[Pabelbaba] Mes critiques en 2017

[pabelbaba]

Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood? de Peter Segal - 1994

Je suis malade ce week-end avec de la fièvre, donc un samedi aprem devant RTL9 y'a rien de mieux.

De ce film là, je me souvenais surtout du final assez fun sous forme de pantalonnade grand-guignolesque pas hyper fine. Mais tout le film n'est pas dans cette veine et a bien plus à proposer. En effet, même si l'humour tourne beaucoup autour des gadins et de l'absurde, il n'y a pas que cela. On nous propose notamment des dialogues de fou, à base de "Tel un nain devant un urinoir, je vais devoir placer la barre très haut". Mais aussi une kyrielle de parodies de film vraiment fun. Rien que la scène d'intro en mode Les Incorruptibles/Le Cuirassé Potemkine complètement nawak, j'étais plié en deux. Avec OJ Simpson qui rattrape les nombreux bébés pendant que les postiers en grève canardent tout le monde, le crescendo était vraiment bien amené. Mais ce n'est pas la seule, celle de La Grande Évasion avec le terrain de baseball qui devient impraticable, c'est vraiment bien vu. Sans parler de Geriatric Park et autre...

Du coup il y a vraiment du rythme, on ne s'emmerde jamais, le film a perpétuellement quelque chose à proposer et arrive à faire avancer son histoire en plaçant ses gags en rafale. Sachant qu'en plus on a tout un tas de petits trucs en plus qui font vraiment plaisir. Déjà Anna Nicole Smith... Mais surtout ce casting déglingo avec George Kennedy, Leslie Nielsen et OJ Simpson qui sont vraiment parfaits alors que ce trio sur le papier... En plus revoir OJ Simpson dans un film à présent, ça ajoute forcément du sel. Comme la rapide apparition de R Lee Ermey d'ailleurs. Et c'est un gros plus d'avoir de vrais acteurs pour les oscars (même si la plupart sont de 3ème zone). D'ailleurs il faut voir la gueule des films nominés.

Voilà, j'ai vraiment passé un super moment devant un film pas si con que ça et plutôt bien emballé. Mais c'est pas pour ça que je me referai les autres dans un avenir proche.

7,5/10

[Mark Chopper]

Tu dois être vraiment souffrant.

[pabelbaba]

[Mark Chopper]

J'en ai zéro souvenir en fait, contrairement aux deux premiers.

Mébon, j'ai toujours dit que O.J. était doué pour jouer les crétins

[pabelbaba]

Ben j'ai vu la fin du précédent juste avant et c'était un peu plus poussif, même si OJ qui construit son canon sur le toit c'est du génie.

[angel.heart]

J'aime plutôt bien les 2 premiers volets mais celui-ci reste mon préféré.

[Dunandan]

Rush de Ron Howard - 2013

Il est clair que les rivalités dans la F1 ça pouvait faire un bon pitch de film. Et il y en a eu un bon paquet depuis que ce sport existe, mais il est vrai qu'en particulier avec la tragédie de Lauda, il y avait moyen d'en tirer un objet cinématographique avec un scénario qui tient un peu en haleine.

En plus il n'y avait pas trop besoin de forcer pour camper ces deux pilotes aux caractères diamétralement opposés. Quoiqu'on ne va pas minimiser la performance de Daniel Brüll qui est impressionnant de mimétisme avec Lauda. En revanche c'est moins le cas d'Hemsworth, qui malheureusement traîne une dégaine de surfer californien qui n'a rien de british. Il joue bien le désinvolte, mais il lui manque cette touche particulière qui l'aurait fait passer dans la même dimension que l'allemand.

Ensuite sur l'écriture, c'est un peu du même acabit, tout est bien amené, notamment les histoires de cœur, ça sent le professionnalisme, sans fioriture. A noter qu'on évite une bonne dose de pathos avec des accidents traités assez rapidement, ce qui n'est pas plus mal.

Enfin il reste la réalisation, et là c'est pas mal du tout. On n'a pas énormément d'images de course, mais celles qui ont été recréées ont une super gueule et on s'y croirait.

Du coup, malgré de jolies qualités et une absence de défaut majeur, il est quand même assez difficile de s'enthousiasmer complètement sur un produit foncièrement sympathique et bien fait, mais sans plus.

7/10

[Alegas]

Jurassic World aka Dance avec les Raptors de Colin Trevorrow - 2015

Toujours sur la brèche et alerte quant aux nouveautés, je croyais que c'était un reboot. En fait c'est bel et bien un suite!

On a donc bien un 4ème Jurassic Park qui suit la continuité des autres et, forcément, le parc a enfin ouvert. L'idée en soi est aussi con qu'intrigante, parce qu'après les trois épisodes précédents, se relancer dans une telle aventure, c'est légèrement débile, mais pourquoi pas? D'ailleurs le nouveau parc a une sacrée gueule et est relativement crédible. En tout cas bien plus que le premier pour accueillir des visiteurs en masse.

Ca donne donc une intro assez sympa à suivre avec notamment la présentation du Mosasaure qui est vraiment classe et du genre à me faire flipper. Malheureusement, sa présence, qui ressemble à une bonne idée, sera hyper mal exploitée. C'est d'ailleurs à l'image du reste des idées du film, on a souvent l'impression qu'un pool de scénaristes a mis sur le papier quelques bonnes pistes et qu'en fin de séance JJ Abrams et Corky sont venus pisser dessus.

Du coup ça donne le concept de dino transgénique hyper intelligent et furtif. Pas mal, on doit pouvoir en faire des trucs cool? Ben non, une fois qu'il a joué à l'Evadé d'Alcatraz façon 1, 2, 3 Soleil, il se balade pépère dans la pampa avec ses grosses papates et claque juste des coups de mâchoire. Bon, ok. Mais alors il est au moins impressionnant visuellement, genre design de ouf qui fout les boules à 100 mètres? Nan, c'est juste un T-Rex avec 6 dents en plus.

Et c'est pareil pour le dressage des raptors, qui se conçoit assez bien, mais qui finit en chevauchée numérique ultra cheap et complètement neuneue. A l'image de certains effets complètement ratés. Par exemple ces différents gros plans sur les chaussures à talons de l'héroïne, qui font d'abord penser que le réalisateur est un peu fétichiste sur les bords et n'a pas peur de le montrer, et bien ces talons n'auront aucune incidence dans le scénario si ce n'est d'amorcer un dialogue pas drôle... Pareil pour la mort de d'Onofrio, qui, vu comme la caméra est placée, est sûr de crever et on l'espère façon Samuel Jackson dans un fameux film de requin, mais même pas, la scène se traîne pour arriver à l’inéluctable...

Le nombre d'idées mal exploitées est hallucinant. Du coup, mises bout à bout, ça donne un climax bien pété avec un combat de dinos sans inspiration qui se termine mollement après des péripéties bien pétées.

Résultat, on a un bon gros gâchis jamais flippant et bourré de fan de service dispensable.

3/10

[pabelbaba]

Kung-Fu Academy aka Lady Kung Fu aka Kung Fu Wing Chun de Joe Cheung - 2010

Distribué de façon assez étrange par Bac Films chez nous, avec ce titre totalement nawak et cette jaquette DVD bien trompeuse :

ce film est un pur produit du passé. En effet, on n'en fait plus des comme ça! Mais j'aurais dû m'en douter, rien que ce titre débile et la présence à la réalisation d'un bon vieux troisième couteau du ciné HK comme Joe Cheung (Flaming Brothers, Pom Pom, Rosa), ça sentait la prod fauchée de comedy-action en costume façon années 80.

Tout y est : les décors en studio pour reconstituer le village qu'on ne quittera quasiment pas, une double intrigue pas bien originale avec une jolie jeune femme qui maîtrise le kung fu pour martyriser ses prétendants et une autre avec son futur maître recherché par les autorités, des blagues bon enfant, des gentils qui se font sabrer en deux sans crier gare... vraiment toute la panoplie du KFP 80s.

Ca ne révolutionne donc pas le genre, mais c'est assez bien mis en boîte. A part quelques plans avec des FX pour figurer la nature en studio et qui piquent grave les yeux, ça fonctionne bien. Les combats sont fréquents et variés, avec des mouvements bien découpés, des séquences pas trop cut, quelques parties câblées mais sans excès et quelques corps tranchés. Pas de fausse note.

Et en plus le cast assure, tant du côté des petits nouveaux, avec Bai Jing et Yu Shao Qun qui jouent et se battent plus qu’honnêtement, que des vétérans qu'on est toujours content de revoir comme Kara Hui, Yuen Wah ou Collin Chou.

Du coup, impossible de s'emmerder devant cette resucée complète des recettes du passé, c'est bien dans les vieux pots qu'on fait la meilleure mayonnaise.

6,5/10

[angel.heart]

Tu donnes envie. Je vais me choper le Blu Ray.

[pabelbaba]

Si tu gardes à l'esprit que c'est un film avec une ambition relativement modeste, ça ne peut que te plaire.

[Alegas]

Garçon d'Honneur aka The Wedding Banquet d'Ang Lee - 1993

Une comédie dramatique sur le mariage et l'homosexualité, en 93 et produite avec des fonds Taïwanais, Ang Lee était sacrément en avance sur son temps et avait une grosse paire de...!

Enfin des bollocks, ça ne suffit pas à faire un bon film. Et ici, il fallait du doigté et de la finesse, parce que le pitch pouvait donner lieu à un film méga lourdaud. En effet, simuler un mariage blanc aux USA pour donner une carte verte à madame et une reconnaissance familiale à monsieur, qui préfère les hommes, ça sentait la grosse pantalonnade. En plus Ang Lee ne s'est pas facilité la tâche en ajoutant une grossesse.

Il est globalement sauvé par une écriture vraiment bien équilibrée et un casting nickel. L'équilibre du scénario vient du choix de ne pas faire de l'humour tout le temps. Il y a de petites touches par-ci par-là, mais surtout un énorme morceau avec avalanche de conneries pendant le fameux banquet. Et c'est parfait, on rie vraiment, de façon intense, mais seulement pendant un court laps de temps. On peut alors se concentrer sur les parties plus dramatiques pendant les autres phases.

Et là, Ang Lee se retrouve face à 5 acteurs qui en ont sous le pied. Le trio amoureux et les parents sont systématiquement justes, quelque soit la scène. Pourtant il y a des moments cotons : révélations, engueulades, tendresse, gêne... Ce sont les montagnes russes émotionnelles et pourtant ça ne part jamais en live. Gros boulot sur la direction d'acteur.

Malgré tout cela, il y a quand même quelques petits défauts, comme l’écriture du marié, un peu brouillonne et qui le rend souvent tête à claque, un montage pas assez démonstratif au point de ne plus avoir l'impression que l'action se déroule à New York et puis cette fin, vraiment easy, qui simplifie trop les relations entre les persos.

7/10

[pabelbaba]

Kramer contre Kramer de Robert Benton - 1979

Classique du film de divorce (en tout cas plus que Papa ou Maman... ), il fonctionne toujours aussi bien malgré son âge.

Pourtant ce genre de film a tendance à perdre de son impact avec l'évolution des mœurs. Mais Benton a pu s'appuyer sur un script simple, allant droit au but, resserré sur un nombre restreint de persos, ne tirant pas de conclusions générales et restant concentré sur l'histoire de cette famille. Le risque c'était alors d'avoir des longueurs et des répétitions puisque les rebondissements n'allaient pas être légions. Heureusement, les séquences d'émotions peuvent se succéder sans redite car elles font sans cesse évoluer les persos et leurs relations. Que ce soit Hoffman et sa femme au Tribunal, Hoffman et sa voisine au parc, Hoffman et son boss, Hoffman et son fils à peu près tout le reste du temps.

Enfin dit comme ça, ça n'a rien d'emballant et il est clair que sans un casting de feu, le film aurait pu dégouliner sans souci. Mais voilà, Hoffman déglingue tout. Une palette d'émotions tellement large et d'une telle justesse dans un seul homme, c'est quasiment du jamais vu. Limite il aurait dû rafler deux oscars pour ce rôle. Pour Meryl Streep c'est pareil. En plus elle se paye le luxe de pouvoir passer de femme quelconque à femme charmeuse en un battement de cil, que c'en est à peine croyable. De surcroît dans ce film c'est systématique. Et pour couronner le tout même le gosse est au diapason.

Ca donne du coup un vrai beau film, simple et qui ne vire pas au tire-larme.

8,5/10

[pabelbaba]

Ils sont partout d'Yvan Attal - 2016

Pourquoi?

Surtout quand on sait qu'il y avait Stars 80 sur TF1. Ben en fait j'ai commencé la soirée sur TF1, mais ça avait juste l'air nul tendance chiant. Alors que le Attal...

Le Attal est limite orgasmique. Sur un sujet intéressant, à savoir le fait d'être juif aujourd'hui, il décide de partir aux confins de nawakland, mais avec les yeux bandés. Le résultat c'est un film à sketchs entrecoupé de séances chez le psy d'Attal. En premier lieu, on peut constater qu'il fait bien mieux que la plupart de ses prédécesseurs s'étant essayé à cet exercice, puisque généralement les sketchs sont de niveau très variable. Et là, pas du tout. C'est merdique du début à la fin!

Mais pas merdique, genre trop prosélyte ou franchement pas drôle alors que ça voudrait l'être, nan c'est juste sans intérêt. Et c'est limite dommage, parce que certains morceaux avaient un potentiel de nanardise complètement dingue (le mari de la fausse Marine Le Pen qui serait finalement juif, un agent du mossad envoyé dans le passé pour tuer Jésus en loucedé, un référendum lancé pour que les français deviennent juifs...). Ca va très très loin. Mais ça tombe systématiquement à plat avec des déroulements bien trop longs et une absence de chute d'une paresse extrême.

Dès lors, on ne sait même pas si c'est censé être drôle ou faire réfléchir. A vrai dire, la seule chose à laquelle j'ai réfléchi pendant ce film c'était le montant des subventions du CNC.

Sachant qu'au milieu de cette écriture automatique, il n'y a pas que des trucs à jeter, Charlotte Gainsbourg propose notamment une prestation super crédible. Mais au profit d'un vide tellement abyssal, que ça ne relève pas le niveau.

Après la filmo de Chabrol, mon voyage à travers le ciné français foireux semble encore loin d'être achevé. Prochaine étape, très certainement Doutes, qui a un fort potentiel de note négative.

0/10

[pabelbaba]

SW8 de Rian Johnson - 2017

Comme pour le 7, pas d'attente particulière puisque entre un 7 pas bandant et un Rogue One qui offrait une histoire bien ficelée, tout était possible avec ce nouvel opus.

Et Johnson a vu les choses en grand. Je pense qu'il a vraiment eu l'envie de proposer quelque chose de neuf. Le souci, c'est que son parti pris a été du début à la fin de nous faire entrevoir ce qu'on a l'habitude de voir dans la trilogie et de prendre systématiquement le contre-pied au dernier moment. Du coup la trame du film est une suite infinie de mini twists pour ceux qui connaissent l'univers sur le bout des doigts.

Mais qui dit twist, dit écriture en béton. Et surtout qui dit twists dit écriture impossible parce que la plupart des scénaristes se prennent déjà les pieds dans le tapis avec une révélation WTF dans un film, alors avec 5 ou 6 c'est peine perdue. Le résultat c'est des trous scénaristiques complètement foireux et la liste est longue :

- La mort de Snoke, whoaouw, on n'y croit pas, il devrait mourir dans le 9 si on suit la logique de la première trilogie. Mais du coup, le mec super puissant qu'on nous présentait est juste bon à se faire baiser comme un éjaculateur précoce un soir de dépucelage. Et si jamais on nous fait le coup du, mais non, c'était pas lui, il est pas mort en fait, façon Rastapopoulos ou Olrik... Facepalm

- Logiquement, le plan de Finn devrait aboutir si on suit la logique de la franchise. Bon, ça tombe à l'eau. Pourquoi pas. Mais il aurait fallu nous dire comment Del Toro est au courant des plans de la Rebellion pour pouvoir les balancer aux méchants... Parce que Finn lui même n'est pas au courant.

- Dans le même genre, on s'attend à ce que Dameron sauve le vaisseau amiral, mais non, la Rebellion a un autre plan. Le problème, c'est qu'il n'y a aucune logique à avoir caché ce fameux plan à Dameron et toute la mutinerie est vaine.

L'intention était louable, mais derrière ça ne suit pas. Du coup on a rapidement l'impression d'être pris pour un con et quand ça se répète ad nauseam pendant tout le film, je souffre.

Et ce n'est pas fini! Parce que Johnson en plus d'avoir une trame mal branlée, nous rajoute un tas de détails qui font très mal et notamment ces fameuses touches d'humour. En soi, pourquoi pas, il y en a toujours eu dans les films, et même dans Rogue One avec le robot. Mais là c'est placé aux pire des moments. Dès que le film devient un peu iconique => blague :

- Rey qui maîtrise le sabre laser => elle nique en même temps une brouette.

- Luke qui commence l'apprentissage de Rey = > il la chatouille

- Luke qui reçoit son ancien sabre => il le balance comme une canette de 8°6 à peine terminée

- Luke qui se la joue final de Pour une poignée de dollars => il s'époussette

Ca flingue tous ces moments. Et ça flingue surtout le perso de Luke, qui n'était pas un gros déconneur, qui est devenu assez logiquement le pire des aigris mais qui fait des blagues potaches... Alors si on ajoute le général rouquin humilié, les lapins crétins, Leïa qui mixe Les Gardiens de la Galaxie et Mary Poppins en une séquence WTF, une scène post fin façon Marvel, toute la partie au casino où on s'emmerde ferme... On lâche l'affaire. L'univers n'a plus rien de crédible, on n'a rien à foutre des persos et ils peuvent tous crever que ça nous ferait gagner du temps.

Je vais pas mettre 0, parce que malgré tout il y a quelques trucs classes comme l'utilisation ingénieuse de l'hyper espace qui donne lieu à une superbe scène, mais sincèrement, c'est ma pire séance ciné depuis des lustres.

1/10