tout le monde retient principalement le 5....le reste limite on peut l'oublier.
Cite moi un jeu d'acteur memorable dans sw ? La realisation est basique. La saga est aussi un gros succes grace aux musiques et ca c'est indeniable.

Et quand on le dit que la prelo est mauvaise je veux bien mais sur pleins de points la prelo nest pas pire cest dans le ton star wars seulement la nostaligie et le fait quon soit plus vieux bah on kiffe pas les nouveaux or tu montres nouveaux et anciens aux gamins d'une part ils kiffent les deux trilogies d'autre part ils prefereront surement la prelo et quand ils auront notre age ils seront nostalgiques de la prelo. Tes vieux star wars tu verras que ca mourra un jour car les generations nostaligiques mourront. Et la marque de la trilogie s'effacera petit a petit. Comme tout et c'est normal. La prelo sera toujours de la merde aux yeux de certains mais le regard nostalgique de la nouvelle generation biasera leur jugement. Suffit de voir qui defend star wars aujourd'hui. Que des trentenaires voir plus et c'est tout. Et des geeks souvent. Le reste a savoir au choix les plus jeunes les plus vieux et certains cinephiles , s'en branlent de star wars.


Concernant avatar j'ai jamais niė le pompage hein. Il y a meme eu des proces. Mais il y a pompage et pompage. Et surtout faut aller plus loin dans les references que dernier samourai ou danse avec les loups . E second est deja un pompage le premier est sorti alors que le premier jet du scenario d'avatar etait terminė.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Lun 18 Déc 2017, 11:14

Ah tiens, quelqu'un a chié dans ton café ce matin.

J'ai lu qu'un livre de lui d'une part de l'autre mais tu vaschanger de disque un jour ? Dieudo soral les juifs ca fait 3 ans que je m'en branle de tout ca.


Arrête de dire n'importe quoi. Donc tu t'en branles depuis trois ans ?

Tu es obsédé par les juifs. Il suffit juste de remonter au mois dernier.

Tu es obsédé par Dieudo. Là encore, il suffit de remonter au mois dernier.

Bon Soral, tu sembles t'être calmé. T'as dû comprendre que c'était un tocard, mais je vais continuer de te faire chier avec 8)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Danette » Lun 18 Déc 2017, 15:08

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Suffit de voir qui defend star wars aujourd'hui. Que des trentenaires voir plus et c'est tout. Et des geeks souvent. Le reste a savoir au choix les plus jeunes les plus vieux et certains cinephiles , s'en branlent de star wars.



http://www.boxofficemojo.com/news/?id=4354&p=.htm
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Lun 18 Déc 2017, 15:20

Il parle de l'épisode IV, pas de la trilogie en cours (je crois).

Star wars cest une enieme mythologie resultat dun gros mix de pleins de mythes et de romans de sf bien plus riche et originaux. Au cine oui ca tue cest du jamais vu mais sans se limiter au cine bah cest moyen quoi nanar par moment ultra kitsch avec un humour parfois bidon. Ca marche parce que tout a ete fait pour entre le marketing le merchandising les sons dans lespace les combats spatiaux les duels au sabre lss pouvoirs puo voila cest tres divertissant.


Sinon, pour croire que le succès de l'épisode IV était programmé et/ou prévisible... Tu ne connais vraiment pas le contexte de production.

Lucas était seul contre tous, personne ne croyait à son film ni à la possibilité de faire de l'argent avec des produits dérivés. Cet article revient, entre autres, sur ce contexte :

C’est dans cet état d’esprit qu’il débute les négociations avec la 20th Century Fox pour le projet (alors anecdotique) de THE STAR WARS, refusant une augmentation de salaire pourtant substantielle pour s’assurer des droits dérivés (suites, personnages, licences diverses) de son space opera. Les membres de la Fox, pour qui THE STAR WARS n’est rien d’autre qu’une tentative de concurrencer les films pour enfants du studio Disney (l’un des producteurs parle même de « film de Noël avec un chien géant »), ne comprennent pas le sens de ces négociations et acceptent de répondre aux demandes aberrantes du jeune cinéaste.


Star Wars, ça a cartonné avant ma naissance et ça cartonnera toujours après ma mort. Les changements de modes et de générations épargneront toujours cet univers.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar francesco34 » Lun 18 Déc 2017, 18:01

Quand j'ai fait découvrir Star Wars à mon neveu (la trilogie) il devait avoir 6-7 ans, il a kiffé grave!
SW, même le film de 77, ça marche toujours auprès des jeunes. Et je comprends pas le délire de Way autour du marchendising. C'est parce que le film a cartonné et plu aux gens que le marchandising a marché, pas le contraire :shock:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Waylander » Lun 18 Déc 2017, 18:31

Mark Chopper a écrit:Ah tiens, quelqu'un a chié dans ton café ce matin.

J'ai lu qu'un livre de lui d'une part de l'autre mais tu vaschanger de disque un jour ? Dieudo soral les juifs ca fait 3 ans que je m'en branle de tout ca.


Arrête de dire n'importe quoi. Donc tu t'en branles depuis trois ans ?

Tu es obsédé par les juifs. Il suffit juste de remonter au mois dernier.

Tu es obsédé par Dieudo. Là encore, il suffit de remonter au mois dernier.

Bon Soral, tu sembles t'être calmé. T'as dû comprendre que c'était un tocard, mais je vais continuer de te faire chier avec 8)


Ouais donc poster des news on a plus le droit (j'aurais posté la même si ça avait été un menteur blanc, chrétien ou noir protestant mais bon), et citer un mec on a plus le droit non plus. Si c'est deux posts sur deux trucs en 2-3 ans qui rélève de l'obsession pour toi franchement....Tu peux demander à qui tu veux ici sur facebook mes publications n'ont aucun rapport avec Dieudo ou les juifs et ici, cquand je parle d'un des deux, c'est toujours lié à l'actu ou une comparaison à la con. Après on peut parler de ton obsession pour les autres forumeurs et leurs posts ? On dirait un RG sérieux. Rien d'autre à foutre ? Pour Soral, je n'ai rien compris du tout c’est juste que ça m'intéresse plus, que j'ai été viré de son forum , que je suis passé à autre chose et sur bien des points c'est pas un tocard (juste un beauf néo nazi et ultra fermé d'esprit - comme toi -voilà tout rien de grave donc). Mais bon ça fait du bien d'avoir un ennemi , un vrai "méchant" sur qui taper donc je laisse ça au peuple histoire de le défouler un peu. :super: Dieudo ça fait un bail que je ne le suis plus, je suis resté avec le Dieudo d'antan, jusqu'à max 3-4 ans, depuis il me saoule. Pour autant, je l'ai cité dans une comparaison à l'affaire pédophilie etc...ouais et donc je m'en branle depuis 3 ans dans le sens où je ne m'occupe plus de tout ça à moins de tomber sur une info ou un truc croustillant. Je m'y intéresse plus, je fouine plus et je ne lis plus rien en rapport. Allez si tu veux je te payes 30 € pour aller fouiner encore plus loin. 8)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Danette » Lun 18 Déc 2017, 18:34

On dirait un RG sérieux.


Stasi ou Gestapo, plutôt ; la comparaison est encore plus frappante !
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Sherlock Junior - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Déc 2017, 19:25

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Sherlock Jr. (Sherlock Junior) de Buster Keaton & John G. Blystone
(1924)


Second film de Keaton que je découvre, et ça confirme globalement tout le bien que je peux penser du bonhomme après la vision de The General, quand bien même ce Sherlock Jr. n'a pas le côté ultime de ce dernier. Forcément, la durée va jouer un rôle déterminant, puisqu'on est ici devant un moyen-métrage, et non pas un long, et du coup l'enchaînement de séquences marquantes se fait un peu au détriment de la narration : l'histoire se tient bien, mais n'est jamais réellement marquante ou passionnante. Non pour le coup ce qui fait vraiment la force du film, c'est bel et bien le génie visuel de Keaton, qui livre ici une pelletée de gags vraiment bons, et qui souvent se limitent à des idées visuelles simples, pour un maximum d'efficacité (le début avec les billets de un dollar, c'est tout con mais c'est hilarant à souhait :eheh: ).

Mais étonnamment, la forme ne se met pas seulement au service du gag, mais aussi d'un certain sens de la poésie, et ça donne lieu à une jolie séquence dont la fabrication m'apparaît comme un véritable mystère (alors que la solution doit être toute bête), à savoir celle où le projectionniste joué par Keaton va rentrer dans un écran de cinéma et traverser plusieurs décors au fur et à mesure que le film avance (sur le papier ça fait un peu Last Action Hero avant l'heure :mrgreen: ). Le gros moment du film, c'est évidemment tout le passage avec Keaton en détective fantasmé, et ça donne des supers scènes vraiment mémorables, que ce soit dans la simplicité de la séquence de billard (celle-ci c'est quand même le must en terme de comédie :eheh: ) ou dans l'impressionnant passage où Keaton se retrouve sur le guidon d'une moto qui roule sans conducteur (sérieux il y a des plans où on se dit qu'ils sont vraiment fous d'avoir tourné des trucs pareils :shock: ). En bref, si on n'est pas trop regardant sur l'histoire, somme toute assez simpliste avec une résolution un peu facile, c'est quand même un super moment de comédie visuelle, chose hélas de plus en plus rare ces dernières années.


7/10
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Carbone - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 21 Déc 2017, 22:39

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Carbone de Olivier Marchal
(2017)


Le film partait pas spécialement bien avec sa promo complètement ratée (qui fait qu'il est passé complètement inaperçu) et son casting pas super vendeur (Michaël Youn, Laura Smet, et puis évidemment le duo de Marseille Magimel/Depardieu qui laissait présager le pire :mrgreen: ), mais au final ça se révèle vraiment sympa, preuve que Marchal a quand même la capacité de livrer toujours quelque chose de constant dès qu'il s'agit de réaliser des longs-métrages. Pourtant, vu le pitch, on pourrait se dire que le sujet ne colle pas vraiment au réalisateur, qui est plutôt un habitué du polar, mais en l’occurrence il gère plutôt bien ce film d'arnaque qui va se transformer peu à peu en rise and fall à l'inspiration très américaine. Autant avant chez Marchal on pouvait déceler l'influence de Melville ou du Parrain, ici c'est très clairement Scarface, qui est même ouvertement cité en milieu de métrage. Comme le film de De Palma, on a l'histoire d'un mec qui veut prouver à tout le monde qu'il est le meilleur, la différence étant qu'il ne part pas de rien à la base mais l'ego du personnage va clairement devenir le moteur du récit (plus que le risque de voir son entreprise fermer, c'est davantage les disputes avec sa femme et sa belle-famille qui est l'élément perturbateur). Et forcément, comme souvent avec ce genre de film, la réussite totale va peu à peu laisser place à une déchéance totale, aspect que Marchal réussit vraiment bien notamment en restant toujours à hauteur d'homme : comme ses précédents films la psychologie des personnages et la famille sont les éléments centraux du script.

Sans proposer rien de réellement transcendant (si ce n'est le fait qu'on a enfin un film de ce style en France), Marchal livre quelque chose de plutôt solide et de vraiment efficace, et quand il faut aller jusqu'au bout de sa proposition il n'hésite pas, et on se retrouve avec un dernier acte où le héros va faire tout ce qu'il peut pour s'en sortir, quitte à violer ses principes de toujours. Le seul réel défaut que je trouve au film serait son introduction : ça ne sert finalement pas à grand chose de connaître d'emblée la finalité du personnage de Magimel, si ce n'est peut-être faire un clin d’œil à un autre grand film de De Palma, à savoir Carlito's Way (en plus l'utilisation de la voix-off est similaire, ça doit pas être anodin). Là où le film est vraiment surprenant, c'est sur le fait que Marchal s'en sort très bien avec un casting qui faisait un peu peur. Magimel et Depardieu retrouvent leur prestance d'il y a quelques années (par contre j'aurais pas craché sur plus de présence pour Depardieu, il gère bien le registre du bourgeois qui prend de haut tout le monde), et surtout on a Michaël Youn qui joue bien dans un rôle premier degré :shock: , et ça c'était vraiment pas gagné d'avance. Du rise and fall simple et efficace, dommage que le film soit déjà complètement oublié, car il rejoint ces quelques films français, avec le Klapisch, le Valette et le Dupontel, qui redonnent de l'espoir dans le cinéma français en 2017.


7/10
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Salaire de la peur (Le) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 22 Déc 2017, 20:32

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Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot
(1953)


Seconde vision et je reste globalement sur la position que j'avais à la découverte il y a quatre ans : c'est clairement le meilleur Clouzot que j'ai pu voir, mais il manque un truc pour en faire un vrai grand film, et pour le coup je préfère vraiment le remake de Friedkin qui me parle plus. Pour le coup, cette vision a été assez salutaire tant je ne me souvenais finalement de pas grand chose hormis le début au village et la péripétie du ravin, j'avais globalement oublié le reste et surtout le final : de mémoire ça se finissait sur Montand qui arrive au puits alors que pas du tout. Du coup, j'ai pu être à nouveau frappé par le côté très culotté du métrage, que ce soit dans sa fabrication ou dans ses ambitions, qui en fait encore aujourd'hui un film à part dans l'histoire du cinéma français, et qui a sûrement beaucoup aidé à sa réputation élogieuse. Quand Clouzot se lance dans un projet ambitieux, il ne le fait pas à moitié, et non seulement le bonhomme est capable de recréer l'Amérique du Sud dans le sud de la France (on va pas se mentir, ça fait pas toujours illusion, mais c'est généralement réussi, c'est pas Lautner avec Le Professionnel quoi :mrgreen: ) mais en plus il arrive à livrer un film complètement noir, au pessimisme ambiant, et même lorsqu'on entrevoit un peu de lumière au bout du tunnel c'est généralement pour que Clouzot nous prouve qu'elle est impossible à atteindre à ce stade, l'épilogue est d'ailleurs plutôt équivoque sur ce point.

C'est vraiment cet aspect qui rend le film toujours aussi intéressant aujourd'hui, et c'est clairement la psychologie des personnages qui est au centre de l'attention, notamment avec le duo Montand/Vanel qui va évoluer de façon très étrange dans le rapport de force, pour aboutir sur quelques scènes bien mémorables (ce passage où Montand écrase la jambe de Vanel :shock: ). A côté de ça, formellement le film est très réussi, c'est bourré de fulgurances qui permettent de voir à quel point Clouzot gère très bien le suspens (le montage qui accélère avant l'explosion de la dynamite :love: ) et les effets de surprise (la fameuse scène de la cigarette, en un effet de montage on comprend tout), par contre je suis moins fan de la séquence où ça joue sur la vitesse des deux camions : on ne comprend pas grand chose à la séquence et à côté des autres péripéties ça fait vraiment climax du pauvre :? . Le film possède un autre défaut, et de taille, à savoir sa gestion du rythme : car autant la seconde moitié du film est intouchable, autant la première aurait mérité d'être écourtée. Tout le passage dans le village dure vraiment trop longtemps par rapport à ce que ça raconte, d'autant que les passages avec Véra Clouzot servent peu ce qui va suivre, et sur ce point le film de Friedkin est bien supérieur. C'est pas à mon sens le grand film que beaucoup voient, mais c'est clairement un film osé et particulièrement réussi dans sa façon d'aller au bout de ses intentions, du pur Clouzot en somme.


7,5/10
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Thelma - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 23 Déc 2017, 12:25

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Thelma de Joachim Trier
(2017)


Les deux précédents films de Joachim Trier, je n'en suis pas particulièrement fan, ça possède des qualités mais c'est quand même assez oubliable à mon sens, mais j'avoue que j'étais plutôt curieux de voir celui-ci, ne serait-ce que pour voir comment quelqu'un comme Trier, très attaché au drame, gérer un film fantastique. Pour le postulat de base, c'est bien simple, on est globalement sur une reprise de Carrie, avec une jeune adulte qui possède des pouvoirs télékinésiques et qui, éloignée de ses parents conservateurs et catholiques, va perdre peu à peu les moyens de contrôler sa force surnaturelle, tout en découvrant sa propre sexualité. Rien de bien nouveau donc, loin de là, mais Trier s'en sort plutôt bien avec un film agréable à suivre et ponctué de quelques scènes très réussies. Dès le départ on sent une volonté de traiter le sujet de façon assez frontale avec l'introduction qui met tout de suite dans l'ambiance, et plus on va découvrir l'étendue des pouvoirs de Thelma, plus ça va être traité de façon cash, tout en restant dans l'économie (la scène où elle fait disparaître le bébé c'est bien puissant, on ne s'y attend pas, et pourtant c'est traité sans artifices).

Ce que le film réussit le mieux, c'est vraiment dans le traitement de l'émancipation de la jeune fille et de la découverte de la sexualité. Encore une fois, rien de bien original, mais c'est traité de façon plutôt juste, et toutes les séquences où les deux femmes se rapprochent marchent à merveille, en particulier celle de l'opéra qui pose la problématique de la relation sans qu'aucun mot ne soit prononcé. Formellement, ça se tient bien, c'est pas grandiose mais il y a de belles idées visuelles, que ce soit l'acte final ou encore le coup de la vitre avec le cheveux qui en ressort (un truc truc tout bête mais qui glace le sang quand on le découvre, là encore le fait que le film laisse l'imagination du spectateur aller où elle veut rend ce genre de passage encore plus efficace). Enfin, comme toujours avec Trier, la direction d'acteurs est nickel, et l’interprète principale s'en sort à merveille. Malgré quelques défauts, notamment rythmique, ça reste une jolie tentative fantastique pour le réalisateur.


6,5/10
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Il était une fois en Amérique - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Déc 2017, 22:13

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Once upon a time in America (Il était une fois en Amérique) de Sergio Leone
(1984)


A sa découverte au cours de mes années lycée, j'avoue avoir été pas mal déçu par ce film testament de Sergio Leone, peut-être en partie parce que je n'y trouvais plus le côté très formaliste qui se dégage de ses westerns. Je trouvais le film bon, mais je n'y voyais pas le grand chef-d’œuvre tant vanté ailleurs. Depuis, j'ai eu le temps d'oublier la grande majorité du métrage, au point de ne plus trop savoir ce qu'il raconte, et ayant eu l'occasion récente de revoir le film, mais cette fois dans sa version longue, au cinéma, je n'ai pas hésité à tenter une reconsidération du métrage. A l'arrivée, je ne ferais toujours pas partie de ces personnes qui déclarent voir en cet ultime film de Leone une pièce aussi importante qu'un Once upon a time in the West, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a quand même un film extrêmement fascinant. Après des années de préparation, Leone livre ce qui est certainement son film le plus ambitieux sur le papier, à savoir une sorte de film de gangsters où l'on suit la vie d'un homme, de l'enfance à la vieillesse, et qui va dépeindre la puissance d'une amitié, mais aussi sa lente dégradation.

Ce qui étonne surtout, c'est de constater à quel point ce film jure avec le reste de la filmographie de Leone. Là où ce dernier préférait auparavant des scripts épurés, aux enjeux simplistes et aux personnages caractérisés par des codes, Once upon a time in America va plutôt faire le contraire avec un script mine de rien plutôt complexe pour ce qu'il raconte (au final, avec beaucoup de raccourcis, la même histoire peut être racontée en deux fois moins de temps), des passages de vie étirés et très détaillés, et des personnages tout en nuances. De ce fait, à première vue, le film ne ressemble pas vraiment à un long-métrage de Leone, d'autant plus que ce dernier met de côté sa mise en scène généralement tape à l’œil pour livrer quelque chose de plus subtil, avec finalement peu d'effets de style (ça n'empêche pas évidemment d'avoir quelques superbes plans et séquences, et pas mal d'idées de montage comme la fameuse scène du téléphone). Pour autant, cela n'empêche pas le film de briller, et pour le coup Once upon a time in America s'avère être le parfait point final d'une filmographie dont une grande partie a cherché à analyser le fonctionnement moral et social d'un pays. Plus qu'un film de gangsters, le métrage s'avère être une longue ode à l'évolution d'une nation, s'élevant autant sur ses illustres éléments que sur ceux oubliés, à savoir les petites gens de la rue, qui ont néanmoins eu un certain impact sur leur propre pays. A cela s'ajoute une écriture de personnages pour le moins étonnante, puisque le personnage qu'on y suit s'avère être tour à tour quelqu'un de touchant, auquel le spectateur témoigne une certaine empathie, mais aussi un vaurien souvent misérable, capable de gâcher l'amour d'une vie sur un simple besoin physique non assouvi.

Enfin, le film est surtout un tragique récit sur l'amitié, et on pourra pester autant qu'on veut sur la durée parfois excessive du métrage, mais c'est bien elle qui permet de rendre aussi réaliste les liens tissés entre ces personnages. Musique magnifique de Morricone, direction d'acteurs au diapason (De Niro et Woods sont excellents), mise en scène subtilement travaillée, propos vertigineux par moment : Once upon a time in America est clairement un film d'exception. Et quand bien même j'ai quelques réserves sur le rythme du métrage et la durée de certaines séquences (surtout en version longue), ça reste clairement un film important à découvrir pour n'importe quel cinéphile digne de ce nom.


8/10
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Autant en emporte le vent - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Déc 2017, 19:53

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Gone with the wind (Autant en emporte le vent) de Victor Fleming
(1939)


Dans le genre grands classiques que je n'avais toujours pas vu, celui là tenait une place de choix, et pour cause : cela faisait plus de dix ans que j'avais le dvd sur les étagères, la durée du métrage m'effrayant à bien des reprises (aujourd'hui, avec le Leone précédemment critiqué, ça doit être le film le plus long que j'ai vu de ma vie :mrgreen: ). A la découverte, c'est à peu près ce que j'avais imaginé, à savoir que c'est un film admirable à bien des égards, mais qui souffre aussi d'un des travers du Hollywood de l'époque, qui consistait à adapter des œuvres littéraires fleuves sans forcément tailler dans le gras. Il en résulte une adaptation certainement très fidèle (en tout cas, c'est ce qui est ressorti de quelques discussions que j'ai pu avoir avec des lecteurs), mais qui a ce côté too much et grandiloquent qu'on peut trouver dans d'autres productions de l'époque (les péplums notamment) : ça raconte beaucoup de choses, mais pas toujours à des fins utiles. Ça se ressent beaucoup sur la façon dont est découpé le métrage, avec une première partie qui va se concentrer sur la façon dont la guerre va influencer la vie de Scarlett O'Hara, et une autre bien plus centrée sur sa relation avec Rhett, la première partie étant clairement plus intéressante que la seconde, qui traîne beaucoup trop en longueur. C'est dommage car le côté romance sur fond de contexte historique avec imagerie épique marche vraiment bien sur la première heure et demie, on suit avec attention la décadence de cette aristocratie du sud qui connaît la fin de son existence.

C'est d'autant plus passionnant qu'on sent bien le budget avec une utilisation très poussée du Technicolor, ça veut en mettre plein la vue et ça le réussit très bien, que ce soit avec le gros climax sur l'incendie d'Atlanta :shock: ou encore des plans sur la fin de la première partie qui ont dû en inspirer plus d'un, de John Ford à Steven Spielberg en passant par Martin Scorsese. Surtout que côté écriture, le personnage de Scarlett s'avère vraiment captivant à voir évoluer, mais à partir du moment où le couple avec Rhett se forme définitivement le film tombe dans une sorte de "je t'aime, moi non plus" pas toujours des plus intéressants à suivre. Du coup, lorsque Clark Gable balance son fameux "I don't give a damn" à la fin (la classe cette réplique 8) ), on est carrément d'accord avec lui, vu qu'on a l'impression de tourner en rond sur la dernière heure. Formellement, hormis les passages évoqués précédemment, ça reste du film de studio avec ce que ça comporte comme qualités et défauts : ça a parfois encore de la gueule, mais il y a un côté pièce de théâtre grandeur nature qui ressort pas mal, d'autant que c'est filmé de façon assez conventionnelle. Pas spécialement un classique que je conseillerais à n'importe qui vu la durée, mais ça reste quand même intéressant à voir sur bien des aspects.


6/10
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