Dark Passage (Les Passagers de la nuit) de Delmer Daves
(1947)
(1947)
J'allais un peu en terrain inconnu avec celui-là, car finalement à part le fait que c'est un des premiers films qui a tenté d'utiliser la vue subjective comme outil de narration, je n'en savais pas grand chose, et c'était pas plus mal. Troisième retrouvaille du couple Bogart/Bacall, Dark Passage vaut surtout le coup d'oeil pour sa première heure, plutôt efficace, où l'on va suivre un évadé de prison qui va tout faire pour ne pas se faire reprendre, quitte à faire appel à la chirurgie esthétique pour changer complètement de visage. De cette idée plutôt sympathique découle l'idée la plus intéressante du métrage : ne jamais montrer le visage du héros jusqu'à ce qu'il obtienne sa nouvelle identité faciale, et donc filmer la quasi-totalité de cette partie en vue subjective. Loin d'être un gadget, cette volonté de mise en scène permet surtout un point de vue assez inédit dans ce genre de film (c'est particulièrement flagrant quand Bacall fait du regard-caméra, on a vraiment l'impression qu'elle s'adresse au spectateur) et surtout de créer une empathie avec le héros, pourtant loin d'être un ange. Surtout qu'à côté de ça, ça tient la route formellement, et même si on sent les astuces de l'époque liées au fait que le plan-séquence n'était pas possible, il y a quand même de chouettes idées et surtout des plans franchement bien foutus (le début dans les buissons on y croit vraiment).
En revanche, on ne peut pas dire que côté écriture le film soit aussi inventif, car au final à part l'idée de départ, ça se révèle aussi quelconque que facile, le plus flagrant étant qu'à partir du moment où le métrage abandonne complètement la vue subjective, ça s'effondre de plus en plus. Tout le déroulement n'est guère convaincant : où qu'aille le héros il tombe forcément sur des gens qui vont l'aider ou des personnes qui sont liés de près au meurtre de sa femme. Je veux bien que ce soit un film et qu'à l'époque ça pouvait marcher, mais là c'est quand même un peu trop gros pour moi, genre le mec tombe sur la seule civile qui s'intéresse à son cas judiciaire, et dix minutes après il tombe sur le seul taxi de San Francisco qui va pas le dénoncer et qui connaît un chirurgien clandestin . La voix-off surexplicative, comme souvent à l'époque, n'arrange rien. Côté casting, Bogart fait du Bogart, il le fait bien mais bon c'est typiquement le genre d'acteurs où on a l'impression de voir plus un comédien qu'un personnage, et ça aide pas vraiment le film, à côté de ça je trouve que Bacall s'en sort beaucoup mieux, et elle vole chaque scène où elle apparaît. Un film intéressant à bien des égards, mais clairement pas indispensable pour autant.
En revanche, on ne peut pas dire que côté écriture le film soit aussi inventif, car au final à part l'idée de départ, ça se révèle aussi quelconque que facile, le plus flagrant étant qu'à partir du moment où le métrage abandonne complètement la vue subjective, ça s'effondre de plus en plus. Tout le déroulement n'est guère convaincant : où qu'aille le héros il tombe forcément sur des gens qui vont l'aider ou des personnes qui sont liés de près au meurtre de sa femme. Je veux bien que ce soit un film et qu'à l'époque ça pouvait marcher, mais là c'est quand même un peu trop gros pour moi, genre le mec tombe sur la seule civile qui s'intéresse à son cas judiciaire, et dix minutes après il tombe sur le seul taxi de San Francisco qui va pas le dénoncer et qui connaît un chirurgien clandestin . La voix-off surexplicative, comme souvent à l'époque, n'arrange rien. Côté casting, Bogart fait du Bogart, il le fait bien mais bon c'est typiquement le genre d'acteurs où on a l'impression de voir plus un comédien qu'un personnage, et ça aide pas vraiment le film, à côté de ça je trouve que Bacall s'en sort beaucoup mieux, et elle vole chaque scène où elle apparaît. Un film intéressant à bien des égards, mais clairement pas indispensable pour autant.
6/10