Cherry 2000 - Steve De Jarnatt (1987)
Avant le génial Miracle Mile, le trop rare Steve De Jarnatt s'était fait la main en acceptant une commande, une petite curiosité post-apo nommée Cherry 2000, qui au delà de son allure de petite série B inoffensive parvient a faire preuve d'une certaine ambition dans son scénario grâce a un regard très empreint de féminisme en montrant une société où les femmes sont désormais devenus des objets robotiques qui ont naturellement pris la place des "vraies" femmes, sous couvert d'une chasse a l'androide Cherry 2000 va s'avérer d'une trajectoire étonnante et verser un soupçon de romantisme (comme Miracle Mile tiens !). Ceci dit, si l'idée est bonne sur le papier, elle l'est un peu moins dans son exécution, il y avait vraiment moyen de rendre la relation entre Melanie Griffith et David Andrews mieux amenée que ça.
Après, qui dit post-apo, dit univers bariolé mais qui doit dégager un semblant de crédibilité, là De Jarnatt a mis plein d'influences son mixeur : une bonne louchée de western, pas mal de post nuke rital, des éléments rétro et des néons made in 80. Le résultat est assez bâtard mais vraiment interessant, d'autant qu'il a un assez bon budget qui lui permet voir assez grand par instants, même si on sent que les scènes d'action ne sont pas son fort (on voit les passages qui se sont faits sur la table de montage), l’intérêt est ailleurs avec sa galerie de personnages bien cools surtout quand on se tape de chouettes seconds rôles comme Brion James ou Ben Johnson. Niveau musique, le bonhomme a été encore gâté, avant de se payer les services de Tangerine Dream, le voilà servi par Basil Poledouris qui livre une partoche éléctro-épique assez proche de celle de Robocop dans l'idée.
Du bon et du moins bon pour ce film qui malgré ses défauts, s'avère plutôt attachant ma foi et vaut bien mieux que sa réputation de nanar (je félicite pas les gars de Nanarland de l'avoir chroniqué....)
6/10