Jumanji : Bienvenue dans la jungle |
Réalisé par Jake Kasdan Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart Long-métrage : USA Genre : comédie, aventure Durée : 01h59min 2017 |
7.25/10 |
SynopsisLe destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji…
CritiqueVoilà un film à visionner en faisant totalement abstraction du Jumanji 1 (comme pour les nouveaux épisodes d'Alien) car cela n'a clairement rien à voir avec le film de 1995, si ce n'est le titre qui correspond au nom de l'univers où vont évoluer les héros et l’environnement d'animaux sauvages.
Jumanji version 2.0 correspond bien à notre époque où le virtuel entre de plus en plus dans nos vies, même s'il est question d'un jeu vidéo des années 90.
Dans Future Man, ce sont les héros du jeu qui font intrusion dans le monde réel, dans Jumanji 2 ce sont les humains qui sont transportés par accident dans un monde virtuel où le code des gamers prévaut sur la loi du plus fort.
Une idée originale qui permet énormément de liberté avec la réalité et d'établir des règles de bases pour survivre dans cette jungle hostile et pleine de surprises.
Les ados plus ou moins geeks changent de peau pour celles de leurs avatars avec plus ou moins de chance. Ce concept permet sans cesse un décalage de situation et une dualité des persos tiraillés par leur nature profonde et les caractéristiques de leur enveloppe virtuelle.
Spencer (joué par Alex Wolff, déjà vu dans "my friend Dahmer"), le geek timide intello devient le Pr Bravestone (Dwayne Johnson). Fridge, un lycéen costaud qui intéresse peu aux études se transforme en zoologiste (Moose Finbar / Kevin Hart).
Martha, la jeune fille réservée devient Ruby Roundhouse, une bimbo guerrière adepte des sports de combats (Karen Gillian / Medusa dans les gardiens de la galaxie).
Bethany, la bimbo adepte des selfies à la Kardashian devient un cartographe-paléontologue ventripotent (Jack Black).
L'alchimie entre toute cette joyeuse bande donne beaucoup de dynamisme avec l'aspect buddy movie entre The Rock et Kevin Hart qui endossent des avatars aux physiques opposés à leurs réelles capacités. Dwayne Johnson joue un peu toujours une partition identique (et le même jeu de sourcils) à celle dans ses rôles comiques précédents (comme Baywatch, Voyage au centre de la terre 2...) en mode autodérision, jouant son propre rôle de mec bodybuildé en surface mais utilisant l'intelligence de Spencer et tient bien sur le rôle de leader. Je ne sais pas si un jour Dwayne réussira à nous livrer un vrai rôle profondément dramatique et subtil pour changer (pour l'acteur le mieux payé, ça serait la moindre des choses).
Kevin Hart se chamaille avec lui sans arrêt avec un colosse qui dans cet univers virtuel perd des centimètres et de la force pour acquérir d'autres connaissances...là aussi il faut beaucoup de recul au comédien pour être le souffre douleur de tous.
Jack Black qui joue la fille très maniérée et aguicheuse, c'est la cerise sur le gâteau; l'acteur nous montre encore l'étendu de son génie. Irrésistible en mode "Hitch" au féminin.
Bien sur, il ne faut pas venir voir Jumanji 2 pour y trouver de la finesse, les protagonistes sont volontairement extravagants et caricaturaux comme dans les jeux où ils peuvent être identifiés en clin d’œil.
Jumanji est avant tout un jeu multi-joueurs; il est impossible de terminer la mission en solo, nos héros devront s'unir et jouer en équipe usant de leurs spécificités à bon escient.
Jumanji possède une partie introductive où Jake Kasdan explique brièvement les règles du jeu et où la troupe découvre par elle-même la jouabilité/maniabilité de leurs nouveaux attributs.
Le film est assez bien équilibré, ne mise pas tout sur l'action et fait mouche avec ses répliques efficaces (à ma grande surprise) sans jamais être lourd, vulgaire. C'est le perso de Jack Black qui est le plus gâté avec cette lycéenne qui découvre la masculinité sous tous ses aspects. Un bémol sur les love stories qui donnent un aspect cul-cul mais ça reste très secondaire et ça colle avec la puberté.
Grace au virtuel, les personnages possèdent plusieurs vies (ce qui permet de prendre plus de risques que dans la vraie vie, de choisir de sacrifier quelqu'un "pour de faux"), ils sont plus résistants ou plus forts (la gravité est donc en option dans certains cas).
Jumanji 2 ne se contente pas d'aligner des séquences d'action les unes derrière les autres car pour avancer, le groupe doit mettre en place une stratégie avec un renforcement du niveau de difficulté au au fur et à mesure.
Les effets spéciaux sont d'assez bonne facture (une seule scène qui pique un peu les yeux), des jaguars peu réalistes mais globalement ça se tient. Des décors Hawaïens bien sympas, un bazar à la Indiana Jones... Courses poursuites, scènes aériennes, corps à corps sont au rendez-vous.
Respectant les règles des jeux vidéos, Jumanji 2 offre un divertissement original, tout à fait honorable, un humour bien dosé. J'aurais aimé que les énigmes soient un peu plus recherchées et un peu plus casse-tete.
On regrettera l'absence totale d'hémoglobine sous prétexte du jeu vidéo familial, le manque global de noirceur uniquement portée par Bobby Cannavale en roue libre totale. Le dynamisme de la brochette de talents permet de palier certains défauts (genre Nick Jonas) et de combler efficacement les interludes en tissant des liens entre personnages.