[Val] Mes Critiques en 2017

[Mark Chopper]

comme je n'arrivais pas à dire ce que je voulais, j'ai renoncé

Si tu voulais dire que le film est réussi, c'est normal.

[osorojo]

[Val]

L'ULTIMATUM DES TROIS MERCENAIRES / Twilight's Last Gleaming / de Robert Aldrich (1977)

La filmographie du grand Robert Aldrich apparaît comme inépuisable tant il semble qu'il y ait de pépites à découvrir. Parmi les films les moins cités du bonhomme, cet Ultimatum des trois mercenaires mériterait pourtant une reconnaissance plus large tant il signe là un de ses meilleurs films et une œuvre s'inscrivant totalement dans son époque et dans le cadre du Nouvel Hollywood pour un cinéaste dont la carrière et la vie touchaient pourtant à leurs fins.

Le film débute comme un film de casse où l'on suit quatre personnages évadés de prison qui vont tenter de s'infiltrer dans une base militaire ultra protégée sans que rien ne nous soit révélé de leurs intentions. Aldrich soigne sa séquence avec une tension de tous les instants et arrive à caractériser rapidement chacun de ses personnages, le tout dans une économie de dialogues impressionnante. Après le succès de l'infiltration, on découvre rapidement le but de tout cela quand le leader du groupe, interprété par Burt Lancaster encore parfait, demande à parler au président en personne. Branle-bas de combat chez les Etats Majors et à la Maison Blanche quand apparaît la vraie motivation des « braqueurs » : pousser le président à révéler un document confidentiel éclairant toute la politique des Etats-Unis depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Sinon, ce sont 9 missiles nucléaires qui se dirigeront sur l'URSS.

La construction du récit impressionne tant on ne s'ennuie pas une seconde devant ces près de 2h30 de film alors que les enjeux sont finalement assez simple. Mais Aldrich va se servir de cette histoire pour construire des scènes absolument géniales de tensions entre action sur le terrain et longues discussions politiques sur le bon comportement à avoir devant les revendications des « mercenaires ». La dimension politique impressionne tant le film charge les Etats-Unis et leur politique sans pour autant tomber dans le manichéisme et on suit toutes les imbrications politiques en étant fasciné par ce qui se joue devant nous, notamment les relations entre le président, les militaires et les hommes de l'ombre.

Le tout est soutenu par une distribution extraordinaire avec, en plus de Lancaster, un Richard Widmark parfait en militaire vengeur et Charles Durning excellent en président des USA. Clairement un film à découvrir.

8/10

[Jimmy Two Times]

J'avais zappé que j'avais le Blu-ray. Merci du rappel.

[Val]

Octobre 2017

181) Munich de Steven Spielberg (2005) [DVD, VOST] : 9/10
182) The Graduate (Le Lauréat) de Mike Nichols (1967) [Blu-Ray, VOST] : 7,5/10
183) Le Serpent aux mille coupures de Eric Valette (2017) [Blu-Ray] : 8,5/10
184) Blade Runner 2047 de Denis Villeneuve (2017) [Cinéma, VF] : 7/10
185) Fantômas de André Hunebelle (1964) [Blu-Ray] : 6/10
186) Fantômas se déchaîne de André Hunebelle (1965) [Blu-Ray] : 6/10
187) Fantômas contre Scotland Yard de André Hunebelle (1967) [Blu-Ray] : 7/10
188) Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? de Robert Lamoureux (1973) [Blu-Ray] : 5/10
189) I Married a Strange Person (L'Impitoyable lune de miel !) de Bill Plympton (1998) [DVD, VOST] : 7/10
190) David Lynch : The Art Life de Olivia Neergaard-Holm, Jon Nguyen et Rick Barnes (2017) [Blu-Ray, VOST] : 6,5/10
191) Cybèle ou Les Dimanches de Ville d'Avray de Serge Bourguignon (1962) [Blu-Ray] : 6/10
192) On a retrouvé la 7ème compagnie de Robert Lamoureux (1975) [Blu-Ray] : 6,5/10
193) La 7ème compagnie au clair de lune de Robert Lamoureux (1977) [Blu-Ray] : 5,5/10
194) Coexister de Fabrice Eboué (2017) [Cinéma] : 6/10
195) King of New-York (The King of New-York) de Abel Ferrara (1990) [Blu-Ray, VOST] : 6/10
196) La Meilleure façon de marcher de Claude Miller (1976) [Blu-Ray] : 6,5/10
197) Yin shi nan nu (Salé, sucré) de Ang Lee (1994) [Blu-Ray, VOST] : 6,5/10
198) Man of Steel de Zack Snyder (2013) [Blu-Ray, VOST] : 7,5/10
199) Kingsman: The Secret Service (Kingsman : Services secrets) de Matthew Vaughn (2015) [Blu-Ray, VOST] : 8/10
200) Batman v Superman: Dawn of Justice (Batman v. Superman : L'Aube de la justice) ULTIMATE EDITION de Zack Snyder (2016) [Blu-Ray, VOST] : 7/10
201) Kingsman : The Golden Circle (Kingsman : Le cercle d'or) de Matthew Vaughn (2017) [Cinéma, VF] : 6,5/10
202) Suicide Squad Version longue de David Ayer (2016) [Blu-Ray, VOST] : 1/10
203) Twilight's Last Gleaming (L'Ultimatum des trois mercenaires) de Robert Aldrich (1977) [Blu-Ray, VOST] : 8/10
204) The Exterminator (Le droit de tuer) de James Glickenhaus (1980) [Blu-Ray, VOST] : 3/10
205) Ni vu... ni connu... de Yves Robert (1958) [Blu-Ray] : 6/10
206) Wonder Woman de Patty Jenkins (2017) [Blu-Ray, VOST] : 7/10
207) Don't Breathe (Don't Breathe - La Maison des ténèbres) de Fede Alvarez (2016) [Blu-Ray, VOST] : 8/10
208) Cleopatra (Cléopâtre) de Joseph L. Mankiewicz (1963) [Blu-Ray, VOST] : 5/10
209) Jacob's Ladder (L'Echelle de Jacob) de Adrian Lyne (1990) [Blu-Ray, VOST] : 7,5/10
210) Piranha (Piranhas) de Joe Dante (1978) [Blu-Ray, VOST] : 7/10
211) Child's Play (Jeu d'enfant) de Tom Holland (1988) [Autre HD, VOST] : 6,5/10

Découvertes marquantes :

[angel.heart]

204) The Exterminator (Le droit de tuer) de James Glickenhaus (1980) [Blu-Ray, VOST] : 3/10

Un peu trop bis?

[Alegas]

Bon sinon, au risque de me répéter (mais bon j'aime bien me répéter), y'a un paquet de films dans cette liste qui mériteraient que tu te bouges les fesses pour faire des critiques.

[Jed_Trigado]

195) King of New-York (The King of New-York) de Abel Ferrara (1990) [Blu-Ray, VOST] : 6/10

Et il croyait que ça allait passer inaperçu.

[Dunandan]

Ni vu ni connu, Cléopâtre...

[lvri]

Et pendant ce temps, Gal Gadot a droit à de belles notes partout où elle passe....

[Val]

Même pas vrai, j'ai pas aimé Triple 9.

Pour The Exterminator, je suis vraiment pas fan. C'est pour moi typiquement le produit bâclé, mal écrit, mal joué et mal réalisé. Incompréhension totale de son statut.

En ce qui concerne le Ferrara, j'ai trouvé ça pas mal du tout mais il m'a manqué ce fameux "je ne sais quoi" pour vraiment entrer dedans.

Cléopâtre, c'est quand un peu chiant. Le film a le défaut de beaucoup de grosses productions de l'époque : il est trop illustratif. On sent que l'on a sélectionné différents épisodes de la vie de Cléopâtre, on les met en scènes, on met le tout bout à bout et hop, on a un film. Cela manque de vie et, paradoxalement, sonne beaucoup trop faux (alors que la reconstitution est sublime). Et sur ce sujet vu et revu (du retour de César de gaulle à la prise de pouvoir par Auguste), la série Rome a fait beaucoup mieux depuis.

Ni vu, ni connu, c'est sympa.

Les critiques, c'est surtout le manque de temps.^^

[Jimmy Two Times]

Et King of New York, c'est chiant aussi?

[Alegas]

JUSTICE LEAGUE de Zack Snyder et Joss Whedon (2017)

Je suis plus que perplexe devant le résultat final qui est loin d'être aussi catastrophique que je l'attendais mais loin d'être satisfaisant pour autant. Le film démarre pourtant plutôt bien avec les scènes de Batman et de Wonder Woman qui sont réussies et laissent espérer un temps que le film soit au moins un divertissement sympa. Puis arrive Steppenwolf dans un scène full CGI hideuse et incompréhensible quand on se souvient que les SFX de Batman v. Superman étaient globalement plutôt bons. Le film ne fera ensuite qu'alterner entre scènes honorables (une séquence sous-marine sympathique et efficace) et moments sans grand intérêt (il y a un petit coup de mou lors du second acte).

Le nombre de reshoots a du être important car j'ai eu l'impression que chaque apparition d'Henry Cavill était retouchée numériquement. Globalement, le film n'est pas désagréable à suivre et j'ai même passé une séance sympa dans l'ensemble mais il faut admettre que l'ensemble laisse un goût amer tant on sent que tout a été affadi par le studio et Whedon. Peu de chance qu'une hypothétique version longue vienne corriger le tir comme pour le précédent film de Snyder car je pense que le film que le cinéaste rêvait n'existe tout simplement pas. En fait, Justice League me fait penser par certains côté à Jurassic Park 3 (en moins pourri, je vous rassure) avec cette impression que le scénario a été rafistolé pour lier les scènes d'action déjà tournées/prévues en amont. Alors, cela reste bien mieux que n'importe quel Marvel (hormis Doctor Strange) car, aussi étrange que cela puisse paraître, on a jamais l'impression de se faire cracher à la figure contrairement aux opus de l'autre firme mais quel gâchis de voir le travail bâti sur les deux films précédents de Snyder inexploité.

Ben Affleck et Gal Gadot sauvent les meubles (oui, oui) car on a appris à les connaitre dans les films précédents et que les nouveaux sont insupportables (hormis Aquaman qui peut être intéressant, a voir dans son film solo) mais même eux semblent être en pilotage automatique. Aucun personnage ne parvient à réellement exister à l'écran et finalement, ce qui est a priori un point positif du film (sa courte durée), n'est qu'un symptôme du peu d'interêt que provoque le scénario (en gros, on montre le méchant puis on lui casse la gueule et point barre, tout l'aspect psychologique des films précédents a disparu) et ce ne sont pas les multiples et généreux plans sur le popotin de Gal Gadot dans les tenues les plus moulantes possibles qui y changeront quoi que ce soit.

Alors, pourquoi la moyenne ? Parceque le film reste comme je l'ai dit sympathique à suivre a défaut d'être satisfaisant. Et aussi parce que c'est quelque part un crève coeur de voir un cinéaste être dépossédé de son film au cours de sa production. C'est vraiment quelque chose qui se sent pendant la séance je trouve ce qui fait de Justice League un cas d'école où, par moment, une scène vient rappeler qu'il y avait un tout autre film caché derrière ce que l'on voit.
Le film est aussi, de fait, une illustration assez désespérante de l'état d'Hollywood et du cinéma populaire américain aujourd'hui où ce qui était jusqu'alors le meilleur studio (et celui où les cinéastes étaient les plus "libres") devient aussi désespérant que les autres et où s'illustre la victoire d'une pseudo presse qui encense n'importe quelle daube Marvel et est incapable de reconnaître les qualités d'un cinéaste qui tente de faire du blockbuster autre chose qu'un simple produit fast-food. C'est aussi la victoire des réseaux sociaux et des geeks incapables d'apprécier autre chose que des produits fades, formatés et post-modernes.

5,5/10

[Alegas]

LA SORCELLERIE A TRAVERS LES AGES / Häxan / de Benjamin Christensen (1922)

Difficile de classer ce film dans une catégorie cinématographique tant on est surpris par sa liberté de forme et de ton. Tout au plus pourrait on voir en lui une sorte d'ancêtre du docu-fiction, genre ayant eu son heure de gloire il y a une dizaine d'années. Dès le premier carton, Benjamin Christensen prend « la parole » pour nous informer que son film est le produit de plusieurs années de recherches et qu'il va retracer pour nous l'histoire de la sorcellerie à travers les âges et plus particulièrement pendant l'Inquisition.

Pour ce faire, il utilise toutes les possibilités du médium cinématographique avec plusieurs plans filmant le plus simplement du monde des pages de vieux ouvrages où le cinéaste pousse le côté magistral du film jusqu'à faire apparaître une baguette nous indiquant les points sur lesquels s'attarder dans les illustrations qui nous sont montrées mais aussi des reconstitutions fantasmées de l'enfer, une partie plus « fictionnelle » au Moyen-Age mais aussi des expériences en laboratoire où Christensen fait mine de tester les instruments de tortures de l'Inquisition sur ses actrices.

Près d'un siècle après la première présentation de ce film, on ne peut qu'être admiratif de l'audace et des trouvailles dont fait preuve le cinéaste. Sa liberté de ton semble aussi totale. Il n'hésite pas à commenter avec ironie ce qui se déroule devant nos yeux et certaines scènes sont clairement osées pour l'époque (des jeunes femmes baisent le postérieur du diable qui, dans une autre scène, fait mine de se masturber). La dernière partie est sans doute la plus audacieuse en dénonçant les traitements infligés aux malades psychiatriques, faisant le lien entre ces traitements et les tortures de l'Inquisition. Le film est aussi émouvant en ce sens qu'il est aussi rétrospectivement le portrait d'une époque où « l'honnête homme » qu'était sans nul doute Christensen croyait encore au progrès et au recul de l'obscurité par la connaissance. La liberté avec laquelle il étrille les institutions et la bêtise à travers les âges n'est que plus poignante quand on la compare avec ce qui suivra au cours du siècle qui s'ouvrait encore alors.

7,5/10

[Alegas]

Ça peut me plaire ?