[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Passagers de la nuit (Les) - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Oct 2017, 16:41

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Dark Passage (Les Passagers de la nuit) de Delmer Daves
(1947)


J'allais un peu en terrain inconnu avec celui-là, car finalement à part le fait que c'est un des premiers films qui a tenté d'utiliser la vue subjective comme outil de narration, je n'en savais pas grand chose, et c'était pas plus mal. Troisième retrouvaille du couple Bogart/Bacall, Dark Passage vaut surtout le coup d'oeil pour sa première heure, plutôt efficace, où l'on va suivre un évadé de prison qui va tout faire pour ne pas se faire reprendre, quitte à faire appel à la chirurgie esthétique pour changer complètement de visage. De cette idée plutôt sympathique découle l'idée la plus intéressante du métrage : ne jamais montrer le visage du héros jusqu'à ce qu'il obtienne sa nouvelle identité faciale, et donc filmer la quasi-totalité de cette partie en vue subjective. Loin d'être un gadget, cette volonté de mise en scène permet surtout un point de vue assez inédit dans ce genre de film (c'est particulièrement flagrant quand Bacall fait du regard-caméra, on a vraiment l'impression qu'elle s'adresse au spectateur) et surtout de créer une empathie avec le héros, pourtant loin d'être un ange. Surtout qu'à côté de ça, ça tient la route formellement, et même si on sent les astuces de l'époque liées au fait que le plan-séquence n'était pas possible, il y a quand même de chouettes idées et surtout des plans franchement bien foutus (le début dans les buissons on y croit vraiment).

En revanche, on ne peut pas dire que côté écriture le film soit aussi inventif, car au final à part l'idée de départ, ça se révèle aussi quelconque que facile, le plus flagrant étant qu'à partir du moment où le métrage abandonne complètement la vue subjective, ça s'effondre de plus en plus. Tout le déroulement n'est guère convaincant : où qu'aille le héros il tombe forcément sur des gens qui vont l'aider ou des personnes qui sont liés de près au meurtre de sa femme. Je veux bien que ce soit un film et qu'à l'époque ça pouvait marcher, mais là c'est quand même un peu trop gros pour moi, genre le mec tombe sur la seule civile qui s'intéresse à son cas judiciaire, et dix minutes après il tombe sur le seul taxi de San Francisco qui va pas le dénoncer et qui connaît un chirurgien clandestin :eheh: . La voix-off surexplicative, comme souvent à l'époque, n'arrange rien. Côté casting, Bogart fait du Bogart, il le fait bien mais bon c'est typiquement le genre d'acteurs où on a l'impression de voir plus un comédien qu'un personnage, et ça aide pas vraiment le film, à côté de ça je trouve que Bacall s'en sort beaucoup mieux, et elle vole chaque scène où elle apparaît. Un film intéressant à bien des égards, mais clairement pas indispensable pour autant.


6/10
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Note: 7/10
Auteur: Velvet

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Secret de Brokeback Mountain (Le) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 28 Oct 2017, 12:00

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Brokeback Mountain (Le secret de Brokeback Mountain) de Ang Lee
(2005)


Après le succès critique et public de Tigre et Dragon, s'il y a bien un film qui a définitivement imposé Ang Lee comme un nom à retenir à Hollywood, c'est celui là. Petit film sorti de nulle part à l'époque (Jake Gyllenhaal et Heath Ledger, même s'ils étaient connus, n'étaient pas les têtes d'affiche ultimes) et qui connaîtra finalement un joli petit succès, auréolé d'un Lion d'Or et de quatre Oscars. A la base, c'était pourtant loin d'être un succès évident, car mine de rien l'homosexualité à Hollywood a toujours été un sujet qu'on évitait de parler trop frontalement, à quelques œuvres près, et là en l’occurrence il y a une volonté de démystifier toute une icône américaine, à savoir le cow-boy, qui peut se révéler être plus touchant et sensible qu'il n'y paraît. De ce côté là, le film est franchement réussi, notamment grâce à une écriture plutôt subtile qui évite de trop en faire. On est loin d'être devant une campagne pour la cause LGBT, et ça se veut juste très réaliste dans ce que ça démontre. Ça doit d'ailleurs beaucoup au fait que le film se veut très authentique dès qu'il s'agit de parler des émotions humaines, et là le couple Gyllenhaal/Ledger fonctionne à merveille de ce côté là, tout sonne juste et ça en devient même déchirant par moment quand les années passent à l'écran. Toute la temporalité du récit est bien gérée, et ça permet vraiment de souligner le côté épisodique de la relation traitée, aspect qui donne au film quelque chose d'assez unique en son genre.

Gyllenhaal et Ledger sont excellents, jamais l'un ne fait de l'ombre à l'autre, et revoir ce film permet de constater à nouveau quelle grande perte a été la disparition de Ledger, qui pouvait jouer tout et n'importe quoi comme il le prouve ici (il a clairement le rôle le plus compliqué du métrage). Côté casting féminin, j'avais complètement oublié la présence de noms qui deviendront plus connus par la suite, et si Kate Mara et Anne Hathaway ne sont pas spécialement mises en avant (encore que la seconde montre le temps de quelques secondes sa superbe poitrine :love: ), c'est davantage Michelle Williams qui vole la vedette, dans un rôle d'épouse qui comprend rapidement sa situation précaire. Sur la réalisation, je ne vais clairement pas dire que c'est le film le plus travaillé d'Ang Lee, loin de là. A vouloir coller à quelque chose d'académique, il y perd son côté presque expérimental qu'il peut avoir dans d'autres de ses œuvres, et du coup visuellement on se retrouve plus à un film qui ressemble plus à ses toutes premières tentatives hollywoodiennes. Alors ça reste vraiment joli à voir, les cadres sont travaillés et les paysages magnifiés, mais bon quand on voit qu'il a volé l'Oscar à Spielberg pour Munich, ça fait un peu abusé. Sur la BO, j'avais un meilleur souvenir du travail de Santaolalla, et finalement c'est assez oubliable, là encore l'oscarisation me paraît un brin forcée. Un joli film sur un sujet plus compliqué qu'il n'y paraît, et l'un des plus beaux films d'Ang Lee côté écriture.


7,5/10
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Passion Van Gogh (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 31 Oct 2017, 20:38

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Loving Vincent (La Passion Van Gogh) de Dorota Kobiela & Hugh Welchman
(2017)


Un film dont j'ignorais totalement l'existence il y a encore quelques mois, et suite à son excellente réception à Annecy, c'est limite devenu le film d'animation que j'attendais le plus en cette fin d'année. Alors forcément, je vais aborder le film d'abord d'un point de vue technique, car mine de rien c'est clairement le gros point fort du métrage, à savoir son ambition de raconter les derniers jours de Van Gogh, mais dans un délire visuel carrément autre à travers les peintures du maître, animées image par image :shock: . Autant c'est le genre de concept qu'on conçoit assez facilement sur un format court, autant sur un long-métrage ça donne carrément le tournis de penser à la fabrication du film, où il fallait non seulement reproduire la patte si particulière de Van Gogh, mais aussi l'animer en repeignant par-dessus une fois par image. Au-delà du tour de force technique (je n'ose même pas imaginer combien de mois il a fallu pour finir la totalité du film), le résultat est d'une beauté qui a peu d'égal : les peintures prennent littéralement vie sous nos yeux, sont parfois magnifiées (cette utilisation du noir et blanc :love: ), et c'est très loin de chercher la facilité avec des mouvements de caméra qui repoussent encore plus les limites du délire.

L'utilisation de la rotoscopie devient alors une évidence (alors que ce n'est pas forcément le cas sur d'autres films qui l'utilisent, je pense notamment au A Scanner Darkly de Linklater), et là encore le film surprend dans son choix de casting vraiment bien vu : chaque acteur/actrice correspond vraiment bien à son avatar de toile conçu initialement par Van Gogh. En outre, ça permet de retrouver quelques noms bien sympas, comme Saoirse Ronan, Douglas Booth ou encore Jerome Flynn. Côté écriture, le film n'est pas en reste : en racontant les derniers jours de Van Gogh à travers les yeux d'un personnage qui enquête sur les conditions mystérieuses de sa mort, le récit tape juste et parvient toujours à garder un minimum d'intérêt, même s'il faut avouer que le film possède un léger ventre mou avant la rencontre du dernier témoin (rien de bien méchant, mais c'est ce qui m'empêche de mettre plus pour le coup : l'enquête est intéressante à suivre, mais jamais réellement captivante). Enfin, mention spéciale à la sublime composition de Clint Mansell, qui fait d'ores et déjà partie des plus belles BO de cette année 2017 :love: . Un séduisant film d'animation qui, malheureusement, passe un peu trop inaperçu.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mer 01 Nov 2017, 22:39

BILAN OCTOBRE 2017


Films vus :

Moyenne générale : 7

USA : 10
France : 3
UK : 2
Japon : 2
Espagne : 1


202 : The Mission, Rolland Joffé, 1986, Blu-Ray VOST : 8/10
203 : Las Brujas de Zugarramurdi, Alex de la Iglesia, 2013, Blu-Ray VOST : 7/10
204 : Blade Runner 2049, Denis Villeneuve, 2017, Ciné VOST : 9/10
205 : Ride wih the devil, Ang Lee, 1999, DVD VOST : 7,5/10
206 : Lion, Garth Davis, 2016, Truc VOSTA : 6/10
207 : Dark Passage, Delmer Daves, 1947, Ciné VOST : 6/10
208 : Brokeback Mountain, Ang Lee, 2005, DVD VOST : 7,5/10
209 : Loving Vincent, Dorota Kobiela & Hugh Welchman, 2017, Ciné VF : 7/10
210 : Kingsman : The Golden Circle, Matthew Vaughn, 2017, Ciné VOST : 5/10
211 : Gekijōban Kaubōi Bibappu: Tengoku no Tobira, Shinichiro Watanabe, 2001, DVD VF : 6/10
212 : Detroit, Kathryn Bigelow, 2017, Ciné VOST : 7/10
213 : Cent mille dollars au soleil, Henri Verneuil, 1964, Blu-Ray VF : 7/10
214 : Blade Runner 2049, Denis Villeneuve, 2017, Ciné VOST : 9/10
215 : We need to talk about Kevin, Lynne Ramsay, 2011, Truc VOSTA : 7/10
216 : Lost in la Mancha, Keith Fulton & Louis Pepe, 2002, Truc VOST : 7/10
217 : Patients, Grand Corps Malade & Mehdi Idir, 2017, Truc VF : 6/10
218 : Ce qui nous lie, Cédric Klapisch, 2017, Truc VF : 8/10
219 : Koroshi no Rakuin, Seijun Suzuki, 1967, Truc VOSTA : 6/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Kingsman : Le Cercle d'or - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 05 Nov 2017, 19:52

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Kingsman : The Golden Circle (Kingsman : Le Cercle d'or) de Matthew Vaughn
(2017)


A la base, je trouvais vraiment que le premier film se suffisait à lui-même, et à force la promo marketing de ce second volet m'a persuadé peu à peu qu'il y avait effectivement matière à développer cet univers, surtout lorsque Vaughn annonçait avoir appris des erreurs de Kick-Ass 2, et qu'il faisait cette suite pour les bonnes raisons. A la vision de ce film, il y a quand même de quoi avoir quelques doutes, car si on sent souvent de bonnes intentions, avec une volonté d'offrir une séquelle bigger & louder sur tous les points, on arrive au final à quelque chose de l'ordre de l'indigestion : à trop en faire, Vaughn se piège lui-même dans la suite qui tente désespérément de faire exactement pareil, mais en mode maxi best-of.

C'est frappant assez rapidement au cours du film : cette suite ne peut pas exister par elle-même, et cherche constamment à donner des coups de coude aux fans du premier opus. Runnings-gags qui reviennent, personnage de Colin Firth qui ressuscite, des détails du premier film qui deviennent des éléments scénaristiques à part entière, tout est fait pour flatter le spectateur, le caresser dans le sens du poil, à tel point que ça en devient la note d'intention du métrage, et que ça perd absolument toute subtilité. Hormis la présence des Statesman (pas si bien exploité que ça par ailleurs) et quelques blagues bien potaches (le vieux qui se chie dessus, le plan en vue subjective du doigt), la prise de risques est souvent nulle, et pour le coup c'est carrément ironique de la part de la suite d'un film qui, deux ans auparavant, avait su se démarquer par son irrévérence et sa volonté de ne pas rentrer dans un moule prédéfini. Ce second opus en devient donc beaucoup plus attendu (la mort de Colin Firth dans le premier était vraiment surprenante, là tout se voit venir, le pire étant de constater qu'on sacrifie des personnages importants comme si c'était des troisièmes rôles), on se tape une bad-guy sans intérêt (Samuel L. Jackson apparaît à côté comme un modèle du genre), des passages WTF au point de sortir du film (Elton John) et surtout on a un film bien trop long pour ce que ça raconte, on est loin du rythme bien géré du premier volet.

Même du côté de l'action c'est décevant, car si les fights sont toujours lisibles, on sent clairement un manque de renouveau. Résultat : seul le climax final vaut réellement le coup d'oeil, et encore on doit se taper Vaughn qui refait son faux plan-séquence du premier film : encore une fois on est dans la tentative vaine de recréation d'un succès, là où il fallait une suite qui innove au lieu de se conforter dans une zone de confort. Une déception donc, pour le coup Vaughn aurait sûrement mieux faut de passer la main et de travailler sur un projet original, car là avec un troisième film déjà prévu, ça risque d'enlever à Kingsman premier du nom toute la valeur qu'il pouvait avoir à sa sortie.


5/10
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Cowboy Bebop, le film - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 06 Nov 2017, 18:41

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Gekijōban Kaubōi Bibappu : Tengoku no Tobira (Cowboy Bebop, le film) de Shinichiro Watanabe
(2001)


Je vais commencer en précisant que je suis loin d'être un grand fan du show Cowboy Bebop, que j'ai regardé pour la première fois un peu plus tôt dans l'année. Quand bien même je lui accorde énormément de qualités, à commencer par son idée de départ (mixer la SF avec d'autres genres comme le polar, le western ou le récit de commando) qui a dû en inspirer plus d'un (à commencer par Firefly, qui est finalement un peu une version live), j'ai quand même eu du mal à être pleinement convaincu par la chose, à cause de personnages qui ne créaient aucune empathie, mais aussi à cause d'une certaine irrégularité dans la qualité des épisodes, certains étant exceptionnels pendant que d'autres sont plus que dispensables. Bref, j'ai beau y trouver beaucoup de choses bien, ça reste pour moi quelque chose de sympathique, mais sans plus. Sans surprise donc, c'est un peu la même chose avec ce long-métrage, sorte de gros bonus pour les amateurs de la série, qui peuvent suivre à nouveau les héros sur une heure et demie de récit.

Manque de bol, le script fait clairement pas partie des meilleurs de la série, et c'est le moins que l'on puisse dire car on se retrouve devant une histoire assez basique de mec qui a un plan diabolique, et que le groupe de chasseurs de primes va devoir arrêter. Le show a toujours eu tendance à être bien meilleur lorsqu'il privilégiait son ambiance à son histoire, et ici c'est donc totalement l'opposé. Heureusement, visuellement ça tient vraiment la route, l'animation est vraiment réussie et le fait de passer au long-métrage avec un budget plus confortable permet à Watanabe de passer quelques crans au-dessus de la série dès qu'il s'agit de faire parler l'action (le fight en vaisseau sur la fin est bourré de plans stylés). Petite déception de mon côté sinon : habitué aux voix françaises de la série, j'étais un peu surpris de constater que le doublage pour le long n'était pas pris en charge par les mêmes doubleurs, dommage, même si au final ça ne gêne pas vraiment la vision. Sympa mais oubliable, mais pour le coup je pense que c'est un film qui peut vraiment plaire à ceux qui aiment le show de base.


6/10
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Detroit - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 08 Nov 2017, 20:16

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Detroit de Kathryn Bigelow
(2017)


Bien sympa ce nouveau Bigelow, et mine de rien ça fait plaisir de la voir quitter le Moyen-Orient pour de nouveau baser l’action de son film aux States, surtout qu’à côté de ça elle ne perd pas l’objectif de ses derniers films : prendre son pays par la peau du cou et lui faire renifler sa merde. Ici donc, on se retrouve au beau milieu des émeutes raciales de Detroit en 67, et grosse surprise : Bigelow ne s’intéresse pas ici à la grande Histoire, et ne cherche jamais à faire le film ultime sur les évènements. Au lieu de ça, elle préfère se concentrer sur un passage moins connu (car la vérité n’a jamais vraiment éclaté, la faute à un manque de preuves tangibles) mais néanmoins très parlant sur ce qui a pu se dérouler en marge. Le film est clairement découpé en trois parties, une première qui va servir d’introduction en présentant le contexte et les personnages, une seconde qui va faire office de climax avec un bon gros morceau de tension, et une troisième qui va poser finalement la réflexion de Bigelow sur les évènements, mais aussi sur son pays en général. Ce découpage, c’est un peu la force et la faiblesse de Detroit, car autant on comprend bien les intentions de Bigelow, autant cette construction empêche le film d’accéder à une qualité aussi haute que le précédent métrage de la réalisatrice.

Car en mettant en milieu de récit le morceau de bravoure, Bigelow rend finalement ses deux autres parties non pas moins convaincantes, mais clairement moins intéressantes à suivre. C’est peut-être d’ailleurs là que le cinéma-vérité de Bigelow trouve ses limites : autant elle se révèle de nouveau excellente quand il s’agit de faire du cinéma romancé, avec de la tension, des enjeux et une mise en scène, autant dès qu’il s’agit de faire un truc plus conventionnel, à base de faits réels, on se trouve dans un terrain un peu plus sage. Zero Dark Thirty arrivait habilement à déjouer ce piège, mais là on sent clairement la perte de puissance entre deux séquences, et ce malgré le fait que Bigelow aille jusqu’au bout de ses intentions, quitte à se révéler très cruelle (le destin du personnage de Boyega). Un bon film donc, mais que je qualifierais personnellement de mineur une fois replacé dans la filmographie de son auteur. Mais ne serait-ce que pour cette partie de huis clos tendue comme jamais, Detroit mérite amplement le coup d’œil.


7/10
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Cent mille dollars au soleil - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 10 Nov 2017, 22:20

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Cent mille dollars au soleil de Henri Verneuil
(1964)


Sur le papier, ça ne pouvait donner qu'un excellent film, et du coup c'est forcément un peu la déception qui domine devant ce Verneuil. Attention, c'est clairement un bon film, mais que ce soit le réal, le pitch et les têtes d'affiche, tout laissait penser à un classique ultime, sorte de Salaire de la peur en plein désert, et finalement c'est clairement un cran en-dessous du Clouzot. Alors pourtant ça démarre bien avec cette exposition sympathique qui n'hésite pas à prendre son temps (il faut bien attendre une bonne demi-heure avant que le récit ne commence vraiment), et dès que la chasse au camion est lancée on pense vraiment qu'on va se retrouver devant un super film d'aventure, mais malheureusement on sent les lacunes de Verneuil en la matière, notamment dès qu'il s'agit du rythme. C'est aussi un peu lié au script, vu que ce dernier s'avère assez répétitif en multipliant les situations similaires, avec toujours la même conclusion (Ventura arrive presque à choper Belmondo, se plante, puis se fait sauver la mise par Blier, puis rebelote), et pour le coup on n'aurait pas craché sur des péripéties plus mouvementées. Pour exemple, la seule séquence où j'étais vraiment à fond dans le film, avec la tension qui faisait son effet, c'est la poursuite entre camions sur la montagne. Au moins dans cette scène on sent une volonté de présenter un grand spectacle, et ce n'est malheureusement pas l'objectif des autres séquences.

Ça doit sûrement au fait que le film veut à la fois être un film d'aventure et une comédie, du coup ça met souvent de côté l'action pour échanger des bons mots (Audiard, très bon comme à son habitude) mais pour le coup vu le contexte, les thèmes, je n'aurais pas refusé un film plus orienté premier degré. A côté de ça, Verneuil se fait plaisir et livre ce qui est sûrement son film qui s'apparente le plus à un western. Entre l'ambiance, les personnages et quelques idées de plan (je pense notamment à celui sur les jambes de Ventura, pendant le combat final), c'est clairement du Verneuil de la grande époque, en pleine possession de ses moyens et lorgnant vers les influences américaines. Pour le reste, le casting est très bon, difficile de faire autrement avec Ventura et Belmondo en lead (bon par contre la fin gay friendly c'était pas nécessaire :mrgreen: ), et même l'américain Kernan arrive à se faire une place en terme de présence. Et puis il y a la jolie Andréa Parisy dans un rôle sympathique, avec un joli retournement de situation finale à la clé. Un chouette film, mais qui aurait pu compter parmi les grandes réussites de son auteur si le rythme et l'écriture n'étaient pas aussi inégaux.


7/10
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Blade Runner 2049 - 9/10

Messagepar Alegas » Dim 12 Nov 2017, 00:09

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Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve
(2017)


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Clairement l'une des belles surprises de l'année. Car bon une suite d'un film de plus de trente ans c'était déjà pas une évidence en soi, alors si on rajoute à ça le fait que le film en question soit un classique ultime de la science-fiction, forcément ça laisse songeur. Néanmoins, j'avais quand même confiance en cette suite, avec le seul nom de Villeneuve à la réalisation : s'il y a bien un esthète aujourd'hui qui soit obsédé par la question de l'identité humaine, c'est bien lui, donc forcément ça colle. Du coup, j'attendais juste un bon film, et du coup grosse surprise quand je me rend compte en sortant de la salle que je préfère cette suite, je ne m'y attendais pas du tout. Déjà la grande qualité du métrage est de faire quelque chose assez à part du film de Scott, car si c'est bien un prolongement scénaristique, ça ne cherche jamais à rationaliser le Blade Runner d'origine, à toucher à sa mythologie, et ça crée vraiment son propre délire derrière, comme une sorte de complément.

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A l'arrivée, une nouvelle quête identitaire, plus évidente cette fois, et au lieu de suivre un personnage qui doit tuer, cette fois on suit un personnage qui doit sauver pour mieux comprendre qui il est. Ça donne un effet miroir particulièrement intéressant par rapport au parcours de Deckard, et ça permet de faire évoluer un univers sans forcément en changer complètement les règles. L'univers, parlons-en, c'est clairement la grosse qualité évidente du métrage : là où Scott nous présentait un univers, ici j'ai eu l'impression d'être complètement immergé dans cette folie des grandeurs. Alternant maquettes et CG, Villeneuve se fait clairement plaisir et multiplie les plans où l'humanité est devenue totalement dépassée par ses créations architecturales, et comme le film de Scott ça fait autant froid dans le dos que ça fait rêver. Visuellement, le film est une tuerie pure et simple, la collaboration entre Villeneuve et Deakins, associée à une direction artistique particulièrement bien travaillée, donne lieu à des images toutes plus marquantes les unes que les autres (et puis les CG sont absolument dingues, le coup du morphing entre deux actrices ou la résurrection de Rachel, c'est totalement bluffant). En plus, Villeneuve se permet de rendre son film encore plus contemplatif que ne l'était le film de Scott, ce qui donne un film qui prend énormément son temps, mais toujours dans le but de faire savourer l'ambiance à l'audience.

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Les 2H40 passent à une vitesse folle, la quête de K s'avérant particulièrement captivante dans la façon dont Villeneuve la construit, et surtout on a des éléments secondaires qui fonctionnent particulièrement bien, à l'image de tout ce qui touche au personnage de Joi, de loin la meilleure idée du script, qui donne toute une autre dimension au personnage principal, mais aussi la bad-guy d'une efficacité assez ultime, ou encore la relation entre les persos de Wright et Golsing. Après, tout ne marche pas totalement, et pour le coup je pourrais pointer du doigt le traitement réservé au personnage de Jared Leto, trop lisse et peu surprenant, là où il y avait moyen de faire quelque chose de plus poussé, et tout le délire autour de révolution des replicants tombe un peu à l'eau : on sent que c'est là uniquement dans le cas où une suite se ferait (ce qui paraît un peu mort vu les chiffres décevants de ce Blade Runner 2049).

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Sur la musique, je suis un peu partagé : d'un côté je trouve assez admirable le travail de Zimmer qui, sur la plupart des pistes, livre une belle continuité du travail de Vangelis, mais de l'autre il y a ces moments où il ne peux pas s'empêcher d'en faire des tonnes, allant quasiment dans le sound-design là où il aurait peut-être fallu un peu plus de sobriété. Enfin, côté casting, Villeneuve confirme son véritable talent de direction, tout le monde est bon et la seule faute irait à Harrison Ford qui donne un peu trop l'impression de rejouer le même registre ces dernières années (bon après il le fait plutôt bien, mais quand même). Un superbe film qui n'aura certainement pas le même impact que son aîné, n'ayant plus son aspect révolutionnaire, mais qui arrive néanmoins à l'égaler sur bien des points. A partir de là, Villeneuve peut faire ce qu'il veut : je suis prêt à voir n'importe laquelle de ses propositions filmiques si c'est pour livrer des pellicules aussi fascinantes que celle-ci.


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9/10
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We need to talk about Kevin - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 12 Nov 2017, 19:35

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We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay
(2011)


Premier film de Lynne Ramsay que je découvre, et je suis plutôt surpris dans l'ensemble. Je me souviens de la promo à l'époque qui vendait quelque chose de très mystérieux, et je me rend compte finalement qu'il n'y avait pas d'autre moyen de vendre un tel film, puisque ce dernier ne fait que jouer sur les faux-semblants, le hors-champ et les interrogations psychologiques. Sur la totalité du récit, on va suivre deux timelines différentes, l'une contant la tentative de reconstruction d'une vie normale d'une femme qui, on le devine rapidement, a souffert d'un événement tragique, pendant que de l'autre on va connaître en flashback tout ce qui va amener à ce fameux événement, intimement lié à son fils Kevin. Tout va se jouer sur la relation mère-fils, relation des plus étranges puisque le gamin s'avère ce qui pourrait être une représentation valable de l'antéchrist :mrgreen: . Entre sales coups, dénigrement total de l'attachement à sa mère, et une psychologie malsaine de plus en plus évidente, c'est clairement le genre de gamin que personne au monde ne veut avoir, et pourtant seul le personnage de Tilda Swinton a l'air de s'en rendre compte, ce qui donne au film un côté presque fantastique pas déplaisant du tout.

C'est un aspect du film qui va être fortement mis en avant par la mise en scène, et pour le coup c'est à mon sens la plus grande qualité du métrage. Lynne Ramsay s'avère particulièrement douée quand il s'agit de poser des ambiances uniques, et ce avec des outils visuels maîtrisés comme l'utilisation de la couleur (le rouge particulièrement, comme si tout laissait présager un bain de sang à venir) mais aussi le montage, particulièrement expérimental dans ce métrage (les passages d'une timeline à l'autre). L'autre gros point fort du film va se jouer sur l'interprétation : Tilda Swinton y trouve ce qui est certainement son rôle le plus complexe à ce jour, et Ezra Miller s'avère être une vraie révélation (pas spécialement confirmée quand on voit la gueule de sa filmo ensuite). Le film a ses défauts, comme un rythme un peu trop lent, limite le récit aurait gagné à être un peu plus resserré, mais vu l'ambiance très bien gérée et le traitement assumé jusqu'au bout (la fin :shock: ), ça se pardonne aisément. Une belle curiosité.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Val » Dim 12 Nov 2017, 19:51

Ouais, ça avait été une belle claque ce film. Je ne m'attendais pas du tout à ça.
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Lost in La Mancha - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 13 Nov 2017, 23:12

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Lost in La Mancha de Keith Fulton & Louis Pepe
(2002)


Étant passionné de ce qui peut se passer dans les coulisses d'un film, j'ai toujours eu envie de voir ce film pour le moins légendaire, témoin d'un tournage catastrophique qui enterra un projet longtemps fantasmé, à la fois par le public et son réalisateur. Par la force des choses, je ne découvre qu'aujourd'hui ce précieux documentaire, à la base making-of du film de Gilliam, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne vole pas sa réputation : Lost in La Mancha est un peu l'équivalent d'un Heart of Darkness, à ceci près que le film évoqué n'a jamais été terminé, le rendant encore plus captivant. Il a toujours été plus ou moins accepté le fait que Terry Gilliam ne peut pas passer un tournage sans avoir des galères dignes de ce nom (entre morts d'acteurs principaux, montage revu par les producteurs, ou autres, le bonhomme a tout connu), et ça se confirme complètement ici avec le tournage le plus compliqué de sa carrière. Et pour cause, malgré le challenge que représentait le film, malgré le fait que Gilliam avait tout à prouver après l'échec de son précédent métrage, ce documentaire donne sérieusement l'impression que, faute d'un budget légèrement plus confortable, le tournage a été précipité, quitte à ne pas vérifier certaines choses essentielles (repérages de studio, de lieux extérieurs, etc....) qui vont finalement empêcher la production de continuer.

On assiste donc, aux côtés de Gilliam, à un rêve de cinéphile qui donne l'illusion d'être saboté depuis le début, entre essais d'avions militaires en plein milieu de prises, une tempête qui inonde le lieu de tournage, en passant par un acteur principal dont la santé vire au critique du jour au lendemain. C'est d'autant plus douloureux de regarder ce film que ce que l'on voit du métrage tourné donne vraiment envie : Rochefort était l'acteur parfait pour jouer Don Quichotte, l'intrigue autour du personnage de Johnny Depp sonnait vraiment comme quelque chose de très gilliamesque, et Gilliam donnait l'impression de tout donner pour ce film, que ce soit d'un point de vue formel ou de direction artistique. Bref, c'est clairement un documentaire essentiel pour comprendre à quel point un long-métrage est une expérience compliquée, et qu'un artiste doit savoir parfois lâcher prise, au risque de se faire du mal au nom d'un film. La renaissance du film, avec un casting différent et un Gilliam sûrement plus mûr, devient alors une véritable interrogation : est-ce que Gilliam va réussir à aboutir sur le projet de sa vie, ou bien le film est voué à être une déception après tant d'attentes et de fantasmes ? Espérons que la première option l'emporte.


7/10
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Patients - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 15 Nov 2017, 22:21

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Patients de Grand Corps Malade & Mehdi Idir
(2017)


Mine de rien, le film de handicap est un sous-genre qui donne finalement assez peu de réels bons film, car trop souvent exploité à des fins misérabilistes, du genre à vouloir faire pleurer dans les chaumières et à amasser un maximum de récompenses pour un acteur en manque de reconnaissance. Le pire dans tout ça, c'est que c'est souvent écrit avec le même schéma de dépassement de soi et d'une petite morale du style" la vie n'est pas si mal après tout", et rares sont les métrages qui tentent de bouleverser un minimum ces conventions. Dans ces exceptions, on trouve des films comme Le Scaphandre et le papillon, mais aussi ce Patients, qui à première vue coche toutes les cases du petit film consensuel, mais qui s'avère être plus touchant qu'à l'accoutumée, notamment grâce à son côté autobiographique. On a donc le récit de Grand Corps Malade, qui suite à un accident de plongeon se retrouve violemment paralysé, lui qui souhaitait faire une grande carrière dans le milieu sportif. Ici, point de délire où le héros surpasse toutes les attentes du corps médical : le mec doit apprendre que cet accident bouleverse la totalité de ses plans de vie, et doit vivre avec. Si le récit est sûrement romancé sur quelques points, c'est un sentiment de sincérité qui se dégage du film. Les situations sonnent vraies (avec plein de petits trucs qui font la différence comme ce vieil homme qui, pour une raison inconnue, ne parle à personne et reste devant l'entrée de l'hôpital), les personnages aussi, et on se retrouve donc avec un film qui fait authentique sur un milieu où l'on a un peu trop tendance à idéaliser les choses (ici les rééducations ne durent pas quelques plans, et on sent que ça demande du temps et de l'effort).

Le final est assez représentatif de ce que souhaite faire le film : dans la vie tout ne se résout pas comme on l'aimerait, en témoigne la love-story qui finit sur trois points de suspension. Cerise sur le gâteau, les comédiens s'avèrent très convaincants, ce qui n'est pas spécialement évident pour ce genre de rôles (à plusieurs reprises on se demande si ce sont de vrais handicapés ou pas tellement c'est plein de justesse). Le film a quand même ses défauts, à commencer par une bande-son assez répétitive, une longueur un poil excessive (ça pouvait durer 15 minutes de moins), mais surtout une mise en scène m'as-tu-vu qui tranche complètement avec le côté morceau de vie qu'est censé être le métrage. Car si les travellings en steadycam sont bien vus, le montage souvent axé sur la musique et les effets de style inutiles (le réal a vu Vertigo juste avant le tournage et a décidé de mettre un maximum de travelling compensés) font qu'on sent trop souvent que c'est deux réalisateurs venant du clip qui sont derrière le projet. Dommage car le film a vraiment ses qualités, et il aurait mérité quelque chose de plus subtil en terme de traitement visuel. Pas un film que je retiendrais spécifiquement, mais si on veut voir un bon film sur le handicap, c'est certainement un de ces qui me viendront à l'esprit.


6/10
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Ce qui nous lie - 8/10

Messagepar Alegas » Jeu 16 Nov 2017, 16:35

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Ce qui nous lie de Cédric Klapisch
(2017)


Second film de Klapisch que je découvre et autant Paris m’avait pas laissé un souvenir impérissable, loin de là, autant sur celui-ci je suis vraiment convaincu. C’est assez étonnant d’ailleurs de constater que ça ressemble bien plus à un film de Bezançon qu’à un film de Klapisch, forcément la présence de Pio Marmaï joue un peu dans cette impression mais pas que, puisqu’on est devant un beau drame familial, teinté de passages plus comiques très réussis. La grande force du métrage, c’est évidemment l’alchimie entre les trois frères et sœur, et si le personnage de Marmaï joue le rôle de lead du récit, on se rend rapidement compte que aucun n’est plus important que l’autre, et chacun à son rôle à jouer, son but à accomplir. La justesse de l’écriture est à saluer : non seulement tout ce qui touche au domaine du vin est particulièrement appréciable (bon par contre c’est pas le film à regarder quand on a soif) mais surtout toutes les thématiques familiales, du passage de relais du parent à l’enfant, du retour à la terre, et du fait de trouver son chez-soi est vraiment traité de façon très réussie.

Tour à tour, Ce qui nous lie s’avère aussi drôle qu’émouvant, et à plusieurs reprises les débuts de larmes cèdent le pas aux rires nerveux (ces passages où Marmaï double des discussions se déroulant à plusieurs mètres de lui :eheh: ). De ce côté là donc, je n’ai rien à redire, c’est à classer facilement parmi les meilleurs comédies dramatiques françaises récentes. Formellement, je suis plutôt surpris de voir Klapisch tenter des effets de style et les réussir plutôt bien. La mise en scène a beau être classique sur la majorité du métrage, tout ce qui touche aux variations des saisons, et à l’impression du temps qui passe marche vraiment bien. Un bien beau film, touchant et efficace, clairement une de mes plus belles surprises de l’année.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar elpingos » Jeu 16 Nov 2017, 16:54

Alegas a écrit:Second film de Klapisch que je découvre [....] C’est assez étonnant d’ailleurs de constater que ça ressemble bien plus à un film de Bezançon qu’à un film de Klapisch

:eheh:
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