GEOSTORM Je sais bien que ce film ne mérite pas qu'on s'y attarde, et n'aurait d'ailleurs pas mérité que je lui fasse une entrée. Mais ce concentré de clichés tous plus nanardesques les uns que les autres a quelque chose de presque fascinant, ou du moins très amusant. Je ne reviendrai pas sur la genèse houleuse du projet, qui est parait-il une épopée pouvant expliquer la médiocrité du produit final. On s'en fout, on est là pour tirer sur l'ambulance, c'est plus rigolo.
Le film nous est vendu par la Warner comme un énorme film catastrophe façon 2012, du pur Rolland Emmerich approved. Mais tout ceci n'est que mensonge. Les scènes de tempête et de destruction massive sont toutes dans la bande annonce, dans leur quasi intégralité. Sur 1h50, ça doit représenter environ 5 min. Pire, ces séquences sont d'une laideur abominable, à grand coups d'effets spéciaux qui semblent avoir 15 ans de retard. Bref, le film ne nous apporte même pas la came qu'il est censé nous livrer.
Au lieu de ça, on a droit à une histoire de complot gouvernemental digne des pires téléfilms de 15h sur la TNT. Attention, je vous préviens, ça part très loin, et
je vais vous spoiler comme un porc.
Dans les années 2020, le climat est totalement déréglé, provoquant une série de catastrophes naturelles mettant en péril toute l'humanité. Mais un super scientifique pas crédible pour un sou incarné par Gerard Butler va mettre au point une super technologie sur l'ISS permettant de contenir toutes ces catastrophes climatiques via un immense réseau de satellites tout autour de la Terre. Une sorte de champ de protection quoi. Tout le monde est content, la Terre va mieux. Jusqu'au jour où ça se dérègle, et que l'on retrouve un champ de glace au milieu du désert en Afghanistan (premier rire), puis des sortes éruptions volcaniques à Hong Kong (on commence à bien se poiler, mais ce n'est rien comparé à la suite). D'où viennent ces problèmes ? Le gouvernement américain décide de faire appel à Gérard Butler, qui avait pourtant été renvoyé par son propre frère pour son manque de discipline, pour qu'il retourne sur la station spatiale et réparer tout ce bordel.
Alors qu'il ne voulait plus entendre parler de tout ça et qu'il était méga brouillé avec son frère, ce dernier parvient à le convaincre de reprendre du service avec l'argumentaire le moins convaincant du monde. En 2min, le voilà embarqué tout seul, pépouze, dans une fusée/vaisseau de la NASA, sous ordre de Ed Harris (on se demande ce qu'il fout là), un des conseillers du Président du Monde Libre. Une fois là-haut, il fait la rencontre de la chef du coin, avec toute la tension sexuelle bien lourde qui va avec. Ils s'embrouillent, ne sont pas d'accord, mais tu sens que c'est chaud dans les caleçons sous les combis.
Passé les présentations avec la team de geeks locaux et une petite sortie dans l''espace qui fait peine à voir après Gravity, on découvre vite que les problèmes sont dus à un sabotage. Tin tiiiiin ! Mais qui voudrait donc s'en prendre ainsi à la Terre ? Butler contacte alors son frère resté sur Terre, en lui envoyer un message codé pour lui dire qu'en gros, ça sent pas bon du côté du gouvernement, qui semble lié à tout ça (je vous passe la phase d'enquête ridicule). Ca tombe bien, le frérot, on nous a bien précisé qu'il sortait avec une nana trop canon qui se trouve être une des gardes du corps du Président. Et c'est bien connu, les gardes du corps ont accès à toutes les données cryptées de la Maison Blanche. Donc il va faire appel à sa meuf pour dérober des informations que sa super analyste ne parvenait pas à décrypter. Elle est pas d'accord, mais comme le frérot c'est le champion de l'argumentaire bidon mais qui marche, elle sera finalement d'accord (ça doit être pratique au pieu pour lui, il doit toujours parvenir à ses fins). Bref, ils enquêtent, et là, big revelation, les ordres viennent directement du Président ! Tout se tient, le mec est en pleine campagne électorale, et en gros, j'ai pas trop pigé, mais le fait de bousiller la Terre ça va lui servir pour être réélu, en gros.
Pendant ce temps, rien ne va plus dans l'espace. La station est hors de contrôle, et un virus dans les réseaux l'a retournée en arme de destruction massive pour provoquer des méga tempêtes sur Terre. C'est parti pour la petite séquence de 3min avec ras de marée à Rio, le Kremlin qui fond à Moscou, un autre ras de marée à Dubaï, une tempête de froid je sais plus où et des tornades quelque part. Au milieu d'une des tempêtes, un gamin a perdu son chien, on a peur pour le clébard.
En 3min, toute les promesses du film catastrophe de la bande annonce sont pliées. Propre.
Bref, rien ne va plus dans la station spatiale, qui en plus de ne plus fonctionner à cause du virus, va s'auto-détruire. Une seule solution pour arrêter tout ça, rebooter la station, comme une freebox. Manque de pot, le seul à pouvoir redémarrer la machine, c'est le Président des USA, qui est, je le rappelle, le putain de traitre. Du coup, le frérot va à nouveau convaincre sa copine, qui au départ n'est pas d'accord, mais qui sera convaincue en 30 secondes (sérieux mec, donne moi ton secret). Elle cherche donc les codes pour rebooter. Mais entre temps, Ed Harris dit au frérot que la clé du code pour le reboot, c'est le Président en personne. Scan rétinien et d'empreintes digitales. On n'est pas dans la merde. Et là, le frérot et Ed Harris décident d'aller convaincre le Président de changer d'avis... Bien entendu, c'est un piège, et le film décide enfin de nous révéler qu'en fait, c'est Ed Harris le méchant. Il tente de tuer le frérot, mais il s'en sort grâce à sa super copine garde du corps. S'en suit une course poursuite sous un orage en CGI dégueulasse, entre Ed Harris et le frérot, qui entre temps à enlevé le Président dans un taxi (j'invente rien). Bref, Ed Harris prend un bazooka pour shooter le taxi du frérot, mais en fait le taxi était piloté à distance par sa meuf, y avait plus personne dedans. Coup de pied retourné dans sa tronche, Ed HArris est vaincu. Le Président du Monde Libre lui demande pourquoi il fait tout ça. Il répond qu'il veut dégommer la Terre pour se retrouver comme en 1945, quand les US étaient les grands, les libérateurs, le pays reconstructeur du monde. En gros, make America great again. Et là tu te dis qu'en fait, c'est trop profond Geostorm, c'est une critique de Donal Trump.
Bref, le Président est là, il reboote la freebox. La Terre est sauvée, et le chien n'est pas mort. Mais... la station spatiale va quand même s'auto-détruire, Butler s'est sacrifié. Mais en fait non, la nana à tension sexuelle est restée avec lui au lieu d'évacuer les lieux. Ensemble, ils vont survivre à l'explosion, réussir à rentrer dans une capsule, se diriger vers la Terre, être récupéré au passage par le vaisseau qui avait évacué tout l'équipage. Ils arrivent sains et saufs sur Terre. 6 mois plus tard, les deux frérots sont réconciliés, et vont ensemble pêcher dans un lac. Fin
Voila voila. C'était bien drôle tout ça. Je me demande comment un tel film peut voir le jour, trouver des financements etc.
Un point quand même pour la bonne rigolade. Mais en vrai, c'est le zéro pointé.
1/10