Batman de Tim Burton
(1989)
(1989)
Si j'avais eu la chance de découvrir le héros Batman à travers la série d'animation du début des années 90, c'est, comme beaucoup, avec ce film que j'ai pu le voir pour la première fois dans un long-métrage, du coup je garde toujours une certaine tendresse pour ce métrage qui, avouons-le, n'a pas toujours bien supporté le passage des années. Découvrir ce film étant jeune était un plus, et le fait que j'ai pu depuis découvrir d'autre facettes de Batman n'aide pas la revision, mais je reste quand même surpris par le fait que le film fonctionne encore plutôt bien. Forcément, il faut remettre le film dans son contexte : à l'époque les films de super-héros étaient perçus comme une grosse blague, au mieux des séries B qui pouvaient rapporter un peu d'argent tout en s'appropriant une petite base de spectateurs, et du coup le film de Burton a totalement explosé cela pour initier une popularisation du genre qui trouvera son apogée deux décennies plus tard. Burton, contrairement à beaucoup de réalisateurs de l'époque, prend son héros très au sérieux et en livre quelque chose d'assez fidèle, tout en restant dans un esprit comic-book appuyé, et surtout en laissant sa patte qui fait du film un titre indissociable de la filmographie burtonienne.
A l'heure où les films de super-héros se ressemblent quasiment tous, et où le style d'un réalisateur est sacrifié au profit de l'homogénéité d'un cinematic universe, il est bon de voir quelque chose d'aussi singulier, surtout quand on voit le soin apporté à la direction artistique, avec notamment ce Gotham qui reste à mes yeux le plus réussi sur grand écran, à mi-chemin entre l'expressionnisme allemand (Murneau n'est pas loin) et Metropolis. 80's oblige, on fait face aussi à quelques fautes de goût qui ont un peu plus de mal à passer aujourd'hui, que ce soit la bande-originale de Prince (qui pue le placement commercial à plein nez tellement ça n'a rien à faire là) mais aussi, et là je risque de faire grincer quelques dents, la prestation de Nicholson en Joker plus bouffon qu'autre chose. Il y a bien de bonnes idées dans cette interprétation du personnage, mais le surjeu constant de Nicholson fait que le personnage devient rapidement lassant à vouloir voler la vedette à Batman, et il ne reste finalement que ses premières apparitions pour véritablement marquer (la séquence du miroir, maintes fois reprise et parodiée depuis).
Car bon au final on sent bien que ce qui intéresse Burton, c'est bien Batman, et déjà le choix de Keaton dans le rôle est carrément couillu (mais payant) mais en plus on sent une certaine tendresse dans le traitement, comme si Burton se retrouvait un peu dans ce personnage perdu obligé de se cacher derrière un masque. De ce côté là, pas de doute, Batman est bien l'oeuvre d'un auteur, et c'est clairement ce qui fait sa force encore aujourd'hui. Pour le reste, côté mise en scène c'est pas trop la joie. Burton a toujours été plus quelqu'un avec une vision artistique qu'un véritable réalisateur, et ça se ressent de nouveau ici avec une mise en scène passe-partout, voire carrément aux fraises dès qu'il s'agit de filmer l'action (Batman donne toujours l'impression d'avoir un balai dans le cul dans ces scènes). Heureusement que le thème de Elfman (meilleur thème de Batman ever ) soit là pour donner un minimum de sentiment épique au film. Du coup, je serais curieux de revoir la suite, que je n'avais pas trop apprécié à sa découverte, histoire de trancher quel est le meilleur film des deux.
A l'heure où les films de super-héros se ressemblent quasiment tous, et où le style d'un réalisateur est sacrifié au profit de l'homogénéité d'un cinematic universe, il est bon de voir quelque chose d'aussi singulier, surtout quand on voit le soin apporté à la direction artistique, avec notamment ce Gotham qui reste à mes yeux le plus réussi sur grand écran, à mi-chemin entre l'expressionnisme allemand (Murneau n'est pas loin) et Metropolis. 80's oblige, on fait face aussi à quelques fautes de goût qui ont un peu plus de mal à passer aujourd'hui, que ce soit la bande-originale de Prince (qui pue le placement commercial à plein nez tellement ça n'a rien à faire là) mais aussi, et là je risque de faire grincer quelques dents, la prestation de Nicholson en Joker plus bouffon qu'autre chose. Il y a bien de bonnes idées dans cette interprétation du personnage, mais le surjeu constant de Nicholson fait que le personnage devient rapidement lassant à vouloir voler la vedette à Batman, et il ne reste finalement que ses premières apparitions pour véritablement marquer (la séquence du miroir, maintes fois reprise et parodiée depuis).
Car bon au final on sent bien que ce qui intéresse Burton, c'est bien Batman, et déjà le choix de Keaton dans le rôle est carrément couillu (mais payant) mais en plus on sent une certaine tendresse dans le traitement, comme si Burton se retrouvait un peu dans ce personnage perdu obligé de se cacher derrière un masque. De ce côté là, pas de doute, Batman est bien l'oeuvre d'un auteur, et c'est clairement ce qui fait sa force encore aujourd'hui. Pour le reste, côté mise en scène c'est pas trop la joie. Burton a toujours été plus quelqu'un avec une vision artistique qu'un véritable réalisateur, et ça se ressent de nouveau ici avec une mise en scène passe-partout, voire carrément aux fraises dès qu'il s'agit de filmer l'action (Batman donne toujours l'impression d'avoir un balai dans le cul dans ces scènes). Heureusement que le thème de Elfman (meilleur thème de Batman ever ) soit là pour donner un minimum de sentiment épique au film. Du coup, je serais curieux de revoir la suite, que je n'avais pas trop apprécié à sa découverte, histoire de trancher quel est le meilleur film des deux.
6/10