[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Sam 18 Nov 2017, 16:57

Du coup tu as vu le clin d’œil.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Sam 18 Nov 2017, 17:07

Le coup de la tuyauterie ? Difficile de le louper. :mrgreen:

Même si, pour le coup, je préfère largement comment Suzuki l’amène dans son film. Le côté absurde est plus prononcé.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mr Jack » Sam 18 Nov 2017, 19:04

Perso j'avais commencé par Detective Bureau 2-3 et c'était parfait, même si du coup je pensais que ça allait rester dans la même veine (jazzy et décalé) :mrgreen:
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Mes chers voisins - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 19 Nov 2017, 17:09

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La Comunidad (Mes chers voisins) de Álex de la Iglesia
(2000)


Après l'énorme déception qu'est son dernier film, j'avais envie de découvrir un autre film de De la Iglesia, cette fois de meilleure qualité, et pour le coup le pioche a été plutôt bonne puisqu'on est typiquement dans le genre de comédie grinçante que le réalisateur affectionne tout particulièrement. Ça commence plutôt gentiment avec cette histoire de femme qui aimerait accéder à une qualité de vie au-dessus de ses moyens, une nouvelle fois De la Iglesia ne se gêne pas pour pointer du doigt les inégalités sociales en Espagne, et au bout d'une vingtaine de minutes on commence à rentrer dans un bon gros délire, à base d'immense somme d'argent et d'une bande de voisins prêts à tuer pour s'en emparer. La noirceur de l'âme humaine derrière les trompeuses apparences, ça a toujours été, à quelques exceptions près, le sujet principal des films du réalisateur, et on est donc ici devant un de ses films qui le montre le mieux : tout le sel du métrage va se reposer sur l'étonnante contradiction entre ce que les voisins dégagent publiquement comme image (une communauté de voisin tout ce qu'il y a de plus respectable), et ce qu'ils sont en réalité (des êtres avides, égoïstes et cruels).

Une nouvelle fois donc, derrière sa comédie totalement décalée, De la Iglesia signe une critique sociale et morale particulièrement amère, où le plus gentil des hommes se révèle être celui qui paraît être le plus idiot à première vue, et si on ajoute à cela les propos du leader des voisins, prônant le bien commun, alors qu'il poignarde les autres dans le dos dès qu'il en a l'occasion, on peut carrément penser que le sujet du film est en réalité politique. Mais derrière le propos, il y a avant tout un divertissement de qualité, et sur ce point De la Iglesia s'en sort une nouvelle fois très bien. Ce n'est peut-être pas son film le mieux géré d'un point de vue rythmique, ou même technique (même si c'est bourré de plans bien sympas), mais à côté de ça c'est plutôt ambitieux malgré son cadre minimaliste (le climax final) et surtout c'est bourré de moments très drôles, à l'image de cette fête complètement surréaliste où tout le monde s'efforce de paraître joyeux :eheh: . Côté casting, De la Iglesia aime toujours s'entourer des mêmes têtes, et c'est particulièrement vrai ici où la quasi totalité du casting sont des comédiens ayant déjà, ou qui joueront par la suite chez le réalisateur. Autant dire donc qu'on se retrouve avec une galerie de trognes pas possibles qui inspirent autant le rire qu'un certain côté glauque. Un bon petit film comme De la Iglesia sait si bien les faire.


7/10
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Logan Lucky - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 21 Nov 2017, 19:50

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Logan Lucky de Steven Soderbergh
(2017)


J'ai beau ne pas être un grand fan du bonhomme, ça me fait tout de même plaisir de voir Soderbergh sortir de sa pseudo-retraite : le mec a beau avoir une filmographie des plus inégales, c'est tout de même l'un des rares réalisateurs à Hollywood qui essaye de toucher à tout, tout en se permettant de le faire avec des castings plutôt luxueux. Ici, il revient donc aux affaires avec un film plus commercial que ses derniers, lorgnant ouvertement vers la trilogie des Ocean, AKA son plus grand succès financier à ce jour, mais cette fois en le transposant dans une Amérique contemporaine bien plus typée redneck. Tout le long du film, on sent à la fois l'héritage des Ocean sur Soderbergh, qui se débarrasse néanmoins des effets de style clinquants, mais aussi une certaine inspiration de la part des Coen en faisant de la plupart des personnages des idiots pleins de surprises, d'ailleurs quand on voit que les deux têtes d'affiche ont joué chez les Coen ces dernières années, le doute n'est quasiment plus permis.

Il en résulte un film vraiment plaisant, dont l'efficacité divertissante opère vraiment bien du début jusqu'à la fin. Une fois passée la séance, il n'y a rien de vraiment mémorable, si ce n'est peut-être la qualité de jeu du casting (n'en déplaise à ceux qui pensent que Channing Tatum et Adam Driver sont des mauvais acteurs), quelques scènes bien marrantes (la négociation dans la prison sur les bouquins Game of Thrones :eheh: ) et surtout un Daniel Craig bien décidé à casser son image de James Bond, mais encore une fois le film fait bien le job sur le moment. Après, il y a quand même quelques défauts d'écriture dont l'absence auraient pu permettre au film de gagner un peu en qualité, que ce soit sur le twist téléphoné ou la storyline de Hilary Swank qui ne sert à rien si ce n'est ouvrir la conclusion à une suite, et c'est ça qui va empêcher Logan Lucky d'être autre chose qu'un film sympathique mais sans plus.


6,5/10
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Mise à mort du cerf sacré - 1/10

Messagepar Alegas » Ven 24 Nov 2017, 00:47

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The Killing of a sacred deer (Mise à mort du cerf sacré) de Yórgos Lánthimos
(2017)


Je partais plutôt confiant vu la bonne réception qu'avait eu The Lobster il y a quelques temps, du coup j'allais voir ce film sans aucun a priori, en n'ayant vu aucune image, et manque de bol j'étais loin de me douter que ça serait ma pire expérience cinéma de 2017. On ne va pas tourner autour du pot : c'est typiquement le genre de cinéma que je déteste, celui que je pourrais rapprocher aisément à celui d'un Haneke ou d'un Lars Von Trier, bref du cinéma fait par des mecs dont le côté pompeux ressort à chaque choix de mise en scène, et qui finissent par livrer des expériences filmiques tout ce qu'il y a de plus désagréables. Dès les premières images, avec une séquence d'opération chirurgicale sur fond de musique classique grandiloquente :roll: , je me suis douté que j'allais me retrouver devant un film qui allait me faire souffrir, et ça n'a pas loupé. Une fois passé le côté intriguant du concept, on se rend bien vite compte que ça aurait pu donner au mieux un moyen-métrage, mais là on se retrouve avec un délire fantastique étalé sur deux longues heures. Le pire, c'est que le final se voit venir à des kilomètres, car bon la question au final c'est qui va être sacrifié à la fin, et comme par hasard c'est le personnage de la famille qui existe le moins qui va l'être.

Au milieu de cet étirement, on se tape un casting où tout le monde, à l'exception de Nicole Kidman (seule bonne surprise du métrage) cherche à réciter son texte de la façon la moins naturelle possible, et c'est Colin Farrell qui l'emporte, lui qui n'a jamais été aussi mauvais dans un rôle où soit il est en roue libre, soit on lui a demandé de jouer comme ça pour paraître le plus antipathique possible. Il y a bien quelques idées de traitement scénaristique qui retiennent l'attention, à l'image de cet adolescent qui, d'une minute à l'autre, devient la figure diabolique par excellence, ou encore l'écriture du personnage de la mère, qui va se transformer en une sorte de harpie égoïste capable de se transformer en objet sexuel pour obtenir les faveurs de son mari et survivre, mais c'est finalement bien peu devant un film aussi désagréable et ennuyeux. Formellement, je pourrais dire que c'est joli, mais en fait c'est surtout de l'étalage de références jamais dissimulé. Encore un énième réalisateur qui se prend pour Kubrick en utilisant une steady dès qu'il faut tourner un plan symétrique dans un couloir, et qui finit par refaire une séquence de Funny Game en guise de climax. Je ne vais pas m'étaler plus longtemps sur ce truc, à l'avenir je tenterais juste The Lobster par curiosité, en croisant les doigts pour ne pas me retrouver devant un film similaire.


1/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Ven 24 Nov 2017, 07:38

Je pensais pourtant que tu avais vu The Lobster, tu peux oublier alors. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Ven 24 Nov 2017, 08:56

S'il ne faut voir qu'un de ses films, c'est Canine.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Sam 25 Nov 2017, 10:38

Et ça peut vraiment me plaire ? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Sam 25 Nov 2017, 11:12

J'en doute autant que toi :mrgreen:
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Défense Lincoln (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 25 Nov 2017, 11:38

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The Lincoln Lawyer (La Défense Lincoln) de Brad Furman
(2011)


Un petit polar judiciaire sympathique que voilà, mais vraiment sans plus. D'ailleurs, sans son casting je pense que le film serait carrément passé inaperçu. The Lincoln Lawyer vaut donc surtout pour la présence de McConaughey dans le rôle principal, qui interprète ici la crème des avocats de Los Angeles, un mec autant respecté que détesté dans sa profession, en particulier parce qu'il accepte n'importe quel client à partir du moment où ce dernier paye bien. Très vite, on pense que le récit va s'axer autour d'une évolution morale du personnage, découvrant que son client est réellement coupable, mais finalement ça va aller plus loin avec un jeu de manipulation où le bonhomme va se retrouver au dos du mur. Ça donne un côté divertissement assumé au métrage, mais du coup ça se fait au détriment de l'écriture qui, mine de rien, s'avère assez prévisible, mention spéciale au dernier acte où l'on devine assez rapidement comment le héros va se sortir d'affaire.

Le script, même si globalement efficace, n'est clairement pas un modèle d'écriture, et à vouloir élargir son public ça en devient parfois trop surexplicatif, genre le coup de la mère à la fin c'est un twist qui aurait pu être traité de façon un peu plus fine, et là ça sert finalement pas à grand chose si ce n'est avoir le héros en difficulté pendant dix secondes. Encore une fois, le film vaut surtout pour son casting réellement appréciable, où quasiment chaque second rôle est une tête connue : Macy, Cranston, Tomei, Leguizamo, Pena, Phillippe, ça fait plaisir à voir. Formellement, on sent que ça veut pas être pris pour un téléfilm du dimanche, il y a une photo sympa et quelques plans qui retiennent l'attention (la découverte d'une scène de crime en dolly), après ça reste quand même très fonctionnel et ça abuse de la caméra portée. De quoi se faire une séance sympathique sans trop se prendre la tête, mais faut clairement pas en demander plus, pas sûr que le film soit aussi agréable à la revision.


6,5/10
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Au revoir là-haut - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 27 Nov 2017, 15:33

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Au revoir là-haut de Albert Dupontel
(2017)


C'était clairement ma plus grosse attente de fin d'année, ne serait-ce que sur le papier avec Dupontel et sa liberté créative sur le projet le plus ambitieux de sa carrière à ce jour, et puis les premières images sont venues confirmer l'arrivée d'un film exceptionnel dans le paysage cinématographique français. On le sait depuis longtemps : Dupontel a toujours eu un grand amour envers le cinéma, et ça se ressent particulièrement dans ses influences principales, notamment l'admiration qu'il porte à Terry Gilliam, et Au revoir là-haut s'avère être sa plus belle déclaration d'amour au 7ème Art, comme si tout ce qu'il avait fait auparavant se devait d'amener à ce film. Du coup, il y a l'impression de voir Dupontel se lâcher complètement en terme d'ambition scénaristique et formelle, au point que ça rappelle parfois le brio d'un certaine Jeunet sur Un long dimanche de fiançailles, dans lequel il avait joué.

Une ambition qui se ressent dès le début avec une introduction dans les tranchées où les idées de mise en scène se succèdent (le plan-séquence sur le chien, la première apparition de Pradelle, le passage dans le trou avec des idées de plans carrément expressionnistes) et qui ne s'arrête finalement jamais, Dupontel enchaînant les longs plans, les changements de focales et les mouvements complexes avec une générosité totale. C'est clairement un Dupontel réalisateur en mode show-off qui est là, ce qui ne s'avère pas gênant en soi vu qu'il est l'un des rares français à pouvoir se le permettre (le mec est quand même capable de récréer le fameux plan du miroir de Contact :shock: ), mais du coup ça donne parfois l'impression qu'il est plus intéressé par la façon de mettre en image une scène plutôt que par la scène elle-même. Un aspect du film qui se retrouve dans sa dramaturgie, et de ce côté là le constat est évident : si Dupontel est totalement à l'aise dans les séquences où le rire est requis (la visite de Maillard chez Péricourd, les visites du maire :eheh: ), ou alors qu'une dose d'absurde est présente (le passage des handicapés :shock: :lol: ), il l'est beaucoup moins dès qu'il s'agit de faire parler l'émotion. Sur ce point, le film aurait carrément pu être plus efficace, et nul doute que le fait que Dupontel joue dans le film fasse partie du problème, sachant qu'il joue le personnage de Maillard en remplacement de son acteur prévu à la base.

Pour le reste, si on peut noter quelques défauts d'écriture (la toute fin paraît trop facile, trop précipitée, globalement le film donne l'impression de privilégier le rythme aux personnages), Dupontel se débrouille vraiment bien sur un film pas spécialement évident à l'origine, d'autant qu'il aborde des sujets assez rares au cinéma, notamment celui des profiteurs de guerre, qui en prennent ici pour leur grade. La reconstitution s'avère particulièrement bien foutue, le film a coûté vingt millions et ça se ressent sur chaque plan. Quand au casting, Dupontel a de nouveau le nez fin et la direction d'acteurs facile, et tout le monde, jusqu'aux troisièmes rôles, s'avèrent bons à l'écran. Nahuel Pérez Biscayart que je découvre ici a une véritable présence à l'écran malgré ses actions limitées, et l'autre grande surprise du film s'avère être Laurent Lafitte, acteur que je ne trouvais pas désagréable déjà auparavant mais qui là a le rôle vedette, un bad-guy qu'on sent interprété avec beaucoup de plaisir. A défaut d'avoir un grand film comme le Jeunet, la faute à une dramaturgie moins bien gérée, on a quand même un excellent métrage, certainement le meilleur de Dupontel en tant que réalisateur. Entre celui-là, le Valette et le Klapisch, le cinéma français a quand même de beaux restes en cette année 2017.


8/10
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A beautiful day - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 28 Nov 2017, 21:37

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You were never really here (A beautiful day) de Lynne Ramsay
(2017)


Je n'attendais pas le film avec une grande impatience, mais mine de rien, la perspective de voir Lynne Ramsay sur un film typé de genre avait de quoi susciter la curiosité. Si on ajoute à cela le prix cannois au script et à Joaquin Phoenix, ainsi que les nombreuses comparaisons avec Taxi Driver et Drive, ça promettait quelque chose de très intéressant. A l'arrivée, je dois avouer être plutôt mitigé, et autant je trouve au film de nombreuses qualités, autant j'ai quand même du mal à être totalement emballé par ce que l'on tente de me raconter. Alors tout d'abord, incompréhension totale devant le prix reçu à Cannes pour le script, car pour le coup les comparaisons avec le Scorsese et le Refn sont totalement justes, au point que ça donne l'impression de voir un mixage/pompage des œuvres citées. Ça reprend énormément d'éléments (une légère trame politique, un personnage principal quasi mutique qui n'est plus en phase avec le monde dans lequel il vit, un trauma lié à la violence, un certain talent pour défoncer des tronches, une gamine à sauver, etc...) pour finalement servir un script ultra minimaliste qui se contente de raconter une sorte de résurrection pour un homme qui va perdre ce qui le rattache à la vie, avant de retrouver une étincelle d'espoir. A la vision, pas grand chose à redire, ça fonctionne bien, mais faut clairement pas aller voir le film pour un script original sous peine d'être déçu.

Pour le reste, pas de doute, on est bien chez Lynne Ramsay avec sa façon si particulière de filmer des séquences déjà vues auparavant, mais d'une façon presque inédite. Encore une fois, il faut pas attendre un vigilante habituel, et Ramsay le montre très vite en refusant de montrer la violence en plein cadre. Après, ça a du bon et du moins bon : autant le coup des caméras fonctionne très bien la première fois, autant la seconde montre vite les limites du concept et j'aurais pas craché sur une nouvelle façon originale de filmer un massacre au marteau. Si l'ensemble du film nage dans une certaine torpeur, il faut quand même reconnaître au métrage une réelle capacité à étonner là où on s'y attend le moins : le coup de Phoenix qui reste au chevet d'une de ses victimes jusqu'à la fin de son agonie, ou encore la superbe séquence du lac, autant de scènes pleines de poésie qui contrastent énormément avec le reste, au point qu'on aurait envie d'avoir cette fraîcheur tout le long. Côté montage, outre le gimmick des caméras il y a encore la touche Ramsay avec des plans surprenants qui sortent de nulle part (ceux qui ont assistés à la séquence finale comprendront). Enfin, Phoenix porte le film sur ses épaules, ça mérite pas spécialement un prix d'interprétation mais le bonhomme est clairement bon, quand bien même il ne trouve pas là non plus l'un de ses rôles les plus marquants. A défaut d'avoir eu l'uppercut que j'attendais, j'ai eu une gentille gifle, mais qui ne sera pas des plus mémorables non plus.


6/10
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Beyond the sea - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 30 Nov 2017, 19:58

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Beyond the sea de Kevin Spacey
(2004)


Ce film a clairement de quoi provoquer la méfiance, et pour cause : c'est typiquement le genre de film que l'on retrouve aisément bradé en dvd parmi des titres peu recommandables. Avec sa jaquette immonde et le fait que beaucoup ignorent que Kevin Spacey soit déjà passé derrière la caméra, pas étonnant que le film soit tombé dans un relatif oubli, lui qui, pourtant, avait été considéré à sa sortie comme un sérieux prétendant aux oscars, avant que le Ray de Taylor Hackford ne lui fasse de l'ombre. C'est d'autant plus regrettable que Beyond the sea s'avère particulièrement bon, et très loin de l'académisme souvent présent dans le genre du biopic. Ici, Spacey réalisateur ne tombe pas dans le piège du biopic wikipédia et le déclare d'emblée dès les premières minutes du métrage, en instaurant une sorte de recul méta où le personnage de Bobby Darin réaliserait son propre film autobiographique. Avec cet artifice qui ne prend jamais le pas sur le récit, on nous annonce dès le départ une volonté de romancer l'histoire du chanteur, mais aussi celle de jouer avec la notion de réalité, ce qui va découler sur une orientation proche de celle de la comédie musicale. Ceux qui n'aiment pas les morceaux musicaux purement hollywoodiens risquent de grincer des dents, et pourtant Beyond the sea s'avère particulièrement réussi dès qu'il s'assume en tant que musical. D'une part ces fameux morceaux s'avèrent peu nombreux et toujours justifiés, mais surtout ils témoignent d'une volonté de Spacey de coller au plus près du personnage interprété.

Ce qui amène à la grosse qualité du film, à savoir Spacey lui-même. Non seulement le bonhomme s'avère franchement doué derrière la caméra, livrant un film à mi-chemin entre le drame classique et le biopic expérimental avec une vraie recherche du beau cadre, mais surtout il se donne à fond dans le rôle, n'hésitant pas à chanter et danser lui-même sur la totalité des morceaux du métrage sans jamais que ça ne porte préjudice à l'ensemble. Il semblerait que Spacey ait longtemps voulu incarner ce rôle, malgré le fait qu'on le trouvait trop vieux, et on ressent à chaque scène cette passion pour le personnage. A côté de ça, le film est franchement bien écrit, pour peu que l'on adhère au côté fortement romancé, et que ce soit l'ambition de Darin, sa relation avec sa femme ou encore ses déboires au sujet de ses origines (qui donne lieu à un personnage très attachant interprété par un Bob Hoskins qui jouait un de ses derniers rôles), le récit est assez passionnant pour ne jamais ennuyer, preuve que Spacey a réussi à condenser en deux heures l'essentiel d'une vie. Un biopic clairement recommandable donc, loin des trucs sans saveurs qu'on se tape chaque année.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Jeu 30 Nov 2017, 20:01

J'en garde un bon mais lointain souvenir... Idem pour Albino Alligator.

Par contre on se doute bien maintenant qu'il ne réalisera jamais un troisième film :chut:
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