[Cad'] Mes critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Bouvard et Pécuchet - 8/10

Messagepar caducia » Jeu 26 Oct 2017, 16:40

Bouvard et Pécuchet

Réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe
Avec
Jean Carmet, Jean-Pierre Marielle
Long-métrage : FR
Genre : comédie
Durée : 01h50min
1989

8/10



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Synopsis

Adaptation de "Bouvard et Pécuchet" de Gustave Flaubert.

Critique

Une délicieuse adaptation du roman de Flaubert qui débute tout simplement par la rencontre entre les deux héros campés par Jean Carmet et Jean-Pierre Marielle, deux parisiens qui se promènent et se croisent sur un banc public. Ils échangent quelques mots et se trouvent plein de points communs et des envies communes.
Ils décident de plaquer la morosité de la vie parisienne pour s'installer en Normandie et devenir de vrais campagnards à la recherche du bonheur et de paisibilité.

Ces deux hommes sont plein de bonne volonté et des touche-à-tout. Ils ne s'improvisent pas agriculteurs car ils ont étudiés dans les livres les différentes méthodes de cultures, hélas malgré tous leurs efforts, tous les malheurs possibles et imaginables leur tombent dessus, ils se voient obligés d'abandonner leurs projets.
C'est ainsi que "Bouvard et Pécuchet" est un accumulation de cycles où nos deux assoiffés de savoir vont s'adonner à étudier tout ce qui est possible d'étudier, changeant de marotte comme ils changent de slips. Ils se mettent à l’anatomie, la médecine, la physiologie, l'hygiène, l’archéologie, l'histoire, le théâtre etc...Malgré tous leurs efforts et leurs études approfondies de toutes ces matières, ils enchaînent échecs sur échecs, déceptions successives et constatent que les ouvrages sont mensongers ou manquent de précisions et les poussent à l'erreur.

Le tandem Marielle/Carmet est juste parfait, ils sont toujours sur la même longueur d'ondes avec peu de disputes malgré la fatalité qui les conduisent à se renouveler sans cesse. Ils ont un appétit débordant et considèrent les écrits comme parole bénite mais au fil de leurs travaux, ils s'aperçoivent que des choses se contredisent et que rien n'est définitif et qu'on peut toujours les remettre en question. Meme si l'oeuvre originelle date du 19 ème siècle, les thèmes abordés sont universels et les réflexions peuvent avoir écho avec notre monde contemporain.
Ces deux personnages vaniteux, qui pensent détenir le savoir rien qu'en lisant des bouquins et non sur leurs propres expériences, ne se remettent jamais en question. En tous cas lorsqu'ils passent à autre chose, ils n’admettent jamais qu'ils sont en tord et reprennent immédiatement du poil de la bête pour mieux rebondir.
L'évolution de leurs pensées sur le fait qu'ils sont peut-être idiots est relativement tardive.

Malgré ces portraits peu flatteurs, on ne peut que s'attacher à leur sort car ils ne sont en aucun cas méchants et ont un enthousiasme à toute épreuve. Ils souhaitent trouver un sens à leur existence, juste s’élever dans la société et s'y trouver une place sans jamais y arriver. Plus ils se débattent dans leur nouvel hobby, plus ils s'enfoncent dans l'échec et les catastrophes. Burlesques malgré eux, touchants et définitivement incompris de tous. Ils se savent jamais forger leurs propres opinions et doivent toujours sur reposer sur des écrits pour pouvoir ensuite exposer ces poncifs.

Toujours prêts à épater l'autre en déblatérant un mot savant ou à faire une démonstration sur un sujet totalement anodin, cet étal de savoir futile, Bouvard et Pécuchet sont sans cesse écartelés entre l'omni-connaissance et leur nombril. Alors qu'ils décortiquent tout et n'importent quoi, ils ne sont même pas fichus de s'intéresser aux autres tout simplement.
Le problème c'est que le duo reçoit peu et ainsi il leur est difficile de philosopher avec des étrangers, les échanges se font donc la plupart du temps entre eux, et comme ils sont toujours d'accord le débat n'avance jamais.

A travers "Bouvard et Pécuchet", l'auteur égratigne l'Eglise et les politiques qui à l'image des deux parisiens retournent leurs chemises quand c'est opportun et font voler leur convictions de jadis en un quart de tour.
Des dialogues aux petits oignons et entre quelques âneries on pourra retenir quelques vérités universelles.
Une oeuvre qui a certainement inspiré "le diner de cons" puisque le prénom d'un des héros est Juste.
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Seven - 9,25/10

Messagepar caducia » Ven 27 Oct 2017, 15:26

Seven

Réalisé par David Fincher
Avec
Brad Pitt, Morgan Freeman, Gwyneth Paltrow
Long-métrage : USA
Genre : thriller
Durée : 02h10min
1996

9.25/10




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Synopsis

Pour conclure sa carrière, l'inspecteur Somerset, vieux flic blasé, tombe à sept jours de la retraite sur un criminel peu ordinaire. John Doe, c'est ainsi que se fait appeler l'assassin, a decidé de nettoyer la societé des maux qui la rongent en commettant sept meurtres basés sur les sept pechés capitaux: la gourmandise, l'avarice, la paresse, l'orgueil, la luxure, l'envie et la colère.

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Critique

La magie de Seven ne décroit pas malgré les années et plus on le revoit, plus on redécouvre des petits détails qui renforcent l'idée d'un film frôlant la perfection. David Fincher maitrise son art proposant un film dérangant, pas évident qu'il cartonne au box office vu le coté hyper glauque. Le metteur en scène commence fort avec son générique bien malsain qui montre les préparatifs des meurtres avec toutes ces photos, les objets de torture...qui donnent un aspect cabinet de curiosité inquiétant.
A y regarder de plus près, si on prend chaque objet séparément, ce sont pour la plupart des choses du quotidien qui ne doivent pas faire peur, mais c'est dans l'accumulation et leur amoncellement que l'angoisse se crée.
Car Seven montre pas mal d'images sodiques, mais on est loin du film gore, c'est une autre catégorie d'horreur dont il s'agit.


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Fincher laisse une grande place à l'imagination du spectateur et même s'il montre des choses de façon brute et frontale, le pouvoir de suggestion est indéniable. Avant de faire apparaître la victime, il prend bien soin de montrer les réactions des enquêteurs à la découverte d'indice ou de cadavre préparant psychologiquement le public à une pénible vision, malgré tout, on ne peut s’empêcher d’être dégoûtés.
Ce n'est pas tellement l'hémoglobine qui est présente, mais plutôt les fluides corporels, les mutilations subies par les proies du tueur ou encore les stigmates de leurs péchés.
Les décors ont aussi une part importante amplifiant le sentiment angoissant avec un aspect bordélique et plein de petits détails anodins qui peuvent devenir des indices potentiels.


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Le fort contraste dans les images faisant ressortir les points lumineux donnent l’aspect hyper sombre des scènes de crimes, un coté sale, poisseux à souhait. Meme la bibliothèque reprend ces codes de mise en scènes, très sombre avec les points lumineux verdâtres pour habiller l'image. Mis à part l'appartement de Mills qui est très épuré et banal, la ville ne donne pas envie de s'y balader avec une pluie battante, des ruelles grisâtres et est en accord avec les tableaux repoussants des crimes. Fincher montre son amour pour les escaliers comme une analogie à une descente aux enfers. Dans certains plans, il ose même donner un indice au spectateur et non à ses flics en positionnant sa caméra d'une certaine manière.



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Plus le film avance, moins Fincher souhaite nous infliger de la violence pure mais nous laisse tout simplement imaginer les scènes avec les témoignages des rescapés ou les descriptions faites par John Doe lui-même qui sont aussi efficaces que les images de tueries.



Seven nous laisse aussi à réfléchir le coté sain de l'esprit de John Doe. Est-il fou? Etant donné que tout est calculé de façon millimétrée, réfléchie et logique selon lui, rien n'est spontané ou débile. Après est-ce qu'une personne saine d'esprit serait capable de telles choses ? Où est la frontière entre la normalité et un dérangé?
A travers les 7 péchés capitaux, le tueur voit en chaque personne sur terre un pécheur et non un simple individu innocent. L'équilibre entre le Bien et le Mal est au cœur du script.




Le duo d’enquêteurs aux personnalités opposées et aux méthodes différentes est extrêmement bien pensé. Le jeune flic fougueux qui souhaite boucler rapidement son enquête vs le pré-retraité réfléchi qui privilégie retourner les indices dans tous les sens avant d'agir. Pitt est une jeune loup ambitieux inexpérimenté (qui se la pète un peu) qui a du mal à canaliser ses pulsions.

Le final sadique au possible donne encore plus d'ampleur à Seven, laissant encore plusieurs questionnements fondamentaux. là aussi, Fincher ne nous inflige pas l'horreur mais on est tous persuadés d'avoir vu le contenu de la boite.
Pour ce genre d'individus, est-ce qu'ils méritent de vivre et d’être jugés comme fou ? Faut-il le laisser vivre ? Là aussi, la vision des inspecteurs est différentes mais leurs implications ne sont pas les mêmes.
Le sadisme provient aussi du fait que le tueur ne cherche pas forcement à fuir mais au contraire est à la recherche de gloire et souhaite expliquer ses tueries pour que celà restent dans les annales, et pour celà il doit être capturé vivant.



Seven montre avant tous les dérives sociétaux où chacun de nous cède forcément à un ou plusieurs péchés, mais à partir de quel moment devenons-nous coupables? Là où le tueur se voit comme un redresseur de tord, la justice en fait un simple sérial killer dérangé, tout est subjectif. Tout comme les terroristes du 21ème siècle qui font du bien pour l'humanité en tuant au hasard des passants se croient dans le droit chemin.
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Bienvenue à Suburbicon - 6,5/10

Messagepar caducia » Lun 30 Oct 2017, 20:29

Bienvenue à Suburbicon

Réalisé par George Clooney
Avec
Matt Damon, Julianne Moore, Oscar Isaac
Long-métrage : USA
Genre : comédie dramatique
Durée : 01h45min
2017

6.5/10



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Synopsis

Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence... Bienvenue à Suburbicon.

Critique

Co-écrit avec les frères Coen, George Clooney nous offre une un film empli d'humour noir et nous transporte dans les années 50, au sein d'une ville nommée Suburbicon.
Dans cette commune, l'américain moyen recherche tout simplement la sécurité et la tranquillité loin de la vie stressante des grandes capitales. Un copié/collé d'alignements de maisons qui se ressemblent, où l'intimité n'existe pas mais où l'uniformité fait loi. Impossible de ne pas être au courant de ce qui se passe chez votre voisin. Comme dans Wisteria Lane, il y a beaucoup de gens oisifs à l’affût de la moindre rumeur à colporter pour donner un peu de piment à cette paisibilité. A première vue, cette ville résidentielle est idyllique mais au sein des foyers, c'est loin d’être le cas. Le ton est donné dès le générique plein de cynique, une vraie propagande pour cette ville où a priori tout est monde est bienvenu qui a de relents d' American Dream. Le spectateur va vite se rendre compte que ce slogan n'était q'une publicité mensongère.


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Suburbicon imbrique la destinée de deux familles, même s'ils logent dans des pavillons voisins, leurs histoires respectives n'ont pas grand chose à voir. C'est pourtant le moyen employé par George Clooney pour pointer du doigt l'esprit étriqué de certains américains. Le cinéaste souhaite dénoncer l'ère Trump qui fait resurgir les vieux démons de l'Amérique.
A l'image de leurs maisons clonées, certains citoyens sont comme des moutons et suivent les mouvements de haine sans jamais se remettre en question ou creuser le problème. Ainsi, le jour où une famille de noirs (les Meyers) débarque pour s'installer à Suburbicon, les langues commencent à se délier et une ligue se forme pour les chasser de leur paradis blanc. Cette histoire inspirée de la ville de Levittown en Pennsylvanie fait écho aux récents événements de Charlottesville qui démontre que la xénophobie et le rejet des minorités ont encore de beaux jours devant eux.


Les habitants mettent en place une pétition contre ces intrus et Clooney se délecte d'aligner des arguments pour les chasser qui n'ont ni queue ni tete pour enfoncer le clou du non sens de leur requête.
La ligne narrative de la famille Meyers est assez attendue, une simple piqûre de rappel nécessaire dans le climat actuel, n'a pas grand chose à voir avec celle des Lodge, mais permet juste de souligner que le vrai problème n'est peut-être pas de chasser votre voisin noir sans même le connaitre et que de sombres histoires peuvent se produire dans un foyer de "gens biens" sans qu'on puisse s'en douter. Clooney plante ainsi ce contexte ambigu avec des résidences aux jardins taillés au cordeau qui abritent en fait de vrais "animaux".


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La seconde intrigue est donc celle des Lodge. Clooney engage son cher ami de toujours Matt Damon pour porter le film sur ses épaules et camper le père de famille modèle.
Tout comme chez les Van de Kamp de Desperate Housewives, les Lodge semblent être en parfaite osmose, menant la vie de banlieue des américains moyens alors que la réalité est toute autre.
Si vous n’êtes pas fan de Fargo ou The Barber, Bienvenue à Suburbicon ne sera surement pas à votre gout, car le récit teinté d'humour noir possède un rythme de croisière assez lent qui fera décrocher certains.
Une intrigue inspirée des grands classique (Assurance sur la mort par exemple) qui présente une famille issue d'un milieu modeste aux allures de braves gens dont les défaillances financières et émotionnelles vont les conduire au pire.
Clooney brouille les pistes et lève le voile sur l'identité du coupable assez tardivement, mais la montée en tension est efficacement menée.
Clooney ne fait pas de cadeaux esthétiques à ses acteurs fétiches qui sont maquillés de façon très naturelle et pas forcément à leur avantage, laissant apparaître la dureté de leurs traits, le passage du temps...



Gros bémol du film, Matt Damon qui trouve dès le début du film une expression "weird" sur son visage et ne la quittera jamais. J'aurais aimé un acteur à la prestation plus nuancée que celle de Damon plutôt insipide, au physique massif.
Julianne Moore est encore et toujours rayonnante, en femme au foyer à l'allure fragile et peu intelligente qui cache bien son jeu sous ses sourires éclatants.
Une belle trouvaille que le duo de méchants Alex Hassell/Glenn Fleshler aux mines patibulaires qui ne peuvent laisser indifférents.
Enfin, Noah Jupe, le jeune garçon qui le fil conducteur de l'intrigue. Elevé par une famille dysfonctionnelle sans le savoir, un fils naïf mais plein de courage à la prestation crédible qui demeure spectateur impuissant des désastres qui ont lieu sous ses yeux. Passage brutal et obligé dans le monde adulte.
Dommage que Josh Brolin ait été coupé au montage.


Un portrait pathétique de l'américain moyen qui tenter d'arnaquer son prochain, sombrant peu à peu dans les situations les plus glauques et sordides. Une galerie de personnages antipathiques, manipulateurs qui malgré leur plan élaboré n'arriveront pas à leurs fins. Des protagonistes balourds, maladroits qui font écrouler cette mécanique bien huilée. Bienvenue à Suburbicon offre des situations décalées et sanglantes avec un humour noir sous-jacent, sans jamais donner de barres de rire au public.

Les images reflètent un esprit vintage marqué et un gros travail de reconstitution des années 50. Voitures anciennes, boites d'épicerie avec les marques de l'époque, vêtements plus ou moins colorés. L'atmosphère carte postale fonctionne, une mise en scène honnête sans esbroufe.

Cache misère de banlieusards en crise, Suburbicon démontre que l'ouverture d'esprit n'a pas beaucoup évolué depuis les années 50 sous la bannière étoilée. J'aurais aimé que le trait satirique soit un peu plus appuyé et le ton plus incisif. Meme si le décor a changé, les maux qu'on tente de cacher sous le tapis sont encore d'actualité. Un petit tacle envers Trump assez inoffensif.
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Hellboy II : Les Légions d'or maudites - 8,25/10

Messagepar caducia » Mer 01 Nov 2017, 21:49

Hellboy II les légions d'or maudites

Réalisé par Guillermo del Toro
Avec
Ron Perlman, Selma Blair
Long-métrage : US
Genre : comics
Durée : 01h59min
2008

8.25/10




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Synopsis

Après qu'une ancienne trêve établie entre le genre humain et le royaume invisible des créatures fantastiques ait été rompue, l'Enfer sur Terre est prêt à émerger. Un chef impitoyable qui règne sur le royaume d'en-dessous, renie ses origines et réveille une menace sans précédent : une armée de créatures que personne ne peut arrêter. Maintenant, il est temps pour le super héros le plus indestructible et le plus cornu de la planète de combattre un dictateur sans pitié et ses légions. Il peut être rouge, il peut avoir des cornes, il peut être mal compris, mais si vous voulez que le travail soit bien fait, appelez Hellboy.


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Critique

Une suite qui surpasse presque l'épisode originel. Presque 10 ans après sa sortie en salles, les effets spéciaux sont toujours aussi impressionnants et la continuité d'univers avec Hellboy 1 fait plaisir à voir, on retrouve du plaisir à retrouver cette petite troupe.

Guillermo Del Toro offre un opus généreux, esthétiquement il y a très peu de fausses notes, l'histoire est intéressant à suivre et l'humour est aussi bien présent et inhérent au héros rouge.
Le metteur en scène s'inspire de grands classiques de la SF et fait référence à certains aussi ( Universal Monsters, avec notamment Frankenstein qu'il a toujours souhaité réaliser et qui fait écho au script). On notera des arrières plans, des écrans qui sont des clins d’œil directs mais discrets (MIB) ou des décors / plans (Matrix, Star wars...).


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Malgré toutes ces inspirations, le bestiaire unique à Del Toro est bien représenté avec son style reconnaissable mais qui arrive pourtant à se renouveler avec majesté. Difficile de ne pas à des créatures cousines du labyrinthe de Pan quand on voit les fées, l'ange de la mort ou les passants du "village secret".
Del Toro est nettement moins bon en ce qui concerne les monstres géants comme dans le premier, il est obligé de nous coltiner une plante géante tentaculaire (peut-être dans le cahier des charges des studios), même si la scène est pleine de peps, l’intérêt demeure mineur.


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Grace à l'éternel duo Hellboy/Abe Sapiens, Hellboy préserve son aspect jubilatoire de buddy movie où Rouge peut à la fois compter sur l'homme poisson pour l'aider dans ses aventures mais aussi lui balancer toutes les vannes possibles sans que celui-ci sourcille (enfin, il ne peut pas étant donné son anatomie).
L’incroyable Doug Jones dont on connait peu sa bobine sans artifice, interprète ici 3 rôles distincts. A cause de son physique particulier et filiforme, il interprète toutes sortes d'espèces tout au long de sa carrière (on a pu le voir dans Star Trek: Discovery dernièrement).


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Ron Perlman sera difficile à remplacer avec ce rôle sur mesure, lui aussi grand habitué des rôles maquillés. Un Hellboy en mode auto-dérision qui entraîne dans cet épisode son copain si sérieux d'habitude. Chaque punchline est en accord avec son contexte et n'est pas hors de propos (coucou Thor 3).
Une cohésion palpable entre ces deux là avec des capacités complémentaires qui font leur force.



L'équilibre entre scènes d'action et émotion est parfait, l'ennui n'est jamais présent. Les combats sont variés, lisibles et dynamiques grâce aux mouvements de caméras savamment utilisés.

La richesse des décors constitue aussi l'un des points forts du film, mélangeant harmonieusement un style gothique et des éléments de modernité. Vers la fin, on pourra aussi retrouver une ambiance façon Seigneur des anneaux avec des paysages verdoyants Irlandais et une descente dans une grotte secrète nous faisant découvrir cette cité faite d'engrenages pour un battle final sublime.
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Mise à mort du cerf sacré - 5,75/10

Messagepar caducia » Lun 06 Nov 2017, 18:51

Mise à mort du cerf sacré

Réalisé par Yórgos Lánthimos
Avec
Colin Farrell, Nicole Kidman, Barry Keoghan
Long-métrage : UK
Genre : drame
Durée : 02h01min
20017

5.75/10



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Synopsis

Steven, brillant chirurgien, est marié à Anna, ophtalmologue respectée. Ils vivent heureux avec leurs deux enfants Kim, 14 ans et Bob, 12 ans. Depuis quelques temps, Steven a pris sous son aile Martin, un jeune garçon qui a perdu son père. Mais ce dernier s’immisce progressivement au sein de la famille et devient de plus en plus menaçant, jusqu’à conduire Steven à un impensable sacrifice.



Critique

Le cinéma de Lánthimos n'est pas des plus faciles à aborder, et même si j'avais beaucoup aimé "the lobster", je n'adhère pas à celui-ci. L'étrangeté et une sorte de surréalisme flottent dans cet univers contemporain et c'est au spectateur de se laisser ou non embarquer par cette histoire ubuesque. The Lobster tenait le haut du pavé car le mélange entre la logique bizarre et l'humour permettaient au film de fonctionner, avec un coté auto-dérision et second degré.
Ici, je n'ai pas pu décrypter les codes narratifs mais c'est surtout le coté ultra-sérieux qui prend le dessus.

Ce sont la fatalité et le pessimisme qui règnent, une famille aisée au train de vie tranquille est soudainement touchée par un mal d'origine inconnue qu'on ne peut arrêter que par un seul moyen. Le public assiste à la dislocation des Murphy qui s'agitent en tous sens pour tenter de s’extirper de cette épée de Damoclès. Les parents étant médecins, ils ont un esprit cartésien et après avoir réalisé tous les examens médicaux possibles pour diagnostiquer le mystère qui touche leurs enfants, ils deviennent rapidement impuissants et doivent se résoudre à trouver des méthodes de "soins" alternatives.
Comme leur destin est inéluctable, les parents baissent les bras par moments et reprennent leurs activités quotidiennes comme si de rien n'était.
Une histoire paradoxale teintée d’humour noir et de références mythologiques.

Portrait peu flatteur de la société moderne, le film pèche en étirant son intrigue inutilement.
Colin Farrell reproduit le même jeu que dans The Lobster avec un père déshumanisé aux dialogues et aux habitudes robotiques qui redescend sur terre assez tard.
Derrière les apparences de la famille cadrée, Yórgos Lánthimos lève le voile sur des mœurs intimes malsains; Nicole Kidman livre une prestation tout à fait convenable en mère creepy qui semble la plus impliquée sur le sort de sa progéniture.
Le jeune Barry Keoghan (vu dans "Dunkerque") campe un adolescent collant et perturbé.

Steven et Anna Murphy sont plutôt introvertis, assez avares en partage de sentiments. Hélas, la spontanéité et le coté émotionnel ne viendront pas non plus du coté des enfants d'où une atmosphère glaciale en ennuyeuse au possible.

Film anxiogène répétitif
avec une fin radicale sous forme de roulette russe
au résultat pompeux et à l'ambiance chirurgicale.
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Re: [Cad'] Mes critiques en 2017

Messagepar Alegas » Lun 06 Nov 2017, 19:01

caducia a écrit:Nicole Kidman livre une prestation tout à fait convenable en mère creepy qui semble la plus impliquée sur le sort de sa progéniture.


Ah bah moi j'ai trouvé que c'était le contraire : tout n'est que façade chez ce personnage. C'est bien simple, plus le film avance et plus elle fait en sorte de bien être vu par son mari pour survivre à la fin. Le dialogue où elle dit qu'elle peut encore faire un gosse est assez éloquent sur ce point, et à cela s'ajoute le fait qu'elle se donne littéralement en guise de fantasme sexuel.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Cad'] Mes critiques en 2017

Messagepar caducia » Lun 06 Nov 2017, 19:29

Par rapport à sa moule de mari, elle se creuse plus les méninges, tentent plusieurs choses pour tenter de sauver ses gosses. Ce que tu évoques c'est pour tenter de rassurer son mari quand elle réalise qu'il n'y a plus rien d'autre à faire.
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Re: [Cad'] Mes critiques en 2017

Messagepar Alegas » Lun 06 Nov 2017, 19:56

Drôle de façon de rassurer : rappeler son sex-appeal et dire qu'après tout, un gosse crevé est remplaçable à partir du moment où elle est vivante. :eheh:
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Maryline - 5,5/10

Messagepar caducia » Mer 08 Nov 2017, 19:04

Maryline

Réalisé par Guillaume Gallienne
Avec
Adeline D'Hermy, Vanessa Paradis
Long-métrage : FR
Genre : drame
Durée : 01h47min
20017

5.5/10


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Synopsis

Maryline a grandi dans un petit village. Ses parents ne recevaient jamais personne et vivaient les volets clos. À 20 ans, elle "monte à Paris" pour devenir comédienne. Mais, elle n'a pas les mots pour se défendre. Elle est confrontée à tout ce que ce métier et le monde peuvent avoir d'humiliant mais aussi de bienveillant. C'est l'histoire d'une femme, d'une femme modeste, d'une blessure



Critique

Guillaume Gallienne repasse derrière la caméra pour nous proposer une projet qui mûrissait depuis une dizaine d'année. Maryline conte le destin d'une jeune femme issue d'une milieu très modeste qui décide de monter à Paris pour devenir comédienne. Malheureusement, Maryline n'a a priori aucun talent en tant qu'actrice, d'un naturel très réservé, sans aucun piston, son parcours vers la réussite sera semé d’embûches mais aussi de rencontres cruciales.


C'est Adeline D'Hermy qui a été choisie par Guillaume Gallienne pour porter le rôle sur ses frêles épaules. Une actrice que je ne connaissais pas du tout mais qui est prometteuse car même si l’éclosion du personnage est tumultueuse, la papillon qui en ressort vaut le détour. Maryline mérite une vision rien que pour son final qui cueille le spectateur par son ingéniosité de mise en scène et sa puissance émotionnelle.
Un parcours marqué par l'alcool, la déprime, la solitude, des relations toxiques et des rayons de soleil qui font table rase du reste.
Meme si parfois on a envie de donner un bon coup de pied dans le cul à son héroïne qui dans certaines scènes a des blocages inexpliqués ou inhérents à sa nature, cette femme fait preuve d'un grand courage et arrive à se relever meme quand elle est plus bas que terre. Inspiré d'une histoire vraie et de quelques anecdotes du milieu, ce mezzé montre la cruauté du milieu du spectacle mais aussi celle d'une vie ordinaire.

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Qui dit ordinaire, dit monotonie : malgré quelques moments de grâce, un coté trop répétitif de l’héroïne qui retombe dans ses travers font que le film manque de dynamisme, mais reflète bien les coulisses du métier d'actrice qui n'est pas toujours fait de strass et paillettes.
On notera la belle performance de Vanessa Paradis, trop courte à mon gout qui est aussi l’interprète du générique de fin (reprise de "ma blessure" de Léo Ferré).

Portrait mélancolique doux amer et sincère qui a tendance à trop s'éparpiller.
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Beautiful day (A) - 7/10

Messagepar caducia » Jeu 09 Nov 2017, 21:12

A beautiful day

Réalisé par Lynne Ramsay
Avec
Joaquin Phoenix, Ekaterina Samsonov, Alessandro Nivola
Long-métrage : UK, US
Genre : Thriller, Drame
Durée : 01h30min
2017

7/10



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Synopsis

La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence...


Critique

Récompensé à Cannes, Lynne Ramsay offre une oeuvre brutale, puissante et émotionnellement puissant, suivant les pérégrinations d'un homme de main (Joe / Joaquin Phoenix). La distinction entre le bien et le mal demeure assez flou car les méthodes employées de part et d'autre sont similaires. Le spectateur éprouve un malaise et de la pitié pour les bourreaux comme pour les victimes où leur statut n'est jamais définitif.

Joaquin Phoenix n'a pas volé son prix, même si son personnage a peu de lignes de dialogues, c'est par son charisme, ses souffrances physiques et tourments psychologiques qui l'emportent sur l'importance du discours.
Le héros est hanté par des démons qu'il a importé de son passé de soldat, de son enfance perturbée. Un homme dont l'humeur oscille entre une volonté de vengeance et une volonté de mourir pour abréger ses souffrance; où les limites entre réalité et délires sont ténues. Lynne Ramsay joue là-dessus avec des plans oniriques, des hallucinations qui donnent de l'ampleur à un script simplissime. La cinéaste joue énormément sur l'univers sonore avec des changements de volumes, sons hachés, chansonnettes fredonnées dans des moments intimes ou des scènes cruciales.

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Joe s'auto-flagelle régulièrement, le spectateur pose son regard sur ses multiples cicatrices (on suppose qu'elles proviennent de son passé de vétéran ou de ses anciens contrats) et son comportement masochiste. Le héros a des comportements pseudo-suicidaires répétés : on ne sait pas si c'est pour se donner des sensations, un rituel malsain ou que sa volonté de mort est réelle. Quelques flash-backs nous apportent des indices sur l'origine de sa souffrance sans jamais nous livrer l'entièreté de son histoire. Ce sont peut-être ces névroses qui donnent l'énergie nécessaire à Joe pour s'armer jusqu'aux dents et exécuter ses contrats de sang froid.

Joaquin Phoenix hirsute au regard incandescent, délivre des coups de marteau avec une telle brutalité que ses adversaires n'ont pas le temps de répliquer avec un brin de chance arrive à subsister. Il en vient à rencontrer un personnage évanescent qui a priori lui est totalement opposé mais qui ont pourtant quelques points communs.

Sauvage, sanglant mettant en scène des protagonistes aux enfances saccagées, " a beautiful day" est une oeuvre profondément pessimiste ponctué de séquences lumineuses.
Critiques similaires
Film: A beautiful day
Note: 6/10
Auteur: Alegas

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Carbone - 6/10

Messagepar caducia » Dim 12 Nov 2017, 12:12

Carbone

Réalisé par Olivier Marchal
Avec
Benoît Magimel, Gringe, Idir Chender
Long-métrage : FR
Genre : policier
Durée : 01h44min
2017

6/10



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Synopsis

Menacé de perdre son entreprise, Antoine Roca, un homme ordinaire, met au point une arnaque qui deviendra le casse du siècle. Rattrapé par le grand banditisme, il lui faudra faire face aux trahisons, meurtres et règlements de compte.

Critique

Les amateurs d'Olivier Marchal trouveront certainement leur compte avec Carbone, un film policier calibré qui reprend le cocktail qui fonctionne: argent, femmes et drogues en tous genres. Carbone traite un sujet assez récent avec une arnaque très bien ficelée sur cette fameuse taxe ayant permis aux héros de gagner plusieurs millions d’euros grâce à une faille du système. Leur plan est extrêmement élaboré et nécessite des manipulations dans tous les sens pour ne pas se faire prendre. Hélas, Marchal tente de nous faire avaler que le personnage principal, Antoine Roca (Benoît Magimel) est à l'origine de cette escroquerie d’envergure internationale mais celà n'a rien de crédible. Grosse erreur de casting, Magimel gras comme un loukoum et surtout cocaïné a du mal à enchaîner deux phrases et semble tout le temps à l'ouest avec des dialogues non intelligibles. Il s'entiche avec 3 autres complices dont seul Michael Youn arrive à donner un jeu correct tandis les autres ne font jamais dans la dentelle.

Olivier Marchal pose la famille comme thème principal. Pour le bonheur des siens, Roca ferait tout pour leur assurer un train de vie correct. Alors qu'il est au fond du trou, il se démène pour gagner le plus d'euros possible en un maximum de temps.
Un héros à la morale douteuse qui n'a aucun recul sur sa situation, en contraction permanente. D'ailleurs sa notion de famille résonne plus avec celle d'un clan ou d'une mafia plutôt que celle des liens de sang.

Au lieu de faire profil bas, il choisit le milieu de la nuit et du luxe pour claquer son butin, ce qui n'est pas en accord avec l'intelligence supposée du mec.
Marchal tombe souvent dans la caricature avec le clans Juifs/Arabes, les femmes objets dans les club à strip-tease qui sont dans tous ses films. Laura Smet est aussi un miscast de jolie potiche sans aucun charisme ou intérêt. Gérard Depardieu campe un personnage patriarche plus en retrait qui tire les ficelles (bonne trouvaille).
Les cigarettes sont omni-présentes, l'alcool coule à flot. Les décors ont de la gueule, la mise en scène élégante.

Pas mal d'approximations et d’invraisemblances grossières viennent gâcher ce script assez solide avec cette arnaque si ingénieuse. Une fin détonante mais logique.
Critiques similaires
Film: Carbone
Note: 2/10
Auteur: Scalp
Film: Carbone
Note: 7/10
Auteur: Alegas
Film: Carbone
Note: 7/10
Auteur: Jed_Trigado

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Crime de l'Orient-Express (Le) (2017) - 5/10

Messagepar caducia » Mar 14 Nov 2017, 14:04

Le Crime de l'Orient-Express

Réalisé par Kenneth Branagh
Avec
Kenneth Branagh, Johnny Depp
Long-métrage : UK/USA
Genre : policier
Durée : 01h54min
2017

5/10




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Synopsis

Le luxe et le calme d’un voyage en Orient Express est soudainement bouleversé par un meurtre. Les 13 passagers sont tous suspects et le fameux détective Hercule Poirot se lance dans une course contre la montre pour identifier l’assassin, avant qu’il ne frappe à nouveau. D’après le célèbre roman d’Agatha Christie.

Critique

Difficile de comprendre l’intérêt de ce projet de la part des studios que ce produire un second remake du roman d’Agatha Christie. Mis à part quelques effets visuels et une mise en scène plus moderne par rapport au film de 1974, cette version n'apporte pas grand chose.
Malgré la brochette impressionnante d'acteurs réunis dans cette expédition, étant donné le temps qui leur est pourvu à chacun, ils n'ont guère la possibilité d'exprimer leurs talents comme il se doit, certains passent presque pour des figurants.
Le bon point est celui du choix de la victime qui permet d'éviter une catastrophe potentielle.

Kenneth Branagh est à la fois réalisateur et enquêteur, prend un malin plaisir à jouer Hercule Poirot et à mener tout ce petit monde à la baguette. Un grand soin a été apporté à la reconstitution des intérieurs du train, célèbre pour son luxe ultime à l'image de ses passagers tirés à 4 épingles. Ce sont plus sur les plans extérieurs enneigés que la crédibilité visuelle n'existe plus réellement avec un résultat proche du Pole Express.
L’esthétique existe pourtant lors des séquences au sein même de l'orient express avec cet aspect huis clos presque théâtral et un effort de mise en scène avec des plans séquences et une recherche de cadres originaux (différence notable par rapport à la version de 74).

On se laisse facilement porter par l'histoire, même si le cœur de l'intrigue est assez tardive (il faut patienter 1/3 du métrage), c'est surtout ce fameux dénouement surprenant qui arrive à sauver le film.

Malgré une volonté de Kenneth Branagh de vouloir dépoussiérer l'oeuvre originelle avec des plans extérieurs, l'aspect théâtral et confiné prend le dessus. Celà dit avec autant de dialogues et un décor pareil, il est difficile de donner beaucoup de dynamisme à une telle oeuvre.
Une relecture du roman superflue, tout juste divertissante, réservée aux fans d'Hercule et Agatha.
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Tulip Fever - 9/10

Messagepar caducia » Mar 14 Nov 2017, 21:35

Tulip fever

Réalisé par Justin Chadwick
Avec
Alicia Vikander, Dane DeHaan, Christoph Waltz
Long-métrage : UK/USA
Genre : drame
Durée : 01h44min
2017

9/10





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Synopsis

Une femme mariée et son amant, initialement engagé pour peindre son portrait, se lancent dans la vente de bulbes de tulipe pour récolter assez d'argent afin de fuir.


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Critique

Calibré pour les Oscars, "Tulip fever",inspiré du "peintre des vanités" de Deborah Moggach, conte le destin des amours croisés et interdits de plusieurs couples.
Sophia (Alicia Vikander) est au cœur de l'intrigue, jeune femme mariée de force (ou plutôt "vendue") à un riche veuf (Christoph Waltz). Elle sert avant tout à son époux de future mère, car celui-ci est obsédé par sa succession et la naissance du fils prodigue. On assiste aux nombreuses tentatives de procréation du couple qui demeurent infructueuses et douloureuses pour la jeune femme. On s'attend à ce que Christoph Waltz incarne un bad guy, on s'apercevra plus tard qu'au final son rôle est tout simplement d'une grand humanité et que ce sont les traditions de l'époque qui lui confèrent le mauvais rôle.

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Bien entendu la demoiselle va sauter sur le premier venu pour s'échapper de ce quotidien carcéral.
Sophia et son amant vont trouver un subterfuge tarabiscoté pour pouvoir s'évader loin d'Amsterdam, sans laisser de traces derrière eux.

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Justin Chadwick propose une photographie sublime, non sans nous rappeler les tableaux de Vermeer avec une lumière au résultat très naturel qui contraste avec les habits aux tissus satinés et aux couleurs chatoyantes. Petit bémol au niveau des décors qui sont un peu limités, Chadwick met en scène les mêmes rues et les mêmes intérieurs mais la reconstitution est vraiment à la hauteur. On aurait aimé en découvrir encore plus tellement c'est superbe.


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Une histoire d'amants fougueux à la "Shakespeare in love" , "la jeune fille à la perle" ou "Romeo et Juliette" qui tentent de s’extirper du carcan des traditions, plein d'hypocrisie et de non-sens. La tulipe tient un rôle prépondérant; la marché des tulipes est en quelque sorte l’ancêtre de notre bourse monétaire où la valeur des bulbes varient quotidiennement selon la demande: un joli moyen de s'en mettre plein les poches si on est doué dans le domaine mais la banqueroute peut tout aussi bien pointer son nez. D'ailleurs, les pays-bas continuent à avoir un poids mondial dans le domaine des fleurs avec des prix qui fluctuent selon la demande.




Malgré le coté tragique des situations, "tulip fever" ne tombe jamais dans le tire-larmes, c'est plutôt l'espoir qui domine sur le pessimisme, malgré la mélancolie ambiante.

Le personnage de la servante (Holliday Grainger) permet d'apporter de la fraîcheur et de la spontanéité au cadre strict du foyer bourgeois. Dane DeHaan se montre beaucoup plus convainquant que dans Valerian, mais sa passion envers Sophia n'est pas assez palpable à l'écran.

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D'un charmant classicisme, le script nous offre des rebondissements plaisants qui dépoussière le genre brillamment. Le réalisateur de "Deux Sœurs pour un Roi" nous en met encore plein les rétines.
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Bonhomme de neige (Le) - 5/10

Messagepar caducia » Jeu 16 Nov 2017, 22:28

Le Bonhomme de neige

Réalisé par Tomas Alfredson
Avec
Michael Fassbender, Rebecca Ferguson
Long-métrage : UK/USA/Suède
Genre : thriller
Durée : 01h59min
2017

5/10





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Synopsis

Lorsque le détective d’une section d’élite enquête sur la disparition d’une victime lors des premières neiges de l’hiver, il craint qu’un serial killer recherché n’ait encore frappé. Avec l’aide d’une brillante recrue, il va tenter d’établir un lien entre des dizaines de cas non élucidés et la brutalité de ce dernier crime afin de mettre un terme à ce fléau, avant la tombée des prochaines neiges.



Critique

Adapté du roman éponyme de Jo Nesbø (livre qui appartient à une série mettant en scène le même détective), le réalisateur a déclaré dans une interview "Notre temps de tournage en Norvège était bien trop court, nous n’avions pas le scénario en entier avec nous et quand nous avons commencé le montage, nous avons découvert qu’il manquait beaucoup de passages." Le résultat n'est pas catastrophique, reste à savoir quelles sont les scènes en question.

Il est certain que les studios ont voulu surfer sur le succès de la saga Millénium qui avait donné lieu à un excellent film (on attend la suite avec impatience), hélas ces problèmes de production et les images montées ne sont pas à la hauteur.

"Le bonhomme de neige" est la marque de fabrique du tueur, sa signature... Michael Fassbender est Harry Hole, un flic alcoolique, déprimé et déprimant qui vit pratiquement en autarcie, voyant rarement son ex et son fils, un asocial. L'arrivée d'une nouvelle recrue (Rebecca Ferguson) va le remotiver pour se plonger dans une enquête d'une série de meurtres sanglants et mystérieux.
La narration est bancale, multipliant les fausses pistes sauf que je démasque le tueur assez vite. Tomas Alfredson a cru que comme l'histoire se passe à Oslo, il devait nous fournir un rythme d'hibernation, hyper lent, ambiance hôpital ou inspecteur Derrick. Le montage comporte de nombreux défauts, l'action y est rarissime. Tomas Alfredson ne prend même pas la peine de s'intéresser à la psychologie mais fait du remplissage inutile.

La réalisation est très quelconque. Tomas Alfredson ne joue pas du tout sur les textures des matériaux des bâtisses, quelques scènes extérieures enneigées un peu plus travaillé, pour un résultat paresseux et des lumières très sombres en intérieur.

Gros gâchis au niveau de la distribution où tous les acteurs sont interchangeables. Le casting emploie volontairement des "gueules" ou des acteurs habitués aux rôles de bad guys pour brouiller les pistes (Toby Jones, JK Simmons, David Dencik).
Fassbender fait ce qu'il peut mais est en mode automatique avec un personnage froid et distant pour qui ont éprouve peu d'empathie. Coté dames, c'est aussi la déception, inexploitées au possible.
La singularité du bonhomme de neige tient par les méthodes ultra-tordues de mises à mort du tueur qui font froid dans le dos et offrent quelques scènes choquantes. Une traque qui est loin d’être haletante qui manque clairement de rythme et s'éparpille inutilement.


Le film est confus, ne respire en rien la modernité, l'utilisation des nouvelles technologies est minimaliste, on a l'impression d’être dans un autre siècle avec des enquêteurs qui ont deux de tension et une dénouement qu'on voit arriver à 3 kms, tellement les indices sur la suite des événements sont maladroitement appuyés.
Critiques similaires
Film: Bonhomme de neige (Le)
Note: 1/10
Auteur: Scalp
Film: Bonhomme de neige (Le)
Note: 1,5/10
Auteur: Alegas

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Justice League - 3/10

Messagepar caducia » Ven 17 Nov 2017, 15:39

Justice League

Réalisé par Zack Snyder
Avec
Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot
Long-métrage :USA
Genre : comics
Durée : 02h00min
2017

3/10




Image



Synopsis

Après avoir retrouvé foi en l'humanité, Bruce Wayne, inspiré par l'altruisme de Superman, sollicite l'aide de sa nouvelle alliée, Diana Prince, pour affronter un ennemi plus redoutable que jamais. Ensemble, Batman et Wonder Woman ne tardent pas à recruter une équipe de méta-humains pour faire face à cette menace inédite. Pourtant, malgré la force que représente cette ligue de héros sans précédent – Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash –, il est peut-être déjà trop tard pour sauver la planète d'une attaque apocalyptique…



Critique

Un épisode sans surprise, au script téléphoné. Un grand méchant alien va récupérer des pierres magiques et détruire l'humanité, il faut l’arrêter !!! Digne d'un épisode de Goldorak ou de tout autre comics contemporain, il faudrait qu'à long terme ils finissent par trouver autre choses que ces gemmes surnaturelles.

Après une élégante version de Batman de Nolan, Zack Snyder mise au contraire sur le coté démonstratif à outrance et des super héros bourrins au possible. Les scènes d'action sont quasi identiques et non réalistes où le bien et le mal sont de forces équivalentes et font valser les corps à l'autre bout de la pièce sans arrêt tels de pantins.
Là où les Avengers avaient réussi à tirer leur épingle du jeu c'était de souligner leur diversité dans leurs pouvoirs, permettant des séquences spectaculaires plus variées.
Ici, tous les membres de cette ligue (mis à part Flash) ne font que frapper lourdement sur l'adversaire, sans jamais avoir une quelconque stratégie de groupe. Flash devient donc presque le personnage le plus attachant, hélas ruiné par son coté geek lâche au possible.
Là où Marvel avait sublimé Quicksilver avec une mise en scène léchée ajoutée à un humour bien senti, Snyder entache le personnage avec des éclairs en effets spéciaux bleus dégueulasses.

Coté design, Snyder a repris le peuple des Amazones (ou une bande de mannequins anorexiques qu'on doit prendre pour des guerrières chevronnées), leurs accoutrements sont plus dignes d'un Fort Boyard que d'autre chose. Snyder nous a même fabriqué un caméo de G. Butler en FXs pour un clin d’œil à 300 sur fond de bouillie mythologique.
Une accumulation de mauvais gout avec le Steppenwolf comme porte-étendard.

Parmi la bande de justiciers, seul Aquaman préserve une certaine dignité, charmisme et mystère, mais est trop en retrait.
Synder tente d'apporter de la modernité à la bande avec deux jeunes en street wear. Avec Flash, DC comics veut se la jouer mega cool avec la naïveté du débutant ce qui est drôle au début mais devient rapidement saoulant car ce perso n'évolue jamais. Un ado asocial accro aux nouvelles technologies; on a déjà vu ça quelque part... Cyborg est très fade, voir sans intérêt.
Batman est au bout de sa vie avec le mode Droopy activé non-stop (c'est surement pour ça que le nom de Jake Gyllenhaal circule en ce moment pour reprendre le rôle). Un Batman balourd, à la ramasse qui a un rôle de suiveur.
Gal Gadot offre des plans de ses fesses en 1er plans, ses 3 expressions favorites et son brushing de chez Carita.
Superman (Henry Cavill), rasé de près grâce au numérique, est aussi un des justiciers qui s'en sort pas trop mal car il reste le plus élégant dans ses mouvements et les retrouvailles sont fortes en émotions gâchées par ces couchers de soleil numériques infâmes.

Cette joyeuse troupe est d'ailleurs totalement en autarcie et n’interagit que très rarement (ou de façon ultra clichée) avec les habitants de la terre alors qu'en général l'émotion est beaucoup plus puissante quand on met en scène les innocents en danger de façon concrète. La Justice League évolue dans son bocal nombriliste sans jamais en sortir, normal que ça tourne en rond.

Un résultat affligeant qui visuellement s'approche d'un jeu vidéo des années 90, gênant, putassier. Synder rend les 2 scènes post-génériques plus intéressantes que le film lui-même.
Critiques similaires
Film: Justice League
Note: 5,5/10
Auteur: Val
Film: Justice League
Note: 2/10
Auteur: Alegas

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